☾Partie 4/4

"- Combat terminé, je répète, combat terminé. Veuillez revenir vers vos vaisseaux respectifs. Ceux dont se déplacer n'est plus possible, veuillez presser le bouton noir placé sur votre combinaison. Une deuxième vérification sera faîte, pour regrouper les corps et blessés disparus."

Cette voix robotisée me réveilla de ma léthargie fiévreuse, et je redressai difficilement la tête, serrant les poings quand la douleur irradia mon corps. Le son était sorti de nos combinaisons, au niveau de nos épaulettes. Quand je lançai un regard vers la provenance du bruit, je découvris de minuscules trous, que je n'avais jamais remarqués auparavant. Ariane, qui avait posé sa tête contre mon épaule, se releva également, excitée.

"- C'est terminé ? C'est enfin terminé ! Oh dieu merci, Jo, on va pouvoir te soigner ! Et on va pouvoir partir d'ici, je n'en peux plus. Jo, Jo, appuie sur ton bouton ! Attends, je vais le faire."

Sans réellement faire attention à ma blessure, ma coéquipière chercha ce fameux bouton le long de mon corps, et le découvrit au niveau de mon mollet droit.

"- Doucement, Ariane, tu me fais mal...

- Là, je l'ai !"

Quand elle se rendit compte que je serrais des dents, celle-ci s'éloigna et se confondit en excuses, auxquelles je répondis d'un sourire.

"- On va pouvoir partir, on va se barrer d'ici, enfin !"

A bout, Ariane pleurait et s'esclaffait de rire en même temps, faisant dangereusement valser son épée au-dessus de sa tête:

"- Eh ouais, c'est enfin terminé ! Allez tous vous faire voir, vous autres, moi, je rentre au camp ! Ah, j'en peux plus, tous mes membres vont fondre sur place... Venez nous chercher, bordel !"

Avec ses cheveux entièrement décoiffés, le sang séché sur son visage et ses cris hystériques, mon amie semblait réellement folle. Et pourtant, c'était simplement le résultat d'une multitude d'horreurs emmagasinées, un nombre incalculable de cris, de pleurs et de corps qui devaient encore tourner dans son esprit.

Au bout de longues minutes, des brancardiers arrivèrent jusqu'à nous, trois personnes habillées en jaune venant à notre rencontre. Grace aux grands gestes d'Ariane et à ses cris à répétition, ces personnes n'eurent pas de mal à nous trouver:

"- Ici, là ! Il y a une blessée à la jambe ! Elle ne peux plus se déplacer. Allez, bougez votre petit cul, elle n'attendra pas éternellement !"

Le personnel en jaune ne prit pas compte des remarques de la jeune brune, et s'avança vers moi pour faire un compte-rendu des soins à mettre en place. L'un des trois, un homme à la barbe proéminente, lança d'une voix bourrue:

"- Blessée à la cuisse, après un coup de poignard. Hémorragie externe à soigner rapidement, fièvre bien présente. A regarder s'il n'y a pas de séquelles internes. Mettez-la sur le brancard, doucement."

Comme automatisées, les deux autres personnes se hâtèrent vers moi, et firent lentement glisser un vulgaire tissu dans mon dos. Après ça, tous tirèrent sur leurs bras pour me monter en l'air, et me placer sur le brancard. Le contact du matelas, bien que peu agréable, me fit soudain souffler. Que ça faisait du bien, de retrouver un semblant de confort !

"- Très bien, blessée numéro 23 prise en compte. Mademoiselle, merci d'avoir veillé sur elle, vous pouvez aller retrouver le vaisseau."

Un long silence s'ensuivit soudain, comme si Ariane n'arrivait pas à assimiler l'ordre du personnel infirmier. Soudain, elle souffla:

"- Vous plaisantez, j'espère..."

Quand j'entendis mon amie commencer, je compris que ces trois personnes allaient voir des étincelles.

"- Je suis restée avec elle de nombreuses heures, à lui raconter ma vie et lui chanter des chants de Noël, et vous allez me laisser en plan maintenant, alors que j'ai fait tout ce boulot ? C'est bien mal me connaître, messieurs ! J'étais là dès le début, et je compte bien rester jusqu'à la fin, peu importe, je la suivrai jusqu'au bout !

- Mademoiselle, vous êtes un peu secouée, mais vous reviendrez à vous bien vite. Votre copine, vous la retrouverez rapidement, alors je vous prie...

- Vous êtes sourd ou c'est moi qui m'exprime si mal que ça ? Je vous ai dit que je ne bougerai pas d'ici !"

Mettant ses ordres en place, Ariane s'approcha de mon brancard et l'empoigna férocement, le regard pétillant de colère. Mais apparemment, l'homme barbu ne voyait pas cela comme elle et moi.

"- Bon, ça suffit, maintenant, ces caprices de merde ! Vous bougez d'ici, vous nous laissez travailler pour qu'on puisse chercher le reste des blessés, et c'est fini !

- Parce-qu'il faut être blessé pour avoir droit à votre aide ? Très bien. Je suis blessée."

Les trois hommes ne comprirent pas tout de suite, et Ariane continua:

"- Oui, je suis blessée, souffrante, même ! J'ai eu un coup à la tête, et depuis, mon esprit ne tourne pas rond. Je passe du rire aux larmes, de la délicatesse à l'agressivité. Regardez, là je rigole, et maintenant, je pleure comme si je venais de perdre ma mère. C'est fou, n'est-ce pas ?"

Alliant paroles et gestes, mon amie se mit à rire aux éclats, avant d'éclater en sanglots, bruyants et aigües.

"- Je n'en peux plus, monsieur ! Je ne gère plus rien, pas même ma tête ! Je suis blessée, je vous l'assure. Blessée de l'intérieur, autant à vif que mon amie. Je vous en prie."

Les larmes coulant le long de ses joues, Ariane prenait réellement son rôle à coeur, et le barbu en jaune n'eut d'autre choix que de ramener Ariane avec moi. Maintenant horriblement énervé, celui-ci poussa férocement le brancard et s'empressa de retrouver le vaisseau. Il ne devait sûrement pas avoir cru mon amie, mais sa mascarade lui aura suffit à lâcher prise. Ariane était forte pour ça, mener les personnes à bout, et c'était presque effrayant.

Maintenant agrippée à mon lit roulant, elle me fit un clin d'oeil, et laissa esquisser un léger sourire, presque invisible. Encore une fois, elle était arrivée à ses fins.

***

Durant la nuit, au milieu des gémissements de douleur et du sifflement du vent contre les carreaux, j'attendais. Mais quoi ? Je ne savais pas. Le sommeil ? L'arrivée de quelqu'un ? Un miracle ? Mes yeux restaient pourtant vaillamment ouverts, aussi réveillés qu'en pleine journée. Et pourtant, nous nous étions battus, j'avais été blessée, mais il fallait croire que mon état comateux durant ces nombreuses heures m'avaient ôté l'envie de dormir.

"- Aïe, pitié, j'ai mal ! Donnez-moi quelque chose pour la douleur, je vous en supplie !"

Le blessé à deux lits de moi demanda une nouvelle fois un anti-douleur, et fut à nouveau sans réponse des aide-soignants. Au bout de la troisième fois où ils lui avaient répété que ce n'était pas possible, ils avaient finalement convenu de ne plus répondre à ses supplications. Mais, presque réglé comme une horloge, le pauvre homme continuait de crier toutes les dix minutes. Et derrière ses implorations, des gémissements et des pleurs silencieux ne cessait de résonner en choeur dans l'immense infirmerie. Il n'y avait pas à dire, c'était horrible.

Personnellement, les infirmières m'avaient assuré que je ne m'en sortais pas si mal, comparé à d'autres. Une simple plaie à la cuisse, certes profonde et étendue, mais tout de même facilement guérissable. "Quelques comprimés durant quelques jours et vous serez à nouveau sur pieds", m'a-t-on dit... Il était vrai qu'actuellement, complètement shootée aux médicaments, je ne sentais plus aucune douleur physique. Seule celle d'avoir été abandonnée tel un vulgaire cadavre me lançait encore dans le coeur. Car oui, même si Ariane m'avait secourue -et je lui en était réellement reconnaissante-, une réelle haine s'était installée en moi à l'instant où je m'étais rendue compte que le jeune homme que j'avais sauvé m'avais laissée en plan, sans un mot.

Je gardais encore chaque détail de son allure dans mon esprit. Son corps aussi frêle qu'une branche morte, ses bras et ses jambes rachitiques, comme si la croissance de ses muscles s'était arrêtée trop tôt, son teint basané derrière sa combinaison, et ses cheveux noirs, rabattus en arrière. Son visage était à moitié caché, mais j'avais aperçu ses sourcils sombres et broussailleux, et sa barbe coupée court, mais qui lui mangeait une grande partie du visage. Il ne me fallait que ces détails pour que je m'imagine le reste : des petits yeux sombres, affutés comme ceux d'un aigle, et un nez fin, presque étouffé derrière de grandes pommettes saillantes. Un ensemble plutôt hétérogène, et peu attirant... tout comme le bandage fait autour de ma jambe.

En colère, je m'étais promise que je le retrouverai et lui demanderai des explications, mais maintenant, je ne savais plus si c'était une bonne idée. En effet, le revoir me donnerait sûrement la violente envie de lui envoyer mon poing au milieu de sa forêt de sourcils.

"- Je veux un anti-douleur, je vous en prie !

- Mais il va la fermer, oui ?!"

Le cri aigu d'une des voisines de lit du souffrant résonna dans la pièce, et fit taire le pauvre homme. Aussitôt, le silence refit surface, du moins, cette vague peu bruyante de gémissements et de pleurs. Je laissai alors échapper un soupir, déjà agacée par cette infirmerie, alors que je n'y passais que mes premières heures. Finalement, la présence d'Ariane me manquait énormément. Celle-ci m'avait gentiment suivie et accompagnée jusqu'ici, mais une fois ses soins faits, l'infirmière a décidé que ses blessures n'étaient pas assez sérieuses pour rester ici. L'infirmerie étant déjà bondée, elle n'a alors pas eu d'autre choix que de me laisser ici, en promettant de me retrouver dès l'aube. Il ne manquait plus que laisser passer la nuit, regarder défiler les heures avant d'enfin pouvoir à nouveau discuter avec quelqu'un ou simplement retrouver un agitation rassurante.

Mais les sanglots retenus de cet homme souffrant ne me laissaient pas de marbre, et malgré ma jambe hors-service, je m'obligeai à me lever pour le rejoindre. Je ne le connaissais pas, ne l'avais peut-être jamais vu, mais je ne pouvais pas le laisser ainsi, seul et pourtant entouré de toutes ces personnes qui n'en avaient rien à faire. Prenant soin de ne pas tomber à plat ventre à chaque pas et essayant de garder les dents serrées pour ne laisser échapper aucun cri, je réussis difficilement à rejoindre le lit du blessé. Celui-ci était à seulement quelques mètres de moi, mais ce chemin me parut horriblement long. Et il allait falloir réitérer la chose pour me recoucher, plus tard...

Quand le malade perçut ma présence, il se releva prestement et laissa échapper un cri étouffé de surprise. Je lui intimai soudain de se taire avec de grands gestes, et ses yeux semblèrent s'écarquiller, dans la pénombre.

"- Jo ? Enfin, je crois que c'est ça."

Quand je me rendis compte que le jeune homme me connaissait, mes globes oculaires s'agrandirent également, et je réussis à reconnaître Tristan, allongé sur son lit et un bandage recouvrant son crâne. Me rendant compte que j'avais fait tous ces efforts pour le croiser, lui, me laissa un goût amer dans la bouche. Je ne portais pas ce fier égoïste dans mon coeur, mais faire demi-tour maintenant aurait été horriblement méchant.

"- Tiens, Tristan..."

En même temps que je tentais tant bien que mal de trouver une place sur les draps pour m'asseoir et reposer ma jambe, le beau brun se remit à sangloter:

"- Je ne te savais pas ici... Tu sais, pour moi, c'est réellement l'horreur !

- Je crois que ce n'est un plaisir pour personne, je te rassure.

- J'ai mal, je souffre comme jamais ! C'est comme si un marteau piqueur enchainait les coups contre mon crâne, sans s'arrêter. J'ai l'impression que ma tête va exploser.

- Et comment tu t'es fait ça ?"

Tristan ne répondit pas à ma question, mais ses pleurs redoublèrent encore une fois.

"- Je suis seul, Jo. J'ai l'impression de m'être perdu sans même avoir bougé d'ici ! Toi aussi, tu ressens ça ?"

Je restai silencieuse, mais Tristan continua:

"- Je me croyais assez fort, je pensais pouvoir tous les battre...

- Voilà à quoi rime la fierté débordante..."

Le garçon émit un gloussement, avant de continuer:

"- Tu n'as pas peur de me dire les choses en face, toi !

- Après avoir vu ce que tu as fait à Maxime et sa soeur, effectivement, je n'ai pas peur de te dire ce que je pense.

- Tu sais, avec Charlie, ça s'est plus ou moins arrangé..."

J'entendis un sourire apparaître sur le visage du brun, en même temps qu'il me chuchotait cet aveu. Mais je ne cherchai pas à comprendre. Au final, je ne restai pas très longtemps avec Tristan, car ses médicaments semblaient enfin avoir fait effet. Au bout de quelques minutes, sa tête percuta lentement ses draps, et sa respiration lente emplit la pièce. Génial, il est complètement shooté, pensai-je intérieurement. En réalité, j'aurai sûrement pu profiter de son état pour lui soutirer des informations à propos de son attitude envers certains, mais je n'avais pas non plus la tête à ça, et mes pensées étaient également brumeuses. Il ne me restait plus qu'à refaire ce chemin du combattant dans l'autre sens, pour retrouver mon lit...



Sept heures n'avait pas encore sonné, mais je ne pouvais maintenant plus rester à somnoler ainsi. Après avoir passé une bonne partie de la nuit éveillée, puis le reste à faire cauchemars sur cauchemars, fermer les yeux me semblait maintenant impossible. Dès que mon esprit commençait à divaguer, je revoyais toutes ces horribles images sanglantes, j'entendais encore les cris d'Ariane ou d'un autre, et je sentais presque mes joues se mouiller de mes larmes qui avaient tant coulé. Alex avait raison, cette ancienne guerrière qui m'avait fait part de son passé. Le combat, le vrai, était quelque chose de traumatisant. Après l'avoir vécu, tu ne voyais plus les choses de la même manière. Heureusement, les infirmières commençaient déjà à passer d'un lit à l'autre, et les patients se réveillaient petit à petit.

"- Bonjour ! me lança joyeusement une aide-soignante, arrivée à mon chevet. Bien dormi ?

- Sûrement pas, lançai-je froidement.

- Je comprends, ce devait être à cause du choc que vous avez eu hier.

- Que voulez-vous ?demandai-je sans répondre à sa remarque.

- Un petit vaccin, des médicaments et ce sera tout pour ce matin !"

Déjà exténuée par la gaieté débordante de la jeune femme habillée en blanc, je fermai lentement les yeux et la laissai sortir sa seringue. Connaissant ma peur pour ces ustensiles, je laissai l'infirmière procéder à son vaccin, sans la regarder. Je sentis l'épine froide s'enfoncer dans mon bras, une douleur à peine perceptible mais peu agréable, et lâchai un soupir quand le coton fut appliqué contre ma peau.

"- Voilà pour le vaccin ! Maintenant, je vais vous donner vos cachets, deux pilules à avaler, avec un verre d'eau.

- A quoi ça me servira ? demandai-je doucement.

- Apaiser la douleur et améliorer la guérison, m'expliqua la femme en blanc en remplissant un verre à ras-bord. Ici, les soins sont beaucoup plus efficaces que sur Terre, et vous serez donc sûrement complètement guérie d'ici quelques jours. Tenez."

Elle me tendit les deux pilules d'une main et le verre rempli de l'autre, et j'avalai tout cela sans rechigner. Autant en finir au plus vite... Car comme avait dit la jeune fille, la guérison se faisait très facilement, ici, et mon premier séjour à l'infirmerie m'avait permis de m'en rendre compte bien assez tôt. Je m'étais fait un cocard et plusieurs autres hématomes après avoir défié une jeune fille au corps-à-corps. Ce souvenir me donnait l'impression que j'avais vécu cela hier.

"- Super ! A vous, mademoiselle !"

Sa dernière phrase s'adressait à ma voisine, qui lui répondit d'un petit gémissement plaintif. En tournant la tête, je fus étonnée de voir Charlie à mes côtés, la jumelle qui avait défendu son frère face à Tristan. Son visage était tuméfié, boursouflé à des endroits et bleu ou jaune à d'autres, et un bandage entourait son torse. Sans sa chevelure éclatante et bouclée, la jeune fille aurait été méconnaissable. La voir ici était plutôt comique, alors que j'avais parlé à Tristan il y a quelques heures. J'attendis que ses soins lui aient été administrés avant de lui adresser la parole:

"- Charlie, qu'est-ce qui t'est arrivé ?

- Jo, c'est toi ? Avec mon oeil au beurre noir, tes contours sont tout flous."

La rousse attendit que l'aide-soignante s'éloigne pour continuer:

"- J'ai eu toutes ces blessures au visage à cause d'une chute tête la première sur le sable, figure-toi. Un ennemi m'a fait lécher le sol, en m'aplatissant la tête avec son pied. Un vrai salaud, je te jure !"

En même temps qu'elle m'apprenait cela, Charlie resserra les pans de son drap de ses doigts clairs, et soupira avant de continuer:

"- Tu n'as pas idée comme ça m'a fait mal... Et ma dignité, n'en parlons pas ! Après ça, elle est tombée au plus bas !

- Et ton torse ?"

En même temps que je posai ma question, je me mis à presque loucher sur les bandages faits au-dessus de l'abdomen de la jeune fille, étonnée par les tâches rouges formées dessus.

"- Une vilaine plaie à cause d'une flèche, qui, heureusement, a raté sa cible de quelques millimètres.

- Ouch... Tu as eu chaud.

- Complètement... Et toi, alors ?"

Nous expliquâmes durant de longues minutes nos péripéties personnelles, et le temps passa enfin un peu plus vite. Notre petit-déjeuner à peine terminé, les visiteurs eurent enfin le droit de nous revoir. Et Ariane n'avait pas menti, elle fut la première à entrer dans la grande infirmerie, se précipitant vers moi pour me demander de mes nouvelles. Loin de passer inaperçue, la jeune fille brune cria mon nom dans la pièce jusqu'à me retrouver, pour ensuite m'enlacer comme si je l'avais perdue de vue durant plusieurs mois.

"- Oh, Jo ! Tu n'as pas idée de l'atmosphère électrique qui circule dans le dortoir, chez nous. C'est horrible ! La moitié des lits sont inoccupés, beaucoup on pleuré, d'autre ont voulu sauter par la fenêtre... Enfin bref, un enfer ! Mais j'imagine que ce n'était pas mieux de ton côté...

- Effectivement. Sauf qu'ici, personne n'a la force pour atteindre les fenêtres !"

A ma remarque, mon amie éclata de rire, très vite reprise par les infirmières mécontentes.

"- Et aussi, Esmée était morte d'inquiétude pour toi ! Et j'ai croisé William, il m'a demandé de tes nouvelles. Les deux passeront sûrement te rendre visite dans la journée... Tiens, en parlant du loup !"

Devant la porte, je vis Esmée sortir une tête inquiète de l'embrasure, et Ariane lui fit de grands signes silencieux pour nous rejoindre. Enchaînant alors marche rapide et course frénétique, mon amie nous retrouva et n'attendit pas pour m'enlacer jusqu'à m'empêcher de respirer.

"- Oh, ma belle, tu n'as pas idée de l'angoisse que j'ai ressentie, quand j'ai appris que tu étais ici...

- Mais je t'avais dit, que tout allait bien ! Tu ne me croyais pas..."

Esmée jeta un regard noir à Ariane, et continua d'exercer encore une pression sur moi durant quelques secondes. A côté, Charlie était devenue silencieuse, respectant sûrement ce moment d'intimité que j'avais avec les personnes importantes à mes yeux.

"- Tu n'as pas trop mal, j'espère !"

Je répondis d'un hochement négatif de la tête à mon amie blonde, et celle-ci soupira avant de continuer:

"- J'aurai tellement voulu te venir en aide... Mais Ariane t'a retrouvée juste après qu'on se soit perdues de vue !"

A sa remarque, j'arquai un sourcil interrogateur à la jeune brune, qui balaya ma question d'un geste de la main.

"- Oui, on est restées un petit moment ensemble, histoire de se protéger... Mais ça n'a pas duré très longtemps. je t'expliquerai."

Je lui répondis alors d'un sourire entendu, et écoutai ensuite durant un long moment les récits d'Esmée, concernant sa peur et son angoisse de me savoir blessée, ou même peut-être morte. Ensuite, durant la journée, William passa effectivement me rendre visite, soucieux de me savoir blessée, et même Clyde et le professeur McKin vinrent me demander des nouvelles. Mon mentor se sentait presque coupable de me savoir ici, mais les explications de Clyde ne lui suffirent pas pour comprendre qu'il n'avait rien à voir là-dedans. Maintenant, la nuit avait à nouveau repris sa place, et le silence lourd revint au pas de course. Pourtant, cette fois-ci, mes paupières ne se firent pas prier pour se baisser. J'étais épuisée, encore complètement dépassée par les événements. J'entendis à peine Charlie me glisser un "bonne nuit", avant de sombrer dans le sommeil.

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Et voilà, finalement, Jo ne s'en sort pas si mal ! 😆

Bon... je suis désolée concernant la longueur du chapitre, qui fait plus de 3000 mots 😬 N'hésitez pas à me dire si cette longueur vous dérange ou non !

Pour plus d'action... votons !! 🌟

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