Chapitre 1
Bonjour à tous,
aujourd'hui, je vous propose de découvrir le premier chapitre de mon roman, Sur un coup de tête. Le livre est disponible sur toutes les plateformes numériques et très bientôt en format papier.
Bonne lecture à vous :)
Chapitre 1
Hôtel Lagoon Side, 4 août, 11 h 57
Le sang battait contre les tempes de Wess lorsqu'il se réveilla, lui soufflant qu'ouvrir les yeux était sans doute la pire idée du siècle. Tout son univers flottait dans un brouillard opaque, au cœur duquel la Terre avait adopté un axe étrangement mouvant. À moins que tout ça ne soit dans sa tête ? Cette foutue tête si lourde et si douloureuse, comme après une cuite monumentale, de celles qui effacent tous les souvenirs de la veille.
Dans quel guêpier s'était-il encore fourré ? Il n'avait aucune idée de l'heure qu'il était ou de l'endroit où il se trouvait. Dans un lit, à en juger par le matelas moelleux qui se creusait sous lui et les draps de satin qui recouvraient son corps. Des draps de satin ? Une chose était sûre : il n'était pas chez lui. Ses draps étaient en coton bon marché. Un truc à vous arracher la peau quand vous faisiez un faux mouvement. Mais, bordel, qu'est-ce qui lui prenait de penser à ses draps maintenant ?
Quelque part à sa gauche, une horloge murale égrainait les secondes. Ce bruit insupportable asticota sa migraine, lui tirant un grognement. Il aurait bien appris à voler à cette foutue machine, mais l'effort à fournir lui parut insurmontable.
Il tenta donc de soulever ses paupières gonflées. En dépit de la pénombre ambiante, le mince rayon de lumière qui s'infiltrait par l'ouverture manqua de lui griller le cerveau. S'il ne lui restait qu'un ou deux neurones opérationnels, autant en prendre soin !
Roulant sur le dos, il soupira. Il était grand temps qu'il arrête ses conneries. Au prix d'un effort colossal, il parvint à soulever son avant-bras engourdi qu'il posa sur ses yeux. S'il en jugeait par la caresse paresseuse du tissu sur sa peau, il était nu comme au jour de sa naissance.
Wess n'avait jamais été lâche, pourtant il hésitait à fouiller sa mémoire à la recherche des événements de la veille. Quelque chose lui suggérait que ce qu'il risquait d'y trouver n'allait pas lui plaire. Genre pas du tout...
Non, mais quel con !
Se retrouver à poil au lit un lendemain de beuverie, dans une chambre inconnue... Et accompagné, à en croire le léger bruit de respiration qu'il percevait de l'autre côté du lit. Au moins, il avait eu assez de jugeote pour ne pas ramasser la première pute venue, qui aurait profité de son état pour le délester de son portefeuille. En tout cas, migraine ou non, il ne lui restait plus qu'à filer à l'anglaise.
Le bras toujours en travers du visage, il souleva à nouveau ses paupières. Cette fois-ci, son cerveau accepta de rester en un seul morceau.
Bon, le plus dur est fait...
Ignorant sa tête lourde comme une enclume, il se redressa doucement sur son séant afin de ne pas risquer de réveiller la fille qui s'agitait de son côté du lit. Merde, vu la forme étendue sous le drap, il avait affaire à une géante. Peut-être même plus grande que lui...
Wess grimaça tout en poursuivant sa tentative d'évasion. Aucun bruit ne provenait de l'extérieur. Les volets de la pièce étaient baissés et seul un mince filet de soleil filtrait par les persiennes, toutefois suffisant pour que Wess détaille son environnement. Sans doute une chambre d'hôtel, plutôt haut de gamme compte tenu de la déco. La seule touche de désordre provenait des fringues balancées à droite à gauche.
Les chaussures de Wess avaient volé à deux endroits opposés de la pièce, sans doute enlevées à la hâte. Son t-shirt, lui, pendouillait lamentablement sur un angle de la table basse. Quant à son boxer, il était toujours à sa place : à l'intérieur de son jean.
La bonne nouvelle, c'était que vu l'enthousiasme mis dans le strip-tease, elle ne devait pas être si mal que ça cette gonz...
– Bordel, mais c'est quoi ça ? sursauta Wess, réveillant du même coup sa migraine.
Sur le sol, près de son jean, avait été abandonnée une paire de bottes de motard. En soi, Wess se foutait éperdument que son coup d'un soir s'adonne aux sports mécaniques ; il était toutefois beaucoup plus inquiet de voir qu'elle chaussait un bon 45. Au bas mot...
Son exclamation avait dû déranger sa conquête qui se retourna, lui tournant le dos en s'enroulant dans les draps. Un ronflement sonore suivit le mouvement. Saisi d'un affreux pressentiment, Wess vit le drap de satin mouler de très près un dos large et musclé, tandis qu'une courte chevelure d'un blond pâle, presque blanc, se trouvait dévoilée par un glissement du tissu.
C'en fut trop pour Wess qui se releva en jurant.
– Bon Dieu de merde !
Son beuglement finit de tirer l'inquiétante silhouette de sa torpeur. La forme se redressa d'un bond et, avant même de comprendre ce qui se passait, Wess se trouva mis en joue, le canon d'un flingue pointé entre ses deux yeux. De l'autre côté de l'arme se tenait un colosse qui le dévisageait avec des yeux ahurissants. Des yeux aussi dorés qu'un bijou, pleinement alertes.
Bizarrement, Wess était certain d'avoir déjà vu ces prunelles-là auparavant. Ce regard froid, calculateur, précis, n'était pas de ceux que l'on oublie. Comme le reste du gars d'ailleurs. Ses cheveux blancs, pour l'heure bien ébouriffés, encadraient un visage aux traits acérés, rendu encore plus atypique par une brûlure qui s'étalait sur une partie du maxillaire gauche jusque sous l'œil. Quant à la bouche aux lèvres pincées, elle accentuait l'impression aristocratique qui se dégageait des traits anguleux.
Le doute n'était plus permis : Wess venait bel et bien de trouver un mec dans son pieu. Un mec nu comme un ver... Plus que le flingue braqué sur son visage, ce fut ce constat qui lui tira un glapissement. Qu'est-ce qu'il foutait à poil dans ce lit avec ce mec ?
Il était dit que la suite des événements ne l'aiderait pas à reprendre pied. L'inconnu sembla le reconnaître et balança son arme sur la table de nuit. Dans le même temps, le regard doré perdit son reflet métallique, puis le mec bâilla avant de s'adresser à Wess avec désinvolture, comme si rien n'était plus naturel pour eux que de se retrouver dans cette situation.
– Ah, c'est toi... Fais moins de bruit, bordel. J'ai failli te flinguer...
Et sans plus de cérémonie, il retourna s'enrouler dans les draps, décidé à reprendre sa grasse matinée. Wess en resta abasourdi, planté comme un piquet au pied du lit king-size. Les bras ballants, il ne savait absolument pas comment réagir.
OK, OK, résumons la situation : je n'ai pas la moindre idée de ce qui s'est passé hier. Si ce n'est que j'ai dû boire. Correction : beaucoup boire. Et là, je me réveille à poil dans ce lit avec un mec que je ne connais ni d'Ève ni d'Adam, qui pointe son flingue sur moi avant de se rendormir comme une fleur... Un mec, bordel ! Un mec... J'étais à poil dans le pieu d'un mec... Mais qu'est-ce que j'ai foutu hier, nom de Dieu !
Bien que toujours estomaqué, il se secoua.
Traversant prestement l'espace qui le séparait de son jean, Wess sautilla d'une jambe sur l'autre pour se glisser dans le vêtement. Lorsqu'il manqua de basculer la tête la première sur la table basse, il jura en se retenant comme il put au rideau, puis termina de refermer sa braguette. Le reste de sa garde-robe pouvait attendre.
Résolument, il se dirigea vers la moitié du lit où ronflait son... Son quoi d'abord ? Son coup d'un soir ? Wess sentit sa perplexité monter d'un cran. Si lui n'arrivait pas à se souvenir, l'autre type n'avait pas l'air d'avoir ce genre de soucis. En conséquence de quoi, Wess voulait des explications et il les voulait maintenant...
Il se pencha pour secouer l'inconnu par l'épaule, seule partie de son corps à dépasser du drap. Sous ses doigts, la peau crémeuse était souple et ferme. Le contact ne parut pas aussi étranger à Wess qu'il aurait dû l'être, ce qui renforça sa mauvaise humeur. D'autant plus quand le grand blond repoussa sa main en grognant.
– Putain, mais réveille-toi, sombre connard !
Comme Wess le secouait toujours, le mec roula sur le dos en ouvrant un œil paresseux. Moitié redressé, il se passa la main dans les cheveux, ce qui eut pour effet d'ébouriffer un peu plus ses courtes mèches blanches. Le drap qui avait laissé une marque de pli sur sa joue glissa sur son torse, découvrant des muscles puissants, parfaitement dessinés. Plusieurs autres traces de brûlures et cicatrices en étoile marquaient le corps lisse, dont une à peine à quelques centimètres du cœur. Souvenir d'anciennes balles égarées çà et là.
C'est passé tout près, pensa Wess.
Ce qui était sûr, c'était que ce type-là n'était pas un civil lambda. Un autre flic, ou un soldat peut-être...
Face au regard perçant de l'autre homme, Wess se sentit soudain très vulnérable, torse nu devant ce mec avec lequel il avait vraisemblablement...
Stop, stop, stop...
Il inspira par le nez avant de prendre la parole d'une voix que l'abus d'alcool et le manque de sommeil avaient rendue rauque.
– Tu peux m'expliquer ce qu'on fout là, nom d'un chien ?
Le sourcil gauche de l'inconnu se releva tandis qu'il détaillait le torse de Wess, la bouche plissée en une moue moqueuse. Il garda toutefois le silence.
– Mais réponds, enfoiré ! On est où, là ? Qu'est-ce qu'on a foutu !?
Les yeux dorés luisaient d'amusement.
– À ton avis ?
– Oh, nom de Dieu..., jura Wess en étouffant un gémissement. Mais comment on a atterri là ? J'veux dire... Tu es un mec, bordel !
– Excellente remarque, Sherlock Holmes...
Wess restait figé, anéanti par tant de désinvolture. Apparemment, ça ne semblait pas constituer un souci pour tout le monde dans cette chambre que de se réveiller au lit avec un autre homme. Bon, s'il était tout à fait honnête avec lui-même, cela n'aurait pas non plus dû le surprendre autant. Sauf que l'honnêteté n'était pas un luxe qu'il pouvait se permettre.
Un sourire narquois toujours accroché aux lèvres, l'inconnu finit par se lever. Wess se retourna, peu désireux d'en savoir plus sur son anatomie. Il l'entendit enfiler un pantalon qui traînait au sol et en boutonner la braguette.
Quand le silence retomba, il se retourna de nouveau, bien décidé à poursuivre leur petite explication. L'inconnu était en train d'attraper une veste en cuir qui semblait avoir été jetée sur l'une des tables de nuit. Il y récupéra un paquet de chewing-gum dans lequel il piocha.
– Dois-je déduire de ton air de carpe sortie de l'eau que tu as quelques trous de mémoire ? s'amusa-t-il.
– Tu crois que je serais en train de te tenir le crachoir dans le cas contraire ? Bon, tu te décides à me donner des explications ou je dois commencer à demander à mes collègues s'ils ont de la place en cellule de dégrisement ?
En réponse à cette fanfaronnade, les lèvres moqueuses s'étirèrent davantage. Leur petit accrochage ravissait visiblement l'inconnu qui semblait bien parti pour faire durer le plaisir. Juste histoire de voir jusqu'où Wess tiendrait avant d'exploser. En tout cas, les menaces n'étaient pas d'une grande efficacité sur lui. Elles l'étaient rarement sur ce genre de type...
– Écoute, mon gars, c'est pas dans mes habitudes de me réveiller au pieu avec un mec, reprit Wess, conciliant. Et je me fous que ça soit dans les tiennes ou pas. Ce que j'aimerais comprendre, c'est comment j'ai atterri dans ce plumard avec toi. Bordel, on n'a quand même pas... ?
Il n'acheva pas sa phrase, se contentant de hausser les sourcils d'un air entendu.
– Pas quoi ? Joué au Craps ?
Wess fit deux tours sur lui-même, le visage caché dans ses mains, éructant tout ce que son vocabulaire comptait de jurons les plus fleuris. Les vannes de son vis-à-vis n'arrangeaient pas son humeur. Ou sa migraine...
– Arrête de te foutre de moi ! Si je ne t'ai pas encore cassé la gueule, c'est uniquement parce que je veux des réponses !
– Me casser la gueule ? Et pour quel motif, Inspecteur ? Je ne t'ai ni drogué ni attaché au plumard, que je sache. Et puis notre nuit ne devait pas être si traumatisante que ça, vu que tu ne te rappelles de rien. Mais je veux bien te rafraîchir la mémoire en rejouant le show. Si tu me le demandes gentiment...
Ainsi, ce gars savait que Wess était flic... Et malgré cela, il le provoquait ouvertement. Eh bien, il allait le trouver ! Le mauvais caractère de l'inspecteur Da Costa était légendaire, et pas uniquement les lendemains de cuite. Il se détendit comme un ressort, bondissant vers l'inconnu.
– Je vais te coller au trou, espèce d'enfoiré ! On verra si tu es plus loquace après ça !
Sans avoir eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait, Wess se trouva immobilisé par une clé de bras aussi puissante que précise. L'autre homme l'avait plaqué contre le mur avec une facilité déconcertante et le maintenait soumis avec la même aisance.
Wess comprit qu'il ne s'était pas trompé : ce type-là était au moins un soldat, familier des techniques de close-combat. Il entravait tout mouvement avec fermeté, exerçant juste assez de pression sur le poignet pour que sa victime ne puisse ignorer la douleur. Pourtant, il aurait pu sans mal lui briser le bras.
Wess sentait derrière lui le corps puissant, la chaleur du torse nu contre la peau de son dos. Il frissonna quand un souffle tiède lui effleura la nuque. Son assaillant se pencha un peu plus et posa sa main droite, celle qui ne l'immobilisait pas, à plat sur le mur, juste à côté du visage du flic.
Cette main de guerrier, couturée et calleuse, éveilla enfin un écho dans son esprit embrumé. La main tenait alors un verre rempli d'un liquide transparent, couronné d'une rondelle de citron vert. Peut-être bien du gin... Oui, des bribes de mémoire commençaient à refaire surface. Wess avait rencontré ce type la veille dans un bar où il espérait noyer sa journée de chiotte dans l'alcool.
L'inconnu s'appelait...
– Vassili ?
L'étau dans lequel il était retenu se desserra et ledit Vassili recula d'un pas. Wess vérifia que l'articulation de son épaule était toujours en un seul morceau, puis se retourna. L'autre homme le dévisageait intensément, sans pour autant se départir de son arrogance.
– J'en déduis que ça commence à te revenir...
– C'est flou, mais un peu, concéda Wess. Tu étais au Blue Panama hier soir ?
– Exact.
Le froncement de sourcils de Wess essayant de remonter le fil des événements semblait fasciner Vassili, qui en suivait du regard chaque oscillation.
– Je me souviens qu'on a discuté au bar, marmonna le flic, mais je n'ai aucun souvenir de la suite. Comment on a atterri là ?
Vassili se passa la main dans les cheveux. Le désordre le plus complet habitait ses mèches pâles, le faisant paraître plus jeune. Mais pas moins dangereux...
– Pour tout t'avouer, je ne me souviens pas de tout non plus. On était dans ce bar à discuter. On a dû descendre un bon paquet de bouteilles. Tu avais l'air d'en avoir besoin... Moi aussi d'ailleurs. Je suppose qu'une chose en entraînant une autre...
Vassili agita la main devant lui, un geste large les englobant ainsi que le désordre de la pièce, comme si ce mouvement était plus apte à qualifier la situation que n'importe quel mot. La mine de Wess devait valoir le détour parce que la lueur ironique illumina de nouveau les yeux dorés.
– Allez, ne fais pas cette tête, Inspecteur. Même si on a fait quoi que ce soit, ça ne devait pas être bien terrible vu que ni toi ni moi n'en gardons un souvenir impérissable.
À cette idée, Wess retint un gémissement. Juste avant que Vassili ne l'achève...
– C'est con, tu as pourtant un beau cul !
Wess sentit sa peau d'Italien devenir brûlante. Merde, il ne voulait pas rougir devant cet enfoiré, mais il fallait bien avouer que l'idée de ce mec lui matant l'arrière-train était embarrassante. Enfin, peut-être pas autant qu'elle aurait dû l'être...
Après tout, ils devaient bien avoir partagé quelque chose avant d'en arriver là, non ? Wess secoua la tête pour chasser cette idée. Même s'il avait toujours été attiré par certains mecs, il avait depuis longtemps décidé que cette part du gâteau lui était interdite. Les nanas, c'était déjà bien assez d'emmerdes.
Il se tourna vers la table basse au bord de laquelle pendait son t-shirt.
– Bon, j'en ai ras le cul de ces conneries. Je me tire...
Tandis que Wess s'éloignait, Vassili se pencha pour allumer la lumière. L'autre homme lui tournait le dos et, il n'y avait pas à dire, c'était loin d'être son pire profil. Wess était un peu plus petit que lui, mais son dos large était bardé de muscles fermes qui n'avaient rien à envier à certains des hommes sous le commandement de Vassili.
Ce n'était d'ailleurs pas le genre de muscles que l'on acquiert en soulevant de la fonte. Ce type-là savait ce que ça voulait dire d'aller se frotter aux méchants. Quel dommage que Vassili ne se souvienne pas de toute leur nuit, ça avait dû être explosif !
Wess récupéra son t-shirt qu'il enfila séance tenante, cachant au passage le tatouage de serpent qui s'enroulait depuis sa hanche gauche jusqu'à son épaule droite, lui donnant des airs de mauvais garçon. Il n'en était pas moins sexy une fois habillé, le tissu moulant admirablement son corps puissant. Sans oublier son visage carré et mobile, animé d'une multitude de ridules d'expression qui trahissait son tempérament explosif. Que Vassili trouvait à croquer, maintenant qu'il y pensait...
Sans y prêter attention, il vit Wess se pencher pour saisir un papier qui crissa dans sa main. Tout à sa contemplation du cul d'enfer qui n'allait pas tarder à franchir cette porte pour ne jamais reparaître dans sa vie, il mit un moment à remarquer que son compagnon s'était figé. D'une manière fort peu naturelle au demeurant.
– Eh, mec, ça ne va pas ?
Wess ne répondit pas, toujours immobile, comme pétrifié. Vassili l'entendit déglutir, puis le vit se frotter les yeux de son avant-bras avant de relire le document. Il contemplait le papelard comme s'il pouvait en changer le contenu par la seule force de sa volonté.
– Un problème ?
Wess ne daigna toujours pas articuler un mot, mais il se dirigea vers Vassili, très raide, sans le regarder, et lui tendit le papier en question. Son visage était livide, totalement décomposé. Vassili se saisit du feuillet qu'il parcourut du regard, prêt à lancer une nouvelle pique. La lecture du document le coupa dans son élan. Seule la voix rauque de Wess trancha un peu son hébétude.
– Vassili ?
– Ouais, réussit-il à articuler.
– Ce truc est un putain de certificat de mariage...
Un long silence s'étira entre eux, le temps pour Vassili d'avaler deux fois sa salive. Il répondit sans lever les yeux, scrutant toujours le document qui avait l'air tout ce qu'il y avait de plus officiel.
– Ouais. Ou alors c'est vachement bien imité !
Après un court silence, Wess se chargea de formuler à haute voix la question qui les hantait désormais tous les deux.
– Tu m'expliques pourquoi y a nos noms sur ce truc ?
– J'aimerais bien le savoir aussi..., marmonna Vassili.
Mais qu'est-ce qu'ils avaient foutu ?
A suivre dans le roman ;)
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