-8-L'ombre de l'épervier
Courant tranquillement de toit en toit, je ne tarde pas à entendre ce qui semble être un hurlement d'extase mêlé de douleur. Ce n'est pas croyable, à quel point les meurtriers humains sont faciles à trouver dans notre bonne vieille capitale corrompue jusqu'à l'os.
J'avais raison me dis-je en voyant depuis un toit un violeur en train de s'exciter sur ce qui ressemble davantage à une enfant plutôt qu'une demoiselle.
C'est pire que du viole, c'est de la pédophilie ! Si je n'avais pas besoin de lui comme offrande, il aurait été parfait comme Diner. À aucun moment, je n'aurais des remords à tuer ceux qui sont les pires poisons de notre société.
Tandis que l'énergumène arrache l'étoffe en lambeaux de ce qui était autrefois une robe légèrement outrageuse, celui-ci s'acharne avec frénésie à souiller la pauvre enfant. Soudain, je me rappelle que mon badge d'officier est toujours dans la poche de ma poitrine.
Je m'élance et saute de plus de trente mètres du haut toit et atterris sans le moindre bruit à l'angle de la rue, faisant en sorte que mes pas fassent le plus de bruit possible. Puis, je commence à crier à tu tête :
« Arrêtez-vous police. »
Le criminel ne bouge pas, alors que sa victime s'enfuit. L'individu se contente de dévoiler des canines d'une longueur anormale. Un lycan ! Il pense certainement m'intimider avec cet acte, mais c'est raté. Il n'a prévu aucun plan de secours et semble se décomposer quand je lui réponds avec un grand sourire dévoilant brièvement mes crocs, et fini par murmurer :
- Une sangsue...
- Et si j'avais été humain comme vous le pensiez chien, cela aurait été une entorse pure et simple de la loi du secret !
Avec une vitesse et une force tout bonnement inhumaine, je lui envoie mon poing directement dans la tempe à défaut de lui trancher la gorge au moins cela aura le mérite de me défouler.
Le garou tombe aussitôt dans l'inconscience. Je m'approche doucement de mon adversaire, renifle un grand coup pour savoir l'emplacement de sa victime laissant échapper un léger rire. Le forban à un complice ! si j'ai besoin du violeur pour l'invocation, ce n'est pas le cas de l'autre. Cela tombe bien, j'ai faim ! me dis-je en pourléchant mes babines en laissant quelques secondes le malappris inconscient dans le macadam. J'attrape son acolyte et sans vraiment chercher à discuter, je le mords instantanément à la gorge et commence à boire.
J'en déduis que le complice est aussi un lycanthrope. Toujours accroché à son cou, mon ennemi me lacère le dos, espérant échapper à mon étreinte impitoyable.
Ma seule réaction est de resserrer mes crocs jusqu'à lui amputer quasiment la carotide. Je continue à m'abreuver avidement. Brusquement, je ressens le sang chaud s'écouler le long de ma gorge. Je ne peux m'empêcher de penser que ma chemise grise est maintenant fichue. Soudain, la source d'hémoglobine se tarit. Je n'éprouve aucun remords, car d'une certaine façon, c'est une épuration. Et le goût était divin, sapristi ! J'ai l'impression de tournée au psychopathe depuis peu.
Ne sachant pas quoi faire du cadavre, je passe par le Britannia, leur laisse la dépouille du complice et en profite pour nettoyer mon visage et mon cou, avec le violeur toujours inconsistant charger sur mes épaules. J'utilise une des capacités de traqueur et m'enveloppe dans les ombres comme dans une cape me dissimulant aux yeux de tous.
Quand je sors de mon voile ténébreux, j'apparais directement au cœur du QG de la BMS. Sous l'hébergement de ses membres, je ne peux m'empêcher de ricaner. Quand je finis par me diriger vers le bureau de mon cousin, celui-ci me dit en haussant un sourcil :
-Une compétence raciale ?
-Oui en effet. Elle est assez pratique, mais son usage est épuisant. Je l'ai utilisé par manque de choix et je doute que le fait de voir un vampire couvert de sang dévoile immédiatement ma nature. Sinon, voici la fameuse âme noire : un violeur. Je l'ai pris sur le fait.
-Mais également un garou ! À ce que je vois, il est encore à demi transformé ! des complices ?
-Aucun qui sois encore en vie... j'avais soif.
-Vous autres vampires, n'avez-vous pas vos fameux assujettis pour vous nourrir sans tuer ? Dit-il en grimaçant.
Alors que je suis sur le point de répondre, je suis immédiatement interrompu par une voix que je n'avais pas encore entendue. Elle semble provenir du bureau qui est au fond:
-D'après ce que j'ai lu pour les races homophages tel qu'entre autres les vampires, le sang prélevé directement à la source à bien meilleur goût et apporte plus de la fameuse énergie vitale dont leur espèce se nourrisse. C'est la raison pour laquelle un grand nombre de buveurs de sang se glisse parfois parmi les humains pour s'abreuver de sang frais.
-Alors si pour vous, vider des humains ou autres de leur sang est une pratique courante parmi votre espèce, pourquoi recherchez-vous Jack ?
- Si vous avez prévu de me réprimander pour le fait de m'être nourri, je n'y suis pour rien puisque c'est mon instinct. Si quelqu'un est à blâmer : c'est Dieu. Il ne fallait pas mettre au monde un vampire. Enfin, revenons au sujet central. Si nous recherchons Jack, ce n'est pas pour à cause de ses meurtres en eux-mêmes. Si c'était le cas, nous traquerions la moitié des vampires aux minima. Mais il agit aux yeux des mortels ! Et ça, c'est tout bonnement inconcevable. Conserver le secret est primordial pour notre survie. Et croyez-moi, une invasion de villageois armée de torches et de fourches sur nos domaines ne serait, en aucun cas, souhaitable. Et puis j'ai déjà entendu le seigneur Tepes dire que la puissance du vampire tient à ce que personne ne croit à son existence, et je suis assez d'accords avec lui sur ce point.
-Vos arguments sont irréfutables, mettez donc ce violeur de lycan là-dedans et faite attention de pas vous brûlez lieutenant. Dit-il en pointant du doigt une cage en argent.
Je déverrouille celle-ci en la touchant uniquement avec ma main gantée et m'empresse d'enfermer le garou. Lorsque je verrouille sa geôle, j'entends soudain mon cousin dire aux trois incubes qui se préparent à sortir vêtu de pantalon de cuir extrêmement moulant pour seuls vêtements :
- Pouvez-vous prêter l'un de vos habits à mon cousin et l'emmené avec vous ? D'ici peu, l'endroit va puer le sang, et je pense qu'avoir un vampire dans les environs ne serait pas souhaitable.
-Mais nous allons nous nourrir chef ! je doute que la place d'un vampire soit dans une maison close, surtout une réserve aux démons sexuels.
- Qui sait... les incubes et les vampires font partie des espèces surnaturelles les plus douées pour subjuguer les humains. Et vue le physique qu'il possède, je doute qu'on lui refuse la permission d'entré.
-C'est indéniable. Tenez, allez vous changer et surtout allez prendre une douche, vous avez encore du sang dans le cou. Dit-il en me tendant un pantalon très près du corps en cuir noir, ainsi qu'un long manteau en velours rouge vin. Ne voyant aucun signe d'un quelconque vêtement censé recouvrir mon torse, je soupire. Heureusement que je n'ai jamais été pudique.
Je me dirige vers une pièce où se trouvent plusieurs douches séparées par une simple vitre de verre opaque. Vu que tous les membres de la brigade sont de sexe masculin, je suppose que ce n'est pas très gênant. Après tout, je ne peux tout de même pas quitter des yeux la porte sans verrou ! tandis que je me dévêtis entièrement, mon enveloppe charnelle est devenue insensible au changement de température. Je ne prends pas même la peine d'allumer l'eau chaude.
Quand je ressors enfin de la salle d'eau avec des soupirs lassés en murmurant le fait que j'ai l'air d'un abuseur et d'un fanfaron.
J'entends soudain l'un des incubes dire avec un sourire perverti tout en louchant sur mon torse galbe et finement musclé à la pâleur de marbre des vampires :
-Incroyable tu es à croqués lieutenant.
-Et si vous n'arrêtez pas avec votre sous-entendu malsain c'est moi qui vais vous manger. Dis-je avec un sourire féroce dévoilant mes crocs.
-Cela vous arrive-t-il d'avoir le sens de l'humour vampire?
-À mes heures perdues quand j'ai bien mangé pourquoi voulez vous être aux menus ?
-Sans façon merci. Et si nous y allions ?
D'ailleurs, je me demande quand vous êtes revenu sans aucun guide ? Cela avait l'air de ne surprendre personne, mais comment avez-vous fait ?
-Oh rien d'extraordinaire. J'ai simplement suivi les odeurs rémanentes. J'ai un flair incroyablement affuté.
-Oh ! j'ai failli oublier. Rétorque un des incubes en ce dirigeant vers une petite boite en fer qui à l'intérieur se trouve des bagues. La majorité des bijoux sont en argent serti d'améthyste et saturé de sorts. Les démons en saisissent une chacun et les glissent à leurs doigts. Quand je vois une unique bague noire ornée d'un diamant de la taille d'un ongle décoré de sigillé ressemblant à des flammes, je leur demande :
-Pourquoi est-elle différente ?
-Et bien, toutes ses bagues sont saturées de sort de discrétion. Les humains voient bel et bien les porteurs, mais pas l'aura magnétique dont sont parés les surnaturels.
Cela nous aide à chasser en toute discrétion et éviter les chasseurs. Celle en diamant est faite pour dissimuler l'aura des créatures. Elle est bien plus puissante. Je pense que vous devriez la prendre !
Je soulève les épaules et la glisse volontiers à mon majeur. Alors que l'on s'apprête à sortir du QG, j'entends mon cousin dire :
-Pense à respirer vampire, et revient dans une bonne heure, le rituel sera prêt.
Je hoche la tête sans répondre. Je vais devoir me forcer à le faire, vu que mon corps n'a nullement besoin d'air. Ce n'est pas un automatisme pour mon espèce, sauf pour sentir une piste. Dans le cas d'un traqueur ou quand un membre de ma race souhaite se faire, passez pour un mortel.
Les tunnels labyrinthiques finissent par se transformer en ruelle délabrée, qui ne peut que me rappeler une autre ruelle putride dans laquelle j'ai perdu mon humanité. Étrangement, même si je ne l'ai pas revue depuis cette nuit-là, je ressens une profonde tendresse adjointe à un respect et une soumission sans borne à l'égard de Jack un vampire dont je ne connais pourtant même pas le vrai nom. C'est donc ça le lien qui relie un maître vampire à sa progéniture ? Son intensité est telle que cela en devient terrifiant.
C'est après un certain temps que nous finissons par voir une enseigne rouge vif portant le nom de « Vice » ce manque d'imagination me fait soupirer, mais quand j'heurte la barrière qui m'empêche de rentré je m'arrête et m'adosse à l'encadrement l'une des groupies fumant à l'extérieur. Elle se retourne vers moi et me demande en tentant de m'entraîner à l'intérieur :
-Tu viens ?
-C'est une invitation ?
-Pourquoi tu es un vampire ?
-Possible... dis-je en dévoilant la pointe de mes crocs.
-Alors tu peux entrer. Je n'ai jamais eu l'un des tiens dans mon plumard. Dit-elle avec un sourire lubrique.
-Je te le déconseille très fortement. On mord quasiment toujours au lit ! le désir et la soif vont souvent de pair pour mon espèce.
Et je laisse la trainée sur place et rejoins mes collègues incubes. L'un d'eux se présente sous le nom de Lillian et me dit avec un sourire perverti : -savais-tu que certaines sous-races de démon sexuelles sont insensibles au venin vampirique ?
-Continue, tu m'intrigues.
Il allait me répondre quand je me fais embrasser par surprise par une vampiresse. Celle-ci m'entraîne dans un lit derrière un rideau à demi transparent. Je ne résiste pas à la vue de ses yeux jaunes déjà brillant de promesse érotique. Quant à savoir ce qu'il se passe entre deux personnes nues et du sexe opposé entre les draps d'une maison close, je doute qu'il vous fasse un dessin.
Je ressors pratiquement deux heures plus tard de derrière le rideau avec du sang au coin des lèvres. Après avoir pris la belle de nuit dans toutes les positions imaginables et l'avoir mordu au moins à quinze reprises, je rejoins les incubes qui ont dû eux aussi se faire un voyage au septième ciel. À l'exquise odeur du fameux péché capital qui leur colle à la peau, ils se mettent à applaudir, quand je m'assois entre une place qu'ils m'ont préparée en décalant l'une de leur nombreuse groupie.
L'un d'entre eux lève un sourcil curieux et me demande :
-Je pensais que vous ne buviez jamais le sang de votre propre espèce et vous n'aviez pas mangé le complice de votre violeur ?
- En effet, boire de notre plein gré le sang d'un autre vampire est vu comme un acte malsain et du cannibalisme, ce qui est proscrit dans nos codes de lois, car cela renforce bien trop la puissance d'un Nosferatu. Dans mon cas, j'ai une délégation du seigneur Azzo, et oui en effet je n'avais pas soif, c'était seulement de la gourmandise. Le goût du sang est vraiment divin, peu importe la race de la proie que nous passe entre les crocs !
-Quand un prédateur est repu, il cesse de chasser. Une créature qui le fait pour le plaisir est seulement un monstre !
-Certes et c'est jouissif. J'ai la chance de faire partie de la lignée des traqueurs. Cet instinct est encore plus développé chez nous que chez le reste des vampires, mais pour votre information nous ne tuons pas toujours.
Je vois arriver le démon qui manquait à l'appel, puis nous suivons celui qui prend instinctivement la tête du groupe. Tandis que j'essuie l'hémoglobine qui me colle encore au menton.
Quand nous parvenons enfin au QG, un morbide pentacle a été tracé avec du sel et des bougies noires au centre. Ce de l'étoile se trouve ligoté le violeur. Quand je vois au bord du pentacle un calice, je m'interroge sur son utilité.
J'entends soudain un livre se refermer brusquement, ce qui me fait me retourner vers le bruit. Apparemment, c'est mon cousin qui semble s'être changé. Il est vêtu d'une sorte de robe dont je ne ferais aucun commentaire à ce sujet, mais supportant difficilement le fait d'être à demi nue, je remets ma chemise gris perle tachée de sang séché.
Le capitaine me fait signe de venir et sans me prévenir entaille ma main avec un athanée. Mon sang s'écoule sur le pentacle qui s'illumine immédiatement. Le cambions commence aussitôt à incanté dans une langue glutéale et incompréhensible. Ne sachant pas quel est le salut destiné à la reine, je me contente de faire le salut que l'on m'a appris pour saluer. À l'origine pour mon chef de lignée, je pose un genou au sol et incline la tête légèrement sur le côté et vers le bas dévoilant ma gorge.
Malgré le spectacle de son et lumière, je ne lève pas les yeux. J'entends soudain un rire retentir et une main attrape mon menton. Je n'ose pas la regarder dans les yeux et mon regard ne va pas plus haut que le décolleté plongeant de la reine. Sa dentition carnassière aux dents intégralement pointues et aux canines pareille à des dagues deux fois plus longue que mes crocs.
La reine me dit :
-Merci de la distraction mon enfant. Je ne m'attendais pas à ce que l'on m'adresse le salut destiné à l'aîné des vampires antédiluvien*, Azzo a toujours été le plus calme de mes fils, je vois que tu appartient à sa ligné. De quelle génération est tu?
-Je suis de à la quatrième, votre majesté.
-Je, t'en pries, fais donc comme tous mes descendants, appelle moi, mère. Relève-toi veux-tu ! Dis-moi, m'as-tu appelé pour la transcendance ? Connais-tu les risques de t'exposer à mon venin ?
-Oui je les connais mère.
-Alors j'aimerais te proposer une expérience. Mes fils m'ont souvent parlé de l'ennui que leur pose leur allergie à l'astre solaire. Je te propose de te poser un sigil* après t'avoir mordu, mais avant ta transformation tu pourras ainsi sortir à la lumière et tu seras émancipé du sommeil qui prend certain d'entre vous au levez du jour. Mais le mauvais côté c'est que de l'aube au crépuscule, tu seras coincé sous la forme de ton animal sans pouvoir reprendre ta vraie forme et ce qu'elle qu'en soit la bête et cela te suivra pour le reste de ton éternité mon enfant accepte tu ?
-J'accepte mère.
-Alors cela tombe bien j'ai soif.
Et sans plus de cérémonie, elle enfonce ses crocs dans la peau fine de ma gorge. La douleur est insoutenable, un feu liquide commence à envahir mes veines. Tout mon corps est que souffrance. Avant que la douleur m'emporte, j'ai juste le temps de voir que la reine à tracé avec son propre sang au niveau de mon cœur. Une sorte de symbole ressemblant à une croix inversée entouré par un arc de cercle comparable au soleil ou à des épines. Ma vision est terriblement floue.
La douleur devient bien plus violente. D'un coup, je pousse un rugissement d'animal blessé, se transformant peu à peu en piaulements. Tandis que mon corps rétrécit et se recouvre de plume striée de noir et de gris cendré. Je crois que je suis devenu un oiseau. Quand je retrouve ma vision entièrement, je vois que la reine semble me couver du regard. Ses doigts caressent les douces plumes sur le haut de mon crâne. Enfin celle-ci me murmure :
- On se rêvera l'épervier*
Et dans une nage de fumé rougeâtre, la souveraine disparaît. Je m'envole brusquement est virevolte aussi bien que je le puisse avec mes courtes et larges ailes légèrement arrondies. J'enfonce involontairement mes griffes dans le petit meuble sur lequel je me pose. On dirait que même sous cette forme, je dispose encore de ma force de vampire. Je me regarde enfin dans le miroir me détaillant de mes yeux gris argenté à ma tête au plumage intégralement noir, arborant un bec propre au rapace, mais entièrement gris anthracite à mon poitrail et mon ventre légèrement strier de gris cendré. Mes ailes et ma largue queue emplumée sont décoré vers leur pointe de sorte de rayures grise. Mes pattes gris anthracite sont pourvues de longue griffe noire et recourbé je suis en effet devenu un épervier.
Et ce n'est pas si mal comme forme animal.
Mini lexique
*antédiluvien : Particulièrement ancien terme tiré de la bible utilisé pour parler de quelque chose antérieur au déluge, dans ce cas particulier il parle de l'âge réel des vampires ancestral.
*Sigil : c'est un sceau (ou une figure graphique) qui représente une intention magique (et parfois aussi un être, ange ou démon comme au moyen-âge.)
*épervier : petit rapace diurne utilisé autrefois en fauconnerie pour son vol rapide et sa hardiesse, renommé pour les ravages qu'il cause chez les petits passereaux des sous-bois.
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