À l'heure où les fantômes frissonnent et s'éveillent
Laisse-moi t'emmener dans des lieux reculés.
Là-bas, et rien que là-bas, promets-moi.
Toujours, ensembles, dans les peines de la vie et les méandres de la mort.
À affronter des armées entières d'inconnus et des vides de personnes aimées.
À perdre espoir comme on perd la vie, à le retrouver comme on retrouve une bille.
Des siècles et des siècles de mots doux murmurés, et les années passées juste pour s'en rappeler.
Les visages oubliés des êtres adorés reviendront égayer les murs gris de pensées.
Les filaments d'argent de la reine du passé nous seront arrachés comme des pétales fanés.
Les ruines de nos vies s'écrouleront sans nous et auront pour soutien nos maisons de demain.
Main dans la main, nous sourierons comme des elfes immortels qui n'attendent que la mort.
Amertume et douleur rejoindront le cortège des damnés de nos pleurs.
Et les spectres dans la rue nous regarderons passer avec, sur notre visage, comme un mince regret des erreurs du passé.