Attention petit Lime en début de chapitre ! ^^ 

La nuit était claire et douce, un agréable silence régnait dans le quartier des Uchiha. Presque tous les habitants étaient endormis sous la protection des rayons d'argent de la sphère ronde. Deux âmes, liées par leurs sentiments communs, étaient assises sur la terrasse d'une des habitations face au jardin baignant doucement dans la lumière lunaire, pailletant chaque fleur d'une humide étincelle. Le vent endormi ne troublait pas l'ombre ardente du ciel noir parsemé de volutes de nuages cotonneux. Seul un désir charmant et fou régnait dans cette atmosphère hors du temps, embrumée d'un frivole parfum floral que les pourpres déesses végétales émettaient, tel un aphrodisiaque.

Les deux shinobis ne pensaient plus au lendemain. Par crainte peut-être, ils ne le savaient pas eux-mêmes. Tout ce qui comptait à présent, était cette lueur dansante, attirante, brûlante aux fonds de leurs prunelles embrasées d'une passion sans borgne que le temps leur avait révélé. Seule comptait cette soif de l'être aimé, cette faim qui les poussait sans cesse à capturer les lèvres aguicheuses de l'autre, délicieusement rougeoyantes, gorgées du précieux liquide vital. Leur souffle venait à manquer d'air de temps à autre, leur front se touchaient avec douceur, et leurs baisers se faisaient de plus en plus ardents, pressants, avides de s'emparer de cette bouche gonflée par leurs échanges, toujours plus. Leurs langues se mêlaient avec délice, désorientant leur sens, les obligeant à quémander désespérément la chaleur de l'autre, ce sentiment enchanteur se répandant dans tout leur être, décuplant avec force cette envie qui les dévorait peu à peu. Le feu du désir étendait ses ramures de flammes avec une rapidité foudroyante, ne laissant s'échapper que de petits soupirs.

- Obito... gémit Rin, entre deux baisers pressants.

Le cœur battant à vive allure, le jeune homme laissa parler ses sentiments, n'étant dicté à présent que par son amour dévorant pour la Kunoïchi. Les rayons opalins de l'astre incandescent vinrent lécher avec avidité les moindres parcelles de peau mises à nue de la jeune fille, qui lâchait avec sensualité des plaintes éplorées sous la chaleur qui la gagnait peu à peu. La langue du brun délaissa le bouton de rose pour s'emparer avec velléité de chaque morceau de chair qu'il rencontra, rougissant sous ses baisers dont l'ardeur ne cessait de redoubler à chaque gémissement. Ses mains ondulèrent en mouvement courbe glissant sur les formes féminines naissantes, dont seul le fin tissu séparait le toucher immédiat. Ses gestes calculés paraissaient d'une affreuse lenteur pour la jeune fille, transportée un peu plus à chaque caresse par une fièvre enflammée, envahissant ses sens, son esprit, son être de cher tout entier, ne lui laissant aucun répit. Ses paumes graciles se refermèrent avec douceur, d'une passion dévorante, sur sa poitrine qui la firent glapir d'une plaisante surprise.

- Hnn... Obito... !

Dans un étourdissant ballet délicat, la langue d'Obito se fraya un chemin entre la vallée de ses deux galbes de chair nacrée, délaissant leur prison d'étoffe. La tendre moiteur nue sous le clair de Lune avait eu raison de son âme passionnée, étourdie par celle qui s'offrait à lui. L'amour, son symbole nourricier, lui avait fait rendre les armes pour s'abandonner à ces effluves charnels. Ses mains, véritables virtuoses de désir, jouaient leurs mélodies avec ardeur sur le corps ondulant, suppliant de la jeune fille. Ses soupirs gémissants, aussi doux et emplis de chaleur qu'une brise légère dans un doux ciel d'été, exhalait la ferveur du brun dont le cœur, pétri d'envie, jouait l'hymne sans fin de cette mélodie qu'ancrait cette flamme brûlante, qui le consumait, au plus profond de lui. Et l'écho mélodieux de sa voix, murmure assourdissant à son oreille, l'emplissait d'une extase sans nom.

- ...Rin... dit-il d'une voix rauque, ses yeux embués d'une fièvre passionnée. Je t'aime...

La médicin-nin écarquilla les yeux de stupeur en entendant cette phrase magique. Un sourire naquit finalement sur ses lèvres, plaçant une main sur la joue du jeune homme. Dans une extrême douceur, son front vint se joindre au sien et ses yeux se fermèrent.

- Tu ne partages pas mes sentiments... ? murmura-t-il, inquiet.

- Mais si, idiot, se moqua-t-elle amusée. Je t'aime aussi Obito... chuchota-t-elle en fermant les yeux.

Un craquement sonore les sortit de leur torpeur enivrante, les faisant sursauter et Rin réajusta rapidement son haut. Obito se plaça devant celle qu'il aimait dans un geste protecteur, adoptant une pause prête au combat.

- Qui est là ? lança-t-il, en activant son Sharingan, scrutant avec attention l'endroit d'où le bruit lui était parvenu.

- Obito, chuchota Rin. Peut-être que ce sont des membres de ton clan ?

- Non. J'ai vérifié et ils sont tous endormis. Aucun d'entre eux n'est en mission ce soir. C'est donc forcément un intrus. Montre-toi !

Il s'avança avec prudence, ne quittant pas de son champ de vision la jeune fille brune. D'un pas prudent, il s'avança jusqu'au niveau d'épais buissons touffus dont l'obscurité qu'ils généraient pouvait tout à fait abriter un potentiel intrus. Il ne pouvait pas lancer de shurikens ou de kunaï puisque sa sacoche était dans sa chambre à l'opposé de la maison et cela aurait été laissé Rin seule, or il en était hors de question. Son regard dévia sur un arbre en face dont les larges branches aux ramures imposantes pouvaient tout aussi bien servir de lieu stratégique pour les attaquer sans être vu.

- Sors de ta cachette ! s'écria-t-il.

Une forme humaine se dessina dans l'ombre des branches et se leva, les dominant de toute sa hauteur, mais les rayons de la Lune, voilés par les nuages, ne lui permirent pas de distinguer le visage de son homologue.

- Qu'est-ce que tu fiches ici ? grogna-t-il. Et qui es-tu ?

- Ooh... ? roucoula la silhouette moqueuse, on ne salue pas un ami ?

- Un ami ? reprit le brun perplexe.

D'un mouvement souple, la silhouette s'élança dans les airs pour retomber en face de lui d'un seul saut. Les volutes cotonneuses s'écartèrent finalement de la sphère reine de la nuit, et lui permirent d'identifier l'individu. Une chevelure aussi argentée que la surface de la Lune, un visage inconnu sauf de ses plus proches amis, surmonté d'un air moqueur, adoptant une posture nonchalante, une main placée sur la hanche. Kakashi.

- Qu'est-ce que tu fous là ?! s'égosilla le jeune homme hors de lui, rouge de honte à l'idée qu'il ait pu être le témoin de la très récente scène pour le moins intense entre Rin et lui.

- Pas très sympa comme accueil, souligna le Jônin. Je t'arrange un rancard et voilà comment tu me remercies.

- Tu ne m'as rien arrangé du tout !!

- Pff... je veux bien comprendre que tu ne veuilles pas l'avouer, mais quand même. Je demande un simple merci, c'est tout.

- Tu te fous de moi ?!?!!

- Kakashi ? s'exclama Rin en s'approchant d'eux ayant entendu Obito en colère au fond du jardin. Que fais-tu ici ?

- Eh bien, je suis parti prendre l'air après avoir diné avec Senseï, Kushina et Jiraya-sama. J'en avais un peu besoin après la nouvelle que Minato Senseï nous a sorti.

- Quelle nouvelle ? souligna-t-elle.

- ... Je ne pense pas que ce soit à moi de l'annoncer. D'ailleurs je n'annoncerai pas non plus ce qui se passe entre vous deux à Senseï, c'est à vous de le faire, ajouta-t-il en lui faisant un clin d'œil, souriant sous son masque.

- Tu... Tu as vu ? bégaya-t-elle en devenant plus rouge que les cheveux de Kushina.

- Vu quoi ? Il y avait quelque chose de croustillant à voir ? répondit-il d'une voix suave, telle un prédateur.

- N...Non, non ! R...Rien du tout !

- Je suis sûr que tu nous espionnais ! s'énerva Obito en le pointant du doigt. Qu'est-ce que tu fichais dans l'arbre à une heure pareille sinon ?!

- Oh ? J'étais effectivement dans l'arbre pour venir te rejoindre Obito. Après tout... Notre dernière soirée m'a laissé un peu sur ma faim, mais je garde quand même ce souvenir de cette folle nuit d'amour, dit-il portant le dos de sa main contre son front feignant l'émotion du vécu d'une passion entre Obito et lui, à la manière d'une jeune fille tombant en pamoison.

- Arrête tes conneries !! fulmina l'Uchiha.

- Tu comprends Rin, je ne pouvais pas le laisser seul dans le froid de la nuit.

Petite touche mélodramatique qui manqua d'étouffer le brun, hoquetant. La jeune fille pouffa légèrement, amusée par l'attitude du shinobis gris.

- Je suis sûr que tu te rinçais l'œil !

- Allons Obito, Kakashi ne ferait pas ça.

- Tu parles ! Il est né pour être un véritable pervers !

- Et pourtant, tu es bien pire. Quelle fougue tu avais hier soir ! Toutes ces idées que tu avais pour pimenter notre nuit... ! Il ne faut pas avoir honte d'avouer tes fantasmes à Rin voyons, ronronna-t-il, ravi de pouvoir embêter son ami.

- KAKASHI !!!!!! Je vais te faire bouffer ton masque si ça continue !! enragea-t-il, comprenant très bien que le gris faisait référence à la discussion qu'ils avaient eu la veille sur un sujet très adulte et les fantasmes qui commençaient à envahir la vie de l'Uchiha concernant la Kunoïchi brune.

- Mais oui, j'attends de voir ça. En tout cas, félicitations vous deux, notre nouveau petit couple, dit-il en esquissant un large sourire sous son masque que les deux autres ne purent que deviner à son œil visible plissé, son pouce en l'air.

Il s'écarta du couple d'une démarche nonchalante, les bras croisés derrière la nuque, heureux d'avoir pu constater que ses deux amis formaient un couple très uni d'après ce qu'il avait pu constater sur la fin du haut de son arbre. Il était arrivé à un moment assez intense entre les deux, ce qui l'avait réellement gêné et déstabilisé, provoquant ainsi le craquement de la branche. Il avait pu avoir un aperçu de ce qui allait s'ensuivre s'il n'était pas arrivé pour demander à Obito si Rin et lui étaient enfin ensemble officiellement, suite à l'échange de leur premier baiser dans le parc. Il ne pensait pas que leur rendez-vous terminerait de cette manière ! Et, bon sang, il ne s'imaginait pas non plus que ça irait aussi vite entre les deux ! Et le brun le disait pervers, franchement...
Si Minato avait été présent, il en aurait fait une syncope. Ils étaient bien entendu des shinobis accomplis pour lui, mais dans ce domaine-là, le blond les considérait encore comme des enfants, les revoyant sûrement jouer dans l'air de jeux où ils avaient l'habitude d'aller à leurs cinq ans. Voir que la relation entre Obito et Rin était sur le point de prendre un tournant un peu plus... adulte, l'aurait certainement traumatisé. Minato Senseï... l'un des plus puissants Jônin de Konoha et pourtant si sensible quand il était question de sa compagne, de son propre Senseï ou de ses élèves. Cela l'avait intrigué la première fois qu'il l'avait vu se confondre en excuses, complètement paniqué, face aux reproches futiles de Kushina. A présent, cela l'amusait beaucoup. Du moins, quand il ne faisait pas les frais lui aussi de la colère de la shinobi aux cheveux écarlates.

- Au fait, ajouta-t-il avant de partir. On doit se rendre au terrain d'entrainement demain en début d'après-midi. Rin, je compte sur toi pour qu'Obito ne soit pas en retard. Mais je pense que ça ira puisqu'à présent tu es en mesure de veiller tout le temps sur lui. Allez, bonne nuit, les amoureux, dit-il en soulignant malicieusement ces deux mots très très significatifs pour ses deux amis, écarlates.

Il leva la main en guise de salut avant de partir en un saut du domaine des Uchiha, laissant le calme de la nuit retomber.

Demeure des Namikaze

Kakashi atterrit sur la terrasse de l'appartement de son Senseï, où les rires et les cris de joie du Sanin aux cheveux blancs s'échappaient des fenêtres fermées. Il pénétra à l'intérieur de la demeure et une bouffée d'un agréable air chaud l'assaillit de toute part. Il n'y avait pas à dire, Minato Senseï avait eu une très bonne idée en lui proposant de venir loger chez eux. Il ne savait pour combien de temps d'ailleurs, mais il était persuadé que le couple ne s'opposerait pas à ce qu'il reste autant qu'il le souhaite.

- Aaaah ! Kakashi, s'exclama le Sanin ayant un peu trop bu visiblement. Tu tombes bien ! J'ai ouïe dire qu'une belle jeune fille occupait tes pensées en ce moment ? Alors ? On ne me raconte pas, hmmm ? lui demanda-t-il en le fixant d'un regard lubrique moqueur dont il avait le secret.

- Une jeune fille ? Je ne vois pas de quoi vous vous voulez parler, Jiraya-sama, répondit Kakashi en gardant un air naturel, prenant place auprès des trois adultes.

- Oooh, allons. Tu peux tout me dire. Tu sais bien que je suis l'Expert en la matière !

Oui. Il voulait bien le croire. A cent pour cent même.

- Je sais que tu as une jeune fille en tête, ne le nie pas ! Elle serait même plus âgée que toi.

- D'où tenez-vous cela ?

- J'ai ma source..., laissa-t-il en suspens.

Le shinobi aux cheveux d'argent glissa un regard accusateur en direction de son Senseï qui secoua la tête, répondant par la négative.
Seuls Minato Senseï, Rin et Obito étaient au courant pour Sakura et par conséquent de son voyage dans le temps. Si le blond n'était pas coupable, il ne restait que ses deux amis et il voyait mal Rin raconter ce genre de choses à l'Ermite des crapauds. La réponse tombant comme une évidence. Obito. Oui, son regard sournois cachant des arrières pensées visant à le déstabiliser et à lui mettre des bâtons dans les roues en faisait un élément de choix pour le Sanin qui voulait récolter ce genre d'informations. C'était lui le fautif, le coupable, l'imposteur, le traître, le criminel qui avait osé confier cette précieuse donnée sur lui et SA Sakura. Il allait payer l'infâme... Oh oui ! et au prix fort. Douce vengeance se profilant à l'horizon comme la promesse d'une intense satisfaction à l'idée de mettre à terre une bonne fois pour toute ce vermisseau à lunettes.

- Si vous voulez parler de cette jeune fille que j'ai aidée il y a quelques jours en rentrant chez Minato Senseï et Kushina, sachez qu'il ne s'agit là que d'une personne que je ne connais pas. Rien de très encourageant pour ceux qui nourrissent des fantasmes romantiques à mon sujet. Votre source ne devez pas être très fiable et efficace pour se laisser abuser par un évènement aussi affligeant de banalité. Ou alors totalement folle d'amour pour une personne elle-même, au point d'imaginer des choses chez les autres. Vous savez ce qu'on dit... lorsqu'on est amoureux, on voit le monde d'un œil différent.

He he. Il avait son alibi, puisqu'il avait effectivement aidé une passante en rentrant. En plus, nul doute que le ninja légendaire allait maintenant harceler de questions sa « source » pour lui demander si elle-même n'avait pas quelqu'un en tête. Premier match gagné. Mais la bataille n'était certainement pas terminée. Si Obito venait à démentir ce qu'il venait d'affirmer quant à cette rencontre avec cette jeune fille, il pourrait toujours faire témoigner Kurenaï qui lui avait parlé pour prendre de ses nouvelles au même moment, profitant de l'occasion pour lui prêter main forte. Le brun passerait donc pour un menteur et n'aurait plus aucune crédibilité. D'autant plus qu'il ne pourrait se servir de sa lettre à la fleur qu'il avait découverte par malheur à l'hôpital, car il l'avait soigneusement caché avec le journal dans un lieu que lui seul connaissait. Aucune chance de prouver ses dires, aucune chance de pouvoir l'embêter par rapport à sa vie amoureuse. Eh non, ce n'était pas demain la veille qu'il se ferait avoir par le brun !
Un autre plan s'échafaudait peu à peu dans son esprit. Il n'allait certainement pas parler de vengeance auprès de Jiraya-sama. Il se serait prêté ouvertement au jeu du Chûnin et il en était hors de question. Il l'aurait... d'une manière très perfide d'ailleurs... Sans aucune mention quelconque de vengeance, qui aurait pu donner raison au jeune homme et qui aurait effectivement confirmé les dires du Sanin. Non, une simple petite « taquinerie » masquant de réels motifs vengeurs.

- Kakashi.

- Minato Senseï ?

- Viens, j'aimerais te parler s'il-te-plait, dit le blond d'une voix grave et douce. Jiraya Senseï, pouvez-vous vous occuper de Kushina en attendant ?

- Minato, s'indigna la Kunoïchi. Je ne suis pas une enfant, et je ne suis pas enceinte au point de ne plus être libre de mes mouvements, 'ttebane ! Franchement...

- Gomen gomen ma chérie, je veux simplement m'assurer de ton bien être.

Il lui posa un baiser sur le front avec délicatesse qui la fit rosir de plaisir, avant d'inciter Kakashi à sortir de la maison.

Ils passèrent la porte et commencèrent à marcher dans les rues éclairées de Konoha, où seuls quelques habitants y étaient encore, rentrant chez eux face à la nuit déjà bien avancée.

Au bout de quelques instants de marche où nul ne pipait mot, Kakashi engagea la conversation, intrigué.

- Minato Senseï, de quoi vouliez-vous me parler ?

- ... Naruto va naître, Kakashi.

- Uh... C'est vrai. Je ne pensais pas le revoir aussi vite, murmura-t-il en hochant la tête, les yeux dans le vague, un petit sourire florissant sous son masque.

- Ce n'est pas ce que tu crois ! s'exclama Minato, écarlate, ses mains fouettant l'air en signe de négation, saisissant un sous-entendu que le gris n'avait pas voulu soulever. Enfin, je... nous... Kushina et moi... Nous voulions un enfant et... Nous ne pensons pas qu'à ça, hein !

- Senseï ! le stoppa Kakashi en se pinçant les arrêtes du nez, rouge de gêne. Je ne parlais pas de ça ! ça vous concerne et je ne veux pas être au courant de vos activités physiques autre que celles que vous faites pendant nos entraînements et missions.

Un petit ange passa, les deux Jônin ne sachant pas comment se sortir de ce malaise commun. Puis Minato soupira en riant légèrement d'embarras, se passant une main derrière la nuque.

- Enfin bref. Je voulais dire que je suis heureux de savoir que mon fils ressemblera plus tard au garçon que nous avons connu tous les deux.

- Je le suis aussi. Je vais enfin pouvoir le revoir...

- Tu le considérais comme un ami c'est cela ?

- Uh hu, acquiesça-t-il doucement. Il m'a aidé à changer, à voir la vie autrement. Sans Sakura et lui... je serai très probablement resté le même et je n'aurais pas pu sauver Obito je pense...

Minato conserva le silence, pensif, tandis qu'ils s'engageaient tranquillement vers l'allée principale du village menant au palais de l'Hokage.

- Elle va naître au même moment aussi d'après ce que j'ai pu comprendre.

- Quelques mois plus tard normalement... elle était plus jeune que lui.

- ... Elle te manque n'est-ce pas ? J'ai senti ton malaise tout à l'heure.

Le blond pouvait vraiment lire en lui comme dans un livre ouvert... il avait beau tenter de cacher ce qu'il ressentait, son Senseï le remarquait toujours.

- Oui... Beaucoup. J'ai réussi à me ressaisir et à ne pas penser à ce que j'ai laissé là-bas, ce que je leur ai fait, mais lorsque je suis seul... Son visage me revient sans cesse en mémoire. Elle hante chacun de mes rêves et lorsque je suis sur le point de pouvoir la toucher, elle s'évapore en fixant son magnifique regard émeraude sur moi.

- ... Tu la reverras, ne t'en fais pas.

- Je sais... Mais je retrouverai véritablement celle que j'ai connu pas avant de longues années. Elle me l'a dit. Un jour, elle se souviendra de tout... Je me demande simplement quel va être cet élément déclencheur.

- ...

- Tout ce que j'espère, c'est que nous pourrons enfin être réunis dans le futur...

Le futur Yondaïme ne donna pas de réponse, sachant pertinemment que la remarque de son élève n'en attendait pas. Il ne pouvait pas comprendre ce que ressentait le jeune homme, n'ayant jamais été victime d'accident temporel aboutissant à l'éveil de sentiments. Il ne pouvait que garder le silence et respecter la douleur du jeune Jônin, qu'il laissait parler dans ses moments de solitude.

Le lendemain après-midi, terrain numéro trois

L'équipe Minato était réunie au complet à l'ombre de grands pins, leur offrant une protection bienfaitrice contre les rayons perçants de l'astre solaire. Les trois adolescents écoutaient avec attention les propos de leur Senseï qui leur expliquait la raison de leur entrainement de ce jour.

- Obito, Kakashi. Vous avez acquis une arme formidable pendant cette guerre et, bien que je ne sois pas en mesure de vous apprendre à la manier, je souhaite que vous commenciez à apprendre à l'utiliser. Pendant votre affrontement, il n'y aura pas de ninjutsu puisque Obito n'est pas en mesure de s'en servir.

- D'accord.

- Ça marche ! s'exclama Obito en levant son pouce en l'air. Tu vas voir, je vais te mettre la pâté.

- Tu parles. Comme si j'allais me faire avoir par un shinobi de ton gabarie. Tu ne ferais même pas peur à un moineau !

- Tu riras moins quand je t'aurais mis une dérouillée, grogna le brun.

- Yosh ! Obito, Kakashi, préparez-vous au duel.

- Oui ! acquiescèrent-ils d'un signe de tête.

Ils se placèrent à une distance raisonnable l'un de l'autre, fléchissant légèrement leurs jambes, kunaï à la main et sharingan activé. Regards en chien de faillance, déterminés à se battre jusqu'au bout.

- Combattez !

Kakashi ne perdit pas une seconde. A peine le bras du blond abaissé pour signaler le départ, il se précipita sur l'Uchiha à toute vitesse décochant un coup de kunaï en direction de la chair tendre de son cou. D'une rapide esquive, le brun se décala sur le côté, profitant de la position de Kakashi pour lui asséner un coup de genou dans le flanc. Le shinobi gris réprima une grimace de douleur et roula sur le sol avant de se rétablir. Il reprit sa course, lançant tour à tour des shurikens que le brun évita adroitement, fonçant en direction du gris. Offensive nullement cachée, prêt à tout pour pousser à bout son adversaire. Obito sauta, armé de son kunaï, profitant de la situation du futur Ninja Copieur, coincé entre deux arbres. Il évita le coup du brun en bondissant au-dessus de lui, prenant appui en plein vol sur le dos de l'Uchiha qui fut lourdement envoyé contre un tronc large d'un grand chêne.
Le ninja aux cheveux d'argent retomba sur le sol avec agilité et profita du souffle coupé de son adversaire pour le saisir par le col, le coller contre le tronc et lui passer un kunaï aiguisé sous la gorge.

- Tu vois, susurra-t-il, je t'ai encore battu.

Le jeune homme esquissa un sourire et laissa place à un nuage de fumée qui disparut entre les mains du fils de Croc Blanc pour laisser apparaître une large bûche de bois.

- Kawarimi ? (Permutation) s'exclama-t-il en se retournant juste à temps pour contrer la lame de son ami.

- Tu ne croyais quand même pas que j'allais me laisser avoir aussi facilement ?

- Je t'avoue que j'aurais été déçu sinon. Allez viens, qu'on en finisse.

- Avec plaisir !

Le brun fit un bond en arrière et joignit ses mains en mudrâ du tigre, fermant les yeux. Kakashi fronça les sourcils.

- C'est inutile ! Tu ne peux plus composer de signe à cause du handicap de ton bras droit !

Le fils de Sakumo se précipita sur sa proie. Obito avait agi par réflexe en voulant composer les signes, mais il ne le pouvait plus à présent. Etait-il désespéré à ce point ? Mais c'était parfait. Cet instant lui avait permis de gagner de précieuses secondes pour pouvoir se rapprocher du Chûnin à lunettes. L'entrainement qu'il avait fait en réalisant sa technique des mille oiseaux pour améliorer sa vitesse lui était considérablement avantageux à ce moment précis. L'Uchiha n'aurait même pas le temps d'esquiver ses coups, malgré le pouvoir du sharingan.
Il s'élança sur son ami s'apprêtant à lui asséner une série de frappes lorsque le brun ouvrit son œil au sharingan le fixant d'une étrange manière en arquant son dos, touchant presque le sol. Il se sentit soudain légèrement nauséeux, son regard toujours plongé dans celui de son ami. Il atterrit un peu plus loin et se releva, quelque peu chancelant à cause de cette étrange impression.

- Obito ! Kakashi ! Alleeezz ! s'écria Rin en les encourageant.

Il tourna la tête dans sa direction rapidement pour se reporter sur le propriétaire de sa pupille. Obito le fixait, immobile, un sourire narquois plaqué sur le visage. Pourquoi agissait-il ainsi ? Il n'avait pourtant pas gagné.
Kakashi fouilla dans sa poche pour en sortir plusieurs shurikens qu'il lança sur le jeune homme tout en reprenant sa course vers lui. Avec surprise, il constata que ses armes étaient toutes passées au travers du brun, aussi facilement que s'il avait été un spectre.

- Qu'est-ce que... ?

Il fut brutalement arrêté par une lame venu de nulle part s'enfonçant légèrement dans son ventre. Obito se tenait derrière lui, un bras lui enserrant le torse et son kunaï fiché dans sa chair d'où perlait de petites gouttes de sang.

- Qu... ?!

- Tu ne t'attendais pas à ça, hein ? Il faut croire que ta maîtrise du Sharingan n'est pas encore suffisamment bonne pour pouvoir parer à celle d'un véritable propriétaire de cette pupille.

- Comment ? Tu étais là-bas, je t'ai lancé des shurikens et ils t'ont traversé comme si tu étais...

- De l'air ? petit scoop, c'était le cas. Enfin, c'est ce que tu as vu.

- Un Genjutsu ?

- Bonne déduction.

- Mais alors, tout à l'heure lorsque tu m'as regardé...

- Uh hu, à partir de ce moment-là tu étais à ma merci. Tu n'as pas senti venir le coup, pensant que j'utilisais à tort mes mains pour pouvoir composer mes mudrâs dans une tentative désespéré pour te vaincre. Par orgueil, tu n'as pas su prévoir ce que je préparais et tu t'es précipité. Ce qui m'étonne beaucoup d'ailleurs venant de toi, mais bon, rien de tel qu'une bonne défaite pour te montrer que j'ai progressé.

Kakashi resta sans voix. Le brun avait tout à fait raison. Il était habitué à battre Obito par de très simples stratégies qui ne lui demandaient pas beaucoup d'efforts avant que son ami ne tombe à terre, essoufflé et vaincu sans que lui n'ait dépensé énormément d'énergie. Il gagnait toujours, sans difficulté, et n'avait jamais, Ô grand jamais, été mis à mal par l'Uchiha. C'était tout bonnement impossible, impensable, et pourtant, il avait été défait aujourd'hui par ce même adversaire. Il n'avait pas jugé bon de se méfier outre mesure, malgré le fait que le jeune homme ait acquis un pouvoir supplémentaire. Il aurait dû se douter que la maitrise du Sharingan était bien plus efficiente chez un propriétaire naturel de ce Dôjutsu que chez lui. Il n'avait pas analysé correctement la situation et avait foncé tête baissée.

- Rin faisait également partie du Genjutsu ? dit l'argenté après réflexion mentale.

- Uh. Tu pensais voir Rin, alors qu'il s'agissait de moi avec un Henge no jutsu (transformation). Cela t'a permis de te focaliser sur le faux Obito. En me tournant le dos, persuadé de me voir en face de toi, tu m'as laissé une parfaite occasion pour te piéger.

- Tu maîtrises bien le Sharingan, Kakashi, mais pas autant qu'un véritable Uchiha. Seul le temps et la pratique te le permettront. C'est pourquoi, j'aurais toujours une longueur d'avance sur toi.

- ...

- Ne boude pas. C'est en apprenant de ses erreurs qu'on progresse, non ? Et puis, pour une fois que je gagne, en plus devant Rin. On va dire que c'est ma vengeance pour hier soir.

Un rapide coup d'œil en arrière lui permit de constater qu'à présent Minato et Rin les regardaient attentivement. Un fin sourire narquois se dessina sous son masque. Il allait enfin pouvoir se venger.

- Ce n'est pas parce que je suis dans cette situation que le combat est fini !

- Comment ?

- Henge !

Kakashi disparut dans un nuage de fumée pour laisser place à une jeune fille brune, uniquement vêtue de sous-vêtements d'une dentelle extrêmement aguicheuse, se frottant de manière très suggestive contre le corps du shinobi à lunettes. Les joues d'Obito devinrent plus écarlates encore que son Sharingan devant la vision de Rin dans une telle posture, une partie de son anatomie commençant à être stimulée.

- Obito, gémit la fausse Rin. Ton bras... Il est sur ma poitrine... J'ai chaud...Embrasse-moi Obito. Je t'aime...

- KA... KASHIIIII !!!!!! s'énerva le brun en tombant sur le sol, un filet de sang perlant de son nez.

Le shinobi gris annula sa transformation et ria de bon cœur face à l'air consterné de l'Uchiha. Naruto lui avait pris un excellent jutsu ! Surtout pour vaincre un adversaire si désespérément épris de la médecin-nin. Jeu, set et match ! Sa vengeance était enfin complète.

- Je vais te tuer !!!

- Ah ah ah ! Si tu avais vu ta tête ! C'était épique ! Riiiiin, je t'aiiime ! minauda-t-il en battant frénétiquement des cils, ses mains jointes près de son visage, se moquant de son ami.

- J'aurais dû t'assommer !! Tu m'aurais fichu la paix !

L'hilarité de Kakashi reprit de plus belle face au profond malaise du jeune homme.

- Ça suffit les garçons, gronda Rin qui s'était rapprochée, accompagnée de Minato. Obito, tu n'as pas été prudent sur ce coup. Quant à toi Kakashi...

- C'était une petite blague Rin. Je ne pouvais décemment pas perdre contre lui, dit-il en haussant les épaules avec un clin d'œil.

- Ça ne t'aurait pas fait de mal pour une fois !! s'énerva le brun.

Rin s'approcha du shinobi gris pour lui donner une tape derrière la tête.

- Eh ! C'était pour rire !

- C'était stupide Kakashi, et de très mauvais goût. Tu ne m'avais pas habitué à ça, ronchonna la jeune fille, les joues en feu.

- Ha ha ! Tu vois ! Tu régresses mon pote !

- Pas de ma faute si vous ne comprenez pas l'humour... grommela-t-il en croisant ses bras.

- Allons, allons, tempéra Minato avec un petit rire. On ne va pas se disputer pour ça.

Les trois adolescents boudèrent légèrement avant que Kakashi ne soupire et prononce un très léger petit « désolé » aux deux amoureux qui finirent par lui sourire, un air moqueur sur le visage, ravi de voir que le fils de Croc Blanc se pliait à faire des excuses.

- Vous vous êtes bien battus tous les deux. Votre maîtrise du Sharingan avance bien. Je suis impressionné par ce que tu as fait Obito. Je ne pensais pas que tu comprendrais aussi rapidement la distinction entre un membre du clan Uchiha et un shinobi n'en faisant pas partie quant à l'usage de ces pupilles. Comme tu l'as constaté, effectivement Kakashi ne pourra jamais t'égaler sur ce point puisque le sang de ton clan ne coule pas dans ses veines, sa maîtrise est donc plus instable et plus longue à aboutir. Cela lui demande plus de quantité de chakra à brûler, d'autant plus qu'il ne peut le désactiver contrairement à toi. Mais, tu n'as pas gagné malgré tout. Enfin, tu ne pouvais pas te douter qu'il allait utiliser une telle technique.

- Ouais, c'est déloyal, grommela-t-il.

- Mais non, mais non. C'est un moyen comme un autre de s'en sortir et de gagner. Bravo Kakashi, le félicita le blond.

- Merci Senseï.

Mais Obito avait raison. En temps normal, il n'aurait pas pu s'en sortir. Il n'avait pas gagné ce combat. Seul l'Uchiha avait réussi. Il ne pouvait pas se reposer sur ses lauriers et s'imaginer qu'Obito était au même niveau qu'avant. Il avait naturellement acquis ce don et par conséquent, le maîtriserait beaucoup mieux et rapidement que lui. Hors de question qu'il se laisse dépasser. Il était le futur Ninja Copieur, l'homme ayant copié mille techniques. Il savait qu'il pouvait réussir. Ce n'était qu'une question d'entrainement.

Rin s'approcha d'eux et soigna l'entaille de Kakashi sur son ventre, pour se diriger ensuite vers son petit ami dont le sang perlait toujours. Elle lui appliqua une compresse pour stopper l'hémorragie et utilisa son jutsu médical, effaçant les traces de sa gêne ultérieure. Obito lui lança un regard amoureux gratifiant qui la fit rougir de plaisir. L'échange silencieux des deux shinobis n'échappa pas à l'œil aiguisé du Jônin blond.

- Dîtes-moi, vous deux... Vous n'êtes pas... ? Enfin, vous vous comportez différemment. Vous n'avez pas quelque chose à nous annoncer ?

- Ils sont en couple Senseï ! annonça Kakashi en lançant un petit regard narquois aux deux tourtereaux.

- Tu nous avais promis de nous laisser lui annoncer Kakashi ! s'exclama Obito, agacé.

- Trop lents à la détente... répondit-il en haussant les épaules, un petit air satisfait sur le visage.

- Stop ! Ne recommencez pas vous deux, réprimanda Minato. En tout cas, je suis heureux pour vous, Rin, Obito.

- Merci Senseï, murmura Rin avec un petit sourire gêné.

- Vous vous complétez très bien.

- Ça c'est le moins qu'on puisse dire, lança Kakashi avec un petit rire narquois.

Ses deux amis rougirent jusqu'à la pointe des cheveux, les yeux ronds et le futur père de Naruto arqua un sourcil, perplexe avant qu'un petit sourire moqueur ne se dessine sur son visage.

- J'ai remarqué que tu t'inspirais beaucoup des anciennes pitreries d'Obito, Kakashi...

- Eh ! c'est vrai ça ! Et mes droits d'auteurs alors ? s'étonna-t-il faussement, provoquant un petit rire chez la jeune fille. Enfin, en bon seigneur je t'épargne cela. Je ne pensais pas que tu deviendrais un aussi grand fan. Tu veux un autographe peut-être ? ajouta-t-il sournoisement.

Un autographe ? Voilà que monsieur se donnait de grands airs à présent ! Mais il devait avouer que son comportement actuel était bien loin de celui qu'il avait eu après la mort de son père, ou encore après son retour de Rôran. Peut-être était-ce l'annonce de la venue de Naruto et les souvenirs de son caractère farceur et enfantin qui l'influençait sans qu'il ne s'en rende compte...
Cependant, il n'était pas question que le brun profite de son changement soudain de comportement en s'inventant une quelconque supériorité sur lui qui n'existait pas !

Kakashi s'apprêta alors à lui lancer une de ses remarques cinglantes qui avaient le don de fermer le clapet du jeune homme, lorsqu'un bruit dans les airs attira leur attention.

- C'est un oiseau du palais de l'Hokage, annonça Minato. Le Sandaïme veut nous voir immédiatement. Obito, Rin, Kakashi, prenez vos affaires, nous le rejoignons sur le champ.

Les trois adolescents acquiescèrent avant de s'exécuter à la hâte, suivant les traces de leur Senseï pour se rendre au palais du Sandaïme Hokage, Hiruzen Sarutobi.

<ʛ