Chapitre 17
En guise de petit cadeau en cette période de fêtes, voici deux chapitres au lieu d'un ^^
Joyeux Noël ! :)
Minato se réveilla à l'hôpital entouré de Kakashi et Obito ainsi que du Sandaïme qui fumait sa pipe d'un air grave.
- Que s'est-il passé... ? dit-il difficilement en se relevant sur son lit pour adopter une position assise.
- Senseï ! s'écria Kakashi en lui prenant la main.
- Est-ce que vous vous sentez mieux ? demanda à son tour Obito.
- Uh... je crois... Naruto... Où est Naruto... ? Kushina... ?
Le Sandaïme s'approcha du lit sur lequel s'étaient assis les deux élèves du Yondaïme Hokage, et tira une bouffée de fumée avant de l'expulser par plusieurs petites volutes.
- Minato, Kushina n'est malheureusement plus de ce monde.
Le blond baissa légèrement sa tête, un voile de tristesse et de douleur se posant sur ses yeux fermés. Sa femme s'était bel et bien sacrifiée pour leur fils, pour lui, pour le village, pour eux tous. Il n'avait pas rêvé. Qu'aurait-il donné pour que tout cela ne soit qu'un cauchemar et qu'il se réveille dans les bras de la belle Kunoïchi aux cheveux rouges, profitant de l'apaisement et de la sérénité que lui apportait le contact de sa peau douce contre la sienne, de son enivrant parfum, de ses tendres baisers qu'elle lui faisait toujours sur le front pour le tirer doucement du royaume des songes. Il se serait réveillé à ses côtés, profitant des quelques instants intimes de simples caresses dans ses cheveux blonds où un agréable silence régnait, avant d'aller réveiller Kakashi et pour la première fois, leur fils. Naruto...
- Où est Naruto ? chuchota-t-il finalement.
- Naruto est en sécurité avec Tsunade dans le bâtiment réservé au service de néonatalité. Repose-toi encore un peu avant d'aller le voir.
Minato acquiesça lentement et Hiruzen Sarutobi le laissa seul avec ses deux disciples. Kakashi et Obito posèrent une main compatissante sur l'épaule de leur Senseï. Ils étaient les plus à même de comprendre sa souffrance. Tous deux étaient très affligés par la mort de Kushina. Pour l'un, elle avait été la mère qu'il n'avait jamais eue. Pour l'autre, elle avait été une amie, une sœur, un membre de sa famille. Quelqu'un qu'ils ne pourraient jamais remplacer.
Le blond esquissa un petit sourire triste et un rire nerveux s'échappa de sa bouche se mêlant aux légers tremblements qui parcouraient son corps.
- Aucun de nous n'aura eu de chance avec les femmes. Quelle ironie, n'est-ce pas ?
Kakashi et Obito, d'un commun accord, enserrèrent le Namikaze dans une étreinte réconfortante. Il en avait besoin. Ils en avaient tous besoin. Le choc et la violence de sa mort les avaient tous marqués, car tous y avaient assistés contre leur gré. Elle les avait tous sauvé, et aucun d'entre eux n'avaient été en mesure de faire de même avec elle. Aucun d'entre eux n'avait réussi à tenir leur promesse. A croire que la fatalité s'acharnait sur eux. Encore et toujours. Comme à chaque fois.
Le cœur de Minato se serra et une larme afflua au coin de son œil pour venir couler en silence sur sa joue pâle. Kushina lui avait laissé le plus beau des cadeaux, leur fils. Mais elle ne pourrait jamais le voir grandir, le voir s'épanouir, le voir devenir un grand ninja, le voir tout simplement. Elle ne le pourrait plus jamais.
Il se dégagea finalement de l'étreinte de ses élèves et sécha sa larme d'un revers de la main avant de se lever de son lit. Il fallait qu'il le voie. Il fallait qu'il s'assure qu'il aille bien, de lui-même.
Il sortit de sa chambre et d'un pas encore fébrile en s'appuyant sur son pied à sérum, car son état n'était pas encore tout à fait stable.
Malgré les protestations des infirmières qui le sommaient de retourner se reposer, il arriva au service de néonatalité et un médecin lui indiqua l'endroit où se trouvait son fils. Il parvint jusqu'à la chambre où les médecins-nin s'occupaient de lui pour préserver sa sécurité.
Il s'approcha à pas lents du berceau jusqu'à ce qu'il puisse avoir une vue entière sur le petit blond. Son enfant dormait à poings fermés, la bouche légèrement entrouverte, une petite couverture remontant jusqu'à son menton dont seules ses deux petites mains fermées près de sa tête dépassaient. Il le prit délicatement et le serra avec douceur contre sa poitrine pour le bercer tendrement. Une larme vint se frayer un passage sur sa joue et Naruto gémit légèrement dans son sommeil. Attendri, le Yondaïme embrassa son front avant de retracer avec délicatesse les lignes de ses marques de naissance en forme de petites moustaches qu'il avait sur chacune de ses joues.
- Naruto... chuchota-t-il. Le sacrifice de ta mère ne sera pas vain. Je ferai tout pour te protéger et t'assurer le meilleur avenir qui soit. Je te le promets.
Quelques mois plus tard
Minato n'avait pas tout de suite repris ses fonctions de Yondaïme Hokage afin de faire le deuil de sa femme et de veiller sur son fils nouveau-né. Après un discours qu'il avait formulé après la reconstruction de Konoha, les villageois avait considéré Kushina comme une véritable héroïne, mais également Naruto et lui qui étaient devenus tous les deux des Jinchûrikis des deux parties Yin et Yang du chakra de Kyûbi. C'était grâce à leur sacrifice qu'ils avaient pu sauver le village du démon, aussi le Namikaze souligna l'importance pour chaque habitant de réaliser cela et de ne pas les considérer comme des monstres sous prétexte de la chose qu'ils renfermaient. Ils n'avaient pas choisi cela par plaisir, mais pour le bien de tous. Le message fut très clair et malgré les quelques craintes subsistantes chez certain, le regard doux et déterminé de leur Hokage les rassura grandement. Minato le savait, avec le temps, les inquiétudes s'effaceraient.
Le Sandaïme avait été nommé Hokage par intérim, le temps que le Yondaïme reprenne ses fonctions. Bien entendu, le blond avait aidé son ainé quand il s'était rendu plusieurs fois chez lui pour prendre de ses nouvelles et celles de Naruto. Minato l'avait informé qu'Obito n'était en rien responsable de ce qui s'était passé. Il avait été manipulé sans qu'il n'en ait conscience par une aura menaçante qui possédait des Sharingans. Le Sandaïme en avait été particulièrement intrigué et plusieurs hypothèses avaient été formulées concernant la nature de cette chose. Celle-ci pouvait tout à fait être un puissant Genjutsu combinée à un sort de marionnettiste, mais cela ne tenait pas la route puisque Minato aurait vu les fils de chakra, or, il n'y en avait eu aucun. D'autant plus que cette forme humanoïde possédait des Sharingans. Il s'agissait peut-être d'un jutsu de réincarnation partielle, un dérivé de l'Edo Tenseï ? Néanmoins, le blond avait réussi à formuler deux hypothèses qui leur glacèrent le sang : soit il s'agissait bel et bien d'Uchiha Madara qui, par un moyen inconnu, avait réussi à manipuler Obito en s'emparant de son corps, soit il s'agissait d'un coup monté par le clan Uchiha qui était étrangement calme depuis un long moment. Personne d'autre que Kushina, Hiruzen Sarutobi, Obito, Kakashi et lui n'était au courant qu'un homme masqué avait provoqué le désastre. Autrement dit, si les Uchiha avaient voulu fomenter une telle catastrophe, les autres membres du clan auraient profité de la panique générale pour pouvoir anéantir les autres shinobis. Avec le Sharingan, ils pouvaient tout à fait contrôler le démon, à l'image du ninja au masque, ils auraient donc pu profiter de cette occasion. Cela ne collait donc pas. La première hypothèse était donc la plus probante mais Hiruzen ne comprenait pas comment avait-il pu franchir les barrières du village sans être détecté, sachant qu'il était répertorié comme un individu extrêmement dangereux. Minato en avait déduit que puisqu'il s'était emparé du corps d'Obito à l'extérieur de Konoha, il avait pu y rentrer facilement car le jeune homme n'était pas un ennemi. D'autant plus que Madara était censé être mort suite à son affrontement avec Hashirama Senju. Ainsi, aussi surprenant que cela puisse leur paraître, il s'agissait très probablement de Madara Uchiha. Il constituait une très grande menace pour le village et ils devaient rester sur leur garde pour éviter qu'une nouvelle catastrophe ne s'abatte à nouveau sur Konoha.
Minato avait également réfléchi à une chose. Il savait que l'information ne devait surtout pas filtrer sous peine de créer un vent de panique très important et, malgré lui, une suspicion envers le clan Uchiha. Chose qu'il ne voulait certainement pas. Le clan était important pour le village. Il en était le fondateur, tout comme celui des Senju. Si quelques mauvaises langues se servaient de cette information à tort, cela pourrait tout à fait conduire à une guerre civile. Personne d'autre que le Sandaïme, le Yondaïme, Obito et Kakashi ne devait prendre connaissance de cette information secret-défense. Même les conseillers ne devaient pas en être informés. Le Namikaze était loin d'être stupide et encore moins naïf. Il savait pertinemment que Homura Mitokado, Koharu Utatane et Danzô se douteraient que les Uchiha avait un rapport avec cette histoire, étant les seuls potentiellement susceptibles de contrôler un bijû grâce à leurs pupilles. Il était donc inutile de les en informer pour ne pas rajouter de l'huile sur le feu. La haine qu'ils ressentaient envers ce clan ne datait pas d'hier.
Deux jours plus tard, fin du mois de mars
Kakashi profitait de son jour de repos, allongé dans l'herbe sous la protection des larges branches bourgeonnantes de son cerisier fétiche du plus grand parc de Konoha. Obito s'était joint à lui et tout deux veillaient sur Naruto qui babillait à tout bout de champ, marchant maladroitement à quatre pattes et mâchouillant tout ce qui lui passait sous la main. Minato venait tout juste de reprendre ses fonctions et une tonne de papiers administratifs l'attendait bien sagement sur son bureau. Ne pouvant s'occuper correctement de son fils, il avait demandé de l'aide à ses deux élèves qui avaient accepté avec joie. Le jeune Ninja Copieur était ravi de pouvoir enfin revoir son ami, même si celui-ci n'avait que sept mois.
- Nee, Kashi.
- Hm ?
- Comment ça se passe avec la nouvelle recrue chez les ANBU ? J'ai entendu dire que ce type est fan de toi.
- Oh ? Tu parles de Tenzô ?
- Uh. Il aurait travaillé pour Danzô d'après ce que j'ai pu apprendre sur lui.
- Oui, effectivement. Mais c'est du passé. Il a arrêté d'être à son service puisqu'il a rejoint les ANBU. Dis donc, pourquoi t'intéresses-tu tant à lui ? souligna-t-il malicieusement.
- Bah, il reste tout le temps dans tes basques et vante tes mérites sans arrêts. Je me demandais simplement qui pouvait-il être pour être aveugle à ce point sur toi, contra-t-il en haussant les épaules, négligemment.
- Mouais, tu ne serais pas un peu jaloux ?
- Jaloux ? Oh ça non ! Il peut bien te garder, ça m'est égal.
- Bon, eh bien c'est parfait. Comme nous avons une super complicité, je suis sûr que nous deviendrons rapidement de très bons amis.
- Tu es chez les ANBU, les liens d'amitié n'existent pas. Seule la mission compte, vous travaillez tous sans vous soucier des autres.
- Mmh, ce n'est pas tout à fait ça. Tu exagères le trait. C'est vrai que la notion de travail d'équipe n'est pas présente dans le sens où on l'entend. Il est là principalement pour réussir les missions. Mais si un camarade est en danger, nous n'allons pas le laisser à son sort sous prétexte que c'est chacun pour soi. Enfin, si je suis ton raisonnement, cela voudrait dire que je ne pourrais jamais me faire d'amis parmi l'organisation. Dommage.
Le brun leva un sourcil perplexe avant de se renfrogner et d'afficher une petite moue boudeuse.
- C'est bien ce que je pensais, soupira Kakashi en se moquant. Tu es jaloux.
- N'importe quoi ! C'est juste que... enfin, tu es MON meilleur ami, mais tu as le droit d'avoir d'autres amis en dehors de moi, bien sûr.
Kakashi esquissa une moue ravie sous son masque avant d'ébouriffer les cheveux de l'Uchiha.
- Eh !
- T'inquiète pas mon vieux. On s'est fait une promesse, n'est-ce pas ? Ce n'est pas un petit nouveau qui va changer tout cela.
Obito observa le ninja aux cheveux d'argent, un peu perplexe, avant d'esquisser un petit sourire, quelques rougeurs dues à la gêne apparaissant sur son visage.
- Néanmoins, sa venue dans l'ANBU ne signifie pas rien, poursuivit Kakashi en s'asseyant pour prendre Naruto entre ses jambes. Je te l'avais expliqué. Tenzô était présent lors de mon voyage temporel, avec Sakura, Naruto et Saï.
- Tu n'avais pas mentionné un Yamato ?
- Si, mais mon double du futur l'avait appelé Tenzô. Je suppose qu'il faisait référence à son nom chez les ANBU. Après tout, il s'appelait Kinoe auparavant. Je me demande ce qui l'a poussé à changer de nom une nouvelle fois.
- C'est une bonne question en effet...
Les deux jeunes gens reportèrent leur regard sur le ciel azur parsemé de nuages cotonneux et les babillages du petit blond les firent sourire d'amusement. Le bébé marcha à quatre pattes vers eux et parvint à se hisser tant bien que mal sur le torse du fils de Croc Blanc. Tout content de son exploit, Naruto émit un gazouillis ravi en tapant dans ses mains, un large sourire aux lèvres, dénué de dents de lait. Kakashi et Obito émirent un petit rire, leurs yeux plissés de plaisir. Le fils de leur Senseï reporta ses grands yeux bleus sur ses deux ainés en passant rapidement de l'un à l'autre, ce qui les amusa encore plus. Puis, il fixa son regard sur le Ninja Copieur et le regarda attentivement, plissant légèrement les yeux sous la concentration comme plongé dans une grande analyse, pour finalement éclater de rire et ouvrir largement les bras, se pressant de toutes ses forces contre le torse du shinobi gris dans un énorme câlin qui les attendrirent. Les deux amis caressèrent avec douceur la tête parsemée de petites mèches blondes et légèrement recourbées, émus par le comportement du futur membre de la team sept.
Mais soudain Kakashi se tint fermement la poitrine au niveau du cœur et une grimace de douleur apparue sur son visage masqué.
- Ugh !
- Kakashi ! Qu'y a-t-il ?
- Mon cœur me fait un mal de chien, grogna-t-il.
- Montre-moi ça.
Le brun enleva Naruto du torse de son ami en ignorant le petit gémissement de protestation du bébé et se dépêcha d'enlever l'attirail d'ANBU, n'hésitant pas à déchirer son haut gris. Une lueur vive émana de la poitrine de l'argenté et Obito dégagea les mains de son ami pour comprendre cet étrange phénomène.
- Aaah ! cria Kakashi. La douleur est de plus en plus vive !
La lumière faiblit peu à peu et laissa place à une étrange chose qui rendit Obito perplexe.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda l'autre difficilement, des gouttes de sueur commençant à perler sur son front.
- Il y a un sceau au niveau de ton cœur.
- Un sceau... ?
Un violent vertige l'assaillit et il porta une main tremblante à sa tête.
- Obito... dit-il d'une voix faible. Je crois que je vais m'évanouir...
Brusquement, il tomba dans les bras de son ami à cause d'un violent pic de douleur qui eut raison de sa conscience.
Quelques instants plus tard, hôpital de Konoha
Kakashi se réveilla une heure après dans un lit aux draps blancs et fins et perçut la présence de son ami aux cheveux bruns ainsi que du petit blond.
Il se releva difficilement et Naruto poussa un petit cri de joie en le voyant éveillé et échappa à l'emprise de l'Uchiha pour se réfugier dans les bras du shinobi argenté.
- Oï Naruto ! Doucement, Kakashi n'est pas encore rétabli.
Il tenta de le reprendre, mais le bébé commença à gémir et de grosses larmes menacèrent de perler de chaque côté de ses yeux azurs.
- Bon, très bien, soupira Obito.
- Ne t'inquiète pas, il ne me fait pas mal, le rassura Kakashi en souriant. Dis-moi plutôt ce qui s'est passé.
- Obito t'a ramené ici dès que tu es tombé dans les pommes, expliqua une voix féminine qui entra dans la pièce.
- Tsunade Hime ! s'exclama-t-il.
- Un sceau est apparu sur ta poitrine lorsque tu as ressenti cette douleur.
- Un sceau... ? Je ne comprends pas. De quoi s'agit-il et pourquoi aurais-je un sceau ?
La Kunoïchi aux formes plantureuses plissa légèrement les yeux de manière inquisitrice avant de croiser les bras en adoptant une posture sévère.
- C'est un sceau très rare que peu de personnes connaissent car son utilisation est devenue interdite. Il s'agit du Chiharu Fûin.
- Chiharu... Fûin ? Le sceau des Mille printemps ?
- Uh. Je ne sais pas comment tu as pu te retrouver avec ce sceau sur le corps, mais une chose est sûre. Les techniques de voyage temporel ne te sont pas étrangères, asséna-t-elle, le visage fermé.
- C... Comment ? Je... Mais... Enfin, voyage temporel ? Mais non... Je ne comprends pas...
- Minato, appela-t-elle en faisant fi du titre honorifique. Tu peux entrer.
Le Yondaïme entra dans la pièce et prit Naruto qui avait quitté la chaleur du fils de Croc Blanc, ouvrant largement ses petits bras pour sauter dans ceux de son père. Malgré son très jeune âge, il était déjà une véritable petite boule d'énergie ambulante.
- Kakashi, je suis venu aussi vite que j'ai pu quand Tsunade Hime m'a raconté ce qu'il s'est passé.
- Senseï... Qu'est-ce que ça signifie ? demanda Obito, inquiet.
- Il s'agit du Chiharu Fûin. Un sceau très spécial qui affecte très souvent les voyageurs temporels.
- Tu nous as caché que ton élève avait voyagé dans le temps, Minato, reprocha la Sannin aux couettes.
- Ce n'est pas vraiment une information facile à divulguer.
- Pourtant, ton deuxième élève ne semble pas être surpris.
- Nous étions quatre à être au courant en comptant Kakashi et moi. Rin et Obito l'ont appris par la suite. Kakashi a voyagé vingt ans dans le futur et y est resté pendant deux semaines avant de retourner à son époque.
- Uh ? Un voyage temporel de deux semaines ?
- Pendant une mission à Rôran, nous avons croisé deux voyageurs du futur et lorsqu'ils sont repartis dans leur époque grâce à mon ninjutsu spatio-temporel, Kakashi est parti lui aussi.
- Comment cela se fait-il ?
- Une faille temporelle m'a emportée à la même époque qu'eux.
- Les failles temporelles... Hashirama Ojii-sama m'en avait déjà parlé je crois.
- Uh. Ça ne m'étonne pas, grâce à un clone éternel du Shodaïme, j'ai pu retourner dans mon époque.
Le Ninja Copieur détourna légèrement le regard, plongé dans le souvenir encore douloureux du dernier baiser de sa fleur rose avant qu'elle ne disparaisse à jamais de ce futur alternatif.
- Mmh... Je pense qu'Ojii-sama a dû utiliser le sceau pour te faire revenir dans ton époque, réfléchit-elle, une main sous le menton. Oui, cela ne fait aucun doute. Sans cela, les chances de te ramener vivant et entier dans ton temps sont beaucoup plus aléatoires.
Le shinobi au sharingan fronça les sourcils sous la réflexion.
- Mais cela fait maintenant un an et demi que j'ai effectué ce voyage. Pourquoi ne s'est-il pas activé avant ?
Tsunade le regarda avant de détourner le regard, les joues légèrement roses. Kakashi leva un sourcil, intrigué par le comportement de la médecin-nin légendaire.
- Qu'y a-t-il ?
- As-tu... Enfin, lorsque tu as voyagé dans le temps, au cours de ces deux semaines... est-ce que par hasard, tu aurais... avec une jeune fille... ?
Comprenant ce que voulait lui dire la Princesse des Limaces, le jeune homme rougit furieusement et détourna le regard rapidement sous la gêne en se raclant la gorge.
- Hmm... Eh bien.... Euh... Oui, oui. J'ai... Enfin, j'ai eu une relation... avec une fille, termina-t-il dans un murmure, plus rouge encore que les cheveux de Kushina, en évitant soigneusement de regarder la prunelle malicieuse et moqueuse de l'œil visible d'Obito.
- Ce sceau est très spécial, Kakashi, expliqua Minato. C'est un puissant Fûinjutsu d'une extrême rareté. C'est une technique très ancienne qui était autrefois utilisée par les shinobis pour ne pas se laisser envahir par leurs sentiments pendant les batailles. Ils savaient que les émotions fortes comme l'amour ou la haine pouvaient être redoutables et dangereux pour le ninja, qui se doit de raisonner en gardant son sang-froid. Ils ont eu alors recours à cette technique pour endiguer tout ce qu'il ressentait pour une personne susceptible de leur faire perdre le contrôle. Les sentiments pour cette personne ne disparaissaient pas, mais ils ne pouvaient les mentionner à celle-ci sous peine de mourir. C'était une sanction extrême... Comme un nombre incalculable de shinobis périrent de ce jutsu, qui fut imposé dès l'enfance, le sceau n'a plus jamais été utilisé. Il a ensuite été classé comme jutsu interdit.
- C'est terrible comme technique...
- Je suis d'accord avec toi, Obito, acquiesça Minato.
- Mais Senseï... Quel est le rapport avec mon voyage temporel ?
- La réponse est dans la forme du sceau Kakashi. Il forme un cercle avec à l'intérieur un signe infini aux boucles scindées en deux, à la manière d'un cœur pour chaque boucle. Le cercle représente la boucle temporelle, tandis que le signe infini aux courbes en cœur peut avoir deux représentations. Si tu vois cela comme une forme de cœur, la première correspond au jutsu de scellement des sentiments, tandis que si tu vois ce signe comme un sablier aux embouts bombés, il s'agit d'un sablier représentant le voyage temporel.
- Mais je ne comprends toujours pas le rapport avec les sentiments.
- J'y viens. Si le sceau réunit ces deux représentations, n'appartenant pourtant pas au même domaine, c'est en raison de l'histoire du créateur de cette technique de scellement.
- Son histoire ? interrogea Obito.
- Uh, acquiesça Tsunade. Elle repose sur une légende très ancienne.
- Chiharu Hime était une princesse des temps anciens, raconta le Yondaïme. Elle incarnait la beauté et la grâce. La Princesse était la future dirigeante de ce qui fut autrefois le Pays du Feu. De nombreux prétendants se pressaient pour l'atteindre mais elle refusait de prendre un époux, préférant gouverner seule, car sa confiance envers les hommes étaient limitées suite aux nombreuses prises de pouvoir d'anciens compagnons des précédentes princesses du pays. Il y avait cependant un homme auquel elle tenait réellement et dont elle était profondément amoureuse, son serviteur, Haruo, qu'elle connaissait depuis l'enfance.
- Haruo... L'époux du printemps. Les deux se sont bien trouvés, remarqua le brun.
- Les prétendants de Chiharu Hime eurent vent de cet amour interdit et décidèrent de se venger de l'affront que leur causait ce valet. Ils se réunirent et organisèrent son assassinat. Le jeune homme mourut. La Princesse apprit sa mort peu de temps après, ainsi que le complot dont il avait été victime. Elle était inconsolable. C'est pourquoi, elle décida, dans sa douleur, de mettre au point un jutsu capable de lui rendre celui qu'elle aimait. Comme elle maîtrisait avec aisance les arts ninjas, elle créa une technique qui lui permettrait de remonter dans le temps pour sauver son bien aimé. Mais comme toute chose à un prix, celui-ci était de confiner son amour pour lui en le scellant dans la deuxième partie du sceau. C'est ainsi que le signe infini enfermé dans le cercle se compléta par deux cœurs au niveau de ses courbes. Elle parvint à effectuer son voyage temporel et sauva Haruo. Mais à son retour, il ne se souvenait plus d'elle. Le sceau qu'elle avait effectué en scellant le temps et ses sentiments avait effacé de la mémoire du jeune homme le souvenir de la princesse. Il ne pouvait se souvenir d'elle que si Chiharu Hime restait avec lui. A chaque fois qu'elle disparaissait de son champ de vision, ses souvenirs se délitaient peu à peu. La jeune femme était en proie à un profond désespoir face à cette perte de souvenir momentanée, sa seule solution était de lui redonner entièrement sa mémoire en brisant le sceau. Mais elle tint bon. Elle ne pouvait se laisser aller à la pulsion égoïste de ses sentiments qui pourrait à nouveau nuire à son bien aimé... Cependant, bien des années plus tard, sa patience s'était profondément altérée et elle ne tint plus du tout. Incapable de taire ses sentiments, heureuse de le voir vivant à ses côtés, mais incapable de se souvenir d'elle tant qu'elle n'était pas près de lui, elle lui avoua tout. C'est ainsi, qu'elle mourut à son tour dans les bras de son amour éternel.
- Quelle triste histoire, constata Obito. La Princesse Chiharu... Ce nom n'est pas sans signification, je me trompe ?
- Non, en effet, confirma Minato. Chi (mille) fait référence à l'infinité du temps, tandis que Haru (printemps) fait référence à l'amour, puisque c'est en cette saison que l'amour fleurit, n'est-ce pas ?
- Minato Senseï..., commença Kakashi, la tête basse. Je crois que je commence à comprendre. Est-ce que ça veut dire que je vais devoir moi aussi sceller les sentiments que j'éprouve ?
- ...
- Ils sont déjà scellés, expliqua la Sannin blonde. Je ne pense pas que le Shodaïme était au courant de l'aspect sentimental de ce sceau en l'effectuant.
- Sans vouloir vous offenser, commença l'Uchiha. On parle du fondateur de Konoha. Comment pourrait-il ignorer quelque chose que vous semblez très bien connaitre ?
La Kunoïchi légendaire esquissa un sourire.
- Secret-défense jeune homme. Ce genre d'informations ne sont pas censées parvenir aux oreilles de ceux qui ne partagent pas les secrets du pays. Sache simplement que nos connaissances concernant ce sceau sont beaucoup plus approfondies qu'à l'époque du Shodaïme.
- Minato Senseï l'a appris quand même sacrément rapidement pour une histoire qui est extrêmement rare et qui n'arrive jamais, souleva-t-il, d'un regard inquisiteur.
- Euh... Eh bien en fait... J'avais prévenu le Sandaïme de cette histoire avant mon investiture, répondit Minato, embarrassé.
- Le Sandaïme est au courant ?! s'exclama Kakashi, en relevant la tête.
- Oui, je lui ai révélé ce qu'il s'était passé lors d'une entrevue avec sa femme et la mienne pour discuter de l'accouchement par rapport à Kyûbi.
- Kushina et sa femme étaient au courant aussi ?! s'étrangla-t-il.
- Non, non rassure-toi. Nous avons discuté tous les deux un peu après et il m'a parlé de toi et de ton changement radical. Je pensais que cette histoire lui était complètement passée derrière la tête, mais je me suis trompé. Quoi qu'il en soit, je n'ai pas pu t'en parler avant pour diverses raisons dont tu dois sûrement comprendre leur nature et leur importance.
- Uh... je comprends en effet.
Le Jônin argenté sentit son cœur se serrer et porta une main sur son sceau.
- Minato Senseï... je ne pourrai jamais la retrouver alors... ? murmura-t-il, sa voix reflétant sa profonde tristesse.
- ... Je crois qu'il vaut mieux pour toi que tu évites de l'approcher pour le moment. D'autant plus qu'elle vient à peine de naitre, il y a un peu plus d'une heure, au moment exact où ton sceau s'est activé précisément. Quand tu maitriseras un peu mieux tes émotions, peut-être pourras-tu te permettre de la revoir...
Le jeune homme crispa ses poings sur sa couverture, conservant sa tête baissée sous le poids de la douleur de cette révélation. Il l'avait attendu depuis son retour, il avait compté les jours qui le séparait de sa naissance et voilà qu'on lui annonçait qu'il risquait de mourir si un jour il lui révélait la nature de ses sentiments, et qu'elle ne se souviendrait de lui qu'en sa présence. Il ne pourrait donc plus jamais espérer la retrouver pour lui avouer son amour... et il disparaîtrait de son esprit à chacune de ses absences... Mais pourquoi le destin s'acharnait-il toujours contre lui... ?
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