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— Ce qui fait au total deux mille six cent cinquante-quatre, exactement, annonce Raphaël, une calculatrice à la main. Pour les plus de mille entrées et les achats de boissons et nourritures, sans oublier la cagnotte à l'entrée où les gens mettaient combien ils voulaient.
— C'est peu, dis-je, une moue triste sur le visage. Il nous reste environ deux mille cinq cent.
— Moi je peux donner de l'argent, j'ai cent cinquante, propose Lucie.
— T'es sûre ? demandé-je, gênée de devoir demander de l'argent à ma meilleure amie.
— Oui, si on donne tous ce qu'on a, on peut augmenter un peu le total.
— Elle a raison, ajoute Raphaël, les yeux dans les miens.
Dimanche matin, et nous voilà en train de faire les comptes, dans ma chambre, pour savoir si nous avons assez d'argent. Il fallait s'en douter.
— Moi, j'ai bossé pendant les vacances, déclare Raphaël. J'ai mille deux cent trente.
Je lui lance un regard surpris, alors c'est ça qu'il faisait, travailler. Comment pouvait-t-il tout gérer en même temps ? C'est énorme, mon visage s'illumine :
— T'es génial, tu le sais ça ? Je n'ai que cinquante... Grâce à Noël...
— Ok, alors, je fais le compte... quatre mille quatre-vingt neuf !
— C'est super ! m'exclamé-je. Travaillons un peu, faisons des petits boulots et c'est bon !
Soudain, ma mère toque à la porte, je me lève du lit où nous étions tous les trois pour ouvrir la porte. Ma mère se tient debout, une lettre à la main, et déclare
— Lyane, il y avait une lettre pour toi, hier. Mais... C'est quoi tout cet argent, là ?
— Rien, maman, c'est pour retrouver Eléonore.
— Mais bien sûr, dit-elle en levant les yeux au ciel et tournant les talons. Ne faites pas de bêtise !
Je ferme la porte en haussant les épaules, puis rejoins mes amis sur le lit pour ouvrir la lettre.
— Amibal... soupiré-je. Je lis : « Bonjour, je sais que vous essayez de gagner l'argent le plus rapidement possible, mais s'il vous plaît, pressez le pas. Lyane, ta sœur ne veut plus tenir. Dépêchez-vous, je vous en supplie. Ramenez-moi les cinq mille au plus vite, et tout se passera bien pour nous. Quand vous avez l'argent, joignez-moi sur le numéro ci-dessous, je vous guiderai jusque chez moi. »
— Putain, souffle Raphaël. Faut vraiment qu'on bouge. Lyane... Faut demander à Nicolas.
— Je lui demande mille euros ? Puis quoi encore ?
— Tu demandes à nous mais pas à lui ? Et pourquoi ? Parce que c'est ton copain depuis peu ? C'est lui qui avait proposé de base.
— Bon... Je l'appelle.
Je lâche échapper un soupir, Raphaël a raison. Pourquoi voudrais-je accepter l'argent de mes amis mais pas celui de Nicolas ? J'attrape donc mon téléphone, et lance l'appel.
— Lyane ? Comment tu vas ? me demande la voix de Nicolas à l'autre bout du fil.
— Bien, on a fait les comptes. On n'a pas assez d'argent...
— Oh...
— Est-ce... Est-ce que tu veux bien nous prêter mille euros ?
— Oui, bien sûr.
— D'accord, on fera tout pour te rendre cet argent plus tard.
Raphaël me fusille du regard tandis que je prononce cette phrase.
— Ne t'inquiète pas, Ly, pas besoin de rendre, c'est cadeau. C'est normal.
— Merci beaucoup, cet après-midi on ramènera tout l'argent, on se rejoint chez moi.
— D'accord, au plaisir de t'aider. Bisous, à cet aprèm.
Il raccroche, je tilte à l'instant la raison de pourquoi je ne veux pas qu'il paie : il ne connaît pas Eléonore. Il ne l'a jamais vu et il est prêt à aider, quelle bonté... Mes amis sont géniaux, j'ai vraiment de la chance de les avoir.
— Voilà, Lyane, tu as réussi, m'applaudit Raphaël. Ce n'était pas si compliqué, hein ?
— Mouais... Bon, j'ai faim, ça vous dit on descend faire à manger et on mange dehors, tranquillement ?
— Oui, et tes parents ? me demande Lucie.
— Comme d'habitude, hein, répondé-je. Pizza devant la télé.
Nous rions, puis descendons faire à manger.
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