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— Mais tu devrais savoir ! T'es son petit ami, non ? Tu m'énerves à jamais rien vouloir dire !

— Lyane... Je te dis que je n'en sais rien. Ta sœur est partie sans un mot.

— Tu l'as laissée partir.

Les sourcils froncés, je soutiens le regard de Raphaël. J'ai décidé que pendant ces grandes vacances, je mènerais mon enquête pour essayer de retrouver Eléonore. Son petit ami a voulu m'aider, mais j'ai l'impression qu'il ne me dit pas tout. Le soleil traversant mes rideaux éclaire ma chambre aux murs gris. Raphaël est assis sur mon lit, moi sur ma chaise de bureau.

— Je ne savais pas qu'elle partirait ! On s'est pris la tête parce que je parlais à d'autres filles, l'alcool lui est monté à la tête, je crois. Elle s'est dirigée vers les toilettes pour je-ne-sais-quoi, je l'ai laissée faire, bien sûr ! Puis, je ne l'ai plus vue.

Celui-ci reste calme pendant que je m'énerve dans mon coin, j'ai envie de l'étrangler. S'il avait été plus présent, elle n'aurait sûrement pas disparu. Je serre les points :

— Tu ne te rends pas compte, je crois. J'ai l'impression que ce n'est pas grave pour toi. J'ai perdu ma grande sœur ! Mes parents ont abandonné l'idée de la retrouver, je suis seule maintenant.

Ma voix tremble, ma gorge se serre, je ne peux plus prononcer un mot. Raphaël se lève, me rejoins pour m'enlacer, et me chuchote :

— On va la retrouver. Et crois-moi, je sais ce que c'est. J'ai perdu ma copine, aussi. Mais j'ai espoir, on y arrivera.

Je me retire de son étreinte et lui souris tristement. On la retrouvera.

— Et, n'oublie pas, il y a aussi une enquête d'ouverte dessus, on n'est pas seuls.

— C'est vrai. Mais je me sens terriblement seule dans cette histoire.

— Je suis là. Tous les deux, on a le même but maintenant. Retrouver Eléonore.

Je sens mes yeux se remplir de larmes, j'arrive à prononcer un « merci » fragile. Il nous manque tellement d'informations pour pouvoir la retrouver maintenant.

Soudain, quelqu'un toque à la porte, après avoir jeté un regard à Raphaël, je vais ouvrir la porte.

— Coucou les enquêteurs !! Je viens pour vous aider, maintenant qu'on est en vacances on a le temps !

Je fais un sourire à Lucie, ma meilleure amie, qui me le rend.

— Je sais que c'est sérieux votre histoire, je vais être sérieuse, promis !

Raphaël lève les yeux au ciel :

— Pas besoin d'une folle aux lunettes dans notre équipe.

— Ferme-la le blond, au moins j'ai de la bonne humeur à partager. Alors que toi, t'es ennuyeux à mourir. Y'a pas que la beauté qui compte.

— Arrêtez de vous disputer, on dirait des enfants.

— Mais vas-y, à quinze ans on est encore des enfants aussi ! réplique Lucie.

— Je te rappelle que j'ai dix-sept ans, moi...

— Oui donc arrête d'agir comme un gamin avec elle !

Les deux se lancent un regard noir, puis Lucie s'assoit par terre, croisant les bras sur sa poitrine :

— J'ai pensé à regarder le téléphone d'Eléonore, on pourrait y trouver des informations intéressantes.

Je me rassois sur ma chaise de bureau, soupirant :

— Elle est partie avec son téléphone.

— Ah... Vous savez si elle avait envie de fuguer ? De partir habiter chez quelqu'un d'autre ? Si elle était dépressive, suicidaire... ?

— Non ! s'exclame le copain de ma sœur. Enfin... Pas que je sache. Elle était heureuse, sûre d'elle.

— Bah, tu sais, parfois on le cache.

— Oui, j'interviens, mais ça m'étonnerait. Tu sais, tout lui réussit. Je pense plutôt qu'il y a quelqu'un dans cette histoire... Elle est quand même partie à une fête, avec beaucoup d'inconnus, avec de l'alcool, ça craint un peu.

— Il y avait de la drogue aussi, des drogués. On n'y a pas touché.

— Raphaël, je demande, tu connaissais des gens, toi ? D'où vous est venue l'idée d'aller à cette fête-ci et pas une autre ?

— C'est...

Ma mère nous appelle pour manger, le coupant dans son élan. Il déclare à ma mère qu'il ne mangera pas ici, s'éclipsant sous mon regard énervé. Il aurait pu donner une réponse !

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