Tout a changé
Point de vue: Levi
C'est irréel.
Pourquoi suis-je si atteint par une simple relation à sens unique?
Rien n'était plus comme avant. Depuis au moins trois jours, je n'avais pas vu Eren. J'avais appris, par le biais d'Hanji, qu'il avait eu un malaise, ce qui lui avair valu un congé d'une semaine. Tch...
Je me demande si c'est aussi sévère, s'il est si bouleversé par cette séparation.
S'il est aussi bouleversé que moi...
Depuis qu'il n'était plus à mes côtés, le monde s'était désintégré autour de moi.
Avant, les couleurs étaient plus accentuées, les odeurs paraissaient toutes délicieuses, les sensations éveillaient mes sens, les goûts semblaient plus prononcés et les sons étaient de pures mélodies à travers mes oreilles.
Cependant, maintenant, tout était redevenu comme au début: noir, gris, fade... Plus rien n'était intéressant.
Je ne ressentais plus aucune émotion autres que la tristesse et la dépression. J'étais également frustré de ne pas connaître les intentions d'Eren, ce qui l'avait motivé à commettre un tel acte. Malgré ma curiosité interne, je me refusais de l'assouvir, car j'étais encore trop triste pour connaître la vérité et parce qu'Eren était trop faible pour que je lui tire les vers du nez. Je crois que simplement le revoir me détruirait encore plus...
En plus, pour ajouter à mon malheur, Petra se comportait comme un vrai pot de colle. Elle faisait semblant que nous étions ensemble devant tout le monde et elle essayait toujours de m'embrasser ou de me montrer un quelconque signe d'affection en public. Toutes les fois, je la repoussais sans arrêt et je lui ordonnais toujours de s'en aller. Cependant, cela ne l'empêchait pas de continuer ce "harcèlement".
Un matin, alors que je sirotais mon thé silencieusement, ma figure anormalement triste, je vis Hanji s'approcher de moi, le regard déterminé. Je ne bougeai pas, nullement intéressé à partir une conversation avec elle. Ni avec personne, d'ailleurs.
Elle ne s'arrêta même pas à ma hauteur. Elle continua sa marche, mais elle avait agrippé le dossier de ma chaise et elle me traînait avec elle. Les jambes toujours croisées et une tasse de thé entre les doigts, je soupirai, lassé par cette situation. Tout le monde nous regardait étrangement, mais ils savaient tous qu'Hanji a des drôles de manières, donc traîner quelqu'un qui est toujours assis sur une chaise devait leur paraître normal de sa part. Cependant, je crois qu'ils étaient surpris de me voir assis sur la soit-disante chaise...
Soudainement, lorsque nous fûmes en retrait des foules, seuls dans un petit recoin, Hanji laissa aller la chaise et elle me fixa sévèrement, ses mains posées sur ses hanches. Je soupirai d'ennui.
- Qu'est-ce que tu me veux? lui demandai-je sans grande conviction.
- Qu'est-ce qui se passe?
- De quoi?
- Depuis qu'Eren ne va pas bien, tu ne vas pas bien non plus. Je me demande s'il y a quelque chose entre vous deux.
Elle tapa son pied impatiemment sur le sol, me regardant avec des yeux soupçonneux. Je soupirai pour la dix millième fois, mes épaules se détendant en guise de défaite.
- Il y a un peu plus d'une semaine, Eren et moi nous étions embrassés dans le couloir. Nous avions donc mis sur pied une petite relation secrète. Cependant, il y a cinq jours, je l'ai surpris en train d'embrasser Jean, et il a vu Petra m'embrasser aussi.
- Quoi? C'est vrai ce que tu racontes? s'étonna Hanji.
- Est-ce que j'ai l'air de faire une blague?
- Nah, c'est vrai que tu ne fais jamais de blagues...
- M'enfin bref. Et puis, depuis ça, on ne se parle plus. En fait, c'est difficile parce qu'il s'enferme dans sa chambre.
Hanji regarda le sol, cherchant une solution à ce problème insolvable. Je ne fis que rester silencieux, perdu dans mes pensées à propos d'Eren. Ce que je donnerais pour le serrer dans mes bras et de savourer la douceur unique de ses lèvres pour au moins une dernière fois...
- Tu sais, depuis le malaise d'Eren, on voit clairement que tu ne joues plus avec ton coeur. Le tournage est mort. Tout comme vous deux, d'ailleurs: vous mourrez à petit feu.
- Tch.
- Non non! Pas de "tch", Levi! gronda Hanji, secouant son index devant ma figure. Vous devez vous réconcilier et vous dire les vraies choses si vous voulez être bien dans votre peau et jouer comme avant!
- Hanji, on ne peut pas. Eren est trop faible pour qu'on puisse le sermonner et, de toute façon, je ne crois pas que connaître la vérité me plairait.
- Non, ça, c'est juste ton orgueil.
Je lui lançai un regard meurtrier, souhaitant vraiment sa mort. Mais pas autant que la mienne, si c'est bien la seule solution pour me libérer de cette douleur atroce... Hanji soupira, pas très satisfaite de mon silence.
- J'te donne jusqu'à ce soir. Je vais venir te voir dans ta chambre pour vérifier si tu vas t'être réconcilié avec Eren.
Puis, Hanji s'en alla rejoindre les autres. Je la maudis dans ma tête. Oui, elle venait de me donner un temps limite, mais elle m'avait laissé le devoir de retourner la chaise à sa place d'origine...
~~~
Point de vue: Eren
J'pourrais faire comme les autres, et fermer le livre ;
Une histoire comme la nôtre, ça peut pas survivre ;
J'pourrais passer ma vie, à tourner le dos ;
C'est zéro...
Les écouteurs dans mes oreilles, plongé dans l'obscurité totale, j'écoutais "C'est zéro" de Julie Masse, car je trouvais que ça représentait bien ma situation avec Levi. Couché mollement sur le côté, je ne pouvais que fixer la porte de ma chambre sans réellement la voir, le regard neutre et la tête envahie par cette musique triste.
Je sais, écouter des chansons déprimantes n'était pas une solution brillante à mon problème, mais je ne me sentais pas capable de sauter dans le feu de l'action.
J'étais trop détruit; une coquille avec absolument rien à l'intérieur.
La partie la plus fragile de mon corps avait été touchée: mon coeur.
Je fus ébloui par un rayon de lumière lorsque la porte s'ouvrit lentement. Une masse s'avança tranquillement vers moi, semblant prudente. J'étais si pris dans ma tête que je ne réalisai pas que cette personne retira un écouteur de mon oreille.
- Qu'est-ce que tu fais là?
Jean... Vas chier...
Il me sépara de mon iPhone et il le déposa sur ma table de chevet. Je ne me débattis pas, même si je lui aurais volontiers donné une de ces taloches, mes amis. Il posa une main à côté de ma tête et l'autre derrière mon dos avant de se pencher légèrement vers moi.
- Ça ne va pas?
Il posa un petit bec sur mon front, visiblement inquiet pour moi. Je m'en foutais royalement. J'ignorais le monde autour de moi; tout ce que je désirais, c'était de m'enfoncer dans mon lit et de ne plus jamais revoir la lumière du soleil.
Les lèvres de Jean descendirent à ma joue, et, constatant que ma bouche était hors de sa portée, il conduisit ses baisers mouillés vers ma mâchoire. Il embrassa même la peau découverte de mon cou tandis que je restais toujours insensible face à ses avances.
Tuez-moi, quelqu'un, s'il-vous-plaît...
Soudainement, Jean me retourna sur le dos. J'étais désormais en étoile, couché sur mon lit, alors que Jean était assis sur mes cuisses, ses lèvres toujours contre la peau de mon cou. Cette sensation était tout simplement désagréable. Il releva sa figure vers moi, son nez touchant le mien.
- Allons, je vais remettre un sourire sur tes lèvres si douces et sensuelles...
Puis, il m'embrassa de pleine bouche, sans toutefois que je n'aie de réaction. Rien ne me stimulait; j'étais rendu impérativement neutre et insensible, trop épuisé de pleurer toute la journée, recroquevillé sur moi-même dans mon lit.
Jean s'enflammait rapidement. Réalisant que je participerai jamais à son baiser forcé, il quitta mes lèvres pour mon cou, lichant, embrassant et suçotant ma peau.
Toujours rien de ma part.
Quoiqu'un peu énervé, il tenta de me faire réagir en glissant ses mains sous mon chandail, parcourant curieusement mon torse. Il traça les formes de mes abdominaux, longea mes côtes et il s'arrêta au niveau de mes pectoraux. Avec un synchronisme parfait, ses deux index firent des mouvements circulaires autour de mes boutons de chair, essayant de m'arracher un quelconque signe de plaisir.
Sans succès. Je ne fis que fermer mes yeux remplis de larmes, sur le bord de recommencer à pleurer.
Jean, n'ayant pas quitté ses lèvres de mon cou un seul instant, se lassa de ma passivité et il décida de jouer le tout pour le tout. Essayant d'être le plus séducteur que possible, ses mains refirent le chemin inverse afin de se retrouver au niveau de mon bas-ventre.
Je m'en souciais aucunement: je voulais simplement ne plus exister.
Sournoisement, ses doigts se glissèrent lentement sous l'ourlet de mon pantalon avant d'être stoppés par ma ceinture. Souriant malicieusement contre ma clavicule, ses mains se dirigèrent vers le mécanisme d'attachement de ma ceinture et il commença à la déboucler. Je sentais que ses mouvements étaient fébriles et impatients.
Il défit le seul bouton de mes pantalons et il descendit la fermeture éclair lentement. Ses doigts s'insérèrent sous mon sous-vêtement, découvrant pour la première fois la texture de la peau de mes fesses et de mes hanches. Avant qu'il n'ait le temps de baisser mes pantalons et boxer du même coup, la porte de ma chambre s'ouvrit une autre fois. Rien ne se passa pour au moins un bon dix secondes.
Soudainement, je ne sentis plus la masse lourde et chaude de Jean sur moi. Cependant, je l'entendis se faire plaquer au mur.
Oh, Levi, mon sauveur!
J'entrouvris les yeux pour avoir la confirmation.
- M-Mikasa, ce n-n'est pas ce q-que tu c-crois! se défendit Jean.
Ah... Ce n'est que Mikasa... Ben merci pareil, sœurette.
- Ah oui? Donc, je ne viens pas de t'interrompre dans ton élan de vouloir violer mon frère?
- P-Pas du tout! mentit Jean. Je voulais simplement lui remonter le moral!
- Je ne pense pas qu'avoir une relation sexuelle avec lui sans son consentement lui remonterait le moral, Jean, répondit froidement Mikasa.
Le silence régna pour de longs instants de malaise. Je demeurais toujours dans ma position d'étoile, les yeux clos, mon chandail en bataille et ma ceinture débouclée. Puis, j'entendis des pas s'éloigner et je sentis le matelas se renfoncer à ma gauche. Une main froide, mais confortable, se posa sur ma joue. Je n'ouvris même pas les yeux.
- Ça va? Cette tête de cheval ne t'a rien fait de mal? s'inquiéta Mikasa.
- Non... Mais merci...
Réalisant que je n'allais pas bouger, elle s'occupa de boucler ma ceinture à nouveau et de descendre un peu mon chandail qui dévoilait mon torse.
Je me sentais si faible, un bon à rien...
Soudainement offusquée, Mikasa se leva promptement de mon lit. Elle me considéra alors que je fixais le plafond, les yeux vides. Elle grinça des dents.
- Je vais lui dire deux mots à ce nain briseur de coeur...
- Mikasa...
Trop tard. Elle avait déjà claqué la porte derrière elle. Je me cachai sous les couvertures avant de me remettre à sangloter.
Ça fait si mal...
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