Oups...
Le lendemain, je me réveillai étendu sur le plancher de ma chambre. Tout en m'assoyant sur le sol, confus, je ricanai tout seul en imaginant ce qui s'était passé: Levi devait sûrement m'avoir traîné jusqu'à ma chambre, ouvert la porte avec ma passe et il m'a finalement laissé en plan sur le plancher glacé.
Ce cher Levi... Il ne changera pour rien au monde...
Tant mieux.
Je rejoignis mes amis à la cafétéria de l'hôtel, bâillant à maintes reprises. Tout allait bien jusqu'à ce que Jean s'amène et qu'il s'assoit juste à côté de moi, où Levi prenait habituellement place. La tête de cheval balança un bras sur le dossier de ma chaise.
- Alors? Comment va mon idiot préféré ce matin?
- Pas très bien depuis que tu t'es pointé avec ta face de cheval, répliquai-je froidement, me distançant de lui.
Je déteste ce type...
- Allons, je t'ai entendu hier. En fait, c'était très difficile de manquer ça. "Levi, non, ne fais pas ça!~~~"
Il m'imitait (ou plutôt une fille, mais bon) en gesticulant avec exagération. Tout le monde à table rit et je devins rapidement d'un rose vif. Ils prenaient le mauvais sens, et ce n'était pas du tout cela qui s'était passé!
- Voyons! Ce n'est pas ce que vous pensez! me défendis-je.
- Je ne te crois pas, Jaeger~ nargua Jean et se rapprochant de moi.
- Il dit la vérité.
Tous se figèrent au son de cette voix qui me fait fondre à chaque putain de fois. Levi était derrière moi et Jean, ses bras sévèrement croisés sur son torse, ce qui lui donnait un air menaçant et intimidant. Cette aura effaçait immédiatement sa petite taille. Et ses yeux ne le rendaient pas gentil non plus... Moi-même je commençais à avoir peur.
- J'ai surpris Eren à glander dans les corridors hier soir, donc je l'ai forcé à retourner dans sa chambre, mais pour ce faire, j'ai dû le traîner. Il beuglait et il se débattait comme un grand gamin. Tch.
Sur ce, Levi laissa tout le monde silencieux, tous satisfaits de ce mensonge qu'ils considéraient comme la vérité. L'homme aux cheveux sombres m'avaient vraiment sauvé d'une humiliation totale qui aurait pu mener à la perte de notre relation secrète... Jean arrêta de faire son malin et il regarda la table honteusement.
- Excuses-moi, Eren. J-Je ne pensais pas-
- J'te pardonne. Et puis, t'es pas obligé de dire que tu ne penses pas, on le sait.
Puis, je partis de la cafétéria, quoiqu'un peu frustré. Ça commençait bien une journée, ça, se faire énerver... Je soupirai d'irritation tout en frottant mes yeux avec mes paumes.
Pff... Et dire qu'aujourd'hui sera une journée aussi éprouvante qu'hier...
Au bout d'un autre huit heures intensif de tournage, je retournai à ma chambre, après un bon repas chaud rapidement englouti, avec l'intention de faire un looooooooooooooooooong dodo. Heureusement que le lendemain était un Vendredi, car ça voulait dire deux jours de repos après un dernier effort! Je bâillais librement, frottant mes yeux fatigués. Mon corps entier me faisait souffrir à force de réaliser des cascades épiques. Une chance que je faisais plusieurs échauffements avant chaque séance de tournage, sinon j'aurais été encore plus raqué que ça.
Alors que je sortais de l'ascenseur, je débouchai sur le couloir qui donnait à toutes les chambres du cast. Je plongeai mes mains dans mes poches et je me dirigeai vers ma chambre sans me presser.
Au comble du malheur, je devais inévitablement croiser cette tête de cheval dégoûtante avant d'aller me coucher. Il arborait son typique visage arrogant. Je n'étais décidément pas en état de me chicaner avec lui, alors je fis mine de l'ignorer. Je ne croisai pas son regard; je le fuyais.
- Hé, l'idiot suicidaire!
Ce surnom me vient des cascades risquées que j'accepte sans broncher. Habituellement, me faire baptiser ainsi me met en rogne, mais pas cette soirée-là.
Je m'imaginais déjà sur mon lit moelleux, attendant de me faire bercer dans les bras de Morphée avant de me faire enlacer par ceux de Levi dans mes rêves...
- Hé, tu pourrais au moins me répondre!
Tout à coup, je fus violemment plaqué contre le mur. Ma tête s'y cogna si fortement que cela faillit me faire perdre connaissance. Gémissant de douleur, j'essayai de diriger ma main vers ma tête afin de masser l'endroit blessé et d'atténuer la douleur, mais je sentis que mes bras étaient fortement emprisonnées. Je regardai Jean avec des yeux enragés. Il était dangereusement près de moi.
- Non mais qu'est-ce que tu fais, imbécile? T'as faillis me faire perdre connaissance! criai-je, hors de moi.
- Ça aurait été le cadet de mes soucis.
Il me répondait sur un ton drôlement clame et confiant. J'empruntai une expression confuse et fâchée, ne comprenant pas ce qui se passait. Je me débattis, mais j'étais si fatigué que mes efforts étaient vains. De plus, Jean maintenait mes bras très fermement, ses jointures tournant quasiment au blanc, et l'un de ses genoux était entre les miens.
Qu'est-ce qui lui prend?
- Jean, lâches-moi! ordonnai-je en essayaient de me libérer avec plus de ferveur.
Malheureusement, cela ne fit que le forcer à resserrer l'emprise qu'il avait sur moi. Les mouvements que je pouvais faire étaient donc très limités; autrement dit, je ne pouvais bouger que la tête. L'adolescent se rapprocha furtivement de moi, ce qui me rendit encore plus confus qu'avant.
- Tu sais, je le sais, Eren.
Merde. Comment a-t-il fait pour nous démasquer, Levi et moi? Je croyais que c'était super discret, notre affaire!
- Je le sais, car je le fais aussi pour les mêmes raisons, murmura-t-il, sa figure bien trop près de la mienne.
Je détournai la tête vers la droite, essayant de m'éloigner le plus possible de lui. Malheureusement, ce fut impossible dû à ce maudit mur contre lequel Jean m'immobilisait. Je pouvais parfaitement sentir le souffle chaud de l'adolescent contre mon cou et je détestais cette sensation repoussante.
Ce que j'aurais donné pour avoir eu la force de le repousser cette soirée-là...
- De quoi tu parles? Je ne te suis pas!
- En fait, je t'énerve car... j-je t'aime, voilà. Et je sais que c'est réciproque parce que tu m'énerves aussi, répondit-il d'un ton qui essayait d'être séducteur.
J'étais dégoûté. C'est sûr qu'avec ce raisonnement, il va gagner le prix Nobel de l'intelligence. Il va se classer aux côtés d'Einstein, sans aucun doute.
Hé, en plus son nom de famille rime! Son nom complet est Jean Kirschtein.
Attendez une minute, mon esprit s'est égaré: JEAN VIENT-T-IL DE ME DÉCLARER SA FLAMME? WHAT THE FUCK!?!?!?!?!?!?!?!
Je dois sûrement être dans un cauchemar, oui, c'est ça. Allez, Eren, réveilles-toi vite!
- Q-Que... Mais t'es pas bien? Je t'énerve seulement parce que tu m'énerves en premier et parce que je te déteste pour de vrai!-
Jean réussit à me taire en plaçant un doigt sur mes lèvres. Je restai figé, surpris par sa vivacité d'esprit (en fait, c'était plutôt la fatigue qui ralentissait mes pensées...). Je me questionnais plus sur la façon dont il réussissait à me maintenir immobile avec un seul bras que sur le pourquoi il faisait toute ce cirque. Derrière des paupières mi-closes, Jean me fixait avec des yeux déterminés.
- Shhhh... Je sais, toi et moi, on est pareil. N'essaie pas de le cacher en jouant le frustré, Eren, je peux voir à travers ton jeu.
Pour qui il se prend, ce taré?
- Un jour où l'autre, il aurait bien fallu que tout ceci s'arrête. Et je l'ai fait. En t'avouant que... je t'aime.
Jean se rapprocha encore plus de moi, son souffle maintenant sur mes lèvres. De sa main qu'il avait utilisé pour me taire, il maintenait mon cou en place. J'étais terrifié à simplement prédire la suite.
- Non Jean, ne- Mhm!
Trop tard. Il pressa ses lèvres avec ardeur sur les miennes, m'entraînant dans un baiser forcé. Dégoûté, j'essayais de me débattre, mais je n'arrivais vraiment pas à me défaire de son emprise. Il avait décidément mis toutes les chances de son côté...
La façon dont il m'embrassait ne me plaisait pas du tout: je préfère de loin la manière douce et attentionnée de Levi, et non aussi fougueuse et pressée de Jean. On aurait dit un animal en chaleur... Je tentais de lui faire comprendre que je n'aimais pas ça, mais il s'en foutait totalement. Il ne fit qu'ignorer le fait que je ne répondais pas (ce qui est déjà une erreur fondamentale dans l'échange d'un baiser).
Alors qu'il m'embrassait farouchement de pleine bouche, je ne pouvais m'empêcher de penser à quel point je préfère Levi de Jean. Au moins, même si ça ne paraît pas, Levi m'écoute et il prend soin de moi, contrairement à Jean, qui pensait que c'est en me forçant à l'aimer qu'il gagnerait mon cœur.
Trop tard, il est déjà volé.
De toute évidence, Jean voulait aller plus loin, donc il me demanda l'accès à ma bouche. Je refusai en pinçant mes lèvres fermement, essayant toujours de lui faire comprendre que je voulais qu'il arrête AU PLUS SACRANT! Remarquant qu'il ne parvenait pas à ses fins avec la politesse, il décida d'employer la manière forte.
Vous savez, ce genou qu'il avait placé entre les miens? Eh ben, il avait un but précis dans la vie: se frotter à ma fourche, tentant de faire apparaître un quelconque signe de plaisir venant de mon pantalon.
Sentant ce soudain contact qui essayait d'éveiller mes instincts primaires, je poussai un genre de hoquet de surprise. Saisissant sa chance, ce salaud glissa sa langue à l'intérieur de ma bouche et il la fit parcourir dans tous les recoins qui avaient déjà été conquis par l'amour de ma vie.
Les larmes me venaient aux yeux: c'était tellement horrible, j'aurais voulu m'échapper et embrasser Levi à la place.
Je me sens violé...
Soudainement, un bruit de vaisselle se fracassant contre le plancher interrompit Jean dans son baiser langoureux. Pouvant enfin respirer, je brisai le filet de bave qui reliait toujours ma bouche à celle de cette répugnante face de cheval en détourant ma tête vers la source du son.
Mon cœur cessa de battre.
Levi avait les yeux grands ouverts, les lèvres légèrement distancées et sa tasse préférée éparpillée en milles morceaux à ses pieds. Il était si choqué que sa main gauche, qui tient habituellement sa tasse de thé, était encore dans les airs. Ses yeux se remplirent d'eau aussi rapidement que les miens.
- Levi! Ce n'est pas ce que tu crois! me défendis-je, toujours prisonnier de l'emprise de Jean.
Ne voulant rien entendre, Levi tourna les talons et il disposa rapidement, la tête basse. Réalisant la boulette que je venais de faire, je commençai à pleurer silencieusement.
- Non... Levi... Crois-moi... suppliai-je dans le vide d'une voix tremblante.
- Maintenant, ton cher petit Levi n'a plus besoin de toi: tu es désormais à moi, et à moi seul, dit Jean d'un ton diabolique, essayant de m'embrasser à nouveau.
- Non! hurlai-je à pleins poumons.
Finalement, avec toute la rage et la tristesse accumulées, je réussis à le repousser, les larmes glissant sur mes joues comme des gouttes de pluie.
- Laisses-moi tranquille, tu veux? Je ne t'aime pas, point! criai-je.
Je me ruai vers la tasse en mille morceaux, tombant à genoux et observant les débris éparpillés sur le sol.
Ça y est, je venais de briser le cœur de Levi, tout comme sa tasse...
Mon cœur tout aussi détruit, j'enfouis ma figure dans mes mains et je pleurai sans restriction.
Je te hais, Jean, tu viens de détruire cette si belle complicité que j'entretenais avec Levi...
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