Chapitre XXXVI
Pdv Kh'iarah Wayshley
Je sentais encore les bras du général m'entourer et le poids de sa tête contre la mienne quand des cris m'arrachèrent violemment du sommeil.
Le matin se levait à peine, mais il faisait assez clair pour je puisse distinguer au loin les stormtroopers et les officiers s'affoler en braquant leurs lampes torche dans tous les sens, visant de leurs blasters en direction de la forêt.
Armitage se réveilla à son tour et se leva avec précipitation avant de me tirer par la taille pour que j'en fasse de même. Je réalisai soudain qu'il s'était aussi endormi. Seulement, nous devions monter la garde...
Les autres membres du Premier Ordre reculèrent vers nous afin de se regrouper et Hux vint se mettre au milieu d'eux afin d'être « protégé », n'ayant pas de lampe, et me garda à côté de lui.
- Que se passe-t-il ?! demanda-t-il en essayant de cacher la peur qui déformait sa voix.
Il eut tout de suite sa réponse quand le groupe ouvrit le feu à l'aveuglette. Cela tirait dans tous les sens et l'éclairage nous permit de voir un court instant la raison de tant de panique. Des panthères.
Je ne sus quoi penser et restai un instant paralysée avant d'être enfin ramenée à la réalité quand les deux panthères mutantes se jetèrent en l'espace d'un éclair sur des stormtroopers. La vie quittait alors leurs corps et les bêtes aux pelages verts et noirs disparaissaient dans l'obscurité puis rejaillissaient.
Je sortis à mon tour mon blaster et me mis à tirer, bien que les bêtes soient trop rapides et presque invisibles. Être entassés ne nous aidait pas non plus.
Une troisième les rejoignit bientôt, mais le commandant stormtrooper la tua immédiatement. Toutefois, je le vis lâcher son arme et s'effondrer aussi.
L'une des panthères restantes venait ni plus ni moins de lui sauter dessus et avait, à l'aide de ses griffes, réussi à transpercer son armure. Elle le mordit ensuite au cou, puis l'envoya voler au loin avec une force surprenante.
Alors que le groupe reculait vers le feu de camps pour mieux voir, j'en aperçus une s'approcher et ouvris le feu sur elle, ne l'atteignant pourtant qu'au flan. Cela la blessa à peine, mais elle en fut considérablement ralentie.
En me criant des paroles que je ne pus saisir, Hux me tira de nouveau pour que je recule tandis que les stormtroopers parvenaient enfin à éliminer la bête que j'avais blessée. Seulement, la dernière avait profité de la diversion et fonça dans le tas.
Des personnes tombèrent à côté de moi et je me remis à tirer vers où elles avaient été attaquées. J'entendis soudain Armitage crier de douleur et je me tournai vers lui en vitesse. Il était tombé par terre, les griffes de la bête plantées au niveau de ses côtés. Elle leva sa tête vers moi tandis que je la poussais avec la Force puis l'achevais d'un tir de blaster avant de me laisser tomber aux côtés de Hux.
Je posai ma main sur sa blessure afin de retenir le saignement qui, heureusement, n'était pas abondant.
Un des officiers du groupe me tendit des bandages, en mauvais états mais malgré tout utilisables, pour que je les mette sur la blessure du général tandis qu'il partait s'enquérir de l'état des autres blessés.
Armitage commençait à respirer de plus en plus difficilement et sa blessure semblait le lancer, bien qu'elle soit moins importante que d'autre.
Lorsqu'un autre stormtrooper nous rejoignit un moment plus tard et m'éclaira de sa torche, je pus alors voir que la blessure de Hux bien que peu profonde prenait une couleur anormale. J'en déduisis que les griffes de la bête avait dû sécréter une sorte de poison et, je le signifiai au rouquin.
- Ces derniers temps, tout le monde cherche à m'empoisonner... me répondit-il avec un sourire avant de grimacer de douleur.
- Nous n'avons pas le matériel suffisant pour vous soigner, c'est peut-être grave et vous, vous ... m'énervai-je presque, les larmes aux yeux.
- Kh'iarah, ce n'est rien, je vous le promets.
Il soupira et ajouta en se forçant à sourire de nouveau :
- C'est moi le blessé et vous cherchez à ce que je vous rassure... ?
- Taisez-vous, on ne sait rien du poison, il est peut-être mortel !
- Alors raison de plus pour trouver de quoi joindre le Premier Ordre au plus vite.
Armitage n'attendit pas de réponse de ma part et essaya de se relever. Je me précipitai immédiatement vers lui pour l'aider et, une fois debout, il partit rejoindre le second du commandant mort, le visage crispé de douleur et sa main posée sur sa blessure.
J'avançai un peu dans leur direction mais restai suffisamment à l'écart, attendant de savoir ce que lui et le stormtrooper allait décider.
Un officier les rejoignit et, surprenant absolument tout le monde, donna un coup de poing dans le visage du général qui recula, le nez en sang.
Les stormtrooper levèrent immédiatement leur arme vers l'officier et le visèrent, prêts à tirer en attendant les ordres, tandis qu'il hurlait :
- Vous deviez monter la garde !! On aurait pu tous y rester et pendant ce temps vous, vous dormiez !!
- Mais à qui pensez-vous parler... ?
- Brendol Hux dirigeait bien mieux les troupes que vous !
Le visage de Hux se ferma et il sembla pâlir. Il y eut un silence qui dura quelques secondes puis, étonnement, le général ne répondit rien. Cependant, l'officier continua, ignorant le fait que ce n'était après tout pas à un général de devoir monter la garde.
D'un signe de main de la part du rouquin, ses propos se cessèrent quand les stormtroopers tirèrent à l'unisson sur lui. Criblés des lasers verts, il tomba par terre, mort.
Hux partit ensuite vers la forêt, sans un mot, avec rien d'autre qu'une démarche raide.
Je ne savais pas qui était ce Brendol Hux, sans doute un membre de la famille d'Armitage, mais les mots de l'officier avaient l'air d'avoir atteint le rouquin en plein cœur...
L'ambiance s'était refroidie et tout le monde se dévisageait sans oser prononcer le moindre mot. Je reculai discrètement et lorsque je ne fus plus dans leur champ de vision, rejoignis Armitage à quelques mètres de là.
Une fois plus proche, je vis qu'il tremblait. Je ne savais cependant pas si c'était de douleur, de froid, ou d'autre chose. J'espérais en tout cas qu'il ne m'en voulait pas de l'avoir dérangé lorsqu'il montait la garde.
- Tout est de ma faute, je m'en veux, lui dis-je en m'asseyant face à lui.
Il me regarda d'un drôle d'air et répondit :
- Vous n'êtes absolument pas responsable de ce qu'il s'est passé. C'était à moi de faire la sentinelle, pas à vous.
Hux tourna ensuite les yeux vers le groupe qui se préparait à repartir sous les ordres du nouveau commandant stormtrooper qui les dirigeait en son absence. Il semblait vraiment fatigué et vulnérable.
Seulement, nous n'avions pas d'autre moyen de le soigner que les bandages ; il fallait attendre de pouvoir retrouver les troupes du Premier Ordre, même si le poison n'était sûrement pas sans danger et risquait de l'affaiblir. Pour l'instant, il tenait le coup mais je me demandais combien de temps cela allait durer. Il ne pourrait pas faire semblant d'être insensible éternellement...
***
Nous avions repris notre route, en quête d'habitants – s'il y en avait – ou encore mieux mais presque impossible ; de quoi contacter le Premier Ordre directement.
L'état du général s'était légèrement détérioré et le groupe avait dû se séparer en deux ; l'un qui allait plus vite pour partir en éclaireur tandis que le deuxième composé des blessés avait plus de mal à avancer rapidement et sans interruption. Moi, étant moins robuste que certains, je faisais partie de l'équipe qui partait en avant pour préparer le terrain. Même si j'aurais bien voulu rester aux côtés d'Armitage, je devais avouer que j'étais plus rassurée avec une arme plutôt qu'à aider les blessés.
Le lendemain, nous nous arrêtâmes encore pour une nouvelle et deuxième nuit.
Notre groupe revint donc sur ses pas et nous retrouvâmes les autres.
Pendant que le groupe commençait à monter le « camp », j'allais tout de suite voir Armitage et pris le relai auprès de lui.
Le trouvant un peu pâle, je lui tendis ma gourde afin qu'il boive les dernières gouttes puis lui donnai ma ration de nourriture.
- Non, gardez-la... dit-il en la repoussant.
- Vous en avez plus besoin que moi. Et je ne vous demande pas votre avis.
Le commandant qui nettoyait son fusil blaster à côtés de nous releva un instant ses yeux vers Armitage et moi en souriant, amusé de voir que Hux recevait des ordres d'une officière bien moins gradée.
Le soldat à l'armure blanche se leva ensuite pour rejoindre les autres, me laissant seul avec le général qui se mit enfin à manger, à contrecœur mais trop fatigué pour encore tenter de protester.
Le voir ainsi me serrait le cœur. J'avais tellement peur pour lui... A ce rythme-là, le Premier Ordre ne nous retrouverait jamais. Seulement il ne fallait pas se décourager et continuer les recherches, même si tout le monde commençait à perdre espoir et que l'ambiance devenait de plus en plus tendue.
Et si jamais Hux ne tient pas jusque-là...
Je chassai vite cette pensée et me levai pour aller me trouver quelque chose à faire, ne supportant plus de rester là et le voir dépérir à petit feu.
***
Lorsque la nuit fut complètement tombée et que les tours de garde commencèrent, j'allai retrouver Armitage qui s'était encore mis à l'écart, assis contre un arbre.
Je m'asseyais à ses côtés et, le vent soufflant assez fort, me mis contre lui pour que nous puissions nous tenir chaud.
- Je vous soupçonne d'en profiter, lieutenant... me dit-il faiblement mais avec malgré tout un rictus. Je ne suis pas sûr que cette méthode marche véritablement.
- Je peux toujours vous laisser seul.
- Non, votre méthode me va très bien.
Je souris à sa réponse et me perdis dans mes pensées avant de le sentir passer son bras autour de ma taille.
J'hésitai alors un instant puis posai enfin ma tête contre lui. Nous restâmes ainsi pendant de longues minutes, sans bouger ni parler. Je me sentais si bien dans ses bras, je n'avais même plus envie de retrouver le Premier Ordre. Mise à part pour soigner sa blessure.
Au bout d'un moment, Hux finit par me demander :
- Kh'iarah, n'avez-vous jamais regretté d'avoir rejoint le Premier Ordre... ?
Je réfléchis quelques secondes avant de lui répondre tandis qu'il me dévisageait avec attention :
- J'ai toujours eu peur d'avoir fait le mauvais choix et de ne pas pouvoir réussir à m'intégrer. Pourtant, au fond, je sais que c'est là qu'est ma place ...
... avec vous... complétai-je dans ma tête.
Il ne répondit rien et regarda au loin d'un air perdu.
- Et vous... ?
Armitage baissa ses yeux vers moi et sembla déstabilisé par ma question.
- J'en ai toujours fait partie. Diriger les armées était dans ma destinée depuis le début, je n'ai jamais rien eu à choisir. Tout était tracé depuis ma naissance même si ...
Il sembla hésiter et je compris qu'il n'avait pas envie de me révéler quelque chose, de peur sans doute. Toutefois il continua après quelques secondes :
- Même si ce n'était pas ce que beaucoup voulait.
Hux fronça les sourcils, comme s'il pensait à quelque chose de désagréable, le regard encore perdu au loin. Je lui demandai alors avec douceur, l'ayant déjà entendu y faire allusion :
- Votre père... ?
Il me regarda avec une expression déchirée et dit d'un air vulnérable :
- Qu'est-ce qu'il vous fait dire cela... ?
- Vous en avez déjà vaguement parlé.
Le général baissa les yeux et me raconta :
- Ma mère, ma vraie mère, travaillait dans les cuisines de l'Académie Impériale d'Arkanis. L'académie était dirigée par mon père, une personne importante de l'Empire alors en reconstruction puis du Premier Ordre. Ma mère mourut à ma naissance et je fus élevé par une amie à elle, mon père m'abandonnant déjà et ayant une femme. C'était à peine s'il me reconnaissait comme son fils... Pour lui, je n'étais rien d'autre qu'un enfant bâtard qui lui causerait des problèmes, une erreur.
Il s'arrêta de parler tandis que je sentais mon cœur se serrer. Il continua d'une voix hésitante :
- Ma mère adoptive mourut à son tour lorsque les rebelles bombardèrent l'académie d'Arkanis et se dut être mon père qui m'éleva. Il était ... horrible. Dès qu'il en avait l'occasion, il m'humiliait devant les autres et si je ne faisais pas quelque chose comme il le voulait ou passais pour faible, il me battait, sans raison. Personne, ne se préoccupait véritablement de moi, personne ne croyait en moi... Finalement, la relation « proche » que vous voyez entre moi et Phasma est due à un ordre que je lui ai donné quelque temps avant notre rencontre sur Corellia. Je lui avais demandé de tuer mon père. Quelqu'un m'avait dit qu'un jour ce serait à moi de prendre la relève et ce jour était effectivement arrivé.
Après m'avoir jeté un coup d'œil, il détourna le regard, comme essayant de me cacher l'étincelle de haine qui y brillait, puis ajouta ensuite :
- Vous allez peut-être me croire fou et cruel, mais je ne regrette absolument pas ce que j'ai ordonné. C'était ... le seul moyen que j'avais de faire cesser tout cela.
- Armitage...
Il releva ses magnifiques yeux vers moi et me dévisagea, cherchant désespérément dans mon regard un indice de ce que je pouvais penser de lui. Le voir aussi tiraillé m'attristait tant...
Je posai ma main sur la sienne et dis de ma voix la plus douce possible, voulant lui montrer que je ne le laisserais pas seul, peu importe ce qu'il avait fait :
- Je suis très loin de vous croire fou.
Armitage sembla immédiatement soulagé. D'une voix toujours aussi tremblante à cause de tous ces souvenirs qui semblaient lui faire du mal, il m'expliqua une dernière fois :
- Mon père me faisait sans arrêt comprendre que je ne serais jamais bon à rien et méritais à peine de vivre.
- Vous savez maintenant que c'est faux, vous êtes tellement mieux que lui. Et vous avez réussi là où tant d'autre ont échoué ; regardez ce que vous êtes devenu, mon général...
A l'entente de son grade, il fit un petit sourire triste qui me brisa le cœur. J'ajoutai ensuite assez bas pour être sûre que le groupe ne m'entendrait pas :
- Et j'espère bientôt Suprême Leader...
Ses yeux pétillèrent soudain, remplissant mon cœur de joie, tandis qu'il me dévisageait avec un sourire beaucoup plus heureux.
- Si je le deviens, je tiens à vous faire occuper l'un des grades les plus hauts, m'annonça-t-il. Que vous ayez le contrôle de mon armée, directement sous mes ordres.
Immédiatement, je sentis mes joues devenir brûlantes. J'étais si gênée et heureuse de voir qu'il me faisait confiance... Non seulement il me la témoignait en me promettant ce poste, mais il avait aussi et encore osé se confier à moi. Cela remplissait vraiment mon cœur de joie.
Je tentai pourtant de camoufler l'effet que ses mots avaient sur moi et rétorquai d'une voix enjouée :
- Vous prenez enfin conscience que sans mes nombreux talents vous aurez du mal à régner !
Armitage effectua un rictus moqueur et répondit sur le même ton :
- C'est plutôt pour vous avoir à l'œil, vous risqueriez de me causer des ennuis.
- Dites plutôt que vous avez peur que je vous manque. Vous ne tiendrez même pas deux jours sans moi !
- Je commence déjà à regretter ce que je vous ai dit... Devoir vous supporter pendant encore une durée indéterminée ; je n'ose imaginer dans quoi je me suis mis...
- Vous êtes général mais vous ne parvenez absolument pas à faire semblant d'être crédible, je vous perturbe tant que ça ?
Il me sourit, semblant enfin détendu, puis reprit son sérieux et m'avoua en baissant les yeux tel un petit garçon :
- Vous devez être la seule à toujours m'avoir soutenu ainsi...
- Et vous êtes le seul à qui je tiens autant.
Hux me dévisagea soudainement, avec de grands yeux, et je me rendis compte de ce que je venais vraiment de dire à voix haute. Il fallait encore que je fasse tout foirer...
Armitage posa sa main sur ma joue et me fixa longuement avant de rapprocher lentement son visage du mien et de déposer ses lèvres contre les miennes.
Je restai sans bouger quelques secondes, surprise et absolument paralysée, avant d'enfin réagir et lui rendre son baiser.
J'aurais peut-être dû le repousser, il était après tout mon supérieur, mais c'était au fond tout ce que j'attendais. Il fit un sourire contre mes lèvres et commença à m'embrasser de plus en plus passionnément, seulement, un bruit retentit bientôt dans le ciel, nous interrompant.
Nous levâmes nos têtes en même temps et fûmes aveuglés par une lumière avant de reconnaître un vaisseau Premier Ordre qui éclairait la forêt en la survolant à basse altitude. Cela devait être une navette de patrouille lancée à la recherche de notre escouade.
Nous allions pouvoir quitter cet endroit.
*** ***
enfin... 😏
c'était pas trop tôt non?! > <
j'étais super stressée à l'idée de poster ce chapitre car le début avec l'histoire de la panthère je trouve ça finalement moyen -_-
mais à la fois j'avais tellement hâte que vous voyez la fin !!!
j'espère de tout cœur que ça vous a plu !
une énoooorme étape vient d'être franchie, au prochain chapitre vous verrez ce que nos petits amoureux pensent de ce moment, et comment ils y réagissent... ;)
et pour la millième fois, j'espère que l'attente n'a pas été trop longue et/ou pénible... gomen, gomen, gomen !!
bon sinon, bonne soirée à tous et plein de bisous ♡
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