Chapitre XXXV
Pdv Kh'iarah Wayshley
Doucement, je battis des paupières et parvins à revenir à moi. Mes oreilles sifflaient, j'avais un atroce mal de tête et je ne sentais plus le reste de mon corps, mais à part cela j'étais en vie.
J'ouvris complètement les yeux et regardai la fumée du vaisseau monter dans le ciel. J'avais envie de me laisser aller et me rendormir, seulement je savais qu'il ne fallait pas, que je devais bouger et retrouver mes esprits. Je me forçai alors à me tourner sur le côté et vis Armitage allongé par terre à quelques mètres de moi.
Je me traînai vers lui puis constatai à mon plus grand soulagement qu'il respirait encore. Je le secouai et il ne tarda pas à ouvrir ses yeux. Il me fixa alors quelques secondes avant de se relever d'un coup.
Sa tête dut lui tourner car il fronça les sourcils quelques instants en posant sa paume de main sur son front. Il tourna ensuite sa tête vers moi et me demanda d'une voix épuisée :
- Toujours entière ?
Je hochai la tête et lui demandai à mon tour dans un faible sourire :
- Et vous... ?
- Ça ira mais j'avais imaginé l'atterrissage meilleur.
Il se releva alors et me tendit sa main pour m'aider à en faire de même avant d'ensuite se tourner vers un officier haut gradé que je ne connaissais pas et qui reprenait aussi conscience au milieu des débris de notre vaisseau.
- Commandant, vous ...
Ils se mirent à discuter, mais j'en perdis rapidement le fil, m'occupant plutôt d'observer la forêt qui nous entourait.
Elle ne semblait d'ailleurs pas du tout accueillante ; bien trop dense et obscure. Tout ça ne me disait vraiment rien qui vaille.
Je me tournai vers le général et lorsqu'il eut fini de discuter avec le capitaine, je le suivis tandis qu'il cherchait du matériel ayant pu survivre au crash.
- Vous savez où nous sommes ? lui demandai-je.
- Non. Et j'espère que le Premier Ordre s'inquiétera de n'avoir aucune nouvelle de notre part, ou bien nous risquons de rester ici très longtemps.
Il cache bien son inquiétude... me dis-je en remarquant la manière légère dont il l'avait dit, comme si cela n'était rien de plus que des vacances.
- Tenez, fit-il en me tendant un blaster qu'il venait de trouver dans les décombres. Cela pourrait toujours être utile.
- Vous ne le gardez pas pour vous ?
- De nous deux, c'est vous qui faites partie des forces spéciales.
- Et donc vous me prenez pour votre garde du corps... ?
Il me fit un sourire et répondit:
- Bien sûr. Sans votre protection, lieutenant Wayshley, que serions-nous ?
J'eus de nouveau un petit rire et fus contente de voir les yeux d'Armitage pétiller un instant.
Je pris donc le blaster qu'il me tendait et le rangeai dans mon holster avant de rattraper Hux qui se dirigeait maintenant vers le groupe de survivants du crash.
Il ordonna alors que l'on se mette en marche afin d'essayer de trouver un possible point de relai, des habitations ou n'importe quoi qui nous permettrait de contacter le Premier Ordre.
Personne ne protesta et tous se levèrent, rassemblèrent quelques « affaires », puis nous partîmes vers le cœur de la forêt.
***
La journée se passa simplement, notre groupe continuant sa route sans savoir vers où nous diriger dans cette gigantesque forêt. Le général, qui d'habitude marchait vite, était resté tout le long auprès de moi, bien qu'il soit resté silencieux. Mais après tout, le plus important pour moi était d'être à ses côtés.
Au bout d'un moment, le commandant stormtrooper ralentit l'allure pour se retrouver à hauteur de Hux.
- Nous devrions nous arrêter pour la nuit, nous ne savons pas où nous allons et je doute que les créatures qui vivent dans cette forêt soient très sociables.
Le général hocha simplement la tête et laissa le commandant donner ses instructions au groupe. Nous allumâmes ensuite un feu et entamâmes les maigres portions de nourriture que nous avions récupérées dans les débris de notre navette.
Alors que je mangeais, je remarquai qu'Armitage n'avait rien pris et restait à l'écart, perdu dans ses pensées. Je jetai un coup d'œil au groupe et allai discrètement le rejoindre, pour m'asseoir par terre à ses côtés. Je lui tendis ma ration et le vis me regarder avec un air presque triste qui laissa vite place à son expression neutre habituelle.
Je fronçai les sourcils, essayant ensuite de faire comme si je n'avais rien remarqué, puis lui disais :
- Vous en voulez ? Vous n'avez rien mangé...
- Non, gardez-le pour vous et prenez des forces.
Je posai mon bol par terre et lui demandai :
- Pourquoi n'êtes-vous pas avec les autres... ?
- Je pourrai vous poser la même question.
- Je suis ici parce que vous y êtes.
Hux me regarda, une expression étrange sur le visage, et changea de sujet.
- Lorsque vous m'avez dit que vous aviez rejoint le Premier Ordre uniquement pour moi et que vous m'aimiez, vous le pensiez véritablement... ?
Je baissai les yeux et fis une grimace, me rappelant de ce jour où il m'avait crue capable de le trahir pour la Résistance. Je fus cependant obligée de lui répondre après quelques secondes de silence où il ne me lâchait pas des yeux.
- Oui, je le pensais.
Armitage baissa à son tour ses yeux tandis que j'hésitais à lui demander ce que lui aussi ressentait. Seulement, je ne voulais pas mettre un froid entre nous et préférai donc ne rien ajouter.
- Finalement, si vous n'en voulez pas, j'aimerai bien votre ration... dit-il.
Je la lui passai et il se mit à manger en fixant droit devant lui.
Plus loin, le groupe commençait à s'installer pour la nuit. Le commandant ne tarda alors pas à venir vers nous. Je fus assez gênée qu'il me voit avec Hux, mais il ne s'occupa pas de moi et s'adressa directement à lui.
Ils parlèrent alors des tours de garde concernant cette nuit, Armitage choisissant même d'en prendre en charge une zone.
Le commandant s'en alla ensuite après quelques minutes et me laissa enfin de nouveau seule avec Armitage.
Je restais silencieuse un instant puis osai finalement lui proposer :
- Je peux vous tenir compagnie pour votre garde ?
- Non, reposez-vous.
Je fus déçue de sa réponse, d'autant plus que son ton froid venait de me figer, mais je pouvais comprendre s'il désirait être seul pour réfléchir.
Je me levai pour rejoindre le groupe quand, contre toute attente, il me souffla doucement afin que personne d'autre que moi ne l'entende :
- Bonne nuit lieutenant.
Je me tournai vers lui, toutefois il détourna bien vite le regard vers la forêt, comme s'il n'assumait pas ses paroles.
- A vous aussi Armitage.
Je crus le voir frémir mais ne m'attardai pas davantage et partis rejoindre le groupe pour la nuit.
***
Pour la énième fois, je me tournai pour faire face à la lumière du feu qui m'éclairait la silhouette du général assis plus loin.
N'arrivant décidément pas à dormir, le sol bien trop froid et les bruits venant de la forêt peu rassurants, je soupirai et me levai pour rejoindre Hux.
A mon approche, il sursauta tandis que je m'essayais à ses côtés et lui avouais :
- Je n'arrive pas à dormir. Je peux rester... ?
II hocha la tête et continua à fixer l'obscure forêt d'un air absent. Je respectai son silence jusqu'à ce qu'il me demande au bout de quelques minutes :
- Sur Corellia, vous aviez de la famille ?
- Mes parents sont morts quand j'étais jeune, c'est mon frère qui s'est occupé de moi, expliquai-je en me replongeant dans tous ces souvenirs. J'avais aussi une meilleure amie. Je l'aimais comme une sœur...
Armitage tourna son visage vers moi et me dévisagea.
- Ils sont morts ?
- Lorsque le Premier Ordre a attaqué l'usine. Mon frère faisait partie de ceux qui avaient pris les armes pour la défendre. Mon amie est, elle, morte dans les bombardements.
Il baissa le regard et n'ajouta rien. Il finit malgré tout par murmurer :
- J'aurais tant aimé que cela se passe différemment...
Je me demandai au son de sa voix s'il me parlait. Lui aussi paraissait perdu dans ses souvenirs, sûrement peu agréables.
Tandis que le vent se mettait à souffler plus fort, je me mis à grelotter et regretter la précédente présence du feu.
Armitage remarqua mon malaise et posa ses yeux sur moi pour détailler mon visage. Je fis comme si de rien n'était et continuai de fixer le sol, seulement je sentis bientôt son bras s'enrouler autour de ma tailler afin de me tirer contre lui. Je le laissai faire puis posai spontanément ma tête sur son épaule. Sa respiration me berça alors, et je me surpris à penser que jamais je n'aurais voulu être ailleurs que dans ses bras.
Petit à petit, mes yeux se fermèrent et je finis par m'endormir, ma tête enfouie dans son cou. J'eus cependant le temps de sentir Armitage, qui devait penser que je m'étais déjà assoupie, m'embrasser délicatement le front. Je n'eus ensuite plus aucun souvenir, et ne me doutai pas une seule seconde que Hux allait aussi ne pas tarder à s'endormir, relâchant son attention de sentinelle.
Cela risquait par la suite de ne pas rester sans conséquence.
*** ***
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