Chapitre XXIX
Pdv Kh'iarah Wayshley
Cela faisait maintenant deux jours que nous avions rejoints le Finalizer et je ne savais plus vraiment quoi penser. Le comportement de Hux en ma présence était encore plus instable qu'avant. En un instant, il pouvait passer d'une froideur extrême à quelqu'un de chaleureux, souriant, et qui semblait tenir à moi plus que tout au monde. Et j'étais bien trop déboussolée pour comprendre ce comportement, si c'était moi ou quelque chose que j'avais pu faire qui en était à l'origine.
J'avais aussi beaucoup repensé à la mort de Thanisson ainsi qu'aux circonstances. Je commençais ainsi à me douter qu'Armitage y était lié.
Après tout, il s'était fait capturer sur une soi-disant demande de la Résistance, je savais que cela ne collait pas. Surtout que c'était Hux qui avait retrouvé son « corps » et je savais à quel point ils se haïssaient...
A l'intérieur de moi, je connaissais déjà la vérité. Mais même si mon ami me manquait et que me dire que je ne le reverrai plus me faisait affreusement mal au cœur, ce que je ressentais quand j'étais avec Armitage changeait tellement tout... Qu'il puisse être impliqué ou non dans cette histoire, je n'arrivais pas à le haïr ou le voir différemment.
C'était stupide de ma part, j'en étais consciente, sauf que c'était plus fort que moi. Cependant, moi, je culpabilisais.
C'était moi qui avais mis Mils dans cette histoire en l'embrassant sous les yeux de Hux pour le rendre jaloux, peut-être que tout cela ne serait jamais arrivé si je n'avais pas été aussi stupide... Mils était très certainement mort par ma faute.
Dopheld pensait d'ailleurs la même chose. Le lendemain de mon retour sur le Finalizer, il était venu me voir pour « éclaircir » l'affaire et en était venu à me reprocher clairement la mort de Thanisson, disant que sans moi il serait encore en vie. Mais ce qui me préoccupait surtout depuis notre discussion, c'était ses dernières paroles.
Il avait tenté de faire des recherches de son côtés et avait tenu à ma convaincre que Hux était impliqué dans la disparition de Thanisson, même si au fond je le savais déjà. Seulement ce qui m'inquiétait, c'était qu'il avait aussi sous-entendu qu'il se vengerait. Ce n'était pourtant pas de moi dont il parlait. Depuis ce jour, je n'arrivais plus à penser à autre chose et, aujourd'hui, j'avais vraiment un très mauvais pressentiment. S'il s'en prenait à Armitage...
D'un côté, j'essayais de me dire que cela ne me regardait pas, Armitage réglerait de lui-même ses comptes avec Mitaka. J'aurais aimé pourvoir être indifférente à l'idée que Hux paierait, seulement tout ce que j'éprouvais était de la peur.
J'étais vraiment terrifiée à la simple idée qu'il puisse arriver quelque chose au général.
***
QUELQUES HEURES PLUS TARD
Ce mauvais pressentiment ne m'avait pas quittée un seul instant.
Et il ne tarda pas à se confirmer quand, tandis que je marchais dans les couloirs pour rejoindre la salle d'entraînement des forces spéciales, j'entendis des officiers habituellement affectés sur le pont discuter.
Je me cachai à l'angle d'un mur et écoutai leur conversation qui semblait être sur le général. Des bribes plus précises de la discussion me parvinrent alors ; Dopheld semblaient depuis quelques temps assez préoccupé et avait quitté son poste plus tôt qu'à son habitude.
Cela ne voulait en réalité rien dire, mais j'étais persuadée que Mitaka comptait réellement s'en prendre à Hux.
Mon cœur battait à toute allure et ma décision était dure à prendre. Cependant, je n'hésitai pas longtemps et décidai de prévenir Armitage. J'aurais voulu n'avoir aucun lien avec tout cela, mais je ne pouvais pas laisser Hux courir le risque de se faire tuer sans rien faire. Tant pis si je trahissais le plan de Mitaka et la mémoire de mon ami, Armitage comptait plus que tout à mes yeux.
Je m'élançai donc à travers les couloirs en direction des quartiers du général. A cause de la panique, je me rappelai difficilement d'où ils étaient mais après quelques minutes, j'y arrivai enfin.
Je me jetai alors sur la porte pour y toquer comme une folle avant de constater qu'elle n'était pas verrouillée. J'envisageai immédiatement le pire et des larmes me montèrent aux yeux.
Morte de peur, j'entrai dans ses appartements et le cherchai dans toutes les pièces avant d'arriver dans le salon. C'est là que je le vis, par terre et inconscient, un verre de vin renversé plus loin.
Je me précipitai à ses côtés et le secouai de toutes mes forces en pleurant, souhaitant par-dessus tout entendre sa voix me répondre enfin.
- Armitage ! Je vous en prie, réveillez-vous...
Mes mains tremblèrent et mes yeux s'inondèrent de larmes, brouillant ma vue.
Je posai ma tête contre Hux et eus l'impression que la galaxie entière s'effondrait autour de moi tandis que je murmurai de nouveau son prénom.
Je sentis soudain une masse se frotter contre mon épaule et je relevai la tête. Un chat roux venait de s'approcher de moi et allait maintenant se blottir contre le général, comme s'il sentait que son maître était mal.
Je fus encore prise de sanglots et tentai de réveiller une nouvelle fois Hux en le secouant. Il n'y eut cependant toujours aucun résultat, excepté le chat qui feula dans ma direction avant de frotter sa tête contre la main d'Armitage. De la mousse commençait maintenant à s'écouler de sa bouche. Dopheld a vraiment osé l'empoisonner...
Pas lui... Il ne peut pas me laisser...
Des larmes coulaient le long de mes joues et je tremblais. J'étais si perdue que je ne pus que prendre sa main dans la mienne et la serrer de toutes mes forces, comme si cela allait le ramener.
Le chat partit soudainement en courant vers l'autre bout de la pièce et se mit à miauler. Lorsque je relevai mes yeux vers lui, je pus voir sur un bureau non loin de là un holopad.
Je jetai une dernière fois un regard au général puis me levai et me précipitai vers l'appareil pour l'activer. Je contactai alors, sans savoir comment j'avais fait, l'infirmerie du croiseur et les suppliai de m'envoyer une droïde médical au plus vite. Ils me dirent ensuite d'attendre et qu'un médecin allait arriver tandis que je revenais aux côtés de Hux, toujours inconscient.
Le chat roux s'approcha aussi et renifla son maître avant de s'allonger de nouveau en boule contre lui. Je me contentai ensuite de regarder Armitage, paniquant à l'idée que le médecin vienne trop tard.
Je tentai encore de le réveiller, de nouveau sans succès. Je lui dis alors, la voix tremblante et sentant mon cœur se déchirer :
- Tenez le coup, je vous en prie Armitage...
J'entendis alors des bruits de pas dans le couloir et me relevai. Deux droïdes médicaux entrèrent, suivis d'un médecin.
Ils m'ignorèrent et prirent immédiatement Hux en charge, chassant le chat qui partit se cacher sous un meuble en feulant.
Après quelques secondes où je fus littéralement pétrifiée, j'essayai de m'approcher pour voir comment allait Armitage mais les droïdes me dirent de m'écarter et me firent poliment comprendre que je devais retourner dans ma cabine.
J'hésitai quelques instants, voulant rester aux côtés du général, mais je me dis que cela gênerait davantage les médecins.
J'allai alors chercher le chat, le pris dans mes bras, puis l'emmenai avec moi en direction de ma cabine. Il serait plus en sécurité et ainsi, lorsque le général se réveillerait – parce qu'il devait se réveiller – je pourrai le lui rendre. En attendant, je m'en occuperai pour lui.
En espérant qu'il se rétablisse vite...
***
Le lendemain, j'essayai déjà de lui rendre visite. Malheureusement, par sécurité, l'accès à sa chambre de soin était interdit tant qu'il n'était pas réveillé. Je réussis pourtant à m'y « infiltrer » quelques jours plus tard, prétextant aller porter un rapport dans la chambre voisine.
J'entrai alors dans celle du général, le cœur serré à l'idée qu'il ne se soit pas toujours pas remis. Ou même qu'il puisse ne jamais se rétablir.
Dès que la porte s'ouvrit, mon regard se posa sur lui et son visage pâle. Si les bips constants et réguliers de l'électrocardiogramme ne se faisaient pas entendre, j'aurais pu le croire mort. Il semblait au moins apaisé, comme simplement endormi.
Un bruit me fit soudain sursauter quand je vis qu'un droïde médical bleu-gris me regardait de ses yeux mécaniques. Je me crispai et eus peur qu'il ne me laisse pas rester plus longtemps avec Armitage.
- J'ai l'autorisation d'être là, mentis-je anxieusement, espérant que le droïde ne me demanderait pas de preuve.
- Est-ce vous le lieutenant Wayshley ?
Mon sang se glaça dans mes veines et j'en oubliai de répondre tandis que des milliers de questions se bousculaient dans ma tête.
Après quelques secondes de silence, le droïde s'expliqua :
- Le général s'est réveillé pendant un bref instant tout à l'heure. Il a immédiatement demandé si cette personne était venue le voir.
- Que lui avez-vous répondu... ?
- La vérité, Madame. Le protocole après un empoisonnement stipule que les visites sont interdites. J'ignore qui est ce lieutenant Wayshley mais il ne peut donc être venu. C'est pourquoi je doute d'ailleurs que vous ayez une autorisation.
Je dus reconnaître qu'il m'avait bloquée, ce droïde était un peu trop clairvoyant.
- Je voulais simplement savoir comment il allait... tentai-je de justifier.
- Son état est stable, tout le poison a été extrait de son organisme, mais le général doit encore se reposer.
Avec un petit coup d'œil à Armitage, je hochai la tête, déjà plus rassurée. J'aurai pourtant voulu le voir aller mieux de mes propres yeux. Le savoir sur ce lit d'hôpital, aussi bien à moitié inconscient qu'endormi, me serrait le cœur.
- En langage humain, que signifie « Kh'iarah » ? demanda le droïde, ce qui me fit sursauter et sortir de mes pensées.
- C'est ... c'est mon nom.
- Oh, je vois. Lorsque le général était inconscient, il lui arrivait de répéter ce mot.
- Est-ce vrai... ? répondis-je touchée et surprise.
- Je ne suis pas programmé pour mentir.
L'idée qu'il ait pensé à moi, même dans un moment pareil, me déstabilisa autant qu'elle me fit chaud au cœur. Peut-être avais-je à ses yeux plus d'importance qu'il n'en laissait paraître ou que je pensais... ?
- Pourrai-je ... rester avec lui quelques minutes, s'il-vous plaît ?
- Cela va à l'encontre du protocole, Madame.
- Je vous prie, juste un instant...
- Peut-être que désobéir aux ordres ne vous dérange pas, mais je ne tiens pas à être désactivé.
- Je vous assure que ça n'arrivera pas. Si c'est moi, je suis sûre que Hux fera en sorte qu'il ne nous arrive rien.
J'avais toujours pensé qu'un droïde était totalement vidé d'émotions pourtant, cette fois, sa réponse pouvait passer pour humaine :
- SI vous ne restez vraiment pas longtemps et que vous promettez que je ne serais pas désactivé, je peux sans doute faire une exception.
Je hochai de nouveau la tête, le regard suppliant, et remerciai le droïde avant qu'il ne sorte de la chambre de soin.
Je m'approchai alors lentement du lit, m'assis sur le bord, et dévisageai Armitage en posant une main sur sa joue. Je me sentais tellement perdue lorsqu'il n'était pas avec moi... Il fallait absolument qu'il aille mieux.
Je restai pendant plusieurs dizaines de minutes à ses côtés, me contentant de le regarder sans rien dire. Il finit alors par s'agiter et sembla murmurer quelque chose sans que je n'arrive à distinguer quoi, même si j'avais comme l'impression que c'était mon prénom et qu'il m'appelait. Le droïde avait donc dit vrai.
- Je suis là... C'est moi...
Aussitôt eus-je dis ces mots que je ressentis une légère pression dans ma main. Il m'entend... ?
- Armitage... ? murmurai-je en attendant une réaction de sa part.
Seulement, cette fois-ci, je n'eus aucun résultat.
Je soupirai puis poussai une mèche de ses cheveux roux qui lui tombait sur le visage.
Même endormi dans ce lit je le trouvais incroyablement beau. Je ressentais vraiment beaucoup de choses en sa présence.
Je m'allongeai ensuite à ses côtés et posai ma tête contre la sienne en fermant les yeux. De nouvelles larmes ne tardèrent pas à couler le long de mes joues.
Je sentis soudain Hux bouger et me redressai en vitesse, le cœur battant. Il ouvrit doucement ses yeux et me dévisagea avant de souffler d'une voix presque inaudible :
- Vous êtes là.
Un immense sourire se forma sur mes lèvres et je pus sentir sa main serrer plus fort la mienne.
- Restez encore un peu... dit-il faiblement.
Je hochai simplement la tête, ne pouvant prononcer le moindre mot.
Il essaya alors de se redresser mais était tellement à bout de force qu'il dut rester couché.
Armitage me dit ensuite un peu plus fort qu'un instant plus tôt :
- C'est à cause du lieutenant Mitaka. Il a prétexté vouloir me parler à propos de vous et je me suis laissé avoir.
- Il voulait venger Thanisson.
Hux me regarda longuement avant de répondre :
- Vous le savez n'est-ce pas... Vous avez compris que c'était moi...
J'acquiesçai et baissai le regard.
- Kh'iarah, je ...
- Ne vous excusez pas, ça ne sert à rien.
Il me fixa sans comprendre tandis que je continuais :
- Je sais ce que vous avez fait et je vous en veux énormément. Seulement, d'un autre côté, j'ai du mal à vous haïr.
J'ajoutai ensuite, hésitante :
- Peut-être que j'aurais dû vous laisser mourir mais je ... je n'aurais pas supporté être loin de vous, quoi que vous ailliez bien pu faire.
Je relevai alors mes yeux vers les siens mais ne réussis pas à déchiffrer son expression. Il semblait soulagé mais sa manière de me dévisager était bien trop étrange.
Toujours aussi gênée qu'avant en sa présence, je ne pus rien ajouter d'autre avec espièglerie et pris donc le premier sujet qui me vint à l'esprit :
- Je comprends qu'il ait voulu venger Mils, ce que vous avez fait était ... purement gratuit. A moins que j'ignore un détail dans votre relation ou ce que vous ressentez, je le connais assez pour savoir qu'il n'a rien fait de mal au point d'être tué.
Ne disant rien, j'en profitai alors pour lui demander une chose qui trottait dans ma tête depuis un moment :
- Je sais que vous allez peut-être trouver cela surprenant, mais j'aimerai que vous ne causiez pas de problèmes à Mitaka, même s'il a essayé de vous empoisonner. Si une enquête est ouverte, on pourrait remonter à votre implication dans la mort de Thanisson. Et ... ne trouvez-vous pas que vous avez déjà causé assez de problèmes aux personnes qui comptent pour moi... ?
Continuant de m'observer sans ciller, Armitage donna simplement son accord avant de retomber dans son mutisme.
Alors que je songeais à m'en aller, il finit par briser le silence en disant d'une voix qui se voulait être indifférente mais dans laquelle je sentais de la peine :
- Vous semblez moins en vouloir à moi qu'à vous.
Ça l'étonne ? J'aime le meurtrier de mon meilleur ami ! pensai-je avec amertume.
Le seul moyen que j'avais trouvé d'oublier la mort de Thanisson et ma peur d'y être pour quelque chose était d'être en compagnie d'Armitage, bien que sans lui nous n'en serions pas là. Ma colère avait beau être très forte, immédiatement, elle était comme étrangement apaisée. Je me trouvais si cruelle d'oublier si vite le meurtre de Mils en plus d'avoir sauvé celui qui y était à l'origine... Voilà pourquoi au fond je pensais être la seule et unique coupable. Mais peut-être que ma manière de penser était tordue... ?
- Pourquoi avez-vous fait ça ? lui demandai-je froidement et soudainement.
- Ne m'obligez pas à vous mentir.
Sentant ma colère grandir sans cette fois ne pouvoir être minimisée, je me relevai pour partir quand il me retint par le bras.
- Attendez Kh'iarah.
Il fit un sourire triste et s'apprêta à me dire quelque chose quand la porte de la chambre de soin s'ouvrit. Un droïde médical entra, ne m'accorda aucune attention ni ne fit aucun commentaire, puis se dépêcha de sortir après avoir vérifié les machines.
Seulement, cela avait suffi à couper Armitage dans son élan. Je savais qu'il s'était maintenant braqué et ne m'expliquerait plus rien, même plus tard.
De toute façon, l'instant suivant, un second droïde entra. Cette fois, il s'agissait de celui qui m'avait laissée entrer plus tôt.
- Veuillez laisser le général se reposer, votre temps de visite est dépassé et je ne tiens pas à être désactivé.
Sans attendre plus longtemps ou chercher à négocier, je saisi cette opportunité pour m'en aller, sans jeter le moindre coup d'œil en arrière vers Hux. Pourtant, lui, ne détacha pas son regard de moi jusqu'à ce que la porte se soit refermée sur mes pas.
*** ***
Holà !!
Vous allez bien?
Vous arrivez à être dans un bon mood avec ces fêtes de fin d'année, même si avec le corona et tout c'est un peu spé... ?
Sinon à propos de ça, je tenais à vous dire que je compte prendre de "minuscules vacances", je ne pense pas publier de chapitre pendant juste une semaine ou deux.
Je sais que pour le moment je n'ai pas été hyper régulière et je m'en excuse, mais j'espère que justement, grâce à cette mini pause prévue où je sais que je n'ai pas à me stresser pour corriger et poster mes chaps, je pourrai revenir plus motivée !!
Bien sûr je ne m'interdis pas de publier, simplement je vous préviens qu'il est possible que je disparaisse intentionnellement quelques temps. ^^
Sachez en tout cas qu'il n'est vraiment pas question d'arrêter l'histoire complètement, elle est de toute manière déjà terminée et je tiens vraiment à la poster en entier. C'est juste qu'en ce moment j'ai un peu la flemme hihi.
À part ça, j'espère que ce chapitre vous aura plu et que vous passerez de bonnes fêtes !
Bisouuus les gens ♡
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