Chapitre XVIII
Pdv Armitage Hux
VEILLE DE LA BATAILLE DE CRAIT
Il faisait froid. Les bruits de pas se rapprochèrent tandis que je m'accroupissais un peu plus dans la neige. Elle ne devait pas me voir... Pas tout de suite... Il fallait que j'attende encore un peu et mon plan marcherait... J'entendais la neige craqueler sous ses pas. Vu le bruit et la vitesse, elle devait me chercher dans les buisons voisins.
- Armi... ?! m'appela-t-elle inquiète. Armitage ce n'est pas drôle !
Maintenant ! Je me levai soudainement en poussant une sorte de cri de guerre et concentrai mon attention sur son visage. Comme prévu, elle sursauta avant de secouer sa tête en rigolant.
J'accourrai vers elle et, de ma petite taille, sautai vers elle pour qu'elle me prenne dans ses bras.
- Encore réussi !
Elle déposa un bisou sur mon front avant de poser sa tête contre la mienne et me murmurer de sa douce voix qui me rassurait tant :
- Tu réussis à chaque fois.
Je posai mes mains d'enfant sur ses épaules et lui demandai en me cambrant en arrière afin de regarder dans son dos :
- Où est Millie ?
- Elle est restée à la maison, elle n'est encore que chaton et il fait trop froid pour elle dehors.
- Quand elle sera plus grande, elle pourra sortir ?
- Bien sûr mais, tu sais, peut-être que quand toi tu seras plus grand tu ... tu n'auras plus les mêmes préoccupations.
Je la sentis hésiter avant d'ajouter avec difficulté :
- Cette fois ce sera sans doute ton père qui voudra que tu ne joues plus ainsi avec elle...
- Pourquoi est-il aussi ...
- Viens, Millicent nous attend, me coupa-t-elle.
Ma mère adoptive me reposa par terre et je glissai ma main dans la sienne avant de trottiner à ses côtés. Elle baissa ensuite ses yeux vers moi et me fit un sourire avant de reporter son attention au loin tandis que je sautais sur un monticule de neige plus haut que les autres.
Avant de traverser la plaine qui menait au « passage secret » que nous empruntions pour sortir, elle me retint et s'agenouilla à ma hauteur pour m'enlever les quelques flocons venus se déposer dans mes cheveux roux. Bien que je sois jeune, je les détestais déjà, me sentant trop différent, trop isolé des autres, mais elle ne cessait de me répéter qu'ils m'allaient bien et que j'étais magnifique, ce qui me rassurait à chaque fois. Je me sentais comme un intrus sans mérite dans tout ce que je faisais et pour tout ce que j'étais.
Elle me recoiffa tandis que j'osais enfin lui demander :
- Maman... Pourquoi mon père est-il aussi méchant avec moi ? Il ne m'aime pas ?
- Oh Armitage...
Elle me prit dans ses bras et me serra contre elle avant de m'expliquer gentiment, même si je sentais que c'était bien plus compliqué :
- Ton père a beaucoup de travail. Il ne peut s'occuper de toi et cela n'a jamais été quelqu'un de très chaleureux, c'est pour ça qu'il me laisse t'élever et faire de toi le magnifique petit garçon que tu es.
- Il ne vient jamais me voir lorsque j'essaye de m'entraîner... Et les rares fois où il nous rend visite, il est très méchant.
- Je sais mais ce n'est rien, ne t'en fais pas.
Elle m'embrassa sur le front, prit ma main dans la sienne, et se releva tandis que je n'insistais pas. J'étais jeune mais pas dupe, je sentais que cette discussion l'avait dérangée. Comment dire à un enfant d'à peine quatre ans que son père le haïssait et le reconnaissait tout juste comme son propre fils... ?
Nous continuâmes ensuite notre route en silence, profitant de l'air frais et pur d'Arkanis. Je me sentais bien et apaisé en sa présence, je savais que quoi qu'il puisse arriver elle me protégerait. Elle m'aimait et je l'aimais aussi plus que tout. Dès qu'elle était à mes côtés, toutes mes peurs disparaissaient.
Alors que je sautillais dans tous les sens, je m'arrêtai subitement quand je sentis la main de ma mère adoptive se crisper autour de la mienne. Je le vis alors à mon tour, au loin, marcher vers nous d'un pas rapide et menaçant, le visage serré de haine. Mon père.
Il arriva vite à notre hauteur et donna une gifle à ma mère tandis que je me mettais à pleurer.
Me désignant du menton, il lui dit avec mépris :
- Aoife, ne vous ai-je pas interdis de l'emmener dehors... ?
La suite se déroba soudain de mon esprit. Tout devint brouillé, j'eus l'impression d'étouffer et d'agoniser de l'intérieur. J'étais comme prisonnier, tout l'univers me retenait et me forçait à souffrir encore et encore pendant je sombrais dans un vide infini.
Seule la voix de ma mère résonnait et m'appelait, hurlait mon nom tandis que je pleurais et tendais ma main afin d'attraper la sienne sans jamais y parvenir.
« N'y pense même pas. Tu ne seras toujours qu'un sale enfant bâtard Armitage, c'est pour ça que ton père me préfère. Je suis un soldat comme l'Empire a besoin, pas un enfant faible et perdu comme toi. Toute ta vie tu la passeras seul. Ta mère t'aimait et regarde, elle est morte par ta faute. Plus personne ne t'aimera, on se servira de toi comme du déchet que tu es. »
- ASSEZ ! hurlai-je.
Je venais de me redresser dans mon lit et regardais autour de moi, déstabilisé de me retrouver dans mes appartements. Tout était si calme... Seul résidait le grondement habituel du croiseur, toutes ces voix dont celle de ma mère avaient disparues pour de bon. C'était si silencieux...
Je baissai mes yeux et vis que j'étais pris d'inarrêtable tremblements. Mon cœur battait à toute vitesse et j'étais en sueur avec l'horrible impression que je n'arrivais plus à respirer.
Je jetai ma couette et me levai en vitesse, comme pensant que m'éloigner de mon lit arrêterait mes tourments. J'avais l'impression que ces souvenirs me poursuivaient... C'était de pire en pire depuis quelques jours. Était-ce dû au fait que lorsque le pilote, Dameron, avait détruit le Fulminatrix il avait parlé de ma mère... ? Cela m'avait plongé dans une telle haine... Qui n'avait ensuite menée qu'à la honte de voir qu'après mon échec avec la base Starkiller j'avais causé la perte du croiseur du capitaine Canady.
« Je sais qu'au fond vous êtes quelqu'un de bien... Je ne vais pas vous mentir en disant que vous êtes la personne la plus avenante de la galaxie, mais vous êtes comme tout le monde, avec un passé, un cœur, des sentiments... Ne vous reprochez plus la défaite de Starkiller. » répétait une autre voix dans mon esprit.
Elle était là pour moi, Kh'iarah... Il fallait que je la vois, elle était la seule depuis l'époque où ma mère était encore en vie qui arrivait à m'apprécier un tant soit peu. Elle me comprenait, m'acceptait, et semblait sincèrement vouloir m'aider. Elle était mon seul point d'attache dans la réalité. Cela me faisait aussi du bien de me dire que, si je n'en avais plus la force, quelqu'un d'autre serait prêt à se battre pour me ramener le bonheur. J'avais quelqu'un sur qui compter, quelqu'un qui m'aimait, d'une manière ou d'une autre.
Chaque nuit était pour moi une lente agonie, l'idée que je puisse enfin avoir un sommeil reposant me semblait tout bonnement impossible. Le jour n'était pas bien différent. Tout paraissait se ressembler, j'étais comme pris au cœur d'une machine infernale dont je ne parvenais pas à en sortir. Mais désormais, la seule chose que je voulais et qui pourrait m'aider était que Kh'iarah soit là, à mes côtés, dans chacun de mes moments de faiblesse. Elle parvenait à briser toute ma souffrance et à m'apaiser, le simple fait de l'imaginer à mes côtés, cette nuit-là, en train de me rassurer, suffisait déjà à éloigner mes problèmes. Elle m'avait réanimé. Et à force de penser à elle plus que souvent, et non uniquement dans les moments où j'étais mal, elle avait fini par prendre une sacrée importance à mes yeux. Autrefois, si on m'avait dit que je serais autant attaché à elle, j'aurais ris mais maintenant je me rendais compte que cela avait été inévitable. Ce que je ressentais pour elle n'était pas que de la gratitude, il y avait bien plus. Je la voulais, tout simplement. Je voulais sentir sa présence, la savoir là pour moi et être sûr qu'elle ne me laisserait jamais. Cette fille avait tout de même réussi à balayer toutes mes certitudes... Celles qui disaient que je serais mieux seul, sans amour. Dès lors où j'avais appris à la connaître, je ne pouvais plus me passer d'elle. Je réalisais enfin combien j'avais besoin de Kh'iarah. C'était pour cela que je devais immédiatement la voir, je ne pourrai être bien qu'en la voyant.
Cependant, je n'étais pas certain de vouloir me montrer dans cet état devant elle. Beaucoup plus fatigué qu'avant de m'être couché, je me savais avoir très mauvaise allure. Des cernes devaient déjà se trouver autour de mes yeux dont le regard semblait sûrement avoir perdu toute sa force, mes joues davantage creuses, ma peau bien plus pâle que d'habitude... Tout cela ajouté à ma silhouette mince et presque frêle. Je pourrai toujours masquer cet air par des cheveux parfaitement gominés vers l'arrière, prétextant que c'était un trop de plein de travail qui causait ma fatigue sans que cela ne me fasse perdre pour autant de mon autorité et de ma valeur... Peut-être que Kh'iarah arriverait à comprendre que je n'allais pas bien, mais le reste n'y verrait rien.
Je ne pouvais pourtant pas débarquer dans sa cabine ainsi, arrangé ou pas. Il fallait que je retrouve mon calme. Cela me semblait si impossible... ! Les voix résonnaient toujours dans un coin de ma tête et m'arrachaient le cœur, j'avais envie de leur hurler de partir. J'étais tellement apeuré et à la fois rongé de haine contre toutes ces personnes de mon enfance ou bien d'aujourd'hui qui ne croyaient pas en moi, qui rêvaient de voir ma chute...
Je les tuerai. Tous. Un par un. Ces quelques officiers stupides et inutiles d'abord, puis Kylo Ren, Snoke et enfin la Résistance.
J'espérais que Kh'iarah ne me trouverait pas fou et ne prendrait pas peur en me voyant ainsi. Que pourrait-elle penser de moi ? Si elle aussi venait à me rejeter... J'avais tant besoin d'elle.
J'enfilai en vitesse ma tenue habituelle, encore tremblant, et sortis de mes quartiers. Je marchai ensuite en direction de sa cabine, le pas raide et rapide. Heureusement qu'à cette heure-ci de la nuit – nous nous fiions au système solaire le plus proche – les couloirs avaient tendance à être vides, je devais paraître totalement délirant.
Arrivé enfin devant sa porte, je levai ma main pour toquer quand je m'arrêtai subitement. Je la laissai retomber et serrai mon poing de toutes mes forces. Je suis si minable... Je me maudissais d'être aussi ridicule.
Le poing toujours fermé, je me donnai plusieurs coups dans le ventre afin de me ressaisir et me sentir davantage présent. J'avais tellement honte de ce que j'étais... Comment pouvait-elle m'accepter... ? Cela ne servait à rien que je la dérange à cette heure tardive pour lui parler, elle ne voulait sans doute pas me voir, je me comportais tellement mal avec elle alors qu'elle était si parfaite... Kh'iarah avait tenté de me signifier qu'elle serait toujours là pour moi mais je ne voulais pas, il fallait qu'elle soit loin de moi. J'étais si instable pour elle...
Je tournai les talons et m'en allai, sans doute vers l'un des hangars du croiseur. Je savais à peine le chemin que j'empruntais mais quitte à rester éveillé, autant me rendre sur le Supremacy, j'aurais sans doute plus de chose à faire là-bas. Il fallait que je m'occupe pour ne plus penser.
Chaque pas qui m'éloignait de l'officière me faisait mal, elle était tout ce que je voulais mais j'avais si peur... Je n'osais pas aller la voir, mes ennuis stupides ne devaient pas l'atteindre. J'aurais pourtant aimé tout lui raconter, mon histoire, ce que je ressentais, à quel point j'avais besoin d'elle, combien elle m'aidait... Kh'iarah m'était si chère, l'avoir rencontrée avait changé tant de choses en moi... Je n'aurais jamais cru pouvoir ressentir autant d'émotions envers quelqu'un.
***
UNE HEURE AVANT LA BATAILLE DE CRAIT
J'entrai sur la passerelle principale du Supremacy, revenant du hangar où l'ancien déserteur FN-2187 et sa chère amie résistante avaient été capturés, Phasma s'apprêtant à les exécuter. Même si je n'avais jamais été aussi près du but de détruire la Résistance, cette journée m'avait tant épuisé moralement que j'espérais juste qu'elle se finisse au plus vite. J'étais comme dans une sorte de cauchemar sans fin.
L'un des officiers dans les fosses du pont s'adressa au capitaine Peavey, venu lui aussi sur le vaisseau amiral du Premier Ordre :
- Mon capitaine, le croiseur résistant prépare le saut en vitesse-lumière.
Peavey se tourna vers moi tandis que je répondais, sûr de moi et de l'idée que nous tenions la Résistance pour de bon :
- Il est vide. C'est simplement une manœuvre pour attirer notre attention. C'est pathétique... Maintenez le feu sur les transports.
Peavey ne sembla pas être rassuré et jeta un coup d'œil étonné au capitaine Yago un peu plus loin. Cependant, je n'y accordai aucune importance. Toute mon attention était concentrée sur les navettes de sauvetage rebelles qui se dirigeaient vers la planète la plus proche. C'était pour faire diversion, toutes leurs troupes étaient à bords de ces transports.
Pourtant, leur vaisseau amiral censé être vide fit demi-tour et se positionna face à notre flotte. Je compris alors avec horreur leur plan, m'étant trompé sur toute la ligne.
- Feu à volonté sur ce croiseur !! hurlai-je immédiatement aux officiers.
C'était malheureusement trop tard. En un instant le vaisseau ennemi disparu tandis que d'énormes secousses se firent ressentir, me faisant tomber à terre.
Un bruit assourdissant retentit alors que je levais mes yeux vers la baie d'observation pour voir, impuissant, le Supremacy séparé en deux parties. Le choc du croiseur Mon Calamarien lancé en presque pleine vitesse-lumière avait causé d'horribles dégâts dans notre vaisseau amiral, des explosions ayant lieu de toute part. Cela avait aussi anéanti une colonne de destroyers qui volait en formation derrière.
Je pensai soudain au Finalizer et à Kh'iarah qui s'y trouvait. Une panique insoutenable m'envahit à l'idée qu'en l'espace de quelques secondes j'ai pu la perdre, par ma faute, à tout jamais sans m'en rendre compte. Un seul regard aux écrans de contrôles encore opérationnels suffit à me rassurer lorsque je constatai que mon destroyer ne semblait pas avoir subi trop de dommages. Au moins Kh'iarah était en sécurité...
Je tentai de me relever quand une énorme explosion dans un coin de la passerelle me projeta violement contre la baie d'observation. Je savais que cela risquait d'être la première d'une longue série et je réussis à me traîner vers le turbo-ascenseur afin de quitter le pont au plus vite avant qu'il ne finisse dans les flammes.
La porte se ferma de justesse tandis qu'une seconde explosion eut lieu. J'entrai ensuite mes codes pour que l'ascenseur se rende à la salle de trône. Je ne préférais pas imaginer ce que me ferait Snoke en constatant que j'avais de nouveau échoué mais je devais tout de même le voir et lui faire personnellement mon rapport.
Le turbo-ascenseur sembla soudain être secoué dans tous les sens, passant sans doute au cœur d'une explosion, avant de s'arrêter. La panique m'envahit alors. Allais-je rester bloqué ici et y mourir, seul ? Je pensai une nouvelle fois à Kh'iarah et mon cœur se serra à l'idée que plus jamais je ne la reverrai. Une autre secousse eut encore lieu mais, cette fois-ci, l'ascenseur repartit.
Je lâchai un soupir de soulagement et m'appuyai contre le mur, fermant mes yeux pour me reposer. Cependant, la vision des officiers aux regards terrifiés avant qu'ils ne meurent sur la passerelle dans l'explosion me revint en mémoire. Et dire que j'allais sans doute mourir à mon tour lorsque le Suprême Leader apprendrait ce nouvel échec... Je ne pourrai pas me sauver comme un lâche de nouveau.
Le turbo-ascenseur s'arrêta enfin et la porte s'ouvrit alors mais ce que je vis ne correspondit pas du tout à ce que j'imaginais.
La salle était dévastée, les corps de la Garde Prétorienne de Snoke gisaient par terre ainsi que lui, sans vie, au pied de son trône.
Je m'avançai dans la salle, regardant autour de moi et me demandant ce qui avait bien pu se passer. Snoke est mort... pensai-je, presque déçu de ne pas avoir pu le tuer moi-même.
Je ne pouvais y croire ni détacher mon regard de son cadavre coupé en deux.
Nous allions avoir besoin d'un nouveau Suprême Leader...
Kylo Ren aussi était là, allongé par terre. Il respirait encore mais était inconscient. Je décidai de profiter de cette occasion et m'approchai de quelques pas avant de poser ma main sur mon blaster à la ceinture. Le Chevalier de Ren s'agita soudain et se releva lentement tandis que je laissais ma veste retomber sur mon arme que je n'avais pu prendre.
- Que s'est-il passé ? demandai-je sans parvenir à cacher le mépris dans ma voix.
- La fille a tué Snoke.
Il tituba et regarda d'un air ahuri par la gigantesque baie d'observation le deuxième bout du Supremacy flottant dans l'espace ainsi que les morceaux de destroyers détruits. Une partie de la flotte anéantie en si peu de temps... Je pouvais comprendre son trouble.
Sur un mur de la salle, un écran clignota ce qui attira mon attention tandis que je lisais à distance les informations.
Je fronçai les sourcils puis le Chevalier de Ren me demanda :
- Qu'y a-t-il ?
- Elle a pris la navette de sauvetage de Snoke.
Je me retournai ensuite vers lui alors qu'il s'en allait vers le turbo-ascenseur, m'annonçant froidement :
- Nous savons où elle va. Envoyez nos troupes sur cette base et finissez-en.
- Finissez-en... ? répétai-je avec haine. A qui croyez-vous parler ? Vous avez la prétention de commander mon armée ?! Notre Suprême Leader est mort, nous n'avons plus de chef !
Il s'arrêta soudainement tandis que ma respiration se bloquait. Je portai mes mains à mon cou et tentai en vain de récupérer un peu d'air mais ma vision se brouilla, tout ce qui m'entourait devenant gris.
Ren se tourna vers moi, sa main tendue en direction de ma gorge.
- Le Suprême Leader est mort, reprit-il avec mépris.
Manquant cruellement d'oxygène et pensant m'évanouir d'une seconde à l'autre, je n'eus d'autre choix que de compléter difficilement :
- Longue vie ... au Suprême Leader...
Il me relâcha tandis je m'écroulais à genoux, reprenant enfin ma respiration. Alors qu'il quittait la salle, je relevai mes yeux vers lui, mon corps entier tremblant de haine.
Il m'avait volé ce qui me revenait de droit... Je me jurai de le détruire, je causerais sa mort par tous les moyens. Comment pouvait-il m'humilier ainsi... ? J'assisterai à sa chute et récupèrerai le commandement de ce qui avait toujours été mon armée. Il ne resterait pas Suprême Leader longtemps, j'y veillerai. Maintenant que Snoke était mort, j'aurais le champ libre pour me débarrasser de Ren. Il me suffirait de jouer la comédie lors de sa future mystérieuse mort, faisant semblant d'être surpris et déçu. Si aucunes suspicions ne se faisaient avant l'heure ni de preuves après, tout devrait se dérouler au mieux pour moi.
Après être resté plusieurs minutes dans la salle du trône, je finis enfin par me relever et partir, tentant de cacher les émotions qui s'étaient emparées de moi. J'étais désormais plus que jamais déterminé à détruire la Résistance, j'en avais assez d'attendre. Ils étaient partis se piéger dans cette base rebelle abandonnée sur Crait ; nous les tenions.
Ren m'avait peut-être volé mon poste de Suprême Leader, il me restait néanmoins de nombreux objectifs à atteindre. Celui de voir sa chute serait pour plus tard, je devrais encore attendre mais je savais que tôt ou tard le moment viendrait.
***
Le Supremacy était dans un tel état... J'arrivais à peine à marcher au milieu de tous ces débris dans les couloirs. Au moins, les explosions et les secousses avaient cessées. J'étais consterné de voir tous les dégâts que cette misérable flotte résistante arrivait à nous infliger.
Un officier arriva soudain en face de moi et m'annonça :
- Le Suprême Leader vous attend, votre navette est prête à partir pour Crait.
Le Suprême Leader... Ces quelques mots suffirent à raviver ma haine, ma soif de vengeance et de pouvoir, de sang.
- Transmettez un message au Finalizer, je veux qu'à mon retour un rapport complet des troupes soit prêt, lui répondis-je froidement.
- Bien mon général.
Commençant à repartir, le sergent ajouta ensuite, faisant augmenter mon irritation :
- Nous venons aussi de retrouver le capitaine Phasma dans un des hangars, son état est très critique.
- Soignez-la du mieux que vous pouvez, on a encore besoin d'elle.
L'officier fit claquer ses bottes sur le sol en effectuant un garde à vous mais, déjà, j'étais reparti.
J'étais inquiet. Sans trop savoir pourquoi, j'appréhendais maintenant cette imminente destruction de la Résistance, mais aussi je n'avais pas le temps de retourner sur le Finalizer pour m'assurer que tout allait bien. J'étais moi-même étonné de constater que ne pas avoir vu Kh'iarah pendant ces quelques jours m'avait manqué... Surtout que je me sentais moralement à bout, les souvenirs qui s'étaient réveillés en moi me rongeaient de l'intérieur. Je remettais soudain en doute bon nombre de mes décisions passées et les choix que j'avais dû faire.
Je chassai bien vite ces pensées lorsque j'arrivai enfin dans le hangar, à moitié détruit, où la navette se trouvait. Ren devait déjà être dedans, m'attendant impatiemment, bien que je ne fus pas dupe et savais que si le Suprême Leader voulait que je sois avec lui dans le vaisseau qui superviserait l'assaut était pour la seule et unique raison qu'il voulait m'avoir à l'œil. J'avais éliminé de nombreux adversaires et Kylo Ren ne voulait sans doute pas être le suivant.
Seulement, cette situation nous agaçait tous les deux. Détruire la Résistance en me disant que je serais sous les stupides ordres du Chevalier de Ren me dégoûtait plus que tout, j'aurais tant aimé les exterminer pour de bon sous mon propre commandement afin de savourer chaque bataille, chaque victoire et chaque exécution... Mais cela n'était pas encore gagné, nous avions fini par prendre l'habitude de ne pas sous-estimer leur minable armée rebelle.
Quand bien même cette fois-ci échouerait, j'y arriverais bien par moi-même. Lorsque je serai enfin devenu Suprême Leader.
*** ***
Et voici le dernier chapitre (un peu triste) de cette première partie !
J'espère qu'il vous a plu, personnellement j'aime beaucoup ce côté torturé de Hux qui demande au fond juste un peu d'amour, même s'il y est fermé. ^^
N'hésitez bien sûr pas à me le dire en commentaire ou simplement voter, l'un des deux c'est déjà super pour moi ! :)
La deuxième partie de mon histoire, avec une intrigue un peu plus "sentimentale" et personnelle pour Kh'iarah et Hux, se passera quelques temps après la bataille de Crait.
Vers sa fin, elle reprendra des petits éléments de SW 9 mais les scènes seront un peu modifiées à ma sauce... De toute façon je vous en reparlerai et vous verrez par vous-même le moment venu. ;)
A pluus les zumaiins ♡
PS : notez que sur l'image de média le respect semble avoir quitté les lieux... mais bon, je la trouvais marrante, elle contraste totalement avec le thème émotionnel du chapitre ^^
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