Chapitre XVII

Pdv extérieur

Kh'iarah attendait toujours à l'extérieur de la salle de soin, hésitant à retourner sur la passerelle ou à attendre ici afin de savoir comment allait Hux.

Elle n'eut de toute manière pas besoin d'y réfléchir plus longtemps qu'un droïde médical sortit enfin de la pièce et lui annonça :

- Le général Hux demande à vous voir.

Cette nouvelle surprit l'officière mais un léger sourire se dessina immédiatement sur son visage.

Elle aurait pensé qu'au contraire Hux voudrait être seul, comme il lui avait demandé plus tôt dans le couloir... Le fait qu'il souhaite la voir alors qu'il devait sûrement se reposer l'étonnait beaucoup tout en la rendant heureuse. Elle se sentait si spéciale lorsqu'elle était avec lui...

Encore un peu déstabilisée et troublée, la lieutenante se força à calmer sa respiration et à ignorer son cœur qui battait de plus en plus vite. Elle entra ensuite dans la salle de soin.

Son regard se posa immédiatement sur le général qui s'était redressé à sa venue. Maintenant qu'elle était là, il ne savait plus quoi lui dire, et le rouquin se contenta donc de la regarder. Encore une fois, comme tout le temps avec elle, il avait l'impression de perdre le contrôle. Il réagissait toujours instinctivement et finissait par regretter ses choix qu'il jugeait finalement ridicules mais qui malgré tout, intérieurement, étaient ce qu'il voulait vraiment ; faire son maximum pour être avec elle.

Obnubilée par ce qu'elle ressentait en sa présence et par le regard du général dont elle n'arrivait plus à se détacher, la lieutenante ne remarqua qu'au bout de quelques longues secondes qu'il était torse nu, la couette ne le recouvrant qu'à moitié. Immédiatement, ses joues s'empourprèrent tandis qu'elle ne sut où poser ses yeux, bien qu'elle fût tentée de l'observer plus longtemps. Cela n'aurait pourtant pas été correct et elle tâcha donc de ne pas détourner son regard du sien une fois qu'elle l'eut retrouvé.

Elle sentit cependant son visage continuer de devenir brûlant et son cœur battre à toute vitesse. L'officière était persuadée d'avoir l'air pitoyable aux yeux du rouquin qui, pourtant, s'étonnait lui-même en étant satisfait de l'effet qu'il lui faisait.

Puis, après quelques minutes où ils s'étaient dévisagés sans rien n'avoir à dire, Kh'iarah engagea la conversation :

- Comment va votre bras ?

Elle ne parut pas très sûre d'elle ce qui n'échappa pas au général qui, ignorant la légère douleur causée par sa blessure, lui fit un sourire.

- Mieux.

Le regard de Hux resta encore plongé longtemps dans celui de l'officière, ne pouvant plus s'en détacher tandis que, une nouvelle fois, aucuns mots ne pouvaient sortir de leurs bouches. Leurs deux cœurs battaient la chamade et leur rythme ne tardèrent pas à s'aligner, bien qu'elle soit davantage tétanisée que lui. Il avait appris à gérer ses émotions seulement, là, il sentait que cela devenait de plus en plus compliqué. Mais ce sentiment de non-contrôle ne lui déplaisait pas non plus totalement.

Hux ne put réprimer un sourire aux coins de ses lèvres sur lesquelles les yeux de Kh'iarah se posèrent pour ne plus en partir. Le général adorait voir l'emprise qu'il avait sur elle. Ses yeux verts-gris, eux, ne quittaient pas une seule seconde le visage de l'officière.

La lieutenante finit alors par sortir de sa « transe » et releva ses yeux vers lui. Le regard du rouquin la pétrifiait mais à la fois remplissait son cœur d'un étrange bien-être qu'elle ne pouvait expliquer. Elle était si heureuse de le savoir là, en vie, à ses côtés. Wayshley était tellement happée par le mélange de bleu des yeux du général qu'elle ne réussissait même pas à se rendre compte de son état ; si elle souriait, tremblait, ou encore arrivait à afficher une expression neutre. Celle du rouquin, elle, était à la fois détachée et curieuse, comme intéressée par l'intensité du regard de Kh'iarah. Il la fixait toujours en souriant légèrement, lui apportant une extrême attention tout en lui paraissant arrogant et prétentieux, comme s'il se prenait pour supérieur à elle. Ce qui était seulement en partie le cas aux vues de son grade de général et elle de simple lieutenant.

L'officière finit ensuite par briser le silence, mal à l'aise par ce moment qui ne finissait pas, en annonçant d'une voix étrangement froide par rapport à son corps tremblant et son expression timide :

- Vous désirez sans doute que je vous laisse.

Il resta à la regarder encore quelques instants, droit dans les yeux, avant de répondre simplement :

- Non.

Elle baissa alors les yeux et se sentit rougir, au plus grand plaisir du rouquin qui la trouvait encore plus belle ainsi.

En ce moment précis, il se sentait plus puissant que tout, la destruction de la base Starkiller avait disparue de sa mémoire.

De son côté, Kh'iarah se sentait de plus en plus gênée et déstabilisée par le regard curieux et presque protecteur de Hux.

Elle brisa encore le silence, sans se douter que le général roux avait enfin arrêté d'y penser.

- Pourquoi... commença-t-elle hésitante. Pourquoi aviez-vous dit qu'il aurait mieux valu que vous n'en reveniez pas... ?

Le général sembla surpris par cette question pendant quelques secondes avant que ses yeux ne changent d'expression et ne deviennent aussi indéchiffrables qu'à son habitude tandis que son visage se fermait, ne laissant plus aucune chaleur ni once d'humanité le parcourir. Il était redevenu le robot aussi froid et isolé qu'avant.

Tous ces moments de bonheur où il se sentait enfin bien et apaisé se voyaient gâchés par les souvenirs de son passé, plus particulièrement ceux de son père. Cet homme qui l'avait tant méprisé et détruit de l'intérieur par ses perpétuelles humiliations...

Lorsqu'Armitage était redevenu ce soldat sans émotion, Kh'iarah avait compris qu'elle venait de toucher un point sensible chez lui. Mais elle devait savoir, comprendre pourquoi il n'allait pas bien. Elle plus que quiconque. L'officière arrivait à deviner sans peine qu'il taisait quelque chose d'important à ses yeux.

Hux lui dit alors d'une voix presque éteinte et vidée de toute énergie :

- Mon père a toujours eu raison. Je n'arriverai jamais à rien.

- Vous savez que c'est faux... !

Kh'iarah se rappela alors que lorsqu'ils étaient dans la forêt de Starkiller, quelques temps avant son essai, elle avait tenté innocemment de l'interroger sur son passé mais il s'était braqué et avait vaguement nommé son père. Cela semblait maintenant lié.

- Le Suprême Leader m'avait chargé de diriger Starkiller, elle était censée être indestructible, j'en étais sûr et pensais pouvoir repousser la moindre attaque rebelle pourtant dès la première ils ont réussi à détruire nos installations ainsi que toute la planète.

- Les résistants étaient beaucoup mieux préparés. Vous n'avez pas à vous en vouloir...

Il releva ses yeux vers l'officière qui était plus que peinée pour lui. Le voir aussi mal et en train de culpabiliser la déchirait.

Elle alla s'assoir au bord de son lit et le regarda droit dans les yeux pendant de longues secondes avant d'ajouter tandis qu'il détournait un court instant le regard :

- Je sais qu'au fond vous êtes quelqu'un de bien...

Le général la dévisagea, semblant toujours aussi vulnérable, avant de lui demander :

- Vous souvenez-vous de votre premier entraînement collectif, avec les autres lieutenants du Finalizer ?

- Oui... Pourquoi ?

- J'avais entendu une partie de votre discussion avec Farell.

Le sang de l'officière se glaça immédiatement dans ses veines quand elle se rappela de la discussion qu'elle avait eu avec les lieutenants Sanby Farell et Dopheld Mitaka ce jour-là. L'officière n'avait bien sûr jamais été de l'avis de ses amis ni n'avait approuvé ce qu'ils disaient, mais Kh'iarah était affreusement mal de savoir que Hux ait entendu que des personnes du Premier Ordre puisse penser autant de mal de lui.

Le cœur serré, elle tenta de chercher une explication pour lui redonner confiance quand il l'interrompit froidement, les yeux brillants de haine :

- Vos amis avaient raison ! Je ne mérite que de mourir.

Encore plus bouleversée de le voir tant se détester et aussi étonnée de le voir se confier ainsi à elle, l'officière se sentit soudain à court de mot. Ses yeux toujours plongés dans ceux de l'officier roux, elle finit par lui répondre d'une voix douce :

- Personne ne mérite de mourir. Simplement certains doivent prendre conscience de ce qu'ils font. Et vous, vous en avez conscience, vous en souffrez d'ailleurs bien trop. C'est une punition largement suffisante.

- Vous devez me trouver pourtant si minable, comparé à vous je ...

- Nous n'avons pas la même histoire ! J'ignore encore la vôtre mais je suis plus que sûre qu'il y une raison à votre caractère. Je ne vais pas vous mentir en disant que vous êtes la personne la plus avenante de la galaxie, mais vous êtes comme tout le monde, avec un passé, un cœur, des sentiments... Assumez ce que vous faites ou alors changez, devenez meilleur. Je sais que vous pouvez y arriver et après tout, vous aussi vous avez droit au bonheur.

Le général dévisagea la lieutenante, son visage reflétant toute la reconnaissance qu'il pouvait éprouver face au soutien qu'elle lui portait. Kh'iarah y voyait aussi combien ses paroles l'avaient profondément touché. Elle espérait seulement ne pas avoir été la seule à avoir tenté de le comprendre. Il méritait bien mieux que la solitude et la haine dans laquelle il avait semblé grandir jusque-là.

L'officière avait toujours eu tendance à chercher en chaque personne leur côté le plus humain mais pour Hux, ce qu'elle avait trouvé l'émouvait plus que quiconque. Il dégageait quelque chose dans sa manière d'être qu'elle ne pouvait ignorer et elle voulait par tous les moyens le comprendre, apprendre à le connaître.

Dès que leurs regards s'étaient croisés pour la première fois, elle avait eu l'impression de pouvoir ressentir son mal être constant et avait souhaité l'aider. Depuis, elle ne cessait de le voir et le revoir dans ses yeux. Elle l'avait aussi vu lorsque le système Hosnien avait été détruit. Cela prouvait bien à Kh'iarah que peut-importait ce qu'il laissait paraître, il avait des émotions comme tout le monde, peut-être même plus que les autres. C'était sans doute cela qui lui faisait du mal et l'obligeait à se montrer aussi insensible et à faire des choses horribles. La lieutenante savait que ce n'était pas une excuse mais cela lui donnait l'envie d'être là pour le rouquin.

L'officière posa sa main sur celle du général avant de continuer, déterminée à le rassurer et lui montrer qu'elle serait à ses côtés quoi qu'il arrive :

- Ne vous reprochez plus la défaite de Starkiller.

Hux releva ses yeux vers elle et détailla son visage.

Le soutient que la lieutenante lui portait l'étonnait, elle aurait dû être comme eux tous, à le haïr et à le mépriser. Mais à la place, elle le comprenait.

- Pourquoi me dites-vous tout cela ?

L'officière détourna soudain sa tête en cherchant à toute vitesse quelque chose à lui répondre mais la panique la gagnait de plus en plus et l'empêchait de réfléchir correctement.

Voyant que sa question l'avait dérangée, Armitage en comprit la raison. Son visage afficha alors un sourire.

Il attrapa le menton de Kh'iarah entre ses doigts pour lui faire tourner sa tête vers lui et dit simplement :

- Merci.

Il sembla alors hésiter à rajouter quelque chose mais la porte de la salle de soin s'ouvrit pour laisser passer un droïde médial et un officier haut gradé.

Le général se redressa soudainement et s'écarta d'elle avant de s'exprimer d'une voix étonnement impassible :

- Merci de votre rapport lieutenant.

L'officière le fixa quelques secondes, ahurie de sa lâcheté, mais n'eut d'autres alternatives que de se lever et sortir de la pièce.

Seulement, avant de fermer la porte derrière elle, Kh'iarah lui lança un regard peiné. Voir qu'il la rejetait devant les autres – même s'il n'avait pas vraiment le choix – lui faisait un pincement au cœur, et l'atteignait peut-être même plus qu'un pincement.

Cela finissait toujours de la même manière. Elle ne pouvait passer un seul instant avec Hux sans qu'il ne lui donne l'impression de lui être indifférent, bien qu'elle fasse tout pour lui montrer combien elle était attachée à lui, combien elle aimait être à ses côtés. Et que quoi qu'il veuille penser, il pouvait être quelqu'un de merveilleux.

*** ***

Hey!

Voilà donc la suite des retrouvailles de Hux et Kh'iarah après la destruction de la base Starkiller.

Bien évidemment, ce que lui a dit Kh'iarah n'excuse pas tout ce qu'il a fait (genre tuer beaucoup beaucoup de gens ^^) mais bon, ça reste une petite histoire fictive donc on va pas se prendre la tête 😆

J'espère sinon que vous avez apprécié ce chapitre-ci, n'hésitez pas à me donner vos ressentis ! Ça m'intéresse toujours de savoir ce que vous pensez des caractères ou autres des persos, de leurs relations, etc... ❤

Pour parler de la suite, cela se passera pendant SW 8, sera un chapitre un peu (beaucoup) plus long que d'habitude et qui marquera la fin de la première partie de mon livre.
Personnellement, ce chapitre est l'un de mes préférés alors j'ose espérer qu'il vous plaira tout autant 😁

Bisous à tous et à la prochaine! ♡

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