Chapitre XVI
Pdv Kh'iarah Wayshley
Tous les officiers travaillant sur la passerelle avaient cessé leurs occupations et regardaient maintenant la base Starkiller exploser. Nous étions totalement impuissants, le Finalizer bien trop loin pour arriver à temps et aider à l'évacuation de la planète. Les personnes présentes là-bas étaient toutes condamnées.
J'avais l'impression de manquer d'air et de ne plus arriver à respirer. Il y était... Armitage y était lorsque l'explosion avait eu lieu... Mes yeux s'embuèrent de larmes et sans demander la permission à un supérieur, je quittai le pont en vitesse.
Une fois disparue du champ de vision des autres officiers, je m'arrêtai dans un couloir et me laissai glisser contre le mur. Il ne peut pas être mort... Pas lui... J'aurais dû être à ses côtés, jamais je n'aurais dû l'écouter et retourner sur le Finalizer sans lui... Mes mains se mirent à trembler tandis que je respirais avec difficulté.
Depuis que j'avais quitté la Résistance, je savais où était leur base et avais préféré ne pas le dire à Hux, mais si je l'avais fait, il aurait lancé l'attaque plutôt et ne serait peut-être pas mort. Tout était de ma faute, en voulant sauver des vies j'avais sacrifié celle d'Armitage...
Des larmes ne tardèrent pas à couler le long de mes joues, brouillant ma vision, avant que des bruits de pas ne m'alertent et ne me forcent à les sécher en vitesse avec ma manche.
- Kh'iarah... ? m'appela gentiment Thanisson qui m'avait suivie. Tout va bien ?
J'hochai la tête et me levai.
- Je dois retourner sur le pont, dis-je d'une voix étonnement froide et vidée d'émotions qui me fit penser à celle de Hux, me brisant un peu plus le cœur.
Je m'apprêtai à partir quand Mils me retint par le bras.
- Tu avais de la famille là-bas, des personnes à qui tu tenais... ? me demanda-t-il innocemment et avec douceur.
J'eus l'impression que mon cœur se déchirait une nouvelle fois. Je ne pus retenir mes larmes plus longtemps et elles se mirent de nouveau à couler. Thanisson me prit dans ses bras, sans trop oser m'enlacer, les contacts physiques n'étant pas une habitude au sein du Premier Ordre.
Il me relâcha ensuite et dit :
- Le capitaine Peavey vient de faire une annonce qui a été transmise dans tout le croiseur. C'est loin d'être la fin, il faut continuer à se battre et ne pas abandonner nos postes. Nous vengerons l'erreur de Starkiller et la Résistance ne nous échappera pas longtemps, nous les tenons...
La Résistance... ! C'était à cause d'eux si Armitage était mort. Je les haïssais tant... Désormais, je rêvais de les voir morts. Les rêves du général roux avaient finis par devenir les miens.
Mils resta encore à mes côtés quelques instants supplémentaires, le temps que je me ressaisisse, puis nous retournâmes sur la passerelle. Le monde me paraissait si froid, l'ambiance était différente de celle que je connaissais. Mais le croiseur avait beau être en deuil pour la perte de la base Starkiller, l'idée d'avoir perdu Armitage m'était pire.
J'allais me rassoir sans un mot à ma place et continuai mon travail, les doigts tremblants. Le lieutenant Dopheld Mitaka, devenu un ami, me regarda avec peine et d'un air compréhensif, se doutant sûrement que je connaissais quelqu'un là-bas. Seulement, à mon plus grand soulagement, il ne m'adressa pas la parole. J'avais l'impression de ne plus rien ressentir, mon cœur était comme mort, et je voulais juste être loin de tout le monde, seule avec mes pensées.
Une communication retentie soudain dans les haut-parleurs du pont :
- Ici Epsilon Ace, pilote de chasseur TIE du Premier Ordre. Demande l'accès au hangar six, j'escorte la navette 34d de classe Xi. J'ai à mon bord des survivants de la base Starkiller.
Un officier de communication se chargea de vérifier son identité et ses codes avant d'autoriser son atterrissage tandis que mon cœur battait de plus en plus vite. Il y a encore une chance... Il est peut-être à bord de cette navette... pensai-je.
Je tournai ma tête vers Mils qui me fit un sourire plein d'espoir accompagné d'un clin d'œil.
Quelques secondes plus tard, une autre navette s'identifia. La bonne humeur regagnait peu à peu les officiers présents sur la passerelle principale.
Thanisson se leva de son poste et vint me voir.
- Vas-y, je m'occupe de ton travail. Va voir si la personne que tu attends est là-bas.
Je le remerciai d'un sourire et me mis à courir à toute allure vers le hangar indiqué par le pilote, bousculant de nombreuses personnes sur mon passage. J'appréciais beaucoup la discrétion de Mils et le fait qu'il n'est pas demandé à savoir qui était cette personne qui valait tant pour moi, je ne me serais pas sentie capable de lui expliquer.
Je m'arrêtai enfin, essoufflée, près de l'entrée du hangar où une navette se posait en même temps qu'un chasseur TIE. Je n'étais d'ailleurs pas la seule personne à attendre quelqu'un, beaucoup devait aussi avoir des amis ou de la famille sur Starkiller.
La rampe d'accès ne tarda pas à se baisser avant que des officiers et des stormtroopers, apparemment épuisés et blessés, n'en descendent un à un. Leur débarquement sembla durer une éternité jusqu'à ce que le dernier sorte.
Il s'agissait du pilote.
Je crus que mon cœur venait de louper un battement. C'est forcément une erreur, comment Hux peut-il ne pas être avec eux... ? La joie et l'espoir céda vite place à la panique tandis que pour la troisième fois des larmes me montaient aux yeux.
Un bruit attira soudain mon attention. Une seconde navette arrivait dans le hangar. Du moins le terme « navette » n'était pas très qualificatif, c'était ce qu'il restait d'une navette. Le vaisseau était noir de cendre et semblait très endommagé par les flammes qui consumaient l'un de ses réacteurs, il avait apparemment essuyé de nombreux tirs ennemis.
Des troopers arrivèrent et l'aspergèrent de mousse et d'eau afin de calmer les flammes qui s'éteignirent un instant plus tard. La rampe d'accès s'ouvrit alors et des droïdes médicaux prirent immédiatement en charge les blessés les plus graves, dont Kylo Ren qui avait perdu connaissance et semblait très mal en point. Il ne tarda pas à partir sur une civière en direction de l'infirmerie du Finalizer.
Son état m'horrifiait mais je n'eus le temps de l'observer partir plus longtemps qu'une forme rousse attira mon attention. Mon cœur cogna contre ma poitrine quand je reconnus l'officier qui descendait à son tour de la navette en titubant.
J'aurais pu le reconnaître entre mille, bien que son visage fût quasiment méconnaissable. Il était couvert de suie, ses cheveux étaient sales et mouillés à cause de la neige fondue et sa veste militaire était brûlée et en mauvais état. Son regard, lui, semblait totalement perdu, plus qu'extenué et abattu. Mais j'étais si soulagée de le voir sain et sauf... Je n'avais qu'une envie, c'était de le prendre dans mes bras et de ne plus jamais le lâcher.
Je m'approchai lentement, tremblante d'émotions, quand des droïdes me bousculèrent pour se frayer un passage. Ils proposèrent des soins à Hux qu'il rejeta d'un revers de main. Ses yeux parcoururent ensuite la foule et y repassèrent plusieurs fois, comme s'il cherchait quelqu'un, puis il finit par se tourner et nos regards se croisèrent.
Seulement, son expression resta neutre et il détourna les yeux avant de traverser la foule pour quitter le hangar. Mes épaules s'affaissèrent immédiatement. Pourquoi réagi-t-il ainsi... ?
Je le suivis pendant un moment à travers les couloirs du Finalizer jusqu'à ce qui semblait être les cabines des personnes les mieux gradées du destroyer.
Avant qu'il n'ouvre la porte de ses appartements, j'accélérai le pas. Mon cœur battait la chamade et j'eus l'impression que le temps avait cessé lorsque je l'interpellai :
- Armitage... !
Il se tourna vers moi et parut comme surpris de me voir là avant de répondre d'une voix abattue et vidée d'énergie.
- Excusez-moi lieutenant, j'aimerai me reposer et être seul.
Son état ma frappa net et je m'arrêtai. Ce n'est d'ailleurs pas son habitude de m'appeler ainsi en privé...
Déçue, je baissai le regard et dis :
- Oh. Je comprends. Prenez soin de vous général...
Je tournai les talons et commençais à partir quand il me rappela, ne semblant pas très sûr de lui :
- Non Kh'iarah attendez ! Restez s'il vous plaît...
Il semblait vraiment vidé de toute énergie, il donnait l'impression qu'à chaque instant il pouvait s'écrouler de fatigue, le voir comme ça me brûlait le cœur.
Je revins vers lui et, sans vraiment réfléchir à ce que je faisais, passai mes bras autour de lui et posai ma tête contre son épaule. Je me rendis soudain compte que c'était le général Hux, faire ça n'avait aucun sens.
Je le relâchai et commençai à reculer, les joues rouges de honte, mais il me tira par le poignet et me ramena contre lui. Il passa à son tour ses bras autour de moi et me serra plus fort contre lui, bien que je sente malgré tout qu'il était crispé.
Je n'y prêtai pas plus attention et fermai les yeux pour savourer le moment d'être enfin à ses côtés avant de lui dire :
- J'ai eu si peur pour vous... Lorsque la base a explosée j'ai cru que vous étiez mort...
- Cela aurait été mieux ainsi, j'aurais dû y rester.
Ces mots me transpercèrent le cœur et je relevai ma tête vers lui. Comment peut-il penser cela... ? Je cherchai dans son regard une explication mais ses yeux restaient vidés de toutes émotions et plongés dans les miens sans vraiment me regarder. La défaite de Starkiller l'avait tant déchiré... Il paraissait totalement perdu.
- Comment pouvez-vous dire ça... ? lui murmurai-je horrifiée.
Je sentis mon cœur se serrer de nouveau lorsque ses yeux se perdirent dans le vague.
Des bruits de pas retentirent soudain. Je m'écartai de lui en vitesse pour éviter que quelqu'un nous surprenne ensemble pendant qu'Armitage se redressait pour tenter de paraître plus imposant et froid.
Un officier arriva alors le regard baissé, sans m'accorder la moindre importance à l'exception de Hux qu'il salua d'un signe de tête. Il ne tarda pas à partir, nous relaissant seuls. En un instant, le général eut encore une fois changé, semblant de nouveau fragile et vulnérable.
Ses yeux m'observèrent quelques instants avant qu'il ne se détourne de moi et ne lève sa main pour commencer à taper un code afin d'ouvrir la porte de ses appartements.
Armitage dut pourtant s'arrêter et je remarquai que son bras tremblait. Il le ramena le long de son corps pour le serrer fort contre lui, comme s'il essayait de repousser une douleur horrible. Je pus alors voir que sa manche semblait teintée de sang.
- Vous êtes blessé...
- Ce n'est rien, me répondit-il froidement.
Hux se força à lever une nouvelle fois son bras vers le boîtier de la porte mais il dut vite se stopper tandis que son visage se tordait de douleur.
- Il faut que vous alliez faire soigner votre bras. La blessure risquerait de s'infecter...
Il tenta de protester mais je le coupai et dis :
- Oubliez votre fierté quelques instants et venez.
Je passai devant lui et, pour m'assurer qu'il me suivait, attrapai légèrement sa veste et le tirai pour l'inciter à venir. Il ne protesta ni ne m'adressa aucun mot, ce qui était d'ailleurs assez étonnant, mais je sentis qu'il m'était reconnaissant de ne pas le laisser seul.
Nous arrivâmes ensuite à l'infirmerie où des droïdes médicaux le prirent en charge, me laissant seule à l'extérieur, inquiète pour lui.
*** ***
Hey!
Me revoilà avec, comme promis, le chapitre des retrouvailles de nos petits Hux et Kh'iarah !
Ça fait pas mal de jours que j'ai pas publié (en tout cas plus que d'habitude), et j'avoue que je culpabilise presque mdrr.
J'espère en tout cas que le chapitre vous a plu, même si vous vous attendiez très sûrement à ce que Hux survive ... ce serait un peu dommage qu'il meurt comme ça et/ou aussi rapidement ^^
Pour la suite, on les verra encore ensemble, ce sera en quelque sorte dans la continuité de ce chapitre là. C'est juste que j'ai préféré couper entre les deux pour éviter que ce soit trop long.
Si vous voulez vous repérer avec une date, je pense qu'il sortira aux alentours de jeudi (à peu près cinq jours entre chaque chap) ;)
Bref, bisous tout le moonnnde ♡
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