Chapitre XI
Pdv Armitage Hux
Après l'incident avec Kylo Ren, j'étais rempli de haine et mourrais d'envie de tout faire exploser autour de moi. Non seulement cet imbécile de bon à rien croyait pouvoir me donner des ordres, mais en plus de cela il m'humiliait devant toute la passerelle... Et surtout, devant elle.
Kh'iarah n'avait à ce moment-là pas hésité une seule seconde à venir m'aider, ce qui m'avait très légèrement apaisé. Seulement, elle avait vite compris qu'elle n'aurait pas dû. Pour commencer, beaucoup d'officiers étaient présents mais aussi Kylo Ren avait sans doute remarqué que je n'étais pas simplement son supérieur. J'avais peur que cela m'apporte des problèmes. Ou bien à elle...
C'était d'ailleurs peut-être à ce sujet que Snoke voulait me voir. Un officier était venu me l'annoncer quelques instants après que les troupes soient parties pour Jakku. Kh'iarah m'avait alors regardé avec angoisse tandis que j'essayais de paraître décontracté et ne pas montrer que, moi aussi, je pensais que cela ne présageait rien de bon. J'avais alors quitté la passerelle en sentant le regard de l'officière fixé sur moi et je la connaissais maintenant assez bien pour savoir qu'elle s'en voulait. Pourtant, rien n'était de sa faute.
Pendant le trajet jusqu'au turbo-ascenseur qui m'emmènerait dans la salle où l'hologramme géant de Snoke serait projeté, mes pensées furent uniquement tournées vers elle. Elle s'était précipitée pour m'aider... Je ne pus retenir plus longtemps un sourire mais dus assez vite arrêter quand je croisai au détour d'un couloir le capitaine Phasma. Elle me fit un signe de tête que je remarquai à peine, trop occupé à réfléchir.
Quelques temps plus tôt, j'avais bien remarqué une certaine animosité entre la stormtrooper et Kh'iarah, ce qui ne me dérangeait pas, bien au contraire. Cela voulait dire certaines choses concernant le lieutenant Wayshley qui me faisaient très plaisir...
J'entrai dans l'ascenseur et, tandis que la porte automatique se refermait derrière moi, je n'appuyai pas tout de suite sur le bouton de l'étage, en profitant pour souffler et me vider la tête. La dernière des choses dont j'avais envie était que Snoke sonde mon esprit et y apprenne l'existence de Kh'iarah. A vrai dire, je voulais que personne ne sache son existence, qu'elle ne soit qu'à moi, même s'il devait ne jamais rien y avoir entre nous. Je n'aurais pas supporté qu'elle puisse apprécier quelqu'un d'autre.
Je lâchai soudain un soupir. J'avais la sensation de perdre complétement pied, je me sentais de plus en plus attiré par cette fille mais une horrible hypothèse ne cessait de s'insinuer dans mon esprit ; celle que si je ne la rejetais pas lorsqu'il en était encore temps, je risquais de m'attacher. Mais il fallait que j'aie confiance en moi, ce n'était qu'une banale officière, elle ne pouvait pas représenter le moindre danger, je ne me laisserai pas détourner de mon avenir.
J'avais aussi peur que secrètement elle se joue de moi, ayant par exemple pris part à une sorte de pari qui constituerait à montrer que, même si j'étais froid et distant, je pouvais m'attacher et souffrir d'une relation. C'était aussi pour cela que je ne voulais plus avoir besoin de personne et que je ne voulais pas être lié à elle. J'avais senti tant de traîtrise, de haine et de mépris envers moi par les personnes qui m'étaient autrefois chères que je préférais abandonner, ne plus jamais me fier à quelqu'un. Je ne voulais plus perdre mon temps avec des personnes plus pourries les unes que les autres et je ne voyais pas en quoi Kh'iarah serait différente et mériterait de l'attention. Pourquoi, elle, aurait cherché à me comprendre et à m'aider si ce n'était pas pour son propre intérêt... ? Parmi toutes les personnes que j'avais rencontrées, aucune n'avait jamais pensé à moi alors je ne voyais pas comment cette fille le pourrait. Mais à la fois, elle me semblait bien trop fragile et douce pour tenter de gagner ma confiance avant de me trahir...
Je ne savais plus quoi faire entre mettre en elle le dernier espoir d'amour que je pouvais encore avoir ou bien me protéger et la rejeter comme tous les autres.
Je fermai mes yeux quelques instants et essayai de ne plus penser à cette fameuse officière mais son visage restait sans cesse dans un coin de ma tête. J'ouvris alors les yeux et fis les cent pas à travers l'ascenseur toujours arrêté. L'oublier, il faut que je l'oubli. Ne serait-ce que quelques instants, bon sang ! Rêvasser à elle ne me servirait strictement à rien à part m'attirer des ennuis.
Je serrai mon poing de toute mes forces et tentai une nouvelle fois de me ressaisir et faire le vide dans mon esprit mais plus les secondes passaient et plus je pensais ne pas y arriver. A ce rythme-là, je ne serai jamais à temps dans la salle d'hologramme... Je regrettais déjà d'avoir laissé Kh'iarah envahir mes pensées. C'était sans doute ridicule mais je la voyais comme une maladie, certes agréable, mais une maladie tout de même.
Je me décidai enfin à appuyer sur le bouton de l'ascenseur qui s'éleva à grande vitesse, me rapprochant un peu trop rapidement à mon goût de Snoke. Le turbo-ascenseur finit par s'arrêter et les portes s'ouvrirent sur l'immense salle sombre.
A peine fus-je entré qu'une projection holographique géante du Suprême Leader apparut, éclairant la pièce d'une lumière bleutée. Pour une fois, à mon grand soulagement, Kh'iarah quitta mes pensées pour me permettre de me concentrer sur ma discussion à venir avec le Grand Snoke.
- Suprême Leader... dis-je avec respect avant de m'incliner devant son hologramme.
Je détestais faire cela mais je n'avais pas vraiment le choix.
- Général ... Hux.
Je relevai mes yeux vers lui, bien que son visage déformé me dégoûte, et demandai :
- Pourquoi m'avez-vous fait venir ?
- J'ai beaucoup entendu parler de vous ces derniers temps...
J'avalai difficilement ma salive et le visage de Kh'iarah resurgit soudainement dans mon esprit. Pas maintenant... me dis-je en serrant le poing, cédant presque à la panique, sachant très bien que le Suprême Leader sentait absolument tout.
Snoke, pourtant, ne sembla rien remarquer et continua :
- J'ai été enchanté d'apprendre que vous nous étiez revenu sain et sauf des misérables prisons de la Résistance... Il est maintenant grand temps de finir la mission pour laquelle vous trépigniez d'impatience. Dans quel système se trouvent les derniers plus importants restes de la Nouvelle République ?
- Le système Hosnien, Suprême Leader.
- Alors l'essai de la base Starkiller servira d'avertissement à la galaxie et détruira ce système. Allez là-bas et assurez-vous que tout est prêt.
- Cela sera fait.
J'attendis un instant pour m'assurer qu'il n'ait autre chose à rajouter avant de constater que non, notre entretien semblait être fini.
Je m'obligeai à retenir un sourire, me disant que, finalement, tout s'était plutôt bien passé. Ce que j'attendais depuis longtemps était enfin arrivé ; la possibilité de tester Starkiller et détruire la Nouvelle République.
Je me sentais allégé d'un poids, Kylo Ren ne semblait pas avoir mis au courant le Suprême Leader de l'incident sur la passerelle. Je ne faisais confiance à aucun des deux et étais sûr que s'ils percevaient Kh'iarah comme ma faiblesse, ils en profiteraient. Mais je me sentais déjà plus rassuré, me disant que cela n'aurait pu mieux se dérouler.
Bien qu'assez mal à l'aise par son regard fixé sur moi d'un air indéchiffrable, je le saluai une dernière fois en m'inclinant avant de tourner les talons en direction du turbo-ascenseur. Pourtant, à peine avais-je parcouru un seul mètre dans cette grande salle sombre que je dus m'arrêter, la voix du Suprême Leader résonnant tout autour de moi :
- Une dernière chose, général...
***
Regagnant mon bureau d'un pas pressé, ayant hâte d'être plus tranquille et hors de la vue de tous, j'essayais de me convaincre que ma discussion avec le Grand Snoke ne m'avait en rien déstabilisé. Mais je devais avouer que, après avoir pensé être satisfait, cela m'avait ensuite causé une douloureuse déception et m'irritait.
Depuis quelques temps, je me sentais perdre pied pour tout. Tout ce qui avait un lien avec elle.
Il est vrai que cette fille avait du caractère, était assez amusante, semblait renfermer un bon potentiel pour le Premier Ordre et était vraiment jolie, mais j'avais fréquenté d'autres de bien meilleures dans chaque domaine. Mais à la fois ... aucune d'entre elles n'arrivaient vraiment à la cheville du lieutenant Wayshley.
Cette officière avait cette façon si exceptionnelle de... Je n'arrivais même pas à savoir de quoi, elle m'intriguait juste. Seulement, j'avais bien compris que Snoke ne me laisserait pas le droit à l'erreur. Mais cela ne m'avait pas empêché de la convoquer immédiatement dans mon bureau après mon entretien avec le Suprême Leader. J'aurais pu chercher à lui parler plus tard, mais non, j'avais comme été pressé de la voir, bien que ce que j'avais à lui annoncer ne m'enchantait pas et ne risquait pas de la ravir non plus...
Lorsque j'arrivai enfin devant la porte de mon bureau, je fus soulagé de constater qu'elle n'y était pas arrivée avant moi. Je me sentais nettement plus puissant assis sur mon fauteuil derrière une table que directement face à elle, malgré que je la dépasse de plus d'une tête et que je lui semble donc bien plus imposant. Ses yeux me donnaient tant envie de les contempler et en même temps de les fuir sans que je n'y parvienne, cette sensation me troublait énormément.
Dans un nouveau soupir imperceptible, je tapai ma série de code puis un voyant vert s'alluma, la porte se déverrouilla dans un clic métallique, et je pus entrer.
Il faisait frais et, bien que je sois habitué à cette pièce, je ne pouvais m'empêcher de sans cesse songer qu'elle paraissait très peu accueillante.
Je m'avançai vers ma table de bureau aux couleurs neutres, entendant la porte se refermer derrière moi, et remarquai alors sur le haut d'une pile le dossier regroupant toutes les informations nécessaires sur Wayshley.
Je le pris et commençai à le feuilleter, lisant rapidement quelques mots çà et là, avant de m'arrêter un court instant devant une photo d'elle. Même avec une expression froide et professionnelle, son visage restait incroyablement doux. Qu'est-ce qu'une personne comme toi peut bien foutre ici, au Premier Ordre, au milieu d'une guerre qui te dépasse... ? me demandai-je.
Je tournai ensuite vite la page pour me concentrer sur une analyse psychologique faite d'elle quand on toqua à ma porte.
Je me précipitai immédiatement vers un coin de la pièce pour y cacher sous d'autres dossiers celui de l'officière avant de me jeter dans mon siège pour lui annoncer qu'elle pouvait entrer. Qu'est-ce qu'il me prend, de réagir comme ça... ? songeai-je alors avec étonnement.
Je ne pus continuer ma réflexion plus longtemps que Kh'iarah entrait. Elle s'arrêta devant mon bureau et me dit avec un sourire joyeux :
- Bonjour général, vous vouliez me voir ?
- Que me vaut l'honneur de tant de bonheur sur votre visage ? demandai-je en feignant de l'indifférence et en me mettant à bouger des dossiers devant moi.
- Vous.
Je me raidis instantanément à ses mots et relevai mes yeux vers l'officière.
- Pardon, lieutenant Wayshley ? Ai-je mal entendu... ?
- Non, vos oreilles ont l'air d'aller très bien. C'est juste que je vous trouve marrant ainsi, tout raide, dans votre uniforme.
- Trouverez-vous aussi marrant le fait que je vous fasse rétrograder ?
Comme réponse, elle me fit une mine boudeuse, puis se laissa tomber d'une manière grotesque dans le siège face à mon bureau, sous mon regard sidéré.
- Vous vous fichez de moi ?!
- Qu'y a-t-il, général... ?
- Vous vous croyez chez vous ?! Je ne vous ai pas dit de vous assoir !
- Orh, détendez-vous Armitage.
- Sortez de mon bureau. MAINTENANT !
- Non, dites-moi d'abord pourquoi vous vouliez me voir.
Je la fixai, ne comprenant rien à son comportement, elle qui était parfois si timide.
- C'est à moi, et non à vous, de donner les ordres et poser les questions.
- Alors posez-les.
Si cela n'avait pas été elle, je l'aurais à coup sûr giflée.
- Pour qui vous prenez-vous... ?
- Je vous ai sauvé.
- Cela ne vous donne pas le droit de me manquer de respect !
Cette fois, elle ne répondit rien. Je regrettais de l'avoir fait venir, elle m'agaçait et ne faisait qu'accroître ma fatigue.
- Ne faites plus jamais cela. Nous ne sommes plus dans la navette en train de quitter le Raddus, je suis votre supérieur maintenant.
- Désolée... dit-elle avec un petit sourire triste et sincère.
Kh'iarah arrivait pratiquement à me faire culpabiliser de la reprendre. Je ne comprenais pas du tout pourquoi elle se permettait ce genre de choses insupportables avec moi et non avec d'autres officiers bien moins gradés.
- J'ai parlé au Suprême Leader.
Elle releva tout de suite ses yeux émeraude vers moi et je pus y lire toute sa peur. Cela me toucha presque.
- Je dois me rendre sur Starkiller, continuai-je. Son essai aura bientôt lieu et je dois m'occuper des préparatifs. Mais il a aussi ordonné que vous m'y accompagniez.
- Vraiment... ? Mais pourquoi ? demanda-t-elle timidement avec pourtant un visage rayonnant de bonheur.
- Seulement l'idée d'être bloqué avec vous ne m'enchante pas, terminai-je alors froidement sans l'écouter. Si vous venez, vous ne devrez me causer aucun problème, est-ce clair... ?
- Oui. Quand partons-nous ?
- Immédiatement. Retrouvez-moi à ma navette personnelle dès que vous serez prête.
Wayshley se leva, se mit au garde à vous, et s'apprêta à ouvrir la porte quand je la rappelai :
- Kh'iarah.
Elle se tourna très rapidement vers moi.
- Snoke a aussi ordonné que je fasse cesser vos entraînements personnels.
- Pour ... pour quelle raison... ?
- Vous pouvez disposer maintenant, lui dis-je en ignorant sa question.
Je baissai mes yeux et recommençai à trier mes dossiers, cependant, elle ne semblait pas décidée à partir.
- Armitage.
Je l'ignorai. Elle me rappela encore, et je l'ignorai de nouveau.
- Armitage !
- Quoi donc ?!
- Vous semblez préoccupé.
Je remarquai alors soudain que je fronçais mes sourcils. Du reste, elle avait étrangement réussi à lire sur mon visage et dans mes yeux ce que je voulais cacher.
- Cela vous étonne... ? Je n'occupe pas votre poste !
En partie, c'était un mensonge. Ce qui me dérangeait tant, c'était ce que le Grand Snoke m'avait dit plus tôt.
- Puis-je faire quelque chose pour vous aider... ?
- Quittez mon bureau et allez vous préparer, ce sera suffisant.
Kh'iarah pivota une nouvelle fois pour partir quand elle tourna sa tête vers moi et me dit gentiment en faisant un petit sourire qui me réchauffa le cœur :
- Sinon, c'est dommage, j'aimais m'entraîner avec vous.
L'officière me laissa ensuite sur ses mots, complètement déstabilisé.
Moi aussi, je regrettais cet ordre. Mais cela m'éviterait sans doute de nombreux problèmes. Cette fille était bien trop particulière pour m'être sans danger.
*** ***
Saluuut !
Ça fait quand même un ptit bout de temps que j'ai pas publié... ! ^^
Deso, mais quand je l'ai relu il y a quelques jours, j'ai trouvé plusieurs choses qui allaient sans plus et j'ai un peu galéré mais là ça m'a l'air propre (j'espère qu'il vous a pas déçus du coup 😅).
Prochain chapitre, vous verrez leur arrivée sur Starkiller avec au programme un début de discussion foireuse et un moment choupi qui ... qui va (presque) foirer aussi mdrr. Enfin vous verrez 😜
Et je pense au final publier environ tous les 5 jours, donc la suite arrivera sûrement aux alentours de jeudi... peut-être avant, peut-être après, désolée 😂😂
Bisous les gens ♡
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