Chapitre LII

Pdv Kh'iarah Wayshley

Cela faisait désormais un petit moment que je dansais avec Hux, le cœur battant de bonheur. Je ne pouvais m'empêcher de déjà imaginer le reste de ma vie avec lui ; lorsque la Résistance serait démantelée et qu'Armitage aurait retrouvé un esprit un peu plus léger. J'espérais qu'atteindre ses objectifs lui suffirait et le rendrait enfin heureux. Mais à travers son regard rempli de tendresse et le grand sourire qu'il faisait en dansant avec moi, j'y vis comme la promesse qu'être avec moi et bientôt nous marier étaient pour lui très importants, et que cela contribuait déjà à le combler.

Nous étions toujours sur notre petit nuage lorsque nous fûmes rejoints par le Gouverneur Remington. Il nous annonça alors d'un ton grave :

- Nous avons un problème.

Armitage me lâcha et se tourna vers lui. Sa mâchoire s'était contractée de rage et ses yeux trahissaient une sérieuse inquiétude.

- Un problème ? Les résistants... ? demanda-t-il.

- Nous ne sommes pas sûrs, mais d'étranges anomalies ont été détectées sur les radars des mines. Il se peut que se soit eux. Tous nos appareils semblent avoir été piratés à distance.

Le Twi'lek rouge ajouta alors en me lançant un rapide coup d'œil, comme pour observer ma réaction :

- Vous devriez venir voir par vous-même.

- Et la signature du contrat ? répondit froidement le Suprême Leader.

- Occupez-vous-en pendant que j'irais voir ce qu'il se passe dans les mines avec quelques soldats, proposai-je.

- Cela me semble plus convenable. Et vous aurez mes meilleurs guerriers, générale Wayshley.

Le regard de Hux passa du Gouverneur à moi. Armitage me prit alors brusquement par le bras pour m'emmener à l'écart. Il dit ensuite, l'air affolé :

- Qu'est-ce qu'il vous prend ? Nous n'avons pas à risquer nos vies pour eux !

- Une fois le contrat signé nous devrons les aider, autant commencer dès maintenant. J'irais simplement voir s'il s'agit bel et bien de la Résistance. Si c'est le cas, nous enverrons nos troupes et aurons la possibilité d'enfin les détruire.

- Ce n'est pas aussi simple, vous le savez. Et bon sang Kh'iarah c'est trop dangereux !

Je réfléchissais à quoi dire pour le faire changer d'avis, seulement je savais déjà que ce serait presque peine perdue, Armitage pouvait être vraiment têtu. Je pris aussi soin d'éviter de dire que ma première impression du Twi'lek n'était pas bonne et que je préférais m'en méfier... Cependant si nous refusions de les aider lorsqu'ils en avaient besoin, nos troupes seraient discréditées.

Il s'agissait peut-être aussi tout simplement d'un test de Remington pour voir si nous étions prêts à nous engager à leurs côtés...

- Nous n'avons pas vraiment le choix et nous ne pouvons attendre des renforts, encore plus s'il n'y aucun résistant, répondis-je. Je dois prendre le risque.

- Et si c'était un piège ? Ouvrez les yeux, il se passe quelque chose d'anormal, c'est évident !

- C'est pour cela que je compte sur vous pour rester avec Remington. Vous le surveillerez et communiquerez avec notre flotte.

- S'il vous arrive quoi que ce soit...

- Il ne m'arrivera rien, lui assurai-je

J'essayai de lui faire mon regard le plus convaincant, toutefois sa main ne se décrispa d'autour mon bras. Armitage semblait complètement terrifié.

- Il faut que vous me reveniez en vie Kh'iarah...

- Je ferais de mon mieux, ne vous inquiétez pas.

- Non, c'est un ordre, vous n'avez pas le choix.

Hux ajouta alors avec un petit sourire, qui ne cacha cependant pas l'inquiétude sur son visage :

- Avec qui d'autre que vous pourrais-je bien danser ?

Il me dévisagea un instant, d'un air infiniment triste. Le voir ainsi à cause de mes décisions me brisait le cœur mais je ne pouvais faire autrement qu'y aller. Armitage dut le comprendre car il soupira puis m'embrassa sur le front, avant que nous n'allions rejoindre le Gouverneur. Ce dernier nous fixait et ne devait pas non plus nous avoir quitté des yeux de toute notre discussion. Sa présence me mettait vraiment mal à l'aise.

- C'est d'accord, elle ira avec quelques-uns de vos soldats voir si tout est en ordre dans les mines, lâcha sèchement Hux.

Je sentis dans son ton qu'il s'inquiétait sérieusement et eus encore plus l'impression que mon cœur se déchirait. Il faut qu'il comprenne que nous n'avons pas le choix... Nous n'aurions simplement pas dû sous-estimer cette mission et aurions dû emmener plus de renforts.

- Merci Suprême Leader, nous vous revaudrons bien sûr tout cela.

Armitage se contenta d'hocher la tête d'un air pensif avant qu'un des membres de la garde rapprochée du Twi'lek n'arrive à notre hauteur. Il portait une armure et un casque de couleur sable avec une visière teintée. Toutefois, en voyant combien il semblait serré, je parvins à deviner qu'il s'agissait d'un humain et non d'un Twi'lek, comme les autres membres qui composaient la garde du Gouverneur.

J'eus alors une pensée pour Hux. Je le connaissais assez bien pour savoir que le masque du garde allait sûrement le rebuter. Il penserait probablement – avec dégoût – que les masques tels que celui de Kylo Ren étaient décidément une manie, et cette idée m'amusa.

- Voici Vassili Boden, annonça le Gouverneur pour nous présenter l'homme masqué. Il vous secondera et vous expliquera où se trouvent les failles détectées.

Je le remerciai et m'apprêtai à suivre le garde afin qu'il me conduise aux mines quand Armitage me retint par la main. Il me tendit son blaster et, me regardant droit dans les yeux, me dit :

- Prenez-le. J'espère que vous n'en aurez pas besoin... et que vous pourrez me le rendre à votre retour.

Je pris l'arme et la fis tourner dans ma main, intérieurement émue. Hux ne quittait jamais son blaster, pourtant cette fois-ci il s'en détachait pour me le confier. Je le pris comme un grand honneur. Armitage doit vraiment craindre de me perdre...

Cela me rassurait encore moins ; nous étions tous les deux convaincus que quelque chose n'allait pas, toutefois nous n'avions pas les moyens de refuser.

- Je ne voudrais pas vous presser mais le temps nous est compté... appuya le garde d'une voix étrangement douce et mélodieuse comparée à sa corpulence impressionnante.

- Kh'iarah. Il est encore temps d'y renoncez... me souffla Armitage.

Je lui lançai un regard désolé et tournai les talons pour suivre le guerrier au casque jaune. Trois des Troopers m'accompagnèrent, et les trois derniers restèrent aux côtés du Suprême Leader.

En partant, ma main glissa de celle de Hux qui, tandis que je resserrais ma prise sur le pistolet blaster, ne me quittait pas du regard. Si je venais à avoir besoin de ce blaster – ce qui viendrait certainement à arriver – je n'aurais pas trop de deux armes pour me défendre. La mienne ainsi que la sienne... J'espérai que cela me porterait chance.

Je me retournai une dernière fois vers Hux, ses yeux inquiets et tristes m'arrachant le cœur, puis la porte de la salle se referma derrière moi.

***

Après être retournée à mes appartements troquer ma tenue de soirée contre une bien plus pratique pour un possible combat, je suivis Vassili Boden à travers les longs couloirs du palais.

Il m'expliqua alors de son étrange voix, semblant ne pas faire attention aux troopers qui nous accompagnaient :

- Des speeders nous attendent dans l'un des hangars. Ils nous emmèneront ensuite aux mines de la Ruche Gehenbar.

Je ne répondis rien, n'y prêtant de toute manière pas beaucoup d'attention, et me contentai d'observer les gigantesques alcôves sur les murs du palais, apparemment ancien.

- Le palais est là depuis déjà des millénaires, il a survécu à de nombreuses guerres mais une partie a été détruite lors des affrontements entre les Séparatistes et la République, expliqua-t-il en me voyant lever la tête. C'est le Gouverneur Remington qui en a ordonné la reconstruction.

Il est resté silencieux pendant tout ce temps et maintenant il veut être bavard... ?

- Le Gouverneur est... spécial, non ? demandai-je.

- Qu'entendez-vous par là, générale Wayshley ?

- Son aura de Force est étrange...

- Seriez-vous sensible à ces mystiques pouvoirs ?

Sa voix n'avait pas changé de ton, seulement j'avais pu sentir le garde masqué se raidir. Craignait-il que je sache utiliser la Force... ?

Je décidai de garder pour plus tard cette interrogation et les questions que cela soulevait dans un coin de ma tête et répondit simplement :

- Comme tout être vivant, je suppose.

Nous continuâmes ensuite notre route en silence et arrivâmes au bout de quelques minutes au hangar.

De nombreux speeders étaient alignés et pas loin d'une douzaine de Geonosiens, armés de petits blaster silencieux et de lances, discutaient en attendant à l'écart. Ils se retournèrent à notre arrivée er se mirent en rang, au garde à vous.

- Repos, dit Boden.

Il parcourut la foule du regard puis annonça d'une voix claire à ses soldats :

- Voici la générale Wayshley. Elle nous aidera à débusquer les résistants et nous devrons assurer sa protection coûte que coûte. Les ordres viennent du Gouverneur et du Suprême Leader eux-mêmes.

Le garde masqué marqua une posa avant d'ajouter :

- Tous à vos speeders !

Rapidement et avec organisation, les Geonosiens se séparèrent en binômes avant de commencer à démarrer leurs speeders. Je montai dans celui de Boden et les troopers se répartirent avec les Geonosiens.

Le véhicule dans lequel j'étais démarra ensuite à toute allure et quitta le hangar, bientôt suivi des autres speeders volant en formation derrière nous.

D'impressionnantes volutes de fumée et de sable nous entouraient, ce qui ne nous facilitait pas la vue. J'avais aussi du mal à comprendre ce que me disait le garde, pourtant à côté de moi. Je finis enfin par comprendre qu'il me prévenait que nous allions bientôt arriver. Avec le bruit que les speeders font, ça ne m'étonnerait pas que la Résistance nous ait déjà repérés... pensai-je. Malgré les apparences, les Geonosiens ne semblaient pas réellement prêts à affronter les rebelles voire les vaincre et les capturer.

Je pensai alors à Hux et à un moyen de le contacter. Tout était pour le moment trop calme et je doutais sérieusement que ce genre de manière d'opérer soient celles de la Résistance. Cette situation ressemblait à tout sauf une véritable attaque. Il pouvait cependant s'agir d'un autre commanditaire, autre que les rebelles.

- Accrochez-vous, nous allons plonger, me tira de mes pensées Vassili Boden avant de descendre en piqué entre des falaises, suivi de l'escorte de speeders.

Nous nous engageâmes dans des grottes à flanc de montagne avant que les speeders ralentissent puis finissent par s'arrêter, à l'embouchure de plusieurs galeries.

C'est donc ça les mines Gehenbar... J'aurais imaginé qu'elles soient plus « vivantes ». Excepté le bruit des soldats qui descendaient de leur véhicule, un silence de mort régnait. Je tendis l'oreille, cherchant désespérément quelque chose qui m'indiquerait que nous étions au bon endroit afin de me rassurer quand le garde m'annonça, me faisant sursauter par la même occasion :

- C'est encore un peu loin mais nous devons laisser les speeders ici et continuer à pied, piloter à l'intérieur des grottes fragiliserait la montagne.

- Il n'y a pas d'autres speeders que les nôtres, comment les travailleurs ont-ils fait pour atteindre les mines ? demanda l'une des troopers en s'approchant de nous.

Je n'étais apparemment pas la seule sceptique.

- Les mineurs passent par une entrée de l'autre côté, répondit posément Boden. Les galeries se rejoignent toutes mais comme nous allons aux salles des commandes il est plus rapide de passer par ici.

Boden garda son visage tourné vers la soldate du Premier Ordre, comme s'il la défiait du regard, avant de s'en aller récupérer les armes qu'il avait laissées dans l'un des speeders. Sa réponse ne m'avait pas convaincue et cela paraissait aussi être le cas de la trooper.

La soldate à l'armure noire s'approcha justement de moi pour me dire tout bas, d'une voix douce qui me rappela vaguement quelque chose sans que je ne parvienne à savoir quoi :

- Si je peux me permettre, générale, je crains que l'on se soit fourrées dans une affaire pas très nette...

- Je sais. Seulement il n'y rien que nous puissions faire de plus pour l'instant que les suivre. Restons naturels en tâchant de ne pas nous éloigner et nous aviserons plus tard.

- Bien générale.

Je partageais complètement son inquiétude, mais il ne fallait pas nous laisser aller à la panique.

En attendant, sa voix me disait bel et bien quelque chose...

- Quel est votre matricule, soldat ? demandai-je en me tournant vers elle.

- Caporal TZ-9806, ma générale.

- N'êtes-vous pas... la stormtrooper de Kijimi ?

- Si madame.

A son ton, je compris qu'elle se rappelait aussi cette fois où nous avions désobéi aux ordres pour permettre à des enfants d'échapper à une rafle du Premier Ordre.

Elle se sentit alors assez en confiance pour m'avouer doucement :

- Si je peux me permettre, je suis heureuse que quelqu'un comme vous soit devenue générale. Vous êtes l'une des rares à ne pas être mauvaise.

Ces mots m'allèrent droit au cœur et je lui fis un grand sourire.

- En tout cas, TZ-9806, je vous promets que nous allons nous en sortir.

Pour toute réponse, elle se mit au garde à vous. Elle vérifia ensuite d'un coup d'œil que son fusil blaster était fonctionnel puis se prépara à me suivre.

Moi aussi, j'avais toujours un très mauvais pressentiment quant à tout cela. Mais nous n'avions d'autres solutions qu'attendre en restant sur nos gardes.

Le comportement de Vassili Boden et du Gouverneur m'intriguait. Au fond, il était vrai que Remington, avec tous ses guerriers Geonosiens à sa disposition, aurait très bien pu aller là-bas seuls et se contenter de faire un rapport à Hux et moi concernant la soi-disant présence résistante. Être avec eux était une perte de temps et une prise de risques inutiles, Armitage avait raison. Il nous avait cependant été impossible de refuser cette mission devant le Twi'lek. A qui je ne fais d'ailleurs pas confiance du tout... songeai-je pour la énième fois.

Je tentai de ne plus me prendre la tête avec toutes ces pensées et, aux côtés de TZ-9806 et des deux autres Death troopers, suivis le garde masqué à travers les galeries.

*** ***

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