~ 02~

Phabiola : voilà notre chambre. Le côté libre est pour toi.

Moi : m'rci.

Je jette mon sac sur le lit et regarde par la fenêtre pour repérer où je pourrais me procurer des joints.

Phabiola : ton sac, c'est le nouveau sac North face ?!

Je souffle agacé et me tourne pour la regarder , fixer mon sac avec envie.

Moi : exacte.

Phabiola : t'es riche ?

Moi : mon beau père l'ai. Heureusement il est pas radin.

Phabiola : la chance !

Moi : ça dépend pour qui.

Elle me fixe peu satisfaite de ma réponse et se concentre sur mon sac.

Moi : et si tu me faisais visiter la cité !

Phabiola : tu veux voir ces délinquants de plus près.

Moi : des délinquants. J'aimerais bien voir ça.

Elle me regarde bizarrement avant de regarder mon sac. Et d'un coup, elle m'affiche un sourire chaleureux que je sais très faux. Elle a quelques choses derrière la tête mais j'espère qu'elle sait à qui elle veut s'en prendre.

Phabiola : d'accord ! Viens, comme ça je vais te montrer le macdo et l'arrêt de bus pour aller au cc.

Je hoche la tête et la suis quand on quitte la chambre.

Phabiola : je descend avec smé pour lui montrer la cité.

Gontron : okay.

Marie Nadège : je peux venir!

Phabiola : sûrement pas.

Je regarde le regard méprisant qu'à lancer Phabiola à sa nièce et je n'aime pas ça du tout. J'ai tous les défauts de la terre, mais s'en prendre à un enfant c'est non.

Marie Nadège semble déprimé et croise mon regard. Je lui fais un clin d'œil et elle sourit.

Je suis Phabiola qui a ouvert la porte d'entrée et on quitte cet appartement. Et qui on croise...

- salut Aroosh!!, lance Phabiola comme une groupie.

Il ne daigne même pas lui adresser un regard et disparaît dans l'ascenseur.

Moi : il vient de te foutre un vent monumental.

Phabiola : mais non! Il ne m'a sûrement pas entendu.

Moi : oui c'est cela.

Je lève un sourcils peu convaincu mais la suis dans l'ascenseur. Arrivé en bas, des teneurs de murs la souffle et elle lève les yeux au ciel.

TM: eh Phabi !! Tu nous présentes pas ta pote.

Phabiola : tu me pompes l'air Younès!

Je me retourne en marchant et regard les TM.

Moi : je m'appelle Smeralda! Et si tu veux me parler, fais le directement...Younès !

Les autres mecs crient et Younès me fait un clin d'œil. Je l'offre un sourire avant de me retourner et suivre « phabi ».

Phabi : traîne pas avec ces mecs. Ils ont tous un casier judiciaire.

Moi : moi aussi j'en ai un.

Elle me regarde surprise et j'éclate de rire.

Je sais pas pourquoi mais je sens que je vais kiffer être dehors.

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- on t'a pas dit, mais y'a un couvre feu ici!,lance Gontron dans le plus grand des calmes.

Moi : pour les gamins ? Ouais okay, ça me concerne pas.

Gontron : pour tous les membres de cette maison.

Assise à table , je regarde le reste de la famille qui mange calmement alors qu'on vient de balancer une bombe.

Moi : j'ai pas compris. Un quoi?

Gontron : couvre feu! Ta tante m'a raconté ton comportement avec tes parents. Tu seras pas comme ça ici. Il y a des règles et tu vas les respecter.

Moi : où sinon quoi?

Tous les couverts cessent de bouger et Gontron me lance un de ces scarfaces.

Gontron : enfreins en une et tu verras.

Je souris prête à relever le défi et continue de manger calmement.

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Je me brosse les dents et la petite fille rentre dans la salle de bain déjà très étroite pour déposer du linge sale.

Avant de sortir, elle fixe timidement.

Moi : tchu veux ma photcho ?

Je crache ce que j'ai dans la bouche et la fixe.

Marie - Nadège : comment t'as fait pour tenir tête à papa?

Moi : oh je suis pas un exemple petite.

Marie Nadège : moi je me fais tout le temps frapper. Les garçons ils sont dorloter et moi on me force à « devenir » une femme !

Je lève les sourcils surprise et ferme la porte derrière elle.

Moi : t'as quel âge ?

Elle : 12 ans.

L'âge de la rébellion !

Moi : je t'aide à devenir comme moi...pas quand même « comme » . On va dire un soupoudré de moi, et tu me rends quelques petits services.

Elle : vraiment ?

Moi : smé dit toujours la vérité !

Elle : d'accord.

Moi : ta première mission c'est de m'apporter la clé qui ouvre la porte de la maison en discretos.

Elle : euh... d'accord !

Moi : c'est Nadi! Tiens première leçon avoir un nom cool, ta mère t'as pas gâté en te donnant un nom qui pèse comme ça. Nadie c'est bien. Cool, court et efficace. Comme Smé.

Nadie : j'adore !

Tata Yvonne : Marie Nadège, tu es où ?!?

Nadie : maman m'appelle.

Moi : t'inquiète pas, je suis encore là.

Elle me saute au coup et je suis surprise par ce câlin inattendu.

Nadie : merci Sméralda!

Elle me lâche avant de sortir rapidement.

Je reste sur le coup pas habitué à recevoir des câlins sauf de mes potes et sourit en me disant que ça, je pourrais peut être m'y habituer,

Je finis ce que j'avais à faire dans la douche et quand j'arrive dans la chambre que je partage avec « Phabi », je la vois qui fouine dans mon sac.

Moi : tu trouves ton bonheur !

Elle sursaute et me regarde en souriant nerveusement.

Phabi : c'est pas ce que tu crois! Je me demandais pourquoi t'avais pas encore défait ton sac. Je t'ai laissé une place dans l'armoire !

Je plisse les yeux sachant pertinemment que c'est un mensonge. Ça crève les yeux. Mais bon, grâce à elle je connais le quartier et en plus j'ai déjà put aborder les TM qui vont me fournir en ce que j'ai besoin.

On va dire que cette fois, on laisse passer et on fait la conne.

Moi : c'est tellement gentille de ta part! Je m'occuperai de ça demain, ne te fatigue pas. Tu as déjà été si gentille avec moi. Repose-toi !

Elle me dévisage et sourit victorieuse de son mensonge qu'elle croit que j'ai gober. Je crois même qu'elle me prend pour une simplette.

Oh oui, je vais m'amuser ici!

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