Chapitre 14
Superstitious Love
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Promesse
.•*:。✩ 1er Décembre
« Jimin-ah ? Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ? »
Hoseok se leva précipitamment de sa chaise pour rejoindre son ami qui venait d'arriver en larmes. Ce dernier ne répondit pas de suite, il reniflait en continu, la tête baissée et les yeux bouffis. Alors il le fit s'asseoir, lui offrit un mouchoir puis l'aida à se dévêtir.
« Est-ce que tu veux que j'aille te chercher un cappuccino ? À moins que tu ne préfères que je reste avec toi ? Est-ce que tu veux en parler ? s'enquit l'aîné qui ne savait pas comment réagir. »
C'était la première fois qu'il voyait Jimin dans cet état. Et pourtant, il l'avait vu passer par, à peu près, toutes les émotions. Que pouvait-il bien le rendre aussi triste ?
Une main sur son épaule et accroupi devant lui, il tentait d'apercevoir son visage qu'il s'obstinait à cacher derrière sa frange.
« Reste... murmura le blond. »
Hoseok hocha doucement la tête mais ne retourna pas immédiatement à sa place. Trop inquiet, il décida de rester à ses côtés, tenant à lui apporter son soutien au travers des tendres caresses qu'il effectuait sur le haut de son bras et sur son genoux.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda-t-il une nouvelle fois.
– Je suis un clown...
– Pourquoi tu dis ça ?
– Parce que c'est ce que les gens disent de moi...
– Qui a osé dire ces bêtises ? gronda-t-il aussitôt. »
Jimin mit encore un peu de temps à répondre.
« Mes collègues... au travail.
– Raconte-moi, exigea Hoseok.
– Habituellement, je travaille de chez moi... Mais une ou deux fois par semaine, je dois aller à l'entreprise pour travailler sur les projets en équipe, expliqua le blondinet, la voix tremblante, avant de se moucher. Quand c'est comme ça, on a l'habitude de déjeuner tous ensemble au restaurant. Moi je n'aime pas trop y aller, parce qu'à chaque fois c'est la même chose, ils passent leur temps à se moquer de moi... »
L'aîné sentait sa colère s'amplifier à mesure qu'il l'écoutait. Et il savait déjà qu'il allait finir vraiment très en rogne à la fin de son récit. Il ne lui arrivait pas souvent de s'énerver, mais lorsqu'il le faisait, il pouvait se montrer très dur.
« Ils aiment me faire peur tout le temps... Soi-disant que ce n'est que pour rire, mais moi ça ne me plait pas, parce qu'ils jouent avec mes angoisses... Tu sais, il y a beaucoup de choses qui me dérangent. Comme retrouver mes affaires à la mauvaise place ou manger dans la même assiette que les autres. Alors ils s'en amusent, mettant mon pot à crayon en désordre ou ma souris à gauche de mon clavier d'ordinateur... Et aujourd'hui, ils ont fait exprès de ne commander que des plats à partager.
– Mais quelle bande de-
– Je sais... le coupa-t-il. Mais je ne peux rien faire, car si je me plains, ils seraient capables de me dire de prendre autre chose, et le temps que je passe commande, ils auraient déjà fini de déjeuner et me laisseraient seul...
– Tu serais peut-être bien mieux sans eux.
– Mais je suis déjà tout le temps seul, à part avec toi, je ne veux pas m'enfermer encore plus dans une bulle.
– Je comprends. »
Hoseok soupira, profondément frustré. Il aurait bien aimé leur faire connaître le fond de sa pensée à ceux-là ! Si seulement il les avait devant lui, alors...
« Qu'est-ce qu'ils ont fait d'autre ?
– Ils m'ont reproché le fait de ne jamais faire comme tout le monde, de toujours faire mon capricieux parce que les choses devaient être comme ci ou comme ça, ils ont même planté leurs baguettes dans leurs bols de riz alors que ça porte malheur ! Tout ça pour me mettre mal à l'aise... Et puis, quand nous sommes sortis, ils ont ri de moi parce que je ne marchais pas en dehors des lignes blanches aux passages piétons... Ils ont dit que je ressemblais à un enfant de maternelle...
– Il ne faut pas dépasser des lignes blanches ? s'étonna Hoseok. Je ne connaissais pas cette superstition.
– Ce n'en est pas une... Juste moi et mes foutues manies ! s'emporta Jimin avant de fondre à nouveau en sanglots. »
Hoseok était dépassé, il était vexé et blessé à la place de son ami, mais il détestait surtout le voir aussi mal à cause de cette bande d'idiots inutiles. Il sortit alors un deuxième mouchoir de son paquet et se mit à éponger lui-même les larmes qui mordaient les joues rondes de son dongsaeng.
« J'en ai marre, Hyung... Jamais je ne vivrais normalement sans me faire juger. Tout ça à cause de mes superstitions ! J'ai tout essayé, tu sais, pour m'en guérir. J'ai même vu deux psy différents et un hypnothérapeute. Mais rien à faire !
– Jimin-ah, entama-t-il avant de s'interrompre. »
La position dans laquelle il était commençait à lui donner des fourmis dans les pieds. Il gigota un peu pour refaire circuler son sang, puis reprit :
« Je vais te dire quelque chose qui te semblera peut-être un peu étrange mais... Pourquoi vouloir absolument arrêter de croire en ces superstitions ? Ce sont des croyances comme tout plein d'autres.
– Pas aux yeux de la majorité de la population. Être superstitieux passe moins bien qu'être religieux...
– Mais justement, on s'en fiche de ce que les autres pensent. Tant que toi tu arrives à vivre ta vie, tu n'as pas à changer. À chaque fois que tu m'as raconté une de tes mésaventures, ton problème n'était jamais le fait de craindre quelque chose, mais plutôt le regard que les autres portaient sur toi à cause de tes peurs. »
Et c'était vrai, que ce soit pour l'histoire du parapluie, ou bien celle du miroir, ou encore pour les fleurs ou le cimetière, Jimin avait surtout souffert des railleries et du mépris de son entourage proche comme lointain. Et Hoseok n'était même pas certain qu'il soit conscient de ça. Jimin mettait toute la faute sur lui et ses lubies, mais les réels fautifs étaient ceux qui le reniaient cruellement.
« Tu n'as pas à changer pour les autres. Tu n'as pas à taire tes convictions pour eux. La seule chose que tu dois faire, c'est de te soucier de ton bonheur à toi et de t'entourer uniquement de personnes qui t'acceptent comme tu es. Et tu veux savoir la bonne nouvelle ? »
Le blondin releva timidement les yeux vers ceux de son ami qui souriait gentiment, puis hocha lentement la tête.
« La bonne nouvelle c'est que moi je t'accepte comme tu es. C'est ce Jimin-là que j'apprécie, celui qui est en face de moi, un peu sensible et atypique, mais qui est généreux, marrant, charmant, taquin sur les bords et qui surtout, arrive à surmonter les épreuves de la vie.
– Est-ce que... Est-ce que tu cherches à me refaire pleurer...? couina l'intéressé en reniflant bruyamment. Nan parce que c'est réussi... »
Malgré le nouveau flot de larmes qui inondait son visage, un discret rire s'échappa de ses lèvres, signe que les mots d'Hoseok avaient su atteindre son cœur et l'apaiser. Ce dernier, satisfait, se mit à essuyer son visage du revers de sa main.
« Je ne cherche pas à te faire pleurer. Je veux juste que tu saches que je ne te laisserai pas et que je ne te jugerai jamais.
– Tu me le promets... ? demanda Jimin, les yeux plein d'espoir. »
Pour toute réponse, Hoseok planta son regard droit dans celui de son ami et, avec un sourire brillant comme le soleil, lui tendit son petit doigt.
« Je crois que les promesses se font comme ça, n'est-ce pas ? »
La bouille pouponne du plus jeune s'illumina soudainement, et Hoseok comprit que cette initiative l'avait rempli de joie. Il ne tarda d'ailleurs pas à sentir l'auriculaire de Jimin enrouler le sien.
« Bon, maintenant tu vas toi aussi me promettre de ne plus t'occuper de l'avis des autres, d'accord ?
– Mais c'est dur... Je ne peux pas promettre ça... »
Devant son minois qui se baissa encore vers ses pieds, le châtain demanda avec fermeté :
« Qu'est-ce que je t'ai dit hier sur les gens qui parlaient mal de toi ?
– Que c'étaient des abrutis... récita Jimin dans un chuchot.
– Que c'étaient des quoi ? insista le premier en pointant du doigt sa propre oreille, faisant mine de ne rien entendre. »
Jimin répéta alors un peu plus fort.
« Que c'étaient des abrutis.
– Des quoi ?
– Des abrutis.
– Des quoi ?
– Des abrutis ! s'exclama-t-il plus puissamment encore.
– Bien. »
Les deux jeunes hommes se sourirent puis le silence se fit, avant qu'ils ne se mettent tout à coup à glousser comme des gamins, pris en flagrant délit par les consommateurs qui s'étaient tournés vers eux.
Lorsque le calme retomba, Hoseok rouvrit la bouche et prononça :
« J'aimerais t'emmener quelque part demain soir, si tu es d'accord. »
❧ Au Japon, planter ses baguettes dans un bol de riz est très mal vu, presque craint, car il cela rappelle les rituels funéraires bouddhistes. Lors de ceux-ci, il est coutume de les piquer à la verticale, bien au centre, un peu à la manière d'un encens. À table, il vaut mieux donc se débarrasser de ses couverts en les faisant tenir en équilibre sur les rebords, de sorte à ce qu'ils traversent le bol à l'horizontal.
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Ouuuuh, Hoseok et Jimin partent en date pour la première fois ! 😱 Mais que va-t-il bien se passer ? Où donc va-t-il l'emmener ?
Vous le saurez dimanche prochain :3
Astëlya
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