☆ 𝗖𝗛𝗔𝗣𝗜𝗧𝗥𝗘 𝟭𝟵 ☆


Je profite de la douche tiède qui coule sur mes épaules, sur mon visage et mes cheveux.
Débarrassé de ma perruque et tenue ridicule, je peux enfin respirer en sécurité.

J'ai quitté la chambre D'Elgafar sans gêne, enfin je l'ai croisé dans le couloir, mais ce dernier ne m'a pas jeté un regard.

Mais la déception de pas avoir trouvé de réponses à mes questions, ni de pistes directes, je me suis plain avec Alkes durant toute l'heure.

Je sors de la douche, enroule une serviette-qui ne ressemble à rien en une serviette humaine-, sa matière synthétique, sèche la peau en quelques secondes et tient à ma peau telle une seconde peau, sans aucune transparence malgré la finesse du tissu.

Je m'étale sur le canapé, je commence à boire la nouvelle boisson que j'ai découverte, un mélange qui me rappelle le goût du café froid mélangé avec de la glace. Les chaleurs ont fortement augmenté la veille. Je me sens en été.

— J'accepte la proposition d'Eridan, annonce-je.

Alkes manque de s'étouffer avec sa boisson.

— Pardon ?!

— J'ai découvert qu'une seule chose intéressante dans l'ordinateur d'Elgafar, le dossier de Sirius Wezen.

— Ce mec arrogant qui se croit supérieur ?

— Apparemment.

— Et donc quoi ? Tu vas frimer pour son argent ? Je glousse.

— Non, mais je pense qu'il pourrait m'apprendre beaucoup pour trouver celui que je cherche. Il a étudié l'astronomie, et vu qu'il vient de la famille Wezen, il doit être au courant de plein de choses !

— Ne t'existe pas trop, V. Je doute que ce soit-

— C'est ma seule piste, et il y a peu de chance d'en trouver une autre à temps.

— Imaginons, mais en quoi l'ÉLIT à avoir avec ça ?

— Comme je te l'ai déjà dit, il n'est pas facile d'accès, et devine quoi, il veut faire partie de l'ÉLIT !

Il soupire bruyamment.

— Je ne sais pas quoi en penser V.

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Le soir venu, pour me changer les idées, je harcèle Alkes pour qu'il m'emmène au désert qui entour la ville.
À ma plus grande surprise, il finit par accepter.

Le vent chaud du désert qui balaye, une nouvelle fois mes cheveux, et une fine couche de sable s'est déposé sur les parois de verre. De loin, la ville semble irréaliste, si immense, avec ses écrans et ses voitures volantes. Les dunes orange, se superposent en un tableau irréaliste.

Puis, je m'allonge sur les dunes, laisse filer le doux sable brûlant entre mes doigts, hésitante, je contemple le ciel, une millième fois. Je trace des lignes imaginaires pour les constellations, et je sens une lueur d'espoir naître dans mon cœur.

Peut-être que ce n'est pas la fin, peut-être que je le trouverai à temps. Nous réussirons la mission qui nous attend. Liés, ensemble.
Si seulement je pouvais savoir si ma piste est bonne ! Et en contemplant mes mains, je vois et réalise avec terreur qu'une flamme est née au creux de ma main. Je cligne des yeux lorsqu'elle devient soudain bleue.

Une flamme bleue. Elle danse, brûlante, dans un mouvement enflammé et envoûtant. Je ne panique pas, je laisse ce nouveau pouvoir m'apprivoiser. La chaleur entre mes doigts réveille un sentiment brûlant et dangereux en moi.
Quelques étincelles s'échappent et enflamment le sable de la dune.

Alkes n'arrive pas à cacher sa mine, abasourdis. Il observe les flammes bleues et rouges avec fascination. Je referme mon poing et la flamme s'envole. Je ne réalise pas encore que je détiens trois pouvoirs élémentaires. L'eau, l'air et le feu.

Qui suis-je ? Fascinée, je lève brusquement la main et le cri d'Alkes arrive trop tard : une gigantesque lignée de feu s'enroule autour de moi et monte pour m'enfermer. Mon cœur s'affole et l'instinct prend le dessus, de l'eau retombe pour atténuer les flammes.

Je ne sais pas si ce sont mes gouttes ou celle d'Alkes. Mais ce dernier me cris :

— Rentrons ! Et vite.

Je sens ma vue s'embrouiller et une chaleur fiévreuse en moi.
Mes yeux se ferment, trop lourds et je tombe dans un sommeil.

Je sens une serviette mouillée sur mon front en me réveillant dans le lit de l'hôtel.
Je tente de me relever, mais Alkes m'interrompt.

— Chut, ton corps a besoin de repos. L'arrivée d'un pouvoir peut être difficile.
Il me tend un verre d'eau que j'avale d'une traite.

Hydratée, j'observe les lumières de la ville à travers la fenêtre.
Je me sens épuisée, mon corps est brulant, et mon esprit l'est tout autant.
Mais une pensée n'arrive pas à partir.
Et si je suis une AEther ?

— Alkes, et si j'étais une AE-

— N'y réfléchis pas maintenant.

— Je n'y arrive pas, avoue-je.
Il soupire.

— Le fait que tu détiens trois pouvoirs te rapproche d'une AEther.

— Et normalement ça se passe comment ?

— Les pouvoirs arrive environ un par année, mais cela commence vers l'âge de treize ans jusqu'à dix-sept ans environ.

— Pourquoi mes flammes étaient bleues ?
Il masse ses poignets endoloris et me répond sur un ton plat :

— Les flammes bleues sont beaucoup plus chaudes que les rouges. Il ne reste plus rien après, pas de cendres, tout a disparu. Je suppose ainsi que tu as un pouvoir Pheu plus puissant.

— Et le pouvoir de l'Ether alors ?

— Seule deux-pour-cent des AEther possède le niveau le plus haut, c'est-à-dire, ils peuvent manier une infime partie de l'énergie de l'univers. Mais la majorité ne possède qu'une excellente maitrise de tous les éléments de base.

— Sauf que toi, continue-t-il, tu as trois pouvoirs en quelque mois seulement vers la fin de l'arrivée des pouvoirs !

— Je pense que je les avais depuis toujours, chuchote-je. Je pense plutôt qu'un élément déclencheur les réveille. À une émotion, un lieu, un besoin.

— C'est une analyse intéressante, admet-il.
Je sens qu'il est tendu, une phrase au bout de la langue, il fuit mon regard.

— Il y a un non-dit. Que me caches-tu ?
Il soupire une énième fois, mais celui-ci est plus teinté de tristesse.

— Véga, tu as une réaction à une surdose de pouvoir. Mais elle est... Différente. Une personne qui a eu les mêmes symptômes est passé à un fil de la mort.

Mes veines se glacent. Respirer est devenue une option.

— Je t'en prie, ne panique pas... tu es forte, et puis ça ne veut rien dire ! Tente-t-il de me rassurer.

Je ne comprends plus rien, l'eau et l'air sont passées sans problème ! Alors pourquoi pas le feu ?

— Je sens ton incompréhension. Je pense que les deux premiers étaient faciles à gérer, mais comme une valise, plus elle est pleine, plus c'est difficile, plus lourd et plus sous pression.

— Je déteste ta comparaison, plaisante-je, mais ma boutade ne le fait pas sourire. Ni moi. Je me sens vide, en colère, triste, indifférente.

Des émotions contradictoires qui ne m'appartiennent pas. Je suis vide. Un creux infini. Un trou noir. Un
abysse de douleur s'ouvre en moi. Je la ressens, elle est en moi et attends lorsque je ne tiendrai plus, ou elle m'englobera dans ses profondeurs.

Peut-être que j'exagère, peut-être que tout cela n'est qu'une erreur, une coïncidence. Mais la petite voix dans ma tête me chuchote le contraire.

Après deux jours entiers cloué au lit, fiévreuse et délirante, je peux enfin me lever. Mes membres sont douloureux et Alkes se brule à mon contact. Ma peau est devenue le miroir d'un surplus d'énergie.

Je force Alkes à sortir, il souffre de migraines atroces, et je sais que j'en suis la source.
Je ne contrôle plus rien, tantôt une pluie se déverse sur moi, une tempête crée un tourbillon de feuille, de vêtements ou des flammes s'agitent autour de moi.

Aucun traitement ne marche contre cette rébellion. Pourquoi ? De plus de posséder ces pouvoirs fondamentaux, je peux causer des migraines, bruler la peau de tout ce qui m'approche et être doté d'un instinct puissant.
Mon ouïe, ma vision et mon toucher sont déstabilisés, le ressens chaque chose des centaines fois plus fort.

— Au moins, tu peux cuire ton repas toute seule sans cuisine, plaisante Alkes en me rejoignant sur le balcon.
Je ris, sans une once d'amusement.
Je tiens une distance convenable entre nous.

— Comment je vais faire ? Je veux dire pour l'ÉLIT ? Je ne peux pas abandonner sans avoir commencé.

Sa jambe remue nerveusement et il ne sait pas où poser ses mains.

— Véga, tu es en train vivre un combat difficile avec toi-même, et les combats n'ont qu'un gagnant, la fin n'est pas toujours bonne.

— Et bien, c'est l'occasion de faire tout ce que j'ai à faire au lieu de rester stupidement à rester ici sans faire, je rétorque agacée.

— Tu ne comprends pas, je m'inquiète pour toi 'tain ! Je ne veux pas que tu risques ta vie et qu'en plus, te battre pour et durant l'ÉLIT.

Je reste silencieuse, il m'a fait aveux qu'il tenait à moi et je souris.
Un ami... Alya.
Non, ce n'est pas le moment d'y penser.
Mais trop tard, son nom s'est échappé de mes lèvres.

— Comment va le frère d'Alya ? Demande-je, la voix rauque.
Il écarquille les yeux.

— 'Tain Véga... Merde... Personne ne t'a rien dit !

Je m'attends au pire, et je m'effondre en entendant le prononcer :

— Alya est vivante Véga.

✯☆✯
Fin de chapitre :)
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