☆ 𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟯 ☆

            

Perdue, je cherche du regard une couleur, une lumière, mais seul le silence lourd de la noirceur me répond. Puis je tombe, ou plutôt, je monte.

Non. Je ne sais pas, je monte et je descends, je m'étire et je me rétrécis.
Je meurs et je vis, je me retrouve, je suis là et je suis ailleurs.

Je perds toute notion du temps et de l'espace. Je suis seule, perdu, destiné à être englobé par les ténèbres, dénudé d'étoiles. Puis une lumière, aveuglante d'abord, se transforme en un paradis de calme et de bonheur.

Je me réveille dans une pièce sombre, un mal de tête m'agresse, tout mon corps n'est que douleur. Je me relève et masse mes tempes douloureuses et suantes suite au rêve étrange. Non ! Les souvenirs de la veille remontent en surface.
Brutale. Vif.

J'essaie de me calmer et résonner, différentes possibilités s'offrent à moi. M'auraient-ils prise folle ? Sûrement. M'a ton cru ? Ceci est une autre histoire.

J'en doute, la première option est la plus fiable. Je fulmine contre mon manque si soudain de vigilance ! Une boisson ! Je me suis fait avoir par une boisson, l'effet de groupe, la pression.

Mes pensées sont brusquement éteintes pour laisser place à la voix mielleuse de ma mère.

Le monde dans lequel tu vivras est dangereux, ne l'oublie jamais Véga.
Attention aux "Rana", ils te chercheront à tous pris.
Cache ton identité coûte que coûte. Ils peuvent être partout, sur n'importe quelle planète, à n'importe quel moment.
Les Rana n'hésiterons pas à tuer pour arriver à leur fin.

Mon sang se fige. Et le sentiment qu'un étau a remplacé ma gorge. Et si Louise était une Rana ? Aurais-je laissé des indices révélateurs ? Ou la démence s'infiltre en moi.

Je ne me souviens plus d'aucune des questions, mais mon instant me souffle que c'était bien le danger que ma mère m'avait prévenu. La panique remonte en moi t'elle une douche gelée.

Je suis dans une chambre, les fenêtres et volets sont fermés. Je me lève d'un bond, j'appuie sur la poignée de toute des forces.
L'horrible nouvelle se présente à moi : je suis bien et bel enfermée.

✰✰✰

Je m'adosse contre la porte, la fin ne pouvait pas être si proche, pas avant même d'être rentrée sur Alpha ? Un cri brutal sort de ma gorge, coupant le silence si lourd de la nuit.

J'entends des pas, ils se rapprochent et accélèrent. Mon ravisseur. Derrière la porte, une voix. La voix de Noah. Je peigne à contenir ma surprise. Lui ? À qui je croyais pouvoir faire confiance malgré que je le connaisse depuis quelques jours seulement ? Et si lui aussi était un Rana ?

Que toute cette fête n'était qu'un plan pour me piéger ? Un plan magnifique, si subtile que même le meilleur espion du monde y pourrait tomber, se croyant parmi de simple adolescent innocent ? Noah tape contre la porte, les coups résonnent dans ma tête.

Il sort un trousseau de clés, elles emmènent un tintement léger. J'inspire une grande bouffée d'air, il va rentrer, il va me tuer et tout sera fini pour moi.

1...
2...
3...

La porte s'ouvre me propulsant violemment au centre de la pièce, une douleur lancinante me traverse à l'épaule gauche.
J'étouffe un cri

— Véga ! Me cri la voix paniqué de Noah.
Il connaît mon nom, il sait. Son visage est paniqué, ses yeux parcourent mon corps comme pour chercher une éventuelle blessure.
Son inquiétude remet en question la suite de ses actes. Je ne comprends pas. Mes yeux doivent me trahir, tels les animaux effrayés avant qu'on les tue.
Il m'aide à me relever et m'assoit sur le lit.

— Que s'est-il passé ? Ton cri m'a réveillé ! La porte était bloquée. Je paniquais ! Il s'arrête pour reprendre son souffle.

Je ne comprends pas, il est un Rana ! La soirée était un plan ! Pourquoi est-il inquiet ?

— Je ne comprends plus, rien, souffle-je. Il s'assoit près de moi.

— Après que tu as bu ce verre, et... répondus à toutes ces questions, tu t'es évanoui, commença-t-il d'une voix enrouée. Je ne comprenais rien à ce que disait Louise ni toi, mais j'étais décidé à ne pas te laisser entre les mains d'inconnus.

J'ai fait semblant de t'amener à l'hôpital pour t'amener en réalité dans ma chambre. J'ai fermé la porte à clés et les fenêtres pour plus de sécurité. Si je savais que tu allais te réveiller et paniquer, je ne l'aurais pas fait, je t'assure ! Je lui souris, d'un haussement de tête, trop fatiguée pour parler.

Puis je le regarde :
« Tu le sais ? ».

Il arrête de fixer le mur d'en face pour les poser sur moi, il n'a pas besoin de dire quoi que ce soit, son regard suffis. Il sait .

✰✰✰

La brise qui, il y a quelques jours était d'une légèreté apaisante s'est transformé en un vent glacial. Fouettant mes joues comme font les vagues sur les rochers, j'observe les nuages se déplacer pour laisser apercevoir les étoiles. 

Je vois une étoile filante, enfin plus précisément, c'est un météore, c'est-à-dire un phénomène lumineux produit par l'entrée à hypervitesse dans l'atmosphère d'un micrométéoroïde. Les humains ont pour superstition de faire un vœu à chaque fois qu'ils en voient une.

Je n'y ai jamais cru et je ne compte pas m'y mettre, mais ce soir, je fais un vœu. Mon premier, je souhaite me sentir à ma place. Lorsque je rouvre les yeux, le visage de Noah éclairé par la pleine lune me laisse voir que lui aussi fait un vœu.

— Toi aussi, tu en as fait un tout à l'heure, me dit-il. Ses fossettes, visibles, le rendent si innocent.

— Oui, je n'y crois pas, mais il faut bien essayer .

— C'est drôle, de se dire qu'un jour, tu traverseras le cosmos pour retourner chez toi, rit-il, tu pourras voir une infime partie de l'univers de tes propres yeux, sans écrans, sans photos, en réel ! Jamais je n'aurais cru à une chose pareille si on le l'avait dit avant, ou dans une autre situation, pourtant... j'ai en face de moi une vraie extra-terrestre !
Nous rions .

Il se gratte la nuque, les lèvres sont pincées , comme si elles doutaient si oui ou non, elles allaient libérer ses paroles.

—Véga... ses prunelles chocolat dans les miennes, il continua : j'aimerais te le dire avant qu'il ne soit trop tard. Il prend une grande bouffée d'air comme pour se donner du courage : la première fois que je t'ai vu, comme pour de nombreux garçons, c'était le coup de foudre, une nouvelle fille arrive, magnifique, intelligente, mystérieuse... tu n'étais pas une de ces filles qui colle les gas, ni celle qui se fiche de tout . Tu étais, et tu es juste parfaite .

Il se mord la lèvre, mon discours est raté, mais je, je souhaitais que tu le saches, je t'aime .

Non. Il n'a pas le droit. Pas maintenant. Il n'a pas le droit de tomber amoureux de moi.
Ses paroles me bouleversent profondément, autant, que je ne veux pas l'admettre Comment suis-je censé réagir ? Je me maudis de ne pas avoir analysé les histoires amoureuses que Belinda lui racontait.

Éprouve-je des sentiments envers lui ? Je l'apprécie comme ami, mais me suis-je posé la question s'il me donnait des émotions amoureuses ? De l'amour ? Le temps s'écoule lentement, et si vite à la fois ! Un poids lourd sur la poitrine, je bredouille :  

— Noah... écoutes, bientôt je devrais partir bien loin . Je ne veux pas éprouver de sentiments envers une personne pour après vivre le déchirement de la rupture . On ne peut pas . La question n'est pas si je t'aime ou pas, mais je ne peux pas .

Pourquoi ai-je du mal à le dire ? J'étais toujours froide et distante, ne parlant presque à personne, me voila au bord des larmes pour un garçon qui je connais seulement depuis quelques jours ? Je dois rester forte, insensible.

Comme une Alpha ; c'est le seul moyen de survivre sur cette planète. Je ne peux pas abandonner ma carapace après des dizaines d'années d'entraînement dur. « C'est non Noah, je ne t'aime pas, Au revoir » souhaite-je dire, mais les mots ne sortent pas, à la place un sanglot descends lentement le long de ma joue .

Pendant toutes ces années, je ne laissais jamais afficher mes émotions, les refoulant au plus profond de moi-même, gardant seulement ma fascination pour l'univers . Je ne cesse de me demander pourquoi, pourquoi aujourd'hui, que je ne suis qu'une faible, qui ne pourra jamais tenir .

Mais peut-être qu'on fond, ça me fera du bien ? Je décide de m'accorder un soir, ou je peux enfin être moi-même. Alors oubliant tous mes tracas, je me laisse bercer par le bruit des vagues . Une lumière m'éblouît, j'ouvre mes yeux, les paupières lourdes de sommeil .

Mon poignet s'illumine d'une lueur bleutée . La douleur s'intensifie, je relève ma manche :
le symbole tatoué sur mon poignet est la source de cette lumière magique .

« Un jour vendra, un symbole apparaîtra .
Il brillera, d'un halo bleuté .
Illuminera ton chemin,
Regarde les étoiles, Ce sera le signe pour toi, de partir,
De rentrer chez toi,
Alpha . »

__________✯☆✯_________

Fin de ce chapitre !
Vous en pensez quoi ?
L'évènement important s'est passé !
Il est enfin temps pour Véga de rentrer sur Alpha laissant Noah le cœur brisé 😂.
À bientôt pour la suite !
☆☆☆

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