21 - Prise au Piège (partie 3)

L'autoroute était un long ruban sombre sous la lumière blafarde de la lune. Le moteur de l'Impala aurait été une présence rassurante à cet instant, mais tu étais seule, au volant d'une vieille Dodge que tu avais dû "emprunté" pour faire la route. La nuit enveloppa le paysage dans une obscurité profonde, seulement percée par le faisceau blafard de tes phares. Il n'y avait rien aux alentours. Pas de lumière, pas de signe de vie, juste une interminable étendue de champs abandonnés et de forêts épaisses. Tu avais roulé des heures, les mains crispées sur le volant, les yeux rivés sur la route comme si elle allait te donner des réponses. Mais il n'y avait pas de réponses. Seulement une angoisse sourde qui te rongeait le ventre, une peur qui s'accrochait à ton cœur comme un poison lent. Sam était là-bas, seul. Et Dean... Dean ne t'avait pas suivie. Tu pouvais encore entendre les échos de votre dispute.

"Tu comprends pas, T/N. Tu comprendras jamais."

Tu serrais les dents, te refusant à pleurer. Pas maintenant. Pas alors que tu étais à quelques kilomètres de Sam. Ton cœur battait à un rythme irrégulier, tambourinant dans ta poitrine comme s'il cherchait à t'avertir d'un danger imminent. Tu jetais des coups d'œil anxieux à l'écran de ton téléphone posé sur le siège passager, espérant voir un message, un appel de Dean. Mais rien. Rien que le silence et le poids grandissant de ton inquiétude. 

Enfin, au loin, l'ombre d'un immense bâtiment se dessina sous la lueur froide des étoiles. L'entrepôt apparut enfin dans ton champ de vision. Isolé et froid. Une carcasse d'acier et de béton au beau milieu de nulle part, aussi menaçante qu'un tombeau. Tu ralentis, t'engageant sur un chemin de terre rocailleux, chaque soubresaut de la voiture accentuant ton appréhension. Tu garas le véhicule à une distance raisonnable, coupant les phares et le moteur pour éviter d'attirer l'attention. L'adrénaline fit frémir tes membres alors que tu attrapais ta lampe torche et sortais silencieusement de la voiture. L'air était glacial, chargé d'un étrange pressentiment et un frisson te parcourut l'échine. Tu savais que tu n'aurais pas dû être seule ici. Dean aurait dû être là. Sam aurait dû être là. Mais l'un t'avait abandonnée et l'autre... L'autre était quelque part dans cet enfer d'acier rouillé et de ténèbres. Le silence. Il y avait trop de silence.

Une brise nocturne soufflait doucement, soulevant la poussière du chemin, faisant bruisser les herbes hautes autour de toi. L'endroit était oppressant, comme s'il était imprégné d'une énergie malsaine. Tu avalas difficilement ta salive et pris une profonde inspiration avant d'avancer, le pas hésitant mais résolu.

«Sam... Tiens bon, je suis là,» pensas-tu en serrant la lampe torche contre toi.









Tu atteignis la grande porte rouillée de l'entrepôt et la poussas lentement, le grincement du métal résonnant dans le silence. L'intérieur était encore plus sombre que l'extérieur, une obscurité presque palpable qui rendait chaque pas incertain. L'air était épais, saturé d'une odeur métallique désagréable. Tu allumas ta lampe torche et balayas l'espace devant toi. Des piliers métalliques rongés par le temps se dressaient comme des spectres, projetant d'étranges ombres sur les murs de béton fissurés. Le sol était jonché de gravats et de vieilles caisses en bois poussiéreuses, témoins silencieux d'un passé oublié. Un frisson te parcourut. Tu inspirais profondément, tentant de calmer les battements affolés de ton cœur, et commenças à avancer à pas feutrés. Chaque bruit, chaque craquement sous tes pieds, semblait amplifié par l'immensité silencieuse de l'endroit.

«Sam ?» appelas-tu doucement, ta voix résonnant faiblement dans l'immensité du bâtiment.

Le silence en réponse te fit accélérer le pas. Ton souffle était court, ton cœur battant contre ta cage thoracique alors que tu balayais les environs de ta lampe. Chaque bruit, chaque craquement de structure te faisait sursauter. Tu passas devant de vieilles machines abandonnées, des caisses renversées, et continuas à progresser à travers l'entrepôt, t'enfonçant toujours plus loin dans son ventre obscur. Et puis... Une voix. Une voix que tu aurais reconnue entre mille.

«T'es complètement malade si tu crois que je vais me plier à tes foutus plans.»

Ton cœur rata un battement. Sam. Tu te stoppas net, tes doigts se resserrant sur ta lampe torche, tes sens en alerte. Tu suivis la voix, te déplaçant lentement, prudemment, te cachant derrière les piliers et les caisses éventrées. Et puis, tu l'entendis. Cette voix glaciale... Sam n'était pas seul. Ce timbre mielleux et moqueur qui te donna immédiatement la chair de poule. Une vague de frissons te parcourut de la tête aux pieds alors que le rire lent et sinistre d'Azazel résonnait dans l'entrepôt. Tu posas immédiatement une main sur ta bouche pour retenir ton souffle.

Le démon qui avait tué Mary et John Winchester. Celui qui avait détruit la vie de Sam et Dean. Celui que Dean voulait tant tuer... Et il était là, juste devant toi. Tu risquas un regard à travers les énormes caisses.

À quelques mètres de toi, Sam était ligoté à une chaise, le visage tuméfié, du sang coulant lentement de la commissure de ses lèvres. Il tentait de garder son calme, mais ses yeux étaient pleins de rage. Son regard était celui d'un homme prêt à se battre jusqu'au bout. Face à lui, Azazel se tenait là, les mains nonchalamment enfoncées dans les poches de son long manteau noir. Il souriait. Un sourire suffisant illuminé par l'éclat surnaturel de ses yeux jaunes, arrogant, presque amusé. 

«Regarde-toi, Sam.»

Il s'accroupit devant lui, penchant la tête sur le côté.
«Tu pourrais être grandiose, tu sais ? Un véritable prince aux sang de démon. Mais... t'es encore trop faible. T'as besoin d'apprendre. De grandir.»

Sam serra les mâchoires, crachant du sang sur le sol.
«Va en enfer.»

Azazel éclata de rire, se redressant lentement.
«Oh, Sammy... J'adore ton sens de l'humour. Mais, tu devrais être plus reconnaissant, mon garçon. Après tout, ce n'est pas tout le monde qui reçoit une offre pareille.»

Ton souffle était court et ton cœur battait à tout rompre. Ton instinct te hurla de fuir, de faire demi-tour, mais tu n'en fis rien. Tu pris appui derrière un pilier en métal, éteignant immédiatement ta lampe pour ne pas trahir ta présence. L'obscurité t'engloutit, et ton regard se fixa sur la scène qui se déroulait devant toi. Tu sentis ta gorge se serrer. Sam... Azazel... Il fallait que tu préviennes Dean. Ton téléphone... D'une main tremblante, tu le sortis lentement de ta poche, priant pour que le bruit ne trahisse pas ta présence. Tu composas rapidement le numéro de Dean et collas l'appareil à ton oreille. Une tonalité, puis une autre.

«Allez, Dean... Décroche, s'il te plait...»

Mais la troisième tonalité fut suivie par un silence: le répondeur. Frustrée, tu décides de raccrocher et de lui envoyer un message, avec tes doigts affolés, pour ne pas exposer ta présence à l'ennemi. Tu ranges ton téléphone aussi silencieusement que possible et recentres ton attention sur la scène devant toi. Azazel s'était penché devant Sam, le regardant avec une étrange fascination.

«Tu sais, je t'apprécie vraiment, Sam. Tu es spécial, mon garçon. Et je veux t'aider à atteindre ton plein potentiel. Mais pour ça, tu dois comprendre une chose...»

Il se redressa lentement, ses yeux jaunes brillant dans l'obscurité.
«Tu es encore trop faible.»

Sam serra les dents, mais ne détourna pas le regard.
«Si être 'fort' signifie devenir un monstre comme toi, alors je préfère crever,» lâcha-t-il d'un ton glacial.

Azazel sourit, comme si la réponse l'amusait.
«Oh, mais tu vas t'entraîner, Sam. Je vais m'assurer personnellement que tu deviennes celui que tu es censé être.»

Un silence s'installa. Puis, lentement, Azazel inclina la tête sur le côté. Et un sourire plus large, plus dérangeant, s'étira sur ses lèvres.
«N'est-ce pas, T/N ?»

Le monde sembla s'arrêter autour de toi et ton souffle se coupa brutalement. Ton sang se glaça. Tes muscles se tendirent, la terreur glaciale te figeant sur place. Il savait. Il savait que tu étais là.

Sam releva brusquement la tête, ses yeux s'écarquillant d'horreur et une panique pure traversant son regard.
«T/N, non ! C'est un piège ! Vas-t-en d'ici !» hurla-t-il.

Mais il était trop tard. Azazel tourna lentement son visage vers toi, les mains toujours bien calées dans les poches de son manteau.
«Tu pensais que je n'allais pas te voir ? Viens, petite fée, je t'attendais.»

Un frisson d'effroi parcourut ton échine. Tu serrais les poings, sentant déjà la chaleur naître sous ta peau, tes petites mains s'embrasant instantanément sous l'effet de l'adrénaline.
«Je ne vais pas me cacher,» murmuras-tu, la voix tremblante, mais remplie de courage.

Tu sortis lentement de l'ombre, faisant face au démon, ton cœur tambourinant dans ta poitrine.

Azazel t'observa, l'air presque fasciné.
«Une petite fée du feu. Comme c'est attendrissant.»

Tu serras les poings, le feu illuminant ton regard, prête à combattre.
«Lâche Sam.»

Azazel arqua un sourcil, avant d'éclater de rire. Un rire lent, profond, terriblement dérangeant. Puis, il te fixa avec un sourire carnassier.
«Allons, ma petite... Tu crois vraiment que tu es venue ici le sauver ?»

Il pencha la tête, son regard s'assombrissant.
«Non. Tu es venue pour mourir.»

Tu déglutis, un frisson remontant le long de ton dos. Azazel savait tout. Tu étais tombée droit dans son piège. Et Dean... Dean n'était pas là.

Azazel sourit.
«On attendait plus que toi, T/N. Bienvenue à la fête.»









Cimetière de Carthage, Missouri – 2h03 du matin

Le cimetière était plongé dans un silence lugubre, seulement troublé par le bruissement du vent à travers les arbres décharnés. L'air était glacial, chargé d'humidité, et une brume épaisse serpentait entre les tombes. Mais Dean ne s'en préoccupait pas. Tout ce qui comptait, c'était ce qu'il tenait entre ses mains : le Colt. Le pistolet reposait dans sa main droite, son poids à la fois rassurant et accablant. Ils l'avaient enfin récupéré.

L'arme était lourde, son métal froid contre sa peau. Il la tourna lentement entre ses doigts, observant les gravures sur le barillet, le canon usé par le temps et les balles gravées de symboles occultes. Ce foutu flingue, le seul qui pouvait leur donner une chance contre Azazel. Dean aurait dû ressentir une satisfaction immense après avoir récupéré l'arme tant convoitée, mais ce n'était pas le cas. Parce que son esprit était ailleurs. Parce qu'il avait fait une connerie monumentale. Il s'en voulait. Il s'en voulait à en crever.

Bobby et lui marchaient en silence vers l'Impala, leurs bottes s'enfonçant légèrement dans le sol humide. Derrière eux, une fosse béante où un démon et un chasseur corrompu avaient tenté d'échanger l'arme. Ils avaient dû se battre pour la récupérer, et l'adrénaline était encore bien présente dans les veines visibles de Dean.

«Dean, tu comptes rester planté là toute la nuit ou on peut bouger notre cul ?» grogna Bobby en ajustant sa casquette sur sa tête.

Dean cligna des yeux, réalisant qu'il était figé sur place depuis plusieurs secondes, perdu dans ses pensées. Il hocha la tête et rangea le Colt sous sa veste, s'assurant qu'il était bien en sécurité.

«Ouais, désolé Bobby. On y va.» marmonna-t-il en suivant Bobby à travers les rangées de pierres tombales.

La mission était réussie et, en temps normal, Dean aurait lâché une de ses répliques à la con et proposé d'aller fêter ça avec une bonne bière. Mais pas ce soir. Parce que Sam et toi étiez loin. Parce qu'il ne savait pas comment vous alliez. Parce qu'il n'avait pas la moindre foutue idée de si vous étiez encore en sécurité. Et ça lui tordait les tripes.

Alors qu'ils approchaient de l'Impala, Bobby jeta un coup d'œil à Dean et haussa un sourcil en voyant son expression fermée. Mais au fond de lui, il savait que cette victoire n'avait aucun goût. Dean ouvrit la portière de la voiture, prêt à ranger le Colt dans la boîte à gants, gavée de pièges à démons. Mais Bobby s'arrêta juste à côté, les bras croisés, et souffla un grand coup.

«Bon sang. En temps normal, on aurait fêté ça avec une bonne bière et tu serais en train de frimer après un coup pareil, morveux.» lâcha Bobby d'un ton bourru.

Dean haussa un sourcil, jetant un regard rapide au vieux chasseur.
«Quoi, t'as enfin décidé de me payer un verre ?»

Bobby secoua la tête avec un léger ricanement, avant de redevenir sérieux.
«Ouais, sauf que ce soir, ça passe pas. Parce qu'on sait pas où sont ces gamins, et qu'on sait encore moins s'ils vont bien.»

Dean se figea légèrement, serrant les dents. Il n'aimait pas l'entendre le dire tout haut. Parce que ça rendait tout trop réel. 

Il referma brutalement la boîte à gants et s'adossa contre l'Impala, soufflant du nez et croisant les bras.
«Ouais... Disons que j'ai pas vraiment le cœur à la fête. Mais ils vont bien, Bobby. T/N sait se défendre. Et Sam aussi.»

Bobby lui lança un regard perçant.
«Et toi, t'y crois à ce que tu dis, ou t'essaies juste de te rassurer ?»

Dean garda le silence, fixant un point imaginaire sur le sol.

Bobby soupira en le voyant faire.
«Allez, morveux. Dis-moi ce qui te bouffe. Laisse-moi deviner, ça a à voir avec la gamine ?»

Dean s'arrêta net. Bobby le connaissait trop bien.
«C'est pas juste 'la gamine', Bobby,» répondit-il, la mâchoire serrée.
«C'est T/N. Et ouais... J'ai merdé. Vraiment merdé.»

Bobby croisa les bras, le scrutant comme s'il allait lui mettre un coup de pied au cul.
«Qu'est-ce que t'as encore fait, idiot ?»

Dean ferma brièvement les yeux, serrant les mâchoires. Il n'était pas du genre à s'épancher sur ses sentiments, mais Bobby... est comme un père, pour lui. Il savait déjà qu'un truc clochait. Alors, Dean craqua. 

Il inspira profondément, passant une main sur son visage fatigué, avant de souffler :
«On s'est disputés. Enfin, non. C'était pas une dispute, c'était un putain de champ de bataille. J'ai... J'ai dit des trucs que j'aurais jamais dû dire. Je l'ai blessée, Bobby. Tu l'aurais vue... Elle était en larmes, et moi... Moi, je l'ai laissée là. Seule. Comme un putain d'abruti.»

Bobby ne cligna même pas des yeux, mais son expression changea légèrement, puis secoua la tête, exaspéré.
«Bon sang, Dean. Tu peux pas t'empêcher de foutre en l'air ce qui compte le plus pour toi, pas vrai ?»

Dean leva les yeux vers lui et hocha la tête, honteux. Ses prunelles vertes assombries par le poids du remords et il se passa une main sur le visage, visiblement à bout.
«Je lui ai dit des choses horribles. J'ai... pété un plomb. J'ai merdé, putain. Je lui ai balancé qu'elle comprendrait jamais ma vengeance, qu'elle savait pas ce que ça faisait de perdre sa famille... Je lui ai jeté au visage qu'elle n'avait jamais eu de parents. Et le pire, c'est que j'ai vu son visage quand j'ai dit ça. Elle était détruite. Et putain, Bobby... Je me déteste pour ça... J'ai vu ses yeux se remplir de larmes et... j'ai continué. J'étais tellement... tellement obsédé par le Colt que je l'ai juste... abandonnée. Je l'ai laissée partir seule retrouver Sam. Je les ai abandonnés, tous les deux.»

Bobby souffla longuement avant de poser une main ferme sur l'épaule de Dean, secouant la tête avec exaspération.
«Tu lui as vraiment dit ça ?  T'es vraiment un foutu idiot.»

Dean laissa échapper une petite larme, qu'il essuie rapidement.
«Ouais, je sais, Bobby.»

Bobby s'approcha d'un pas, et Dean savait qu'il allait prendre un sermon.
«Écoute-moi bien, morveux. J'ai vu des hommes perdre tout ce qu'ils avaient à cause de leur foutue impulsivité. Et là, tu joues avec le feu, Dean. T/N, c'est pas juste une gamine avec des pouvoirs incroyables et une gueule d'ange. C'est votre putain de lumière, et tu le sais. Elle vous maintient en vie, elle est votre pilier, gamin. Et si tu continues à jouer au con, tu vas la perdre pour de bon. Et tu pourras t'en prendre qu'à toi-même.»

Dean resta silencieux, serrant les dents pour ne pas exploser sous l'émotion. Il savait que Bobby avait raison. Bon sang, il avait tellement raison. Tu avais toujours été celle qui ramenait la lumière dans leur monde pourri. Tu n'étais pas seulement une chasseuse et créature magique douée, ni un soutien avec tes pouvoirs. Tu étais bien plus. Tu étais cette pureté lumineuse qu'ils pensaient ne jamais revoir dans leur vie anéantie par les forces du mal.

Dean se raidit, sentant un poids terrible s'écraser contre sa poitrine.
«Tu crois que je le sais pas ?!» éclata-t-il.
«Bobby... Elle est... Elle est la seule foutue lumière dans tout ce bordel. Elle est... elle est tout ce qu'on n'a plus, pour Sam et moi, depuis longtemps. Et moi, j'ai été assez con pour lui balancer des horreurs en pleine gueule, juste parce que j'étais en colère. Je suis un abruti fini, bordel !»

«Ouais, mais ça, on le savait déjà.» Bobby tapota l'épaule de Dean.
«La vraie question, c'est : qu'est-ce que tu vas faire pour arranger ça ? Parce que t'as intérêt à prier pour qu'elle soit toujours en vie quand tu la retrouveras, morveux.»

Dean ferma les yeux une seconde, essayant d'ignorer la douleur qui lui vrillait le cœur.
«Ouais.» murmura-t-il.
«J'ai intérêt.»

Bobby se pencha sur la portière passager, prêt à monter, tandis que Dean sortait les clés de sa poche, s'installant à sa place habituelle. Mais juste avant qu'il ne démarre, son téléphone vibra dans la poche intérieure de sa veste. Il le sortit, fronçant les sourcils en voyant ton nom s'afficher sur l'écran.

«C'est T/N.» souffla-t-il.

Bobby se tourna vers lui, attendant. Dean ouvrit le message, le lut, et son sang se glaça.

"Dean... Il faut que tu viennes ici, maintenant ! Azazel est là. Sam est blessé et il est attaché. Viens vite et ramène le Colt !"

Son cœur rata un battement.
«Putain de merde...» murmura-t-il, les yeux rivés sur l'écran.

Bobby s'approcha immédiatement, lisant le message par-dessus son épaule. Son visage se durcit instantanément.

«Bordel ! Quand on parle du loup...» lâcha Dean, ses doigts crispés sur son téléphone, son cœur battant à tout rompre.

Bobby serra la mâchoire et le regarda, l'air aussi alarmé que lui.
«On roule jusqu'au Kansas. À fond.»

Dean hocha la tête et était déjà en train de démarrer l'Impala, le moteur rugissant comme un monstre affamé. Ses mains étaient crispées sur le volant, son regard fixé sur la route devant lui. Il avait fait une erreur monumentale en vous laissant seuls. Mais il ne comptait pas faire la même connerie deux fois. Il n'avait jamais conduit aussi vite de sa vie. Et pour la première fois depuis longtemps, il fit une prière silencieuse. Pas pour lui. Pas pour sa vengeance. Mais pour Sam et toi. Parce que si quelque chose vous arrivait... il ne se le pardonnerait jamais. Il écrasa l'accélérateur, et l'Impala fonça dans la nuit. 

Dean sentit son sang se glacer.
«Tiens bon, princesse. Tiens bon, Sammy. J'arrive.»









L'entrepôt était une cage de ténèbres. L'odeur de rouille et de poussière saturait l'air, mêlée à un relent métallique presque imperceptible, mais omniprésent. L'espace était immense, parsemé de vieilles caisses et de piliers de métal rongés par le temps. Les ombres s'allongeaient sous les quelques lampes grésillantes accrochées au plafond, jetant une lumière maladive sur la scène.

Sam était toujours attaché à cette foutue chaise, du sang coulant du coin de sa bouche, mais son regard était noir de colère et de défi. Azazel, lui, se tenait juste devant lui, l'air parfaitement détendu, les mains dans les poches, comme s'il était en pleine conversation amicale. Son sourire suffisant, son regard jaune brûlant d'une lueur malsaine...

Et toi, tu étais là. À quelques mètres d'eux, les poings serrés, la chaleur commençant à monter sous ta peau. Tu ne lui laisserais pas une seule seconde de plus. Tu savais que ce combat était inévitable, mais tu refusais de laisser la peur t'envahir. Tu étais une chasseuse, une guerrière, et tu ne laisserais jamais ce démon te prendre Sam. Tu redressas les épaules, un éclat brûlant illuminant tes iris. Et puis, sans prévenir, tu levas la main et laissas une onde de feu jaillir de tes paumes, une tempête incandescente qui déferla sur Azazel dans un rugissement infernal. Les flammes l'engloutirent en un instant. Tu sentis la chaleur dévorer l'espace devant toi, l'air crépiter sous l'intensité de ton attaque. Mais alors que le feu se dissipait lentement, ton cœur se figea. Il était toujours là, debout et intact. Les flammes léchaient son corps sans le blesser, tournoyant autour de lui comme une brise inoffensive avant de s'éteindre, avalées par un néant invisible. Il n'avait même pas bronché. Pas une brûlure, pas une égratignure, juste ce sourire suffisant. Son regard jaune te transperçant avec une délectation presque malsaine.

Azazel secoua légèrement la tête avec amusement.
«Oh, petite fée... Tu croyais vraiment que ça marcherait ? Je suis presque déçu.»

Tu ouvris la bouche, mais avant de pouvoir réagir, il leva la main et une force invisible t'arracha du sol. Tu n'eus pas le temps de crier. Ton corps fut violemment projeté en arrière, valsant à travers l'entrepôt et s'écrasant de plein fouet contre un mur de métal rouillé à l'autre bout de la pièce. Ton dos percuta violemment le mur de l'entrepôt, la douleur atroce explosant dans tout ton corps, irradiant dans chaque fibre de ton être. Un craquement sinistre résonna à l'intérieur de toi alors que l'air était brutalement chassé de tes poumons. Tu t'effondras au sol dans un gémissement étouffé, ta vision vacillant sous le choc.

Azazel s'approcha lentement, t'applaudissant en savourant le spectacle.
«J'ai rarement vu une personne si courageuse et suicidaire à la fois, vraiment. Si jeune et si têtue pour sauver ses amis, c'est adorable. Même Dean ne fait pas autant d'efforts que toi pour sauver son frère. Lui, au moins, il sait que Sam m'appartient et il est temps de te faire apprendre aussi la leçon, petite.»

Tu essayas de te redresser, ton corps protestant à chaque mouvement. Ta respiration était laborieuse, chaque inspiration te faisant l'effet d'un coup de poignard dans les côtes. Mais malgré la douleur, malgré la terreur glaciale qui tentait de s'infiltrer en toi, tu relevas la tête.

Azazel te fixait, son sourire s'élargissant.
«C'est bien. Relève-toi, petite.» dit-il d'un ton presque paternel.
«On va enfin pouvoir passer aux choses sérieuses.»   

Il claqua brusquement des doigts. Et c'est là que tu vis Sam changer. Tu tournas la tête vers lui, haletante, encore sonnée par l'impact. Il était toujours attaché à cette chaise, du sang coulant de sa bouche. Mais quelque chose n'allait pas. Son regard... Il n'était plus le même. Ses traits s'étaient durcis d'une manière qui ne lui ressemblait pas. Son visage se tordit légèrement, une ombre étrange passant sur ses traits. Ses yeux semblaient vides, sa respiration lente, méthodique, comme s'il n'était plus tout à fait lui-même. Il fronça les sourcils, comme s'il luttait contre quelque chose d'invisible. Un frisson d'horreur glissa le long de ta colonne vertébrale et ton cœur se serra brutalement. Azazel ricana, se délectant du moment. 

«Sam... ?» murmurais-tu, incertaine.

Il ne répondit pas. Puis, lentement, très lentement, un sourire apparut sur ses lèvres. Mais ce n'était pas le sourire chaleureux et rayonnant de Sam. C'était un sourire froid et calculé. Comme si quelque chose de profondément anormal était en train de se réveiller en lui. Tu reportas ton regard sur Azazel, ton cœur battant violemment contre ta poitrine. Et c'est là que tu compris. Tu compris ce qui était en train de se passer. Ce n'était pas une simple confrontation entre Sam et Azazel. Ce n'était pas une simple tentative de persuasion du démon. Non, il était déjà en lui.

«Oh, tu viens enfin de comprendre, n'est-ce pas ?» ricana Azazel en croisant les bras.
«Bravo, T/N. T'es plus vive que je ne le pensais.»

Tu sentis ton estomac se tordre d'effroi.
«Non...» murmuras-tu, un filet de panique glissant dans ta voix.

Azazel sourit, s'approchant lentement de Sam et posa une main presque paternelle sur son épaule.
«Oh, regarde-moi ça. C'est fascinant, n'est-ce pas ? Tu vois, le truc avec mon sang,» expliqua-t-il d'un ton presque nonchalant.
«C'est qu'il ne fait pas que donner des petits 'dons' à mes petits élus... Il crée un lien.»

Il tourna légèrement la tête vers toi, ses yeux jaunes brillant d'une malveillance pure.
«Un lien que nous avons entre moi... et lui. Un lien indestructible forgé dans son sang.»

Ton souffle se coupa.
«C'est toi... C'est toi qui l'a forcé à venir ici...» compris-tu, horrifiée.

Azazel éclata de rire, secouant la tête.
«Evidemment, petite fée. Tu crois quoi ? Que Sam est venu ici de son plein gré ? Qu'il a décidé tout seul de disparaître et de vous laisser, son frère et toi ?»
Il rit encore, savourant ton expression terrifiée.
«J'ai doucement... influencé ses rêves. J'ai murmuré à son esprit. Oh, il s'est battu au début, il est têtu, ton Sammy. Mais il suffisait d'une chose...»

Il claqua des doigts.
«Une vision. Un faux espoir. Un mensonge bien placé. Et il a marché droit dans mon piège.»

Sam serra les dents, son corps tressaillant alors qu'il luttait désespérément contre quelque chose d'invisible. Tu pouvais voir la goutte de sueur couler sur sa tempe.
«Lâche-moi !» siffla-t-il entre ses dents, ses muscles tendus, sur sa chaise, comme des câbles d'acier.

Mais Azazel le tenait toujours.
«Allons, allons, mon garçon... Pourquoi tu te bats ? Je t'ai élevé pour être un prince parmi les tiens. Je t'ai donné la force. Un pouvoir que même ton pauvre frère ne peut pas comprendre. Mais toi, tu hésites encore. Alors, je me suis dit... Et si on faisait un petit test ?»

Tu regardas Sam, toujours figé, toujours immobile.
«Sam, s'il te plaît... Reste avec moi,» supplias-tu, la gorge nouée, mais son expression avait déjà changée.

Azazel roula des yeux.
«Ah, cette touchante naïveté... C'est adorable. Vraiment. Mais laisse-moi te poser une question, T/N : Crois-tu vraiment qu'il est encore lui-même ?»

Un frisson parcourut ton corps entier.
«Non... Laisse-le tranquille !» murmuras-tu, la voix brisée.

Mais Azazel ne faisait que commencer. Il pencha légèrement la tête, un sourire tordu aux lèvres.
«Je veux voir jusqu'où ça ira, ce petit combat entre vous deux. Voyons voir si j'ai bien entraîné mon disciple... et si toi, petite fée du feu, tu seras capable de briser tes valeurs morales si touchantes.»

Il se redressa et leva une main vers Sam. Et ce dernier, sans prévenir, brisa ses liens comme s'ils n'étaient rien. Tu sursautas, reculant instinctivement d'un pas. Sam se leva lentement, ses épaules s'abaissant et se redressant dans un souffle profond, comme s'il venait de se réveiller d'un long sommeil. Mais ses yeux... Ils n'étaient pas normaux. Il n'y avait pas de lueur de révolte. Pas de colère. Seulement... du vide. 

«Voyons ce que tu vaux, petite fée,» murmura Azazel, ses yeux brillants d'excitation.
«Sammy, montre-moi ce que je t'ai appris.»

Tu écarquillas les yeux, horrifiée.
«Non, non, non, Sam... Je t'en prie...»

Mais Sam avança d'un pas. Puis un autre. Il n'avait pas l'air possédé, mais il n'était pas lui-même, non plus. Ton cœur battait à un rythme effréné et tu étais tétanisée. La seule chose dont tu étais certaine à cet instant... C'est qu'il allait attaquer. Azazel venait de te forcer à faire face à l'impensable. Tu allais devoir te battre contre Sam.









L'entrepôt était plongé dans un silence assourdissant, seulement troublé par le grésillement des quelques néons vacillants suspendus au plafond. L'air était lourd, chargé d'une électricité sombre et oppressante, saturé d'une odeur de rouille, de poussière et de sang. Ton souffle était court, saccadé. Tes muscles tremblaient encore du choc du mur que tu avais percuté quelques instants plus tôt. Mais rien... rien ne pouvait égaler la douleur qui étreignait ton cœur en cet instant précis. Tout semblait vibrer autour de toi, comme si le bâtiment lui-même reconnaissait la présence du Mal et frissonnait sous son emprise. Et au centre de tout ça... Sam. Ton Sam. Ou du moins, ce qu'il en restait. Il se tenait devant toi, le corps tendu, son visage froid et impassible, l'ombre d'un sourire froid et calculé au coin des lèvres. Mais ce sourire... Ce sourire n'avait rien d'humain. Ce n'était pas celui de Sam Winchester. Ce n'était pas l'expression douce et bienveillante que tu connaissais par cœur. Non, c'était quelque chose d'autre. Ses yeux étaient différents. Il n'y avait plus de colère, plus d'inquiétude, plus de compassion. Rien d'autre qu'un vide insondable, une obscurité qui n'appartenait pas à ton ami. Un contraste terrifiant avec Azazel, qui rayonnait de plaisir, un sourire dément plaqué sur son visage alors qu'il admirait son œuvre.

Et le démon aux yeux jaunes, debout à ses côtés, fit un pas en avant. Il tapota l'épaule de Sam comme un père fier de son fils, savourait chaque seconde du spectacle.
«Regarde-le, T/N. Regarde comme il est parfait.» dit-il d'un ton presque émerveillé.

Tu serrais les poings, la douleur bouillonnant en toi comme un feu prêt à exploser.
«Ce n'est pas Sam,» crachas-tu.

Azazel roula des yeux, exaspéré.
«Oh, allons. Pourquoi vous vous attachez tous autant à cette illusion ? 'Sam Winchester', le pauvre petit garçon torturé, rongé par la culpabilité... Le gamin en quête de rédemption. C'est... tellement pathétique.»

Il se tourna légèrement vers Sam, ses yeux jaunes brillant d'une lueur malsaine.
«Mais ce Sam-là... Il est différent. Il est enfin en train d'embrasser ce qu'il aurait toujours dû être. Je suis persuadé que tu seras heureuse de voir ton meilleur ami évoluer. Après tout, il a enfin compris ce qu'il était censé être. Ce qu'il a toujours été destiné à devenir.»

Tu déglutis difficilement, sentant une vague de froid te parcourir l'échine.
«Sam,» murmuras-tu, ton regard suppliant cherchant une brèche dans son armure.

Mais Sam ne broncha pas.
«C'est fini, T/N» dit-il lentement, et sa voix... sa voix était plus grave, plus tranchante.
«Je vois enfin la vérité.»

Tu ouvris la bouche pour parler, pour hurler, mais les mots ne vinrent pas. Tu ne pouvais que regarder Sam, comme si ton regard suppliant pouvait l'atteindre, pouvait briser cette emprise démoniaque. Il te regarda droit dans les yeux, son sourire en coin glaçant. Puis, il parla d'une voix calme, presque moqueuse.

«T'as l'air terrifiée, T/N. Mais il ne faut pas l'être.»

Ton cœur rata un battement et se serra.
«Sam, s'il te plaît...»

«Tu comprends pas ?» coupa-t-il, son regard planté dans le tien.
«Tout ce qu'on a fait... Tout ce qu'on a traversé... Ça ne voulait rien dire. Dean et moi, on passe nos vies à nous battre, à courir après un mirage. Mais pourquoi ? Et pour qui ? Pour venger maman, que je n'ai pas connu et papa, qui ne s'est jamais intéressé à moi un seul instant ?»

Tu secouas la tête, les larmes menaçant de couler.
«Non... Non, tu ne crois pas à ce que tu dis.»

«Oh, mais si,» répondit-il d'un ton glacial.
«J'ai perdu mon temps, T/N. J'ai lutté contre ce que je suis... tout ça pour quoi ? Pour une vie de misère, sans aucune reconnaissance ?»

Tu fis un pas vers lui.
«Sam, ce n'est pas toi. C'est lui, il te contrôle. Il t'a toujours manipulé, depuis le début ! Tu dois te battre !»

Mais il esquissa un sourire dédaigneux.
«Me battre ?»

«Ne t'inquiète pas, T/N.» continua Azazel d'un ton faussement compatissant.
«Tu vas avoir droit à une petite démonstration aux premières loges. Juste histoire de voir si mon petit prodige a bien appris sa leçon.»

Soudain, Sam leva la main. Une force invisible t'attrapa, te soulevant du sol sans effort. Tu suffoquas, luttant contre cette pression insoutenable qui t'écrasait la poitrine. Et d'un simple geste de la main, tu fus projetée violemment en arrière. Ton corps percuta le sol, la douleur irradiant instantanément dans tes membres.

Azazel ricana d'un rire sinistre, levant les bras comme un metteur en scène triomphant.
«Mon garçon, tu es parfait. Ça, c'est du progrès.»

Tu grimaças, tes côtes protestant alors que tu essayais de te relever, mais tes jambes vacillèrent sous toi.

Sam esquissa un sourire amusé, tout en s'approchant lentement.
«Regarde-toi, T/N. Tu trembles comme une proie. C'est pitoyable.»

Tu secouas la tête violemment, essayant de retenir les larmes qui menaçaient de couler.
«Non... Non, tu n'es pas lui. Sam, je sais que tu es là ! Tu dois te battre, tu dois briser votre lien !»

Le sourire de Sam s'élargit légèrement. Puis, il éclata de rire. Un rire amer et cruel. Et il prononça alors les mots qui brisèrent ton cœur en mille morceaux.
«Pourquoi est-ce que je me battrai, T/N ? Tu crois que je veux être sauvé ?»

Le sol sous toi se déroba. Les larmes te montèrent aux yeux, non pas à cause de la douleur physique, mais à cause de lui.
«Sam...  Je t'en supplie, bats-toi...» murmuras-tu, incapable d'y croire.

«Arrête avec tes supplications,» coupa-t-il, un éclat méprisant dans les yeux.
«Tu n'es qu'un poids mort. Une enfant qui croit encore que tout peut être réglé avec un peu d'amour et de gentillesse. Tu crois vraiment que tu as ta place ici, T/N ? Tu crois vraiment que tu es l'une de nous ? Tu veux savoir ce que je pense vraiment ?» continua-t-il, s'approchant de toi.
«Je pense que Dean aurait dû te laisser derrière depuis longtemps. Tu n'es rien et tu es faible. Et on sait tous les deux ce qui arrive aux faibles, pas vrai ?»

Ses mots te transpercèrent comme des lames.

Il fit quelques pas vers toi, lentement, comme un prédateur jouant avec sa proie.
«Toute ma vie... j'ai été enchaîné à des idéaux qui n'étaient même pas les miens. J'ai toujours lutté contre ma nature, contre ce que je suis. Papa avait raison quand il a demandé à Dean de me tuer. Vous aurez dû le faire à ce moment-là !»

Azazel croisa les bras, un sourire victorieux illuminant son visage.
«Regardez-moi ça... Comme un papillon sortant de sa chrysalide. Magnifique et digne d'un prince.»

Ton cœur hurlait dans ta poitrine. Non... Ce n'était pas lui. Ce n'était pas ton Sam. Ce n'était pas ton meilleur ami. Il devait se réveiller. Il devait entendre ta voix. Tu fis un pas en avant, ton souffle devenant irrégulier, ignorant la peur qui te comprimait la gorge.

«Tu n'es pas Sam. Il n'a jamais été comme ça. Je sais que tu es là, je sais que tu peux m'entendre !» 

Il sourit légèrement, mais c'était un sourire cruel.
«Je suis plus Sam que jamais.»

Et soudain, il leva doucement la main, te projetant violemment au sol. Tu roulas sur le béton froid, la douleur te déchirant de l'intérieur. Un bruit assourdissant déchira l'air. Un énorme conteneur de plusieurs tonnes s'éleva derrière lui... et te fonça dessus à toute vitesse. Tu réagis au dernier moment, bondissant en avant et tendant les bras. Le choc fut d'une violence inouïe. Ton dos craqua sous la pression, mais tu tenais bon, tes muscles tremblant sous l'effort. Sam ricana.

«Toujours à jouer les héroïnes... Tu sais que c'est fatiguant, non ?»

«Bien.» commenta Azazel en tapant dans ses mains.
«C'est un spectacle fabuleux, vraiment. Mais soyons honnêtes, petite fée...»

Il s'accroupit à côté de toi, ses yeux jaunes perçant jusqu'à ton âme.
«Tu savais que ça arriverait, pas vrai ?»

Tu serrais les dents, luttant pour ne pas lui donner la satisfaction d'une réponse.

«Depuis le début, tu as senti que Sam était... différent. Tu l'as vu lutter, tu l'as vu souffrir. Et pourtant, au fond de toi, tu savais qu'il finirait par m'appartenir. Que tu ne pourrais rien faire pour l'arrêter.»

Tu fermas les yeux, une larme coulant sur ta joue.

«Regarde-le maintenant,» susurra Azazel.

Tu ouvris lentement les paupières... et croisais le regard froid de Sam.

«Magnifique, n'est-ce pas ?»

Tu avalas difficilement ta salive, ton corps tremblant de douleur.
«Non...»

Azazel sourit, satisfait.
«Voyons jusqu'où tu peux tenir, petite fée du feu.»

Et avant que tu ne puisses réagir, Sam t'afficha un sourire glacial. Il fit un mouvement du poignet, et un deuxième conteneur t'écrasa violemment sur le côté. Un hurlement de douleur s'échappa de tes lèvres alors que ton corps s'écrasait contre le sol, ton souffle coupé par la violence du coup. Tu roulas sur le béton, gémissant, ton corps en feu sous la douleur. Mais Sam ne s'arrêta pas. Il bondit sur toi, son poing frappant avec une force inhumaine. Tu esquivas de justesse, mais le béton se fissura sous l'impact de son coup. Il était aussi fort que toi maintenant. Et il voulait te tuer. Tu haletais, du sang coulant de ta petite lèvre fendue. Tu refusais de riposter. Tu refusais de lui faire du mal.

«Sam, arrête !»

Mais il n'arrêtait pas. Un nouvel impact. Un coup de pied dans tes côtes, t'envoyant valser plusieurs mètres plus loin. Tu sentis un craquement sinistre sous ta peau. Tu crachas du sang, ton regard flou fixant le plafond métallique de l'entrepôt.

Sam s'approcha lentement, son ombre écrasante au-dessus de toi.
«T'es vraiment pitoyable.»

Il se baissa, attrapant ta gorge d'une main, te soulevant brutalement du sol. Ton souffle se coupa, tes jambes se débattant faiblement. 

Azazel, lui, riait aux éclats.
«Serais-tu d'accord avec moi pour reconnaitre que la force surhumaine va mieux à notre Sam qu'à Jake, T/N ? Et dire que tu pensais être suffisamment forte pour le sauver... C'est attendrissant.»

Tes doigts tremblaient, ta vision devenait trouble.









Le silence dans l'entrepôt était devenu une chape de plomb, épaisse, suffocante. L'air lourd était saturé d'électricité, chargé d'une énergie sombre et oppressante, comme si chaque mur, chaque centimètre de béton était imprégné d'une malédiction ancienne. L'odeur de soufre flottait autour de toi, mêlée à la poussière soulevée par la bataille. Ton souffle était court, tes muscles en feu, ton corps tremblant sous l'effort titanesque que tu avais dû fournir pour survivre jusque-là. Face à toi, Sam, qui n'était plus lui-même. Il te lançait coup après coup, chacun plus puissant que le précédent, et toi, tu esquivais. Tu ne pouvais pas... Tu ne voulais pas le blesser. Il te frappait, encore et encore, sans faiblir, comme s'il n'était plus soumis aux contraintes humaines de la fatigue ou de la douleur. Ses yeux terrifiants te transperçaient. Ils étaient vides, froids et impitoyables. Azazel se tenait juste à côté de lui, l'air totalement détendu, les mains dans les poches de son long manteau, ses yeux jaunes brillant dans l'obscurité comme deux phares maléfiques.

«Sam !» hurlas-tu, ta voix brisée par l'angoisse.
«Sam, réveille-toi ! C'est moi, T/N ! C'est ta meilleure amie, putain !»

Il ne réagissait pas. Son regard restait vide, froid, insensible. Mais malgré tout... Tu continuais à l'appeler.
«C'est Azazel qui te contrôle ! Tu dois lutter pour qu'on aille retrouver Dean ! Tu dois...»

Et alors, contre toute attente... Il s'arrêta. Son corps se figea, son souffle saccadé, et son expression changea. Tu vis une lueur différente dans ses yeux. Sa mâchoire se contracta, ses muscles se tendirent, et ses iris noirs, vides et inhumains, retrouvèrent leur éclat noisette habituel. Un souffle rauque s'échappa de ses lèvres, comme si un poids invisible venait d'être levé de ses épaules.

«T/N...» murmura-t-il d'une voix brisée.

Son regard s'embua de panique. Il leva une main tremblante à son visage, comme s'il essayait de comprendre ce qui lui arrivait.
«Qu'est-ce que... qu'est-ce que j'ai fait ?»

Puis, comme une onde de choc, une douleur atroce sembla le traverser de l'intérieur. Il se prit la tête entre les mains, ses doigts crispés contre son crâne, luttant de toutes ses forces contre l'influence d'Azazel.

«Non... NON ! Sors de ma tête, enfoiré ! T/N, vas-t-en !»

Son cri résonna à travers tout l'entrepôt. Tu aurais dû courir. Il t'en suppliait. Il te suppliait de fuir. Mais tu ne pouvais pas l'abandonner. Tu fis un pas vers lui, la gorge serrée.

«Sam, je ne peux pas t'abandonner... On va quitter cet endroit ensemble, je te le promets !»

Mais le rire d'Azazel brisa tout espoir.
«Oh... C'est touchant. Vraiment. Mais tu vois, T/N, j'en ai plus qu'assez de ton petit numéro.»

Il leva la main et, d'un geste brutal, son emprise psychique se resserra sur Sam.
«Tu crois pouvoir me défier, Sam ? Tu crois que tu peux briser notre lien si facilement ?»

Sam grimaça, la douleur visible sur son visage.
«Je vais... te... TUER !» grogna-t-il, serrant les dents.

Azazel ricana et se tourna légèrement vers Sam, lui agrippe fermement l'épaule et profita de ce contact pour resserrer son emprise sur lui.
«Oh non, mon garçon. C'est moi qui contrôle ce jeu. Tu es débarrassé de toutes tes chaînes, à présent, et tu peux enfin embrasser ton véritable destin.»

Soudain, Sam ne réagit plus. Il se contenta de te fixer avec cette absence totale d'émotion qui te tordait l'estomac.

«Sam...» murmuras-tu, presque suppliant.
«C'est moi. Tu dois te réveiller de son emprise ! Tu es plus fort que ça !»

«Fort ?» répéta-t-il lentement, son regard s'emplissant d'une contemplation glaciale. Et puis, un sourire cruel apparut sur son visage.
«T/N... Tu ne comprends rien.»

Tu frissonnas.

«Je suis enfin libre.»

Son ton était glacial, mais ce qui te frappa le plus, c'était qu'il n'y avait pas une seule once d'hésitation dans sa voix.
«Tu passes ta vie à vouloir sauver les autres. Mais tu es trop stupide pour voir la vérité. On est tous condamnés. Toi, moi... Dean. Cette guerre, on la perdra. C'est inévitable.»

Il fit un pas vers toi, et ton instinct te cria de reculer, mais tu restas figée, incapable d'accepter ce que tu voyais.

«Alors à quoi bon se battre ?» poursuivit-il.
«Pourquoi résister à ce qui est déjà écrit ?»

«Sam... Je sais que ce n'est pas toi !»

Il pencha la tête sur le côté, presque amusé par ton entêtement.
«Et si c'était ça, le vrai moi, T/N ?»

Tu serrais les poings, les ongles s'enfonçant dans ta paume.
«Non. Tu ne me feras pas croire ça.»

«Tu es pathétique.» lâcha-t-il sèchement.
«Tu es une gamine naïve qui croit encore aux foutues fins heureuses.»

«Je crois en toi...» dis-tu d'une voix brisée.

«C'est là ta plus grosse erreur.» répondit-il froidement.

«Bien...» intervint Azazel, les yeux pétillants de sadisme.
«Tout ça est émouvant, mais soyons honnêtes : tu ne vas pas le sauver, T/N. Tu n'as jamais eu la moindre chance.»

Il claqua des doigts. Et les portes de l'entrepôt s'ouvrirent en grand dans un fracas métallique. Ils arrivaient par dizaines. Des silhouettes humaines pénétrèrent dans l'entrepôt, sortant de l'ombre comme des spectres. Des hommes et des femmes. Certains portaient des lames rouillées, d'autres serraient leurs poings, mais tous avaient la même chose en commun : leurs yeux noirs. Leurs regards vides de toute humanité. Des démons.

«Que dirais-tu d'un peu de compagnie, T/N ?» murmura Azazel avec un sourire.
«Tu devrais être honorée, ils sont tous là pour toi.»

Tu reculas instinctivement, ton souffle coupé.

«Tuez-la.» ordonna simplement Azazel.

Et l'enfer s'abattit sur toi. Le premier démon fonça sur toi avec une lame rouillée. Tu levai instinctivement les mains et un mur de flammes jaillit devant toi, brûlant instantanément ses chairs possédées. Il hurla... Mais derrière lui, dix autres le remplacèrent. Tu te retournas, envoyant un torrent de feu sur le côté. Trois autres démons s'embrasèrent, hurlant de douleur en se tordant sur le sol... Mais ils continuaient d'arriver, de tous les côtés.

«Allez, petite fée.» souffla Azazel, observant le massacre d'un air amusé.
«Brûle-les, détruis-les. Mais je me demande... Combien de temps tiendras-tu ?»

Tu étais acculée. Tu luttais avec tout ce qu'il te restait, projetant des vagues de flammes infernales qui réduisaient leurs corps à des cendres fumantes. Mais ils ne s'arrêtaient jamais. Ton souffle était saccadé et ton corps hurlait sous l'épuisement. Ton énergie s'amenuisait et ils le savaient. Sam et Azazel te regardaient t'épuiser, un sourire aux lèvres.

Après ce qui te semblait être une éternité, tu tombas à genoux, ton corps vidé de toute magie. Ton regard flou croisa celui de Sam.

«C'est terminé.» souffla-t-il.

Et alors, un démon s'approcha, un objet brillant dans la main. Le couteau anti-démon de Sam. Il le lui tendit et Azazel sourit.

«C'est ton dernier test, mon garçon.» dit-il d'une voix mielleuse.
«Montre-moi que tu es prêt.»

Sam attrapa le couteau et s'avança vers toi.

«Non...» soufflas-tu, incapable de bouger.

Il leva la lame. Et tu vis une lueur d'hésitation.

«Sam !» hurlas-tu une dernière fois.

Ses yeux se brouillèrent et ses doigts tremblèrent. Et soudain, il retrouva son regard noisette durant un instant.
«T/N ! Cours !» hurla-t-il, la panique totale dans la voix.

Il luttait. Mais Azazel grogna de colère et resserra son emprise.
«Non ! Tu obéis, Samuel !»

Et d'un instant à l'autre, ton ami disparut à nouveau. Tu n'avais plus de forces et Sam allait te tuer.









Le silence qui tomba sur l'entrepôt était plus glaçant que le hurlement d'un démon. L'odeur de cendres, de chair brûlée et de métal rouillé saturait l'air, mais tout ce qui te frappait en cet instant précis, c'était l'absence de bruit. Tu étais à genoux, vidée de toute magie, ton corps brisé par l'épuisement. Tes forces avaient disparu, aspirées par le combat sans fin contre l'armée d'Azazel. Tu sentais encore la chaleur fantôme de tes flammes qui avaient consumé des dizaines, des centaines de démons... mais c'était terminé. Tu n'avais plus rien. Deux démons t'agrippèrent brutalement, un de chaque côté, te forçant à rester immobile. Leurs doigts s'enfonçaient dans ta peau avec une force inhumaine, te maintenant en place comme une marionnette brisée. Et face à toi, Sam Winchester. Mais ce n'était pas lui. Pas ton Sam. Il se tenait droit, impassible, dominant la scène de sa grande taille, son couteau anti-démon fermement tenu dans sa main. Ses yeux étaient des abysses insondables, dénués de toute humanité et il souriait. Un sourire glacial, figé sur son visage comme un masque sinistre.

«C'est presque poétique, non ?» murmura Azazel, sa voix mielleuse s'infiltrant dans l'air comme un poison.

Il s'avança lentement, sa démarche tranquille, contrôlée, comme s'il savourait l'instant. Il s'arrêta juste devant toi et pencha légèrement la tête, son regard jaune perçant chaque recoin de ton âme.

«Tu sais, T/N...» Il glissa ses mains dans les poches de son manteau.
«Je n'ai jamais compris... Comment un être extraordinaire, né de feu, tout comme moi, pouvait être aussi...»
Il fit une pause, ses lèvres s'étirant en un sourire moqueur.
«Faible.»

Tu restas silencieuse, la poitrine se soulevant difficilement sous l'effort de ta respiration laborieuse.

«C'est du gâchis.» soupira-t-il, feignant la déception.
«Un pouvoir aussi grand... entre des mains aussi pathétiques. Et tu n'as même pas encore la moindre idée de ton véritable potentiel, petite fée...»

Il leva une main et effleura ta joue du bout des doigts, son sourire s'agrandissant en sentant ta peau encore brûlante de tes derniers restes de magie.
«Mais bon... Ça n'a plus vraiment d'importance, pas vrai ? Tu ne serviras plus à rien, à présent, et Sam est enfin à moi.» continua-t-il en se redressant.
«Et c'est toi qui vas avoir l'honneur de sceller son destin.»

Il recula légèrement et tourna lentement la tête vers Sam.
«Termine ce que tu as commencé, mon garçon.»

Il n'y eut aucune hésitation. Sam avança immédiatement vers toi, lentement et implacablement. Le couteau ensanglanté brillait sous la lumière tremblotante des néons de l'entrepôt. Il ne tremblait pas. Il ne clignait même pas des yeux, et tu sentis une terreur viscérale t'envahir.

«Sam...» murmuras-tu, suppliante, mais il ne montra aucun signe d'émotion.

«C'est fini, T/N.» souffla-t-il en s'accroupissant légèrement devant toi, son visage si proche du tien, son sourire effrayant toujours figé sur ses lèvres.
«Tu sais, je t'ai toujours trouvée... fascinante.»

Tu clignas des yeux, essayant de comprendre.

«Tellement naïve...» continua-t-il en haussant légèrement les épaules.
«Toujours à croire que tout peut être sauvé, que tout le monde a droit à une rédemption. C'est... pathétique. Regarde où ça t'a menée.»

Il inclina légèrement la tête, l'ombre d'un rictus cruel déformant ses traits.
«Tu pensais quoi, exactement ? Que j'allais juste me réveiller et me rappeler à quel point je tiens à toi ? Que j'allais... pleurer dans tes bras et te remercier de m'avoir sauvé ?»

«Sam... Arrêtes, ce n'est pas toi...» soufflas-tu, la gorge nouée.

«Oh, mais si.» murmura-t-il, son regard glaçant planté dans le tien.
«Tu refuses juste de le voir.»

Il effleura une mèche de tes cheveux noirs avec la pointe du couteau, l'observant d'un air songeur.
«Tu as toujours été une faiblesse, T/N. Ma faiblesse. Celle de Dean aussi. Et pourtant, tu ne sers à rien. Tu veux nous sauver, mais tu ne fais que nous ralentir. Tu penses être importante, mais en vérité...»

Il leva son regard sombre et son sourire s'élargit.
«Tu n'es rien.»

Ton cœur se brisa.

«Et maintenant...»

Il se redressa lentement.
«Je vais enfin me débarrasser de toi.»

Il leva le couteau et le temps ralentit. Tu vis la lame briller sous la lumière blafarde des néons. Tu sentis l'air se comprimer autour de toi, comme si même l'univers retenait son souffle. Et puis... L'acier pénétra en toi, déchirant chair et os, chaque seconde étirée dans une agonie insoutenable. Une onde de choc traversa ton corps, un feu glacé explosant dans ta poitrine alors que la lame s'enfonçait droit dans ton cœur. Un spasme incontrôlable te secoua violemment, tes yeux s'écarquillant sous le choc absolu. Le monde entier devint silencieux. Un gémissement étranglé s'échappa de tes lèvres. Ton sang jaillit instantanément, chaud, poisseux, coulant le long de la lame, maculant les doigts de Sam. Tu sentis tout ton corps trembler, un froid terrifiant s'emparant de toi, rampant dans tes veines comme une malédiction.

«Shhh, c'est fini...» murmura-t-il dans ton oreille.

Il tourna la lame et un autre spasme incontrôlé secoua ton corps. Une douleur inimaginable, un cri muet bloqué dans ta gorge. Tu haletais, t'étouffais, cherchant désespérément un souffle qui ne viendrait jamais. 

«Il faut être sûr que tu ne te relèves pas.» murmura Sam, son sourire cruel ne faiblissant pas.

Il enfonça encore plus profondément le couteau, et tu sentis le dernier souffle de ta magie s'éteindre avec lui. Ton regard croisa le sien et, pour la première fois, tu vis une lueur d'humanité briller dans ses yeux terrifiants. Il te regardait mourir et cela le réveilla. Il tremblait de tout son être. Ses pupilles reprenaient leur couleur noisette, son souffle saccadé, son visage déformé par l'horreur et le dégoût de lui-même. Le couteau glissa lentement de sa main. Il recula légèrement, ses yeux s'écarquillant de stupeur. Il vit ton corps s'effondrer lentement, tes mains tremblantes tentant d'agripper son bras, comme un dernier appel à l'aide.

«Non...» murmura-t-il, la voix tremblante.

Tes lèvres s'entrouvrirent, mais aucun son n'en sortit. Tu n'avais plus d'air. Et alors, tout éclata en lui. Un cri déchirant, brisé, inhumain. Sam tomba à genoux devant toi, les mains couvertes de ton sang, tes yeux fixés sur lui, vidés de leur lumière. Il hurla, son cri résonnant dans l'entrepôt comme un glas funèbre. Le lien avec Azazel se brisa instantanément. L'influence du démon explosa en éclats invisibles dans l'air. Les yeux de Sam s'emplirent de larmes de terreur. Il se rapproche de ton corps inerte, caressant doucement ta joue, cherchant désespérément une trace de vie. Et il te secoua, mais ton corps ne bougea pas et son estomac se retourna. Il t'avait tuée.

«Non, non, non, non ! Qu'est-ce que j'ai fait ?! T/N, RÉPONDS-MOI !»

Azazel se mit à rire, un rire démoniaque, victorieux.
«Félicitations, Sam !» lança-t-il en levant les bras théâtralement.
«Tu as passé ton test haut la main !»

Mais quelque chose n'allait pas. Sam ne réagissait plus à sa voix. 

«Tu... tu as fait de moi un monstre...» murmura-t-il, horrifié.

Il serra fortement ton petit corps contre lui, secoué de sanglots incontrôlables. Mais c'était trop tard. Il venait de tuer la seule personne qui croyait encore en lui. Il suffoqua, sa poitrine se soulevant violemment, son estomac se retournant sous le poids du désespoir. Il se pencha et colla sa tête contre ton front, tremblant comme un enfant perdu, des sanglots s'échappant de ses lèvres.

«T/N... Je suis désolé... Je suis tellement désolé... Reviens... S'il te plaît...»

Azazel observa la scène, les mains toujours dans les poches, imperturbable. Puis, il poussa un soupir exagéré.
«Bon... Ça, je ne l'avais pas prévu.»

Son sourire s'élargit.
«Mais ce n'est pas grave. Parce que maintenant, Samuel, tu es enfin à moi.»

Sam grinça des dents, ses poings se serrant sous la colère.
«Jamais !» grogna-t-il, sa voix tremblante de rage et de haine.

Azazel rit.
«Oh, Sammy... Tu n'as toujours rien compris. Tu viens de dépasser toutes mes espérances.»

Tu n'étais plus là. Et Sam hurla sa souffrance jusqu'à en briser son âme.

À suivre...













Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top