18 - Un Mauvais Sort

La chambre de motel était typique de celles où vous passiez la plupart de vos nuits : moquette usée, murs tapissés d'un papier jauni par le temps, et une odeur persistante de moisi. Une lampe vacillante éclairait la pièce, projetant des ombres dansantes sur les meubles vieillis par le temps.

Dean était assis sur le bord de son lit, nettoyant méticuleusement son Révolver SW 610 Classic 10 mm, une bouteille d'huile posée à côté de lui. Son regard allait furtivement vers toi, allongée sur le lit adjacent. Tu portais un pyjama court et légèrement moulant, d'un noir satiné, et jouais distraitement avec une mèche de tes longs cheveux noirs. Dean faisait de son mieux pour garder les yeux sur son arme, mais il avait du mal à ignorer ta silhouette.

Sam, installé à une petite table près de la fenêtre, était plongé dans ses recherches, tapotant sur son ordinateur portable. Il fronçait les sourcils, concentré, comme toujours.

Dean brisa le silence en poussant un soupir dramatique.
«Sérieusement, Sammy, tu pourrais pas te détendre une seconde ? On vient juste de finir une chasse. T'es accro à ce truc ou quoi ?»

Sam leva les yeux, exaspéré.
«Dean, quelqu'un doit bien trouver la prochaine affaire pendant que tu... je sais pas, contemples tes armes ou quoi que ce soit d'autre.»

Dean sourit en coin et s'appuya contre le mur, son arme en main.
«Contempler mes armes ? Au moins, moi, je fais quelque chose d'utile. Et toi, petite flamme ?» dit-il en se tournant vers toi.
«T'as prévu de nous brûler quelque chose ou tu vas rester là à jouer les sirènes ?»

Tu lui adressas un regard innocent, mais amusé.
«Je ne fais que me détendre, Dean. C'est interdit ?»

Il rit doucement, secouant la tête.
«T'interdire quoi que ce soit ? Non, jamais. Si quelqu'un essayait, il finirait probablement en barbecue.»

Tu te contentas de lui sourire, ta douceur et ton innocence le désarmant une fois de plus. Dean détourna les yeux, se concentrant à nouveau sur son arme, bien que ses pensées soient clairement ailleurs.




Dans une banlieue paisible de l'Indiana, une femme rentra chez elle avec son mari après une soirée au restaurant. Janet Dutton sourit à son époux avant de se rendre à la salle de bain pour se brosser les dents. Alors qu'elle se regardait dans le miroir, une étrange sensation envahit sa bouche.

Elle passa sa langue sur ses dents et sentit une mollesse inhabituelle. Paniquée, elle toucha une incisive du bout des doigts, et celle-ci tomba dans l'évier. Une autre suivit, puis une autre, jusqu'à ce qu'un flot de dents dégringole de sa bouche. Elle cria, mais sa voix se brisa en un gargouillement étouffé.

Quelques instants plus tard, son mari la retrouva écroulée sur le sol de la salle de bain, morte.




Le lendemain matin, après avoir trouvé l'affaire dans le journal local, Sam, Dean et toi, vous rendîtes sur place. Les frères Winchester se firent passer pour des agents du FBI, comme d'habitude, leurs costumes mal ajustés leur donnant un air légèrement décalé.

Vous entrâtes dans la maison, où le mari de la victime, visiblement bouleversé, répondait aux questions des autorités locales. Sam et Dean l'abordèrent calmement.

«Agent Page, FBI,» annonça Dean en montrant son badge factice.
«Mon collègue, l'agent Plant, et notre assistante,» ajouta-t-il avec un sourire en coin, te désignant.

Sam se tourna vers le mari.
«Monsieur Dutton, nos condoléances. Pouvez-vous nous raconter ce qui s'est passé hier soir ?»

L'homme hocha la tête, les yeux rougis.
«Elle était en bonne santé. Tout allait bien... Et puis... ses dents. Elles sont tombées, une par une. C'était... c'était horrible.»

«On ne voit pas ça tous les jours,» dit Dean d'un ton sympathique, en hochant la tête, pour essayer de détendre l'atmosphère.
«Vous n'avez rien remarqué d'inhabituel avant ça ? Des disputes, des voisins bizarres, des cadeaux étranges ?»

Pendant ce temps, tu t'éclipsas discrètement vers la salle de bain à l'étage, laissant les frères continuer leur interrogatoire. La pièce était petite, et en fouillant chaque recoins, tu remarquas tout de suite quelque chose qui clochait. Un petit objet non commun était posé dans un tiroir, sous l'évier. Tu t'approchas et découvris une amulette étrange, enroulée dans un morceau de tissu. L'objet émettait une énergie sombre et oppressante. Sans hésiter, tu le glissas dans ta poche. Quand tu rejoignis Dean et Sam à l'entrée, Dean te jeta un regard interrogateur. Il connaissait ce regard discret que tu prenais lorsque tu trouvais quelque chose. Une fois dans l'Impala, tu sortis l'amulette et la montras aux garçons.

Dean fronça les sourcils.
«Super. C'est quoi ce truc ? Une œuvre d'art de série B ?»

Sam observa l'objet avec attention et décide de l'ouvrir.
«C'est des dents de lapin et du millepertuis. Et ça c'est probablement un morceau de tissu qui appartenait à la victime. Nous avons donc affaire à un rituel de sorcellerie.»

«Chouette,» dit Dean avec sarcasme.
«J'adore les sorcières. Elles rendent les choses tellement simples et amusantes.»

Sam secoua la tête.
«Le problème avec les sorcières, c'est qu'elles sont humaines. Pas de rituels spécifiques pour les trouver. Si on veut savoir qui a jeté ce sort à Janet, on doit comprendre qui lui en voulait.»


Plus tard dans la soirée, vous surveilliez monsieur Dutton depuis l'Impala, garée discrètement dans une ruelle. L'homme semblait nerveux, assis dans sa voiture en train de manger un burger.

«Tu crois qu'il va vraiment être le prochain ?» demandas-tu à voix basse, assise à l'arrière.

«Les sorcières aiment finir le travail,» répondit Dean.
«Et ce type a probablement une cible sur le dos.»

Soudain, vous le vîtes s'étouffer violemment avec son repas. Dean réagit immédiatement.
«On bouge !» cria-t-il en sortant de la voiture.

Dean ouvrit la portière du conducteur et sortit l'homme de sa voiture, le frappant dans le dos pour l'aider à expulser ce qui bloquait sa gorge. Pendant ce temps, toi et Sam fouilliez l'habitacle.

Sam trouva une autre amulette, dissimulée sous le siège. Il te la tendit rapidement, et tu l'attrapas pour la réduire en cendres d'un simple geste de ta paume enflammée.

Monsieur Dutton reprit son souffle, terrifié.
«Merci... Merci. Vous m'avez sauvé.»

Dean le fixa avec intensité.
«Maintenant, vous allez nous dire qui a bien pu vouloir s'en prendre à vous et à votre femme.»

Monsieur Dutton, tremblant et encore sous le choc, s'assit sur le bord de la route, son regard fuyant celui de Dean. Sam s'accroupit à ses côtés, prenant un ton calme mais insistant.

«Écoutez, monsieur Dutton. Quelqu'un vous en veut assez pour vouloir vous tuer et il a déjà pris la vie de votre femme. Si vous ne nous dites pas tout, on ne pourra pas vous protéger.»

Dean croisa les bras, son regard perçant fixé sur l'homme.
«Il a raison. Alors, quoi ? Une aventure ? Une dette ? Ou peut-être que vous avez marché sur les plates-bandes de la mauvaise personne ?»

«J'ai eu... une aventure,» avoua finalement Dutton, sa voix à peine audible.

Dean haussa un sourcil.
«Je le savais. Et qui est la chanceuse ? Ou la malchanceuse, dans ce cas ?»

«L'amie de ma femme,» répondit-il à contrecœur. «Amanda Burns.»

Sam échangea un regard avec Dean et toi.
«Donnez-nous son adresse.»

Dutton hésita un instant avant de la donner. Dean nota les informations sur un morceau de papier tout en fixant l'homme d'un regard dur.




L'adresse d'Amanda menait à une maison isolée à l'écart du centre-ville, entourée d'arbres dénudés par l'hiver. L'endroit dégageait une ambiance sinistre, même sous la lumière de la lune.

Dean coupa le moteur de l'Impala et se tourna vers toi.
«Ok, petite flamme, reste derrière nous. Si ça tourne mal, tu fais ton truc de barbecue, mais pas avant que je te le dise. Compris ?»

«Tu sais que je peux me défendre, Dean,» répondis-tu avec un sourire.

«Je sais, mais ça ne m'empêchera pas de vouloir te protéger,» murmura-t-il, avant de détourner rapidement les yeux.

Sam leva les yeux au ciel.
«Vous deux, concentrez-vous, s'il vous plaît.»

Dean grogna et sortit de la voiture, son arme prête. Sam et toi le suivîtes jusqu'à la porte d'entrée, qui était légèrement entrebâillée.

«Ça sent mauvais,» dit Dean en plissant le nez.
«Et je ne parle pas seulement de cette maison.»

En entrant, vous fûtes frappés par l'odeur métallique du sang et la vision macabre devant vous. Amanda Burns était assise sur le canapé, la tête inclinée vers l'arrière, les bras étendus sur les accoudoirs. De profondes entailles verticales sillonnaient ses avant-bras, et le sang séché avait formé des rivières écarlates le long de sa peau.

«Bon sang,» murmura Sam, examinant la scène avec précaution.

Dean s'approcha, inspectant les environs.
«Regardez ça.»

Il désigna un autel rudimentaire sur la table basse : un cadavre de lapin pendait par les pattes arrière, un poulet, rempli de larves, était posé sur une assiette à côté et plusieurs livres poussiéreux de sorcellerie s'empilaient autour. Sam s'agenouilla et, en fouillant sous la table basse, il en sortit une amulette que Dean remarqua tout de suite.

«C'est officiel,» dit Dean, haussant un sourcil.
«On est au beau milieu d'une guerre de sorcières.»

Tu observas l'amulette avec prudence.
«Une guerre ? Pourquoi se tueraient-elles entre elles ?»

Sam s'approcha de l'autel et ouvrit l'un des livres.
«Peut-être qu'elle a fait quelque chose qui n'a pas plu à une autre sorcière. Les alliances dans ce genre de milieu... elles ne durent jamais très longtemps.»

Dean fit un signe de tête vers Amanda.
«Ouais, ben cette alliance-là est définitivement terminée.»




Après avoir fouillé la maison, vous quittâtes les lieux. La prochaine étape était d'interroger le voisinage.

«Parce que c'est toujours les voisins,» dit Dean en démarrant l'Impala.
«Ils savent tout, ils voient tout, et ils ont toujours quelque chose à cacher.»

La rue était bordée de maisons presque identiques. Vous vous arrêtâtes devant l'une d'elles, où trois femmes étaient regroupées sur le porche. Elles vous observèrent avec curiosité alors que vous vous approchiez.

Dean prit les devants, son badge en main.
«Agents du FBI. On mène une enquête sur votre voisine, Amanda Burns.»

Les femmes échangèrent des regards nerveux. L'une d'elles, une grande blonde au sourire trop large, prit la parole.
«Amanda ? Elle... elle était un peu étrange. Mais je ne vois pas ce que nous pourrions savoir.»

Dean pencha légèrement la tête, sceptique.
«Étrange comment ? Elle jetait des sorts dans son jardin ou elle nourrissait des corbeaux avec des yeux de chèvre ?»

La blonde éclata d'un rire forcé.
«Quoi ? Non, rien de tout ça. Elle... elle gardait ses distances, c'est tout.»

Sam intervint, son ton plus sérieux.
«Vous n'avez remarqué rien d'inhabituel ces derniers jours ? Des visiteurs, des bruits, ou quoi que ce soit d'étrange ?»

Les trois femmes secouèrent la tête en chœur, leur comportement trop parfait pour être honnête.

«Très bien,» dit Dean, reculant d'un pas.
«Merci pour votre coopération.»




De retour dans l'Impala, Dean laissa échapper un grognement frustré.
«Elles mentent. Toutes les trois. J'en mettrais ma main à couper.»

«Moi aussi,» ajoutas-tu.
«Vous avez vu toutes ces plantes dans son jardin ? Elles sont très utilisées en sorcellerie... De la belladone, de la mandragore et le même millepertuis qui se trouvait dans la première amulette. Ces plantes sont très difficiles à faire pousser, surtout en cette saison et ce n'est pas une coïncidence.»

Sam acquiesça. «Et regardez ça.»

Il ouvrit un journal qu'il avait pris dans la maison d'Amanda et montra une page où les noms de deux des femmes apparaissaient dans des articles récents : elles avaient gagné à plusieurs jeux de loterie et concours locaux.

«Les sorcières utilisent souvent la magie pour la richesse ou la chance,» dit Sam.

Dean haussa les sourcils.
«Donc, on a une bande de sorcières du quartier qui jouent les Desperate Housewives avec des sorts et des malédictions. Ça va être une partie de plaisir.»




La route défilait sous les phares de l'Impala, le ronronnement du moteur emplissant l'habitacle. L'ambiance était tendue, comme elle l'était souvent après une journée aussi macabre. Dean conduisait en silence, serrant le volant plus fort que nécessaire, tandis que Sam lisait les articles locaux sur les petits concours gagnés par l'une des trois suspectes, concentré. Toi, tu étais assise à l'arrière, observais silencieusement les deux frères. L'atmosphère dans la voiture était lourde, comme si quelque chose de sombre rôdait autour de vous.

Soudain, la voiture ralentit brusquement. Dean jura et frappa le tableau de bord. Sans avertissement, l'Impala s'arrêta brutalement, le moteur s'éteignant comme si une force invisible l'avait coupé.

«Qu'est-ce que... ?» Dean fronça les sourcils, frappant le volant.
«C'est quoi ce bordel ?!»

Sam releva la tête de son journal, alarmé.
«Dean, tu as touché quelque chose ?»

«Bien sûr que non, Sam ! Tu crois que je coupe le moteur pour m'amuser ?!» grogna Dean, frustré.

«Regardez,» murmuras-tu en désignant la route en face de vous.

Devant vous, une silhouette féminine se tenait au milieu de la route, parfaitement immobile, ses bras croisés. Une femme blonde, vêtue d'une veste en cuir sombre, vous fixait calmement, son expression indéchiffrable et son regard fixé sur l'Impala.

Dean serra les dents et sortit immédiatement de la voiture, sa main déjà posée sur son arme.
«C'est quoi ce cirque ?!»

Sam descendit à son tour, son visage passant de la surprise à une certaine tension.
«Dean, attends...»

Dean se tourna vers son frère, exaspéré.
«Sam, tu la connais ?»

«Oui,» répondit Sam doucement.
«C'est Ruby.»

Dean tourna lentement la tête vers son frère, son regard noir.
«Quoi ?!»

Tu restas dans la voiture un moment avant de descendre, le cœur battant. Ruby... une démone. Tu avais entendu parler d'elle, pars Sam, mais tu ne l'avais encore jamais rencontrée.

Dean éclata d'un rire froid, dégainant son arme et la pointant directement sur la démone.
«Oh, génial. Alors c'est elle, la fameuse Ruby ? Parfait. On va régler ça maintenant.»

Ruby roula des yeux, visiblement agacée.
«Toujours aussi prévisible, Dean. Range ton arme, tu perds ton temps.»

Dean ne bougea pas, ses mains fermes sur la crosse de son pistolet.
«Pourquoi ? T'as peur que ça te fasse mal ?»

«Non, parce que ça ne me fera rien,» répondit Ruby calmement.
«Et tu le sais.»

Sam leva une main pour calmer son frère.
«Dean, arrête. Elle n'est pas là pour se battre.»

Dean se tourna vers Sam, incrédule.
«Pas là pour se battre ? T'as oublié ce qu'elle est, Sam ? C'est un démon ! Tu sais ce qu'on fait aux démons, non ?»

«Oui, Dean, je sais,» répondit Sam avec un soupir, son ton patient mais tendu.
«Mais Ruby m'a sauvé la vie. Je te l'ai déjà dit et elle n'est pas comme les autres.»

«Ah, parce que maintenant, on classe les démons en catégories ?» siffla Dean.

Ruby ignora leurs échanges, s'adressant directement à Sam.
«Vous devez quitter cette ville. Maintenant.»

Sam fronça les sourcils.
«Pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ?»

Ruby ignora le regard noir de Dean et fixa Sam.
«Écoute-moi, Sam. Il y a un démon dans cette ville. Pas un démon ordinaire. Un démon puissant. Ces sorcières que vous traquez travaillent pour lui. Et si vous restez ici, vous allez mourir.»

«Et pourquoi on devrait te croire ?» lança Dean, son arme toujours pointé sur elle, son doigt sur la détente.

Ruby tourna lentement la tête vers lui, un sourire sarcastique étirant ses lèvres.
«Vas-y. Tire. Ça ne me fera rien, Dean et tu le sais. Seul le Colt peut tuer un démon, mais à votre place, j'économiserais les balles pour les vraies menaces. Ne perdez pas votre temps avec moi, ce serait une grave erreur.»

Dean baissa le bras en serrant les mâchoires, ses yeux lançant des éclairs. Il savait qu'elle disait la vérité, et ça le rendait fou de rage.

Sam, sentant la tension monter, intervint.
«Justement, en parlant de ça... On n'a pas le Colt. Bela nous l'a volé.»

Ruby se retourna brusquement vers lui, son expression se durcissant.
«Quoi ?! Vous avez laissé cette petite garce vous voler la seule arme puissante et efficace que vous aviez ?!»

Dean crispa sa mâchoire, son visage devenant rouge de rage. Il dégaina son arme à nouveau et la pointa encore sur elle.

«Dean, attends !» intervint Sam, levant une main pour calmer son frère.

«Non, Sam ! Je suis fatigué qu'on lui donne une place à la table. Les démons ne sont pas nos amis. Elle te manipule, et toi, tu tombes dans son piège.»

Ruby roula des yeux et croisa les bras.
«Oh, vas-y, tire. Je suis sûre que tu te sentiras mieux pendant une seconde ou deux, avant de te souvenir que tu n'as pas d'arme capable de me tuer.»

Dean gronda, son doigt serrant la détente, mais Sam posa une main ferme sur le bras de son frère.
«Dean, calme-toi ! Arrêtes un instant avec ton comportement de macho ridicule !»

Ruby l'ignora, ses yeux fixés sur Sam avec une intensité glaciale.
«Je n'en attendais pas moins de ton frère. Mais toi, Sam, tu me déçois. Je ne pensais pas que tu serais assez bête pour te faire voler le Colt. Et toi non plus, T/N !»

 Elle tourna son regard vers toi. Tu étais toujours debout, proche de l'Impala, silencieuse depuis le début. Elle te scrutait avec une pointe de déception.
«Je pensais que vous valiez mieux que ça.»

Dean explosa. «Hé ! Fais attention à ce que tu dis, pétasse.»

«Dean, ça suffit !» cria Sam.

«Non, Sam, je ne vais pas me calmer ! Notre boulot, c'est de tuer les démons, pas de faire ami-ami avec eux !»

Ruby leva une main pour interrompre leur querelle.
«Vous perdez du temps. Ce démon n'attendra pas. Si vous restez, vous signez votre arrêt de mort.»

Dean, hors de lui, fit un pas en avant, son arme toujours pointée sur elle.
«C'est bon ? T'as fini de nous faire la leçon ?»

Ruby leva une main, stoppant son avancée.
«Non, mais je suis venue pour autre chose que de perdre mon temps avec vos enfantillages.»

Elle plongea une main dans sa veste et en sortit un couteau métallique, orné de symboles anciens. Elle tendit la lame à Sam, ses yeux durs.

«Prenez ça,» dit-elle fermement.

Sam prit le couteau avec précaution, observant les gravures sur la lame.
«Ton couteau anti-démons ? Pourquoi tu veux t'en séparer ?»

«C'est votre seule chance de rester en vie,» répondit Ruby, son ton froid.
«Il n'est pas aussi puissant que le Colt, mais suffisant pour vous donner une chance de rester en vie si vous croisez ce démon.»

Dean, toujours furieux, s'emporta à nouveau.
«Oh, super. Maintenant, on reçoit des cadeaux de la part d'un démon. Où est le ruban rose ?»

Ruby ignora sa remarque et se tourna une dernière fois vers Sam.
«Je ne peux pas toujours être derrière vous, Sam. Et un conseil : gardes ton frère en laisse, si tu veux qu'il reste en vie.» 

Dean, furieux, sa colère bouillonnant encore sous la surface.
«Vas te faire foutre, poufiasse !»

Mais quand il cligna des yeux, Ruby avait déjà disparu, se fondant dans l'ombre sans un bruit.

Dean rangea son arme avec frustration, marmonnant des jurons.
«Non, mais je rêve ! Pactisons avec le diable, tant qu'on y est !» 

Sam glissa le couteau dans sa poche, son expression grave.
«Elle nous a donné une arme. On devrait la remercier.»

Dean se retourna brusquement.
«La remercier ? T'as perdu la tête ? C'est un démon, Sam. Peu importe ce qu'elle dit ou fait, elle est mauvaise.»

«Dean, elle nous a prévenus,» insista Sam.
«Elle nous a donné une chance de nous défendre. Tu ne peux pas juste ignorer ça.»

Dean ouvrit la portière de l'Impala et monta à l'intérieur.
«Oh, je peux l'ignorer. Et crois-moi, quand on en aura fini avec ce démon, cette pétasse sera la prochaine sur ma liste.»

Sam soupira et monta à son tour, tandis que toi, toujours silencieuse, t'installais à l'arrière. Tu te sentais étrangement bizarre, depuis quelques temps déjà et tu n'avais ni l'envie, ni l'énergie de t'immiscer dans leur conversation sans fin. La tension dans la voiture était palpable, mais une chose était sûre : vous alliez devoir affronter quelque chose de bien plus grand que prévu.

Dean démarra la voiture, son regard sombre fixé sur la route.
«Un démon puissant ? Eh bien, qu'il nous trouve. Je vais me faire toutes ces ordures, une part une et je suis prêt.»

L'Impala roula dans le silence pendant quelques minutes, chaque occupant perdu dans ses pensées. La rencontre avec Ruby laissait une tension palpable dans l'air. Dean, les poings serrés autour du volant, était furieux. Ses mâchoires se contractaient à chaque seconde, trahissant son effort pour contenir sa colère.

Sam, de son côté, restait pensif, jouant distraitement avec le couteau que Ruby lui avait donné. Ses yeux fixaient la lame ornée de gravures anciennes, comme s'il essayait de comprendre la logique de Ruby.

Quant à toi, assise à l'arrière, tu te sentais prise dans la tempête émotionnelle des frères. Dean bouillait de rage, Sam semblait à la fois inquiet et déterminé, et toi, une étrange sensation d'oppression s'est installer dans ton abdomen, une sorte de malaise que tu ne pouvais pas expliquer.


Lorsque vous arrivâtes au motel, Dean ouvrit la porte avec une telle force qu'elle claqua contre le mur. La chambre de motel baignait dans une lumière tamisée. Dean et Sam se tenaient face à face, leurs voix montant crescendo dans une dispute qui menaçait de faire éclater la pièce.

«Qu'est-ce qui t'arrive, Dean ?!» cria Sam en entrant après lui.

«Qu'est-ce qui m'arrive ?! Tu plaisantes, j'espère ?!» Dean se retourna, le visage rouge de colère. «On chasse les démons, Sam ! On ne s'assoit pas pour boire le thé avec eux !»

«Ruby n'est pas comme les autres démons !» rétorqua Sam.
«Elle m'a sauvé la vie, Dean ! Et là, elle nous prévient qu'on est en danger ! Elle nous a même donné une arme pour nous défendre ! Pourquoi est-ce que tu ne peux pas voir ça ?!»

Dean ricana, mais son rire était amer.
«Parce que je ne suis pas aussi naïf que toi, voilà pourquoi ! Ruby est un démon, Sam. Rien de ce qu'elle fait n'est désintéressé. Elle joue un jeu, et toi, tu tombes en plein dedans !»

Sam s'approcha de lui, son visage à quelques centimètres de celui de son frère.
«Et toi ? Tu crois vraiment que ton ego surdimensionné nous aide ?! Je te rappelle que si on n'a plus le Colt, c'est parce que, toi seul, tu t'es fait avoir par Bela ! Pas T/N, ni moi, mais toi !»

Dean recula d'un pas comme s'il avait reçu un coup.
«Tu veux me blâmer pour ça ? Vas-y. Mais ça ne change rien. Les démons, on les tue, Sam. On les tue.»

Tu te raclais la gorge, espérant calmer les choses.
«Dean... Sam... ça suffit, maintenant. J'en peux vraiment plus et on a d'autres priorités...»

Mais ils n'écoutaient pas. Leur dispute était devenue une tempête incontrôlable, et tu te sentais impuissante.

Dean jeta sa veste sur la chaise et se mit immédiatement à nettoyer ses armes, espérant faire passer sa colère en faisant autre chose, sa mâchoire toujours serrée.
«Alors, Sam, tu veux me dire pourquoi on devrait écouter Ruby ? Pourquoi on devrait lui faire confiance ?»

Sam ferma la porte à clé et soupira.
«Dean, elle ne nous demande pas de lui faire confiance. Elle nous a donné une arme et un avertissement. Elle aurait pu ne rien dire et nous laisser affronter ce démon sans rien pour nous défendre.»

Dean claqua violemment le chargeur d'une de ses armes sur la table.
«Et tu crois que c'est un acte désintéressé ? Elle a un plan, Sam. Ils ont tous un plan.»

«Peut-être,» répondit Sam en haussant les épaules.
«Mais pour l'instant, on a besoin de cette lame.»

Dean faisait les cent pas, ses mains gesticulant dans les airs, furieux.
«Les démons, Sam ! Je te l'ai déjà dit, on ne fait pas équipe avec eux. On les tue, point final. Pourquoi est-ce que tu ne peux pas te mettre ça dans le crâne ?»

Sam, debout au milieu de la pièce, tentait de garder son calme, mais ses mâchoires serrées et le feu dans ses yeux montraient qu'il était à deux doigts de craquer. Il se rapprocha de Dean, le défiant du regard.
«Tu crois vraiment que je ne vois pas ce qui se passe ? Dean, tout n'est pas aussi simple que 'on les tue tous'. Il y a des nuances, des zones grises. Mais toi, tu refuses de les voir parce que tu es coincé dans ta foutue vision manichéenne !»

Dean se tourna brusquement vers son frère, son visage rougi par la colère.
«Manichéen ? Non, Sam. Réaliste. Les démons ne changent pas. Tu sais ce qu'ils veulent. Ils mentent, ils manipulent, et à la fin, ils te tuent. C'est comme ça que ça fonctionne !»


Assise sur le bord du lit, tu écoutais leur dispute en silence, depuis beaucoup trop longtemps déjà, ne savant plus où te mettre et la tension dans la pièce semblant peser lourdement sur tes épaules. Une douleur sourde avait commencé à se manifester dans ton abdomen, depuis plus d'une heure déjà, mais tu pensais pouvoir la gérer. Pourtant, elle s'intensifiait à chaque seconde, jusqu'à devenir une brûlure insupportable.

Tu te redressas légèrement, plaçant une main sur ton ventre, te crispant sous l'attaque fulgurante. C'était une douleur déchirante, une brûlure, comme si quelque chose t'éventrait de l'intérieur.
«Dean... Sam...» murmurais-tu faiblement. 

Mais ils ne semblaient pas t'entendre, trop absorbés par leur querelle sans fin. La douleur devint une déferlante insoutenable. Tu te levas précipitamment, titubant, et soudain, tes jambes fléchirent sous toi. Tu tombas lourdement sur tes genoux, le souffle coupé, une douleur fulgurante te déchirant de l'intérieur.

Sam fut le premier à te remarquer car tu étais dans son champ de vision. En pleine dispute, il tourna la tête vers toi et son visage se figea de terreur.
«T/N ?!» cria-t-il, déjà en train de se précipiter vers toi.

Dean, surpris par le cri de son frère, suivit son regard. Lorsqu'il se retourne, il te vit, à genoux sur le sol, ton visage déformé par la douleur. Il resta figé un instant, choqué, son expression passa instantanément de la colère à la panique totale.
«Non... T/N !» hurla-t-il, courant à son tour vers toi.

Ils tombèrent à genoux de chaque côté de toi, leurs visages horrifiés par la vision de ton corps tremblant, plié en deux. Ta respiration était erratique, et tu serrais ton ventre comme si quelque chose cherchait à te déchirer de l'intérieur. Dean attrapa doucement ton visage, cherchant à croiser ton regard.

«Hé, qu'est-ce qui se passe, T/N ?! Regarde-moi ! Parle-moi !» demanda-il, sa voix tremblante et son visage figé par la terreur.

Tu ouvris la bouche pour répondre, mais tout ce qui en sortit fut un hurlement de douleur. Du sang jaillit de ta bouche, éclaboussant le sol devant toi. Dean a les yeux écarquillés, pris de panique, tandis que Sam te soutenait par les épaules.

Dean recula légèrement, horrifié, son visage blême.
«Non... non, non. Sam, Qu'est-ce qu'elle a, bon sang ?!»

«C'est forcément l'œuvre des sorcières.» murmura Sam, sa voix tremblante.
«Elles lui ont jeté un sort. Ça ne peut être que ça.»

Même avec ta nature de fée, même avec ta force et tes capacités de guérison, tu étais vulnérable face à la sorcellerie. La douleur te traversait sans relâche, te pliant en deux, chaque gorgée d'air devenant un combat.

«Alors fais quelque chose !» hurla Dean, sa voix brisée par la panique.

Tu continuais de cracher du sang, ton corps secoué de spasmes. Dean posa une main tremblante sur ta joue et son autre bras puissant te maintenait ferment, son regard désespéré fixé sur toi.
«Hé, reste avec nous, ma belle. Tu vas t'en sortir, d'accord ? On va arranger ça.»


Sam, se relevant brusquement, balaya la pièce du regard.
«Elles ont dû laisser quelque chose ici. Un totem, une amulette, n'importe quoi.»

«Alors trouve-le, Sam !» hurla Dean, sa voix brisée, ses yeux brillants de peur et d'impuissance.

Sam se précipita vers le bureau et commença à renverser tout ce qui s'y trouvait. Il fouilla les tiroirs, renversa leur contenu sur le sol, vida les placards, renversa même une lampe. Chaque centimètre de la chambre était passé au peigne fin, mais rien ne semblait anormal.

Dean, incapable de te laisser, te soutenait doucement, murmurant des mots d'encouragement.
«Tiens bon, d'accord ? On va régler ça. Tu vas t'en sortir, je te le promets.»

Mais lorsque tu vomis une nouvelle giclée de sang, ses mains tremblèrent. Il regarda Sam, le désespoir dans les yeux.
«Sam ! Dépêche-toi !»

«Je cherche !» répondit Sam, le souffle court, retournant le matelas et fouillant sous le lit.
«Il doit y avoir quelque chose !»

Dean serra les dents, combattant l'envie de rester à tes côtés. Finalement, il posa une main sur ton épaule.
«Je reviens tout de suite. Tiens bon !» murmura-t-il avant de se relever à contrecœur.

Il rejoignit Sam dans sa quête frénétique, retournant le lit, soulevant le tapis, fouillant sous chaque meuble, vidant les placards de la salle de bain, renversant chaque objet. Mais rien. Absolument rien. La colère et l'impuissance se lisaient sur leur visage. Et pendant ce temps, ta douleur ne faisait que s'intensifier. Tu voyais flou, tes oreilles bourdonnaient, et tu n'entendais plus que leurs voix, des échos lointains.

«Rien du tout,» murmura Sam, désespéré.

Dean, le visage déformé par la rage et l'impuissance, frappa violemment le mur du poing.
«C'est pas possible ! Elles doivent avoir laissé quelque chose ! C'est comme ça que ça fonctionne, normalement !»

Sam se tourna vers Dean, les yeux humides.
«Dean... elle n'a plus beaucoup de temps.»

Dean secoua la tête, fou de rage, refusant d'entendre ces mots.
«Dans ce cas, je n'ai pas dis mon dernier mot.» murmura-t-il, en prenant ses armes qui étaient sur la petite table, offrant un regard sombre à son frère et lui ordonna :
«Prends le couteau et amène-toi.»

Sam fixa son frère, puis tourna son regard vers toi. Tu tremblais, le visage pâle, le souffle court, chaque seconde semblant t'arracher un peu plus de vie.

«On ne peux pas la laisser comme ça,» murmura Sam, la gorge serrée.

«Sam,» dit Dean doucement, posant une main sur l'épaule de son frère.
«Ça me fait encore plus de mal de la voir comme ça, crois-moi. Mais, c'est la seule chose qu'on peut faire. Si on ne part pas maintenant, on va la perdre. Alors grouilles-toi.»

Dean ferma les yeux un instant, ses mâchoires crispées. Il se pencha vers toi, prenant ton visage entre ses mains.
«Hé, écoute-moi, princesse. Je reviens vite, d'accord ? Restes en vie pour moi, je t'en supplie.» Sa voix tremblait, mais il essaya de rester fort.

Il posa un baiser sur ton front avant de se relever. Sam ouvrit la porte, mais hésita, jetant un dernier regard vers toi.
«On va te sauver, T/N. Je te le promet.» dit-il fermement.

Dean jeta un dernier coup d'œil par-dessus son épaule avant de quitter le motel à contrecœur. Lorsque la porte se referma derrière eux, un silence lourd envahit la pièce, brisé seulement par tes gémissements de douleur.

Ils montèrent dans l'Impala, l'adrénaline et l'angoisse coulant dans leurs veines. Chaque seconde passée loin de toi était une torture, mais ils savaient que la seule manière de te sauver était d'affronter les sorcières qui t'avaient jeté ce sort.

Dean serra le volant, les phares illuminant la route sombre. Il jetait des coups d'œil nerveux dans le rétroviseur, presque comme s'il espérait te voir soudain apparaître à l'arrière.

«On va la sauver, Sam,» grogna-t-il, plus pour lui-même que pour son frère.
«Ces foutues sorcières vont regretter d'avoir croisé notre chemin.»

Sam hocha la tête, son regard fixé sur la route.
«Elles savaient exactement ce qu'elles faisaient. Elles savaient qui elles allaient cibler, Dean. C'est personnel.»

Dean serra les dents. «Et elles vont le payer.»




La lune haute dans le ciel éclairait faiblement la rue du quartier chic où Amanda Burns avait vécu. C'était un endroit paisible en apparence, avec des maisons magnifiques, aux pelouses bien entretenues, des clôtures blanches impeccables, et des lampadaires diffusant une lumière douce. Mais en cette nuit silencieuse, une tension presque palpable imprégnait l'air. La maison en question était magnifique, une architecture classique avec un porche accueillant et des lumières allumées à l'intérieur. Tout semblait indiquer une vie ordinaire, mais les frères savaient exactement ce qui se passait à l'intérieur.

Ils s'approchèrent à pas de loup, montant les marches du porche en silence. Dean jeta un coup d'œil à Sam, qui hocha la tête.

«D'accord,» murmura Dean, serrant son arme.
«On frappe d'abord, on pose des questions après. Ou pas.»

Sans attendre de réponse, Dean donna un coup de pied puissant dans la porte, qui vola en éclats. Les deux frères entrèrent précipitamment, leurs armes levées.

À l'intérieur, trois femmes, assises autour d'une table dans le salon, sursautèrent en entendant l'explosion de la porte. Elles semblaient discuter autour d'une pile de papiers, mais leur terreur fut immédiate en voyant Dean et Sam pointer leurs armes sur elles.

«Ne bougez pas !» cria Dean, avançant vers elles avec une intensité féroce.
«Annulez le sort que vous avez jeté. Tout de suite !»

Les deux femmes assises côte à côte, l'air d'une quarantaine d'années, levèrent les mains en signe de reddition, leurs visages blêmes de peur.

«Quoi ? Mais quel sort ?» balbutia l'une d'elles, une femme brune aux yeux effrayés.
«On... on ne sait pas de quoi vous parlez !»

«Ne nous mentez pas !» aboya Dean.
«On sait que vous êtes des sorcières. Vous avez ensorcelé notre amie, et elle est en train de mourir !»

La deuxième femme, une blonde plus âgée, secoua frénétiquement la tête.
«Non, non, non ! On n'a rien fait à personne ! On... on parlait juste d'un emprunt  pour rénover la maison ! On n'a rien fait de mal !»

Sam, son arme toujours levée, observait attentivement leurs expressions. Il jeta un regard rapide à Dean.
«Elles disent la vérité. Regarde autour de toi. Rien ici ne crie magie noire.»

Dean gronda, mais il baissa légèrement son arme.
«Elles sont des sorcières, Sam. Ça suffit comme preuve.»

La troisième femme, silencieuse jusque-là, se leva lentement de sa chaise. Tammi. Elle était différente : plus calme, plus posée, et ses yeux étaient fixés sur Dean avec un sourire glacé.

«Il a raison, vous savez,» dit-elle d'une voix douce, presque moqueuse.
«On est des sorcières. Mais je ne suis pas comme ces deux-là. Elles ? Ce sont des amateurs.»

Les deux autres femmes tournèrent des yeux horrifiés vers Tammi.

«Qu'est-ce que tu racontes, Tammi ?» balbutia la brune.

Tammi haussa les épaules avec désinvolture.
«Oh, rien. Juste que vous êtes inutiles maintenant.»

Avant que l'une des deux femmes ne puisse réagir, Tammi leva une main, un geste précis mais terriblement puissant.

«Non !» cria Sam en avançant d'un pas, mais il était trop tard.

Dans un craquement sinistre, les cous des deux femmes se tordirent d'un seul mouvement. Elles s'effondrèrent au sol, inertes, leurs visages figés dans une expression de terreur.

Dean jura en reculant légèrement, tandis que les yeux de Tammi devenaient noirs comme la nuit.

«C'est donc toi, ce foutu démon,» murmura Dean, ses poings se serrant autour de son arme.

Tammi les observa, son sourire cruel s'élargissant.
«Oh, vous avez mis du temps à comprendre, mais vous y êtes enfin. Bravo, les Winchesters.»

Dean leva immédiatement son arme et tira, mais Tammi, d'un simple geste de la main, arrêta la balle en plein vol avant qu'elle ne tombe au sol.

«Vraiment, Dean ?» ricana-t-elle. «Tu sais faire mieux que ça.»

Sam dégaina le couteau que Ruby lui avait donné, s'avançant prudemment vers le démon.

«Tu as tué ces femmes,» dit-il d'une voix basse mais pleine de colère.

«Votre petite fée aussi et vous serez les suivants,» répondit Tammi, son ton léger comme si elle discutait du temps qu'il faisait.

Elle leva à nouveau une main, envoyant Dean valser à travers la pièce. Il s'écrasa contre un mur, grognant de douleur mais se relevant presque aussitôt.

«Sam !» cria Dean.

«Je sais !» répondit Sam, esquivant de justesse une onde d'énergie que Tammi lançait dans sa direction.

Tammi riait, jouant avec eux comme un chat avec des souris.
«C'est pathétique. Vous pensiez vraiment pouvoir m'arrêter ? Avec quoi ? Vos petits jouets ?»

Dean, toujours sonné, attrapa une lampe brisée et la lança sur Tammi pour la distraire. Pendant ce temps, Sam s'approcha lentement, le couteau bien en main.

Elle tourna la tête vers lui, levant à nouveau la main pour le repousser. Mais cette fois, Sam plongea au dernier moment, évitant son attaque et plantant le couteau profondément dans son abdomen.

Tammi hurla, un cri guttural qui fit vibrer les murs. Une lumière rouge jaillit de son corps, ses yeux noirs vacillant avant de disparaître. Elle s'effondra au sol, inerte.

Dean, haletant, s'approcha de Sam, observant le corps du démon avec prudence.

«C'est fini ?» demanda Dean.

Sam hocha la tête, essuyant la sueur de son front.
«Ouais. C'est fini.»

Dean grogna en rangeant son arme.
«Rappelle-moi de ne jamais m'installer dans un quartier chic. Ces gens sont complètement barges.»

Malgré tout, les deux frères échangèrent un regard plein de soulagement. Ils savaient que le combat venait de sauver plus qu'eux-mêmes.

«Allez,» dit Dean, se dirigeant vers la porte.
«On doit rentrer. T/N a besoin de nous.»

Ils montèrent dans l'Impala et foncèrent vers le motel, leurs cœurs battant à tout rompre.




L'Impala s'arrêta brutalement devant le motel, ses pneus crissant sur le gravier. Dean descendit de la voiture d'un bond, le cœur battant à tout rompre. Sam le suivit de près, sa respiration saccadée. Chaque seconde passée loin de toi avait été un supplice, et l'idée de te retrouver inconsciente, ou pire, hantait leurs esprits.

Dean courra jusqu'à la porte, la clé déjà en main. Il jeta un regard à Sam avant de l'ouvrir d'un geste rapide, prêt à affronter le pire. Mais à leur grande surprise, ce qu'ils trouvèrent les laissa sans voix.

Tu étais allongée sur le lit, faible mais vivante. Ton teint, bien que pâle, montrait une légère amélioration. Ta respiration était régulière, tes traits détendus comme si tu sortais d'un cauchemar, mais tu étais consciente.

Debout à côté de toi, Ruby se tenait immobile, les bras croisés, son expression neutre. Elle semblait les attendre.

«Qu'est-ce que...» commença Sam, bouche bée.

Dean s'arrêta net en la voyant, fronçant les sourcils, son visage affichant un mélange de surprise et de méfiance.
«Encore toi ? Qu'est-ce que tu fous-là ?» Sa voix était basse mais tendue.

Ruby se tourna vers eux, les observa calmement, un sourire à peine perceptible au coin de ses lèvres.
«Vous en avez mis du temps.»

Dean s'avança d'un pas, son regard toujours méfiant, mais pas aussi furieux que d'habitude.
«Tu l'as aidée ? Pourquoi t'es là ?»

«Lui sauver la vie,» répondit Ruby sèchement. Elle tenait dans ses mains une petite fiole vide.
«Cette sorcière était puissante. Même si vous l'avez tuée, son sort avait laissé des traces. J'ai dû lui faire boire ceci pour dissoudre les maléfices. Sans ça, elle n'aurait pas survécu.»

Sam fronça les sourcils, intrigué.
«C'est quoi ?»

«Un antidote,» répondit Ruby simplement.
«Un mélange que seuls les démons peuvent fabriquer. Ça neutralise les malédictions comme celle qu'elle avait. Elle était à deux doigts d'y passer.»

Dean serra les poings, mais il n'y avait plus de rage dans ses gestes, seulement une tension retenue.
«Pourquoi ?» murmura-t-il après un moment.
«Pourquoi tu fais ça, Ruby ? Pourquoi vouloir nous aider ?»

Ruby planta son regard sombre dans celui de Dean.
«Parce que, même si tu refuses encore de le voir, tous les démons ne sont pas des monstres, Dean.»

Dean ricana doucement, mais il n'y avait pas d'amusement dans sa voix.
«Et toi, tu veux me convaincre que tu es l'exception ?»

Ruby ignora sa remarque, continuant sur un ton plus sérieux.
«T/N est importante. Pour toi et Sam, mais pas seulement. Elle est puissante, et elle a une valeur que vous ne comprenez même pas encore. Si elle meurt, vous êtes perdus. Et on le sera tous.»

Sam la fixa, ses traits marqués par la surprise.
«Qu'est-ce que tu veux dire par-là ?»

Ruby secoua lentement la tête.
«Je ne sais pas vraiment encore à quel point elle est importante, moi non plus. Mais sachez juste qu'elle l'est. À l'avenir, on aura tous besoin d'elle et si ça signifie devoir vous sauver de temps en temps, alors c'est ce que je ferai.»

Dean resta silencieux un instant, malgré lui, sentit un immense soulagement l'envahir. Mais cela ne l'empêchait pas de regarder Ruby avec méfiance.

«Merci,» murmura-t-il finalement presque à contrecœur, les mots ayant du mal à sortir, mais son regard était sincère. Peu importe ce qu'il pensait d'elle, elle t'avait sauvée.

Ruby hocha la tête, un léger sourire sarcastique aux lèvres.
«Ne vous y habituez pas trop.» 

Elle recula doucement vers la porte, ses yeux s'attardant une dernière fois sur toi.
«Elle va s'en sortir. Mais elle a besoin de vous. Prenez soin d'elle.»

Et, comme à son habitude, Ruby disparut dans l'ombre sans un bruit, comme elle savait si bien le faire, laissant les frères Winchester seuls avec toi.

Dean poussa un long soupir, se passant une main nerveuse sur le visage. Il tourna son regard vers toi, allongée sur le lit. Le soulagement qu'il ressentait était visible, mais il y avait aussi un poids dans ses yeux, celui de la culpabilité. Il s'approcha doucement et s'assit sur le bord du lit, son regard fixé sur ton visage endormi, son cœur battant encore furieusement dans sa poitrine. Il passa une main sur ton front, du bout des doigts, vérifiant ta température, apaisé de te voir en vie. Tu étais encore faible, mais il sentait que ton état s'améliorait.

Sam, de son côté, ramena une couverture qu'il posa délicatement sur toi.
«Elle respire mieux,» dit-il doucement, s'agenouillant près de toi.

«Elle va s'en sortir,» murmura Dean, comme pour se convaincre lui-même.

Tu bougeas légèrement, ouvrant lentement les yeux. Ton regard flou trouva d'abord Dean, puis Sam.

«Dean... Sam...» soufflas-tu faiblement, un léger sourire se dessinant sur tes lèvres.

Dean hocha la tête, ses traits se détendant pour la première fois depuis un nombre d'heures incalculables.
«Ouais, on est là, ma belle. Tu nous as fait flipper, tu sais ça ? Je ne sais pas ce qu'on ferait sans toi.»

Sam s'agenouilla près de toi, visiblement soulagé mais aussi coupable.
«On est désolés. On n'aurait jamais dû se disputer à ce moment-là. On n'a pas été là pour toi quand tu en avais besoin.»

Tu souriais légèrement, ton corps toujours faible mais la souffrance terrible que tu avais vécue était enfin derrière toi.
«Ce n'était pas de votre faute, les gars. Vous avez fait ce qu'il fallait pour me sauver. Donc, merci beaucoup...» Ta voix était un peu rauque, mais pleine de reconnaissance.

Dean secoua doucement la tête, un sourire tendre se formant sur ses lèvres.
«Non, c'est toi qui nous sauves tout le temps. Cette fois, on devait juste rendre la pareille.»

Sam posa une main sur ton épaule, son expression pleine de soulagement.
«Repose-toi, maintenant. On veille sur toi.»

Dean t'aida à ajuster ta position sur le lit, ses gestes doux et protecteurs.
«Promets-moi une chose, ma belle» murmura-t-il, son regard sérieux mais tendre.
«Plus jamais ça, d'accord ? Plus jamais, tu nous fais une peur pareille.»

Tu acquiesças faiblement, fermant les yeux sous son regard protecteur.

Dean resta à tes côtés, te surveillant avec une attention presque obsessionnelle. Sam, quant à lui, s'assit sur une chaise près du lit, veillant également sur toi.

Les deux frères échangèrent un regard silencieux, un accord tacite passant entre eux. Peu importe ce qui arriverait, ils veilleraient toujours sur toi. 

La tension et le chaos qui avaient envahi la chambre du motel s'étaient enfin dissipés, remplacée par une atmosphère de calme reposant. Dean restait assis près de toi sur le bord du lit, son regard protecteur fixé sur ton visage angélique. Sam s'affairait à ranger les affaires éparpillées dans la pièce après les événements de la soirée, pour remettre un peu d'ordre dans votre chambre en pagaille, mais aussi dans son esprit. Mais son attention revenait sans cesse vers toi, s'assurant que tu allais bien.

Dean te regardait avec une intensité qu'il ne laissait jamais transparaître devant Sam. Ton petit corps délicat sous la couverture semblait encore plus épuisé que d'habitude, et il se promettait silencieusement de ne plus jamais te laisser dans une situation aussi dangereuse.

Quelques heures plus tard, tu ouvris lentement les yeux, les paupières lourdes, et croisas immédiatement le regard perçant de Dean. Il esquissa un sourire rassurant, ses yeux verts brillants d'un mélange de soulagement et d'affection profonde.

«Salut, petite flamme,» murmura-t-il doucement.
«Tu te sens comment ?»

«Faible,» répondis-tu honnêtement, ta voix encore rauque.
«Mais ça va mieux... grâce à vous.»

Dean hocha la tête, son sourire s'élargissant.
«Ouais, enfin... on a eu un peu d'aide. Mais tu es encore là, c'est tout ce qui compte.»

Sam s'approcha avec un verre d'eau, le tendant doucement vers toi.
«Bois ça. Ça va t'aider à te sentir un peu mieux.»

Tu t'appuyas légèrement sur Dean, qui plaça une main ferme mais douce dans ton dos pour te soutenir pendant que tu buvais. Sa proximité te réchauffait, et tu pouvais sentir sa main large et protectrice contre toi.

Une fois que tu eus fini, Dean posa le verre sur la table de chevet et se rassit près de toi. Il te couvrit un peu mieux avec la couverture, son geste presque instinctif.

«Bon,» dit-il, brisant le silence avec un ton plus léger.
«On dirait que tu es encore là pour nous sauver la mise. T'as vraiment le chic pour nous donner des sueurs froides, tu sais ?»

Tu ris doucement, bien que toujours épuisée.
«Je pourrais dire la même chose de vous.»

Dean haussa un sourcil, le sourire en coin.
«Ouais, mais nous, on est habitués. Toi, par contre, tu es un peu... comment dire... trop précieuse pour jouer les kamikazes.»

«Dean,» intervint Sam avec un soupir, en finissant de ranger le bazar qu'ils avaient créer quelques heures plus tôt.
«Elle est encore en train de récupérer. Épargne-lui tes remarques débiles.»

Dean leva les mains en signe de reddition, son sourire malicieux ne quittant pas ses lèvres.
«Hé, je dis juste la vérité. Elle est... spéciale.» Il se rapprocha légèrement de toi, ajustant encore une fois la couverture autour de tes épaules.
«Blague à part, tu te sens mieux ? Vraiment ?»

Tu hochas doucement la tête, te sentant plus apaisée grâce à leur présence.
«Oui, Dean. Merci de toujours veiller sur moi.»

Dean te fixa un instant, ses traits s'adoucissant encore. Il posa sa grande main chaude et rassurante sur la tienne.
«C'est ce qu'on fait. On veille sur toi, quoi qu'il arrive.»

Il resta là un moment, assis près de toi, te parlant doucement de tout et de rien, essayant de te faire sourire avec ses blagues parfois maladroites mais pleines de tendresse. Sam, bien que plus réservé, veillait aussi, participant de temps en temps à la conversation.

La soirée continua dans une ambiance apaisante. Dean et Sam restèrent à tes côtés, s'assurant que tu étais à l'aise et rassurée. Dean ne te quitta pas des yeux, comme s'il craignait que tu disparaisses s'il détournait le regard trop longtemps.

«Bon,» dit-il finalement, brisant le silence.
«Si tu continues à être aussi mignonne, je vais avoir du mal à te laisser tranquille. Tu devrais te reposer. Promis, je serai là si tu as besoin de moi.»

Tu souris, fermant doucement les yeux sous son regard protecteur.
«Merci, les gars.»

Ils échangèrent un regard complice près de ton lit. Peu importait les tensions habituelles entre eux, ils savaient que leur lien avec toi était plus fort que tout. Cette nuit-là, ils avaient failli te perdre et jurèrent en silence de toujours veiller sur toi, quoi qu'il en coûte. Cette épreuve avait renforcé votre lien et, peu importe les tensions ou les disputes explosives, vous saviez maintenant, plus que jamais, que vous étiez une équipe, une famille, et rien ne pourrait jamais vous séparer.

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