17 - Le Gala de Charité

La nuit était tombée sur un petit motel isolé, où les frères Winchester et toi aviez élu domicile pour planifier votre prochaine chasse. Dans la chambre, l'odeur de la vieille moquette se mélangeait à celle du cuir, du papier peint usé et du café froid. La table centrale était encombrée de livres anciens, d'un ordinateur portable, et d'une bouteille de whisky à moitié vide. Dean était assis sur une chaise bancale, les bottes croisées sur la table, tandis que Sam tapait frénétiquement sur son clavier.

Toi, tu étais assise sur le bord du lit, les jambes croisées et concentrée sur un grimoire. Tu levais de temps en temps les yeux pour observer les frères, un léger sourire sur les lèvres. Dean lâcha un soupir exagéré, visiblement ennuyé.

«Sérieusement, Sammy, combien de temps ça te prend pour trouver un truc sur cette foutue arme ?» demanda-t-il, en renversant un peu de whisky dans son verre.

Sam fronça les sourcils, son attention toujours fixée sur son écran.
«Ça s'appelle faire des recherches, Dean. Tu devrais essayer un jour, ça pourrait te servir, au lieu de toujours compter sur T/N et moi.»

Dean grimaça et leva son verre.
«Eh bien, pendant que vous jouez les bibliothécaires, je vais boire à notre santé. Parce que je sens que ça va être une longue nuit.»

Tu laissas échapper un petit rire, ce qui attira l'attention de Dean. Il tourna la tête vers toi, un sourire en coin.

«Quoi ? J'ai dit quelque chose de drôle ?» demanda-t-il en te regardant avec son air espiègle.

Tu secouas la tête, amusée.
«Non, c'est juste que tu es tellement... toi. Toujours à râler et à chercher une excuse pour ne rien faire.»

Dean fit mine d'être vexé, posant une main sur son cœur.
«Hé, pour ta gouverne, je suis très productif, ma belle. Je fournis le charme et le charisme, c'est un boulot à plein temps.»

Sam roula des yeux sans relever. Mais avant que Dean ne puisse répliquer, on frappa à la porte. Immédiatement, l'ambiance changea. Dean posa son verre et attrapa son revolver, tendu.

«Restez ici,» murmura-t-il, en s'approchant lentement de la porte.

Quand il l'ouvrit, il tomba face à face avec Bela Talbot. Élégante et sûre d'elle, elle arborait son éternel sourire provocateur.

«Comment on se retrouve,» dit-elle en entrant sans attendre une invitation, son parfum chic envahissant la pièce. 

Dean referma la porte avec un soupir irrité.
«Super. Juste ce qu'il nous manquait : une voleuse en quête d'attention. Et comment tu savais où nous trouver ?»

Bela ignora sa remarque et s'avança dans la pièce, ses talons claquant doucement sur le sol. Elle te lança un regard curieux avant de poser son sac à main sur la table.

«Toujours aussi charmant, Dean. Et je sais un tas de choses.» dit-elle, son ton dégoulinant de sarcasme.

Sam la regarda, méfiant.
«Qu'est-ce que tu nous veux, Bela ?»

Elle se tourna vers toi et Sam avec un sourire en coin.
«Messieurs, mademoiselle. J'ai une proposition à vous faire.»

Dean se rapproche d'elle en fronçant les sourcils, les bras croisés.
«On n'a rien à voir avec toi, Bela.»

Elle croisa les bras, visiblement amusée.
«Oh, mais vous allez vouloir m'écouter cette fois-ci. Vous cherchez le Colt, n'est-ce pas ?»

Sam se leva, intrigué.
«Comment tu sais ça ?»

Bela haussa les épaules avec nonchalance.
«J'ai mes sources. Et il se trouve que j'ai un moyen de mettre la main dessus.»

Elle sortit trois invitations de son sac et les posa sur la table avec un sourire triomphant.
«Je viens vous proposer une affaire. Demain soir, un gala de charité est organisé dans une villa très bien gardée. Le propriétaire est un collectionneur... et il possède votre petit joujou. Et j'ai une idée brillante pour y entrer et le récupérer.»

Dean s'adossa à la table, croisant les bras.
«Et qu'est-ce que tu veux en échange ? Parce que je sais que tu ne fais rien gratuitement.»

Bela fit mine d'être blessée.
«Dean, tu me fais de la peine. J'offre mes services... et tout ce que je demande, c'est un petit talisman qui se trouve dans la collection du propriétaire. Rien de bien méchant. Une broutille comparée au Colt. Vous obtenez votre arme, je prends mon talisman, et tout le monde est content.» 

Dean éclata de d'un rire amer.
«Oh, c'est tout ? Et pourquoi on devrait te faire confiance, Bela ? La dernière fois qu'on t'a vue, tu nous as piqué une relique maudite et tu as tiré sur Sam.»

Bela haussa les épaules avec un sourire innocent.
«Votre petite infirmière personnelle l'a soigné, non ? Et puis, vous avez besoin de moi. J'ai réussi à obtenir ces trois invitations. Une pour moi, une pour toi, Dean et une pour Sam.»

Elle marqua une pause, savourant l'effet de ses mots. Puis elle tourna la tête, les yeux posés sur toi, son sourire s'élargissant.

«Mais malheureusement, je n'ai pas pu en obtenir une pour tout le monde. Ce qui signifie que quelqu'un devra rester dehors... pour faire le sale boulot.»

Dean se redressa immédiatement, son regard s'assombrissant.
«Attends une minute, tu veux qu'elle reste dehors pendant qu'on joue les pingouins de service à l'intérieur ?»

Bela haussa les sourcils.
«Elle a des pouvoirs magiques, n'est-ce pas ? Qui de mieux pour affronter les démons qui rôdent à l'extérieur ? Pendant ce temps, nous pourrons infiltrer la villa en toute sécurité.»

Tu fronças les sourcils, hésitant.
«Attends... tu veux que je garde l'entrée pendant que vous allez récupérer le Colt ?»

Bela te regarda avec un air faussement compatissant.
«Tu es une fée du feu, non ? Tes talents seront bien plus utiles dehors que dans une salle pleine d'humains. Je pense que tu es la mieux placée pour t'occuper des démons à l'extérieur et c'est un travail que toi seule peux faire. Pendant ce temps, nous nous chargerons de l'intérieur.»

Dean serra les poings.
«C'est hors de question. Elle vient avec nous.»

Bela roula des yeux.
«Ne sois pas stupide, Dean. C'est la meilleure solution, et tu le sais.»

Tu posas une main sur son bras pour le calmer.
«Dean, ça va. Si ça peut nous aider à récupérer le Colt, je peux le faire.»

Il te regarda, visiblement contrarié.
«Ce n'est pas juste. Toi aussi, tu devrais être à l'intérieur, pas dehors à affronter des démons toute seule.»

Tu lui souris doucement, touchée par son inquiétude.
«Je peux gérer, Dean. Fais-moi confiance.»

Dean resta silencieux, son regard passant de toi à Bela. Il soupira bruyamment, jetant un regard noir à Bela.
«Très bien. Mais si quelque chose tourne mal ou si tu nous doubles, je te jure que cette fois, je te trouve et je t'étrangle.»

Bela éclata de rire, visiblement amusée.
«Que c'est mignon, Dean. Tant d'amour, entre nous. Alors, c'est un accord ?»

Sam prit la parole, coupant court à la tension.
«On va le faire. Mais on va avoir besoin de détails. Est-ce qu'il y'aura des gardes ou des caméras, dans quelle pièce sera le Colt, et combien de temps on aura.»

Bela sourit, triomphante.
«Je savais que vous feriez le bon choix.»

Tu te contentas d'accepter sans broncher, même si une pointe de déception te traversait. Tes amis allaient s'amuser dans une soirée de gala, habillés de leurs plus beaux costumes, pendant que toi, tu resterais seule dehors à brûler des démons. C'était une chasse, tu le savais. Après tout, tes pouvoirs te permettaient d'affronter les créatures de manière plus efficace que quiconque. Mais l'idée de ne pas être avec eux dans cette villa te rendait triste.

Dean grogna, frustré, tandis que tu te rapprochais pour examiner les invitations. Il te lança un regard, une lueur de culpabilité dans les yeux. Il était furieux à l'intérieur. Depuis le premier jour où vous aviez croisé vos chemins, il s'était secrètement épris de toi. Chaque mission passée à tes côtés ne faisait que renforcer son attachement sans fin. Il rêvait de te voir dans une élégante robe de soirée, et tout ce qu'il voulait ce soir-là, c'était pouvoir danser un slow avec toi. Mais Bela avait d'autres plans, et tu étais reléguée à combattre les démons à l'extérieur.





Le lendemain soir, la tension était palpable alors que vous vous apprêtiez à mettre le plan de Bela en action. La villa où se déroulait le gala s'élevait au sommet d'une colline, ses fenêtres illuminées dévoilant un monde d'élégance et de richesse. Dans l'Impala, l'ambiance était bien différente : un mélange de nervosité, de frustration, et, bien sûr, des piques sarcastiques de Dean.

Dean fixait la route, les mains serrées sur le volant. Il portait un costume noir impeccable, une cravate défaite négligemment autour de son cou. Ses cheveux étaient soigneusement coiffés, bien que ses mèches rebelles trahissaient son impatience.

«Sérieusement,» grogna-t-il, jetant un coup d'œil à Sam.
«Pourquoi est-ce que c'est moi qui dois être son cavalier ?»

Sam, assis à l'arrière, ajustait son nœud de papillon avec une grimace.
«Parce qu'elle te fait plus confiance qu'à moi. Ou peut-être qu'elle a un faible pour toi, même si elle est...»

«Manipulatrice, voleuse et insupportable ? Tu plaisantes, Sammy ?» termina Dean, haussant un sourcil.

Tu étais assise à l'avant, en train de jouer avec la tirette de ta petite veste en cuir. Tu ne pouvais t'empêcher de sourire en écoutant leur échange.
«Tu sais, Dean, tu devrais te considérer chanceux. Combien de fois as-tu eu l'occasion de porter un costume, de te gaver de petits fours tout en jouant au gentleman ?»

Dean te lança un regard faussement indigné.
«Hé, pour ton information, j'ai déjà porté des centaines de fois le costume. Et tu sais à quel point je te fais craquer avec ! Mais cette fois, c'est différent. Je dois être le cavalier d'une psychopathe sans cœur pendant que toi, tu restes dehors à combattre des démons toute seule. Ça craint. Vraiment, princesse.»

Tu haussas les épaules, tentant de garder une attitude légère.
«Je peux gérer. C'est mon rôle, après tout. Toi et Sam, vous avez besoin de faire ce que vous faites le mieux : infiltrer et récupérer ce qu'on cherche. Moi, je vais juste... faire un peu de ménage dehors.»

Dean fronça les sourcils, clairement agacé. Mais avant qu'il ne puisse protester davantage, Bela ouvrit la portière arrière et s'installa avec une élégance calculée. Elle portait une robe rouge qui épousait parfaitement ses formes, attirant immédiatement l'attention.

«Bonsoir, tout le monde,» dit-elle avec un sourire satisfait. Elle ajusta ses gants en soie avant de poser son regard sur Dean.
«Tu es magnifique, Dean. Presque digne de m'accompagner.»

Dean roula des yeux.
«C'est moi qui a honte d'être ton cavalier... Je suis beaucoup trop bien pour quelqu'un comme toi. Maintenant, est-ce qu'on peut y aller ?»

Bela roula des yeux, ignora son sarcasme et tendit une enveloppe contenant les trois invitations.
«Voici vos laissez-passer pour la soirée. Sam, tu seras le cavalier de Mademoiselle Gertrude Case. Elle est... disons... charmante.»

Sam jeta un regard désespéré à Bela.
«Charmante ? Qu'est-ce que ça veut dire, exactement ?»

Bela haussa les épaules, un sourire malicieux sur le visage.
«Tu verras bien.»

Dean éclata de rire, mais son amusement fut de courte durée lorsqu'elle lui lança un regard moqueur.
«Quant à toi, Dean, tu as l'honneur de m'accompagner. Essaies de te comporter comme si tu avais l'habitude de ce genre d'endroits, d'accord ?»

Dean grogna en démarrant l'Impala.
«Tu sais, Bela, si on survit à cette nuit, je vais sérieusement reconsidérer l'idée de te laisser en vie.»





Une fois arrivés à la villa, le plan fut mis en place rapidement. Dean, Sam et Bela devaient entrer par l'entrée principale, laissant derrière eux le tumulte de l'élite rassemblée pour la soirée. Toi, tu restas à l'extérieur, tes yeux scrutant les ombres dans la forêt environnante.

L'air était frais, chargé de l'odeur des pins et de l'essence des voitures, qui arrivaient à tour de rôle. Tu te faufilas dans les buissons pour avoir une meilleure vue sur l'entrée et sur les démons qui allaient arriver pour récupérer le Colt. C'était une question de minutes. 

«Bon, les gars, amusez-vous bien,» murmuras-tu dans ton oreillette, les laissant partir rejoindre les autres invités à l'entrée de la villa.

La voix de Dean grésilla dans le petit appareil.
«Ouais, c'est ça. Ne te fais pas tuer, d'accord ?»

Tu souris, même si personne ne pouvait le voir.
«Promis.»

La villa illuminée s'élevait majestueusement juste sur la colline, entourée de jardins parfaitement entretenus et de portails en fer forgé. À l'intérieur, la musique classique emplissait l'air, mêlée au murmure des conversations mondaines et au tintement des verres à champagne.

Dean, Sam et Bela venaient de pénétrer dans le grand hall, impeccablement vêtus. Dean portait un costume noir bien ajusté, mais sa cravate était déjà légèrement desserrée, fidèle à son style désinvolte. Sam, quant à lui, avait opté pour une tenue tout aussi élégante, avec un nœud de papillon, ses cheveux soigneusement peignés pour une fois. Bela, sublime dans sa robe rouge, semblait parfaitement à l'aise dans cet univers de luxe.

Dean bougonnait déjà en traversant la salle de bal, un bras contraint autour de la taille de Bela. Elle adressait des sourires radieux pour les invités, tandis qu'il marmonnait des insultes à peine audibles.

Sam, quant à lui, était déjà pris dans les griffes de Mademoiselle Gertrude Case, une vieille dame riche, au regard perçant, aux mains baladeuses et aux manières exubérantes. Il tenta désespérément de garder une distance polie, mais ses tentatives étaient vaines. Il ne s'attendait pas à ce type de cavalière pour la soirée.





La nuit était calme à l'extérieur de la villa et le jardin était vide, mais tu savais que les démons ne tarderaient pas à arriver. Le froid mordant de l'air était tranché par la chaleur de tes flammes, que tu faisais jaillir avec une précision presque élégante. 

Quelques instants plus tard, les choses prirent rapidement une tournure sérieuse. Les démons commencèrent à se manifester, leurs yeux noirs brillant dans l'obscurité. Tu fis un pas en avant, levant tes mains enflammées. 

«Vous êtes venus pour le barbecue ? Ça tombe bien, je vous attendais.» dis-tu d'un ton calme et amusé.

Le premier démon se précipita vers toi, mais il n'eut pas le temps d'atteindre ta position. Avec un mouvement précis, tu projetas une vague de flammes qui le réduisit instantanément en cendres, sans le moindre effort. Les premiers démons n'eurent aucune chance contre toi ; mais malgré ton efficacité, tu te sentais seule.

Dans l'oreillette qu'il partageait avec toi, Dean entendit le bruit de la lutte et se raidit. Il te murmura, jetant un regard discret autour de lui.
«Tu nous entends, ma belle ? Tout va bien dehors ?» 

Ta voix lui parvint, un peu étouffée par le bruit de la lutte contre un démon.
«Tout va bien. Concentrez-vous sur votre partie. Moi, je m'occupe du reste.»

Mais il y avait une note d'inquiétude dans la voix de Dean.
«Si ça tourne mal, tu m'appelles. Compris ?»

Tu ne répondis pas, trop occupée à esquiver une attaque et à riposter avec une boule de feu qui frappa son assaillant en pleine poitrine.





Dean fronça les sourcils, visiblement inquiet. Bela l'attrapa par le bras, l'entraînant vers la salle principale.
«Dean, concentre-toi. Les invités vont nous remarquer si tu continues à parler dans ton oreillette.»

Dean la foudroya du regard.
«Je m'inquiète pour T/N. Elle est seule dehors en affrontant les démons, au beau milieu de la nuit, pendant qu'on est là à jouer les pingouins de service. Sérieux, c'est complètement ridicule !»

Bela roula des yeux, un sourire narquois aux lèvres.
«Tu sais, elle est beaucoup plus forte que tu ne le penses. Fais-lui confiance.»

Pendant ce temps, Sam se retrouvait sur la piste de danse, pris en otage par Gertrude. Elle portait une robe scintillante un peu trop voyante, et son parfum capiteux envahissait l'air autour de Sam.

«Vous êtes un jeune homme tellement charmant, Sam,» dit-elle d'une voix traînante en glissant une main sur son épaule massive.

Sam esquissa un sourire forcé, essayant de reculer légèrement.
«Merci, c'est très gentil.»

Mais Gertrude ne se laissa pas décourager et plaça sa main sur son bras, puis la glissa lentement vers son biceps.
«Et ces muscles... Vous devez être un athlète, n'est-ce pas ?»

Sam toussa nerveusement, cherchant une échappatoire.
«Euh, quelque chose comme ça.»

Dans sa tête, il bouillait. Si seulement c'était toi, à la place de la vieille dame... Si seulement c'était toi, sa cavalière, toi qui avais toujours su apaiser les tensions. L'image de toi, élégante dans une robe de soirée, dansant avec lui, apaisait momentanément son malaise. Il adore ta sensibilité au monde qui vous entoure, ta gentillesse, ton intelligence et ta douceur qui sont de grandes qualités que Sam appréciait énormément chez toi. Il pouvait te parler pendant des heures, sans jamais être à court de sujets. Il avait tellement de respect pour toi, et ta compagnie lui était toujours agréable. Il se sentait coupable de t'avoir laissé seule dehors, loin de la chaleur et de la fête.

Mais la réalité le rappela à l'ordre lorsque Gertrude posa sa main sur la taille de Sam, puis la fait glisser sur son fessier musclé.
«Mon Dieu, mais quel morceau de choix... Vous savez, Sam, vous pourriez venir me rendre visite un de ces jours. J'ai une immense maison... très privée. On y sera tellement tranquille pour faire nos affaires...»

Sam cligna des yeux, horrifié, avant de retirer sa main baladeuse et de bredouiller :
«Oh, euh... c'est très... généreux, mais je suis assez occupé avec le travail.»

Dean, qui observait la scène depuis le bord de la piste, éclata de rire en voyant l'expression désespérée de son frère. Il murmura dans son oreillette :
«Hé, Sammy, elle a l'air complètement sous ton charme. Tu pourrais peut-être te marier et t'installer dans son manoir, non ?»

Sam lança un regard noir à Dean, mais avant qu'il ne puisse répondre, Gertrude reprit la parole :
«Alors, Sam, dites-moi... avez-vous déjà envisagé de poser un peu vos bagages et de vivre une vie plus... sédentaire ? Avec une compagne qui saurait vous apprécier ? Je me ferais une joie immense de partager mon lit conjugal avec vous, mon cher. Vous ne tiendrez pas dix minutes, avec moi. Vous êtes tellement chanceux d'être tombé sur moi, Sam, et nous allons passer des nuits de folies ensemble.» dit-elle, tout en continuant de tripoter ses biceps musclés.

Sam grimaça, tout en essayant de rester poli. "Si seulement c'était T/N", pensa-t-il de nouveau, te revoyant sourire gentiment à Dean plus tôt dans la journée. Il passait le reste de sa soirée à essayer d'éviter ses avances, tout en jetant des regards de détresse vers son frère.





De son côté, Dean ne pensait qu'à toi, seule dehors à affronter les démons. Bien que son allure élégante et son sourire charmeur faisaient de lui un cavalier apprécié et incroyablement séduisant, son esprit était ailleurs. Bela l'avait traîné sur la piste de danse, une main possessive sur son bras, bien qu'elle soit très séduisante, elle aussi, elle ne lui faisait aucun effet. La lumière tamisée, la musique douce... Tout ce qu'il voulait, c'était être ici avec toi. Il imaginait ce que ça aurait été si tu avais été à ses côtés, dans une robe magnifique, en train de sourire. Son cœur battait plus fort rien qu'à l'idée.

Bela, qui lisait facilement en lui, s'arrêta au milieu d'un mouvement et haussa un sourcil, avec un sourire narquois.
«Tu es distrait, Dean.»

Dean grogna, détournant les yeux.
«Non, je suis juste... concentré.»

Bela éclata de rire, faisant mine d'être surprise.
«Oh, Dean, ne me dis pas que tu es en train de penser à elle ?» 

Il se raidit, mais garda son expression impassible.
«Je ne vois pas de quoi tu parles.»

Bela se rapprocha légèrement, son sourire malicieux s'élargissant.
«Oh, je crois que si. Cette petite fée... elle t'a envoûté, n'est-ce pas ?»

Dean serra la mâchoire, mais ses yeux trahissaient une lueur d'inquiétude. Bela continua :
«Tu sais, tu n'es pas aussi subtil que tu le penses. La façon dont tu la regardes, comme si elle était la seule personne qui comptait... C'est adorable, vraiment.»

Dean la regarda, irrité. Bella avait cette capacité à lire en lui, et il détestait ça.
«Tu parles trop, Bela.»

Mais Bela sourit, satisfaite.
«Allez, Dean. Si tu tiens tant à elle, pourquoi tu ne lui dis pas ?»

Dean détourna les yeux, agacé, cherchant à éviter la question. Il marmonna finalement :
«Parce que ce n'est pas si simple.»

Elle ricana doucement, amusée.
«Pourtant, si tu voulais danser avec elle, tu aurais dû l'inviter.»

Dean se raidit à ces mots. Bien sûr qu'il aurait voulu t'inviter, mais c'était impossible. Tu étais dehors, à combattre des démons pendant qu'il devait jouer les gentils cavaliers pour Bela. Pourtant, tout son être lui criait de te rejoindre, de te dire à quel point tu comptais pour lui. Il ne pouvait plus supporter l'idée que tu étais dehors. Alors qu'il dansait avec Bela, son esprit vagabondait, ne faisant que penser à toi. Ses mains étaient posées sur la taille de sa cavalière, mais tout ce qu'il pouvait imaginer, c'était ta peau douce sous ses doigts, ta chaleur, ta proximité.

«Pourquoi tu fais ça, Dean ?» murmura Bela en se rapprochant, ses lèvres proches de son oreille.
«Tu es ici avec moi, mais tout ce que tu fais, c'est penser à ta petite fée.»

Dean serra la mâchoire, essayant de rester stoïque. Mais c'était vrai, chaque fibre de son être était concentrée sur toi. Depuis la première fois que vous vous étiez rencontrés, tu avais éveillé quelque chose d'inimaginable en lui. Ta gentillesse, ta douceur, ton innocence, ta pureté, ta force, ta beauté surnaturelle. Il ne pouvait plus le nier.

«Ferme-la, Bela,» grogna-il finalement, une lueur d'agacement dans sa voix.

Elle lui sourit de façon espiègle, savourant l'emprise qu'elle semblait avoir sur lui. Mais Dean se libéra de son emprise avec un soupir, toujours dansant à contrecœur, ses pensées toujours tournées vers toi, seule dehors, sous les étoiles, à affronter des dangers qu'il ne pouvait pas contrôler.





Profitant d'un moment où les regards étaient détournés, Bela et Dean s'éclipsèrent dans une pièce annexe où les objets de charité étaient soigneusement exposés. La lumière tamisée et le silence donnaient à la salle une ambiance presque irréelle.

Bela se dirigea directement vers une vitrine contenant le Colt, tandis que Dean surveillait la porte.

«Alors, tu trouves ton bonheur ?» murmura Dean, les yeux fixés sur le couloir.

Bela ouvrit la vitrine avec une habileté impressionnante, puis enroula le Colt dans un tissu blanc. Elle tendit l'arme à Dean.
«Voilà, ton précieux Colt. Maintenant, où est mon talisman ?»

Dean attrapa l'arme, méfiant.
«Et comment je suis censé savoir que c'est pas une autre de tes arnaques ?»

Bela lui lança un sourire innocent.
«Dean, tu devrais apprendre à me faire confiance.»

Elle attrapa le talisman, le glissa dans son sac, puis se tourna vers lui.
«Allez, on y va. Avant que quelqu'un ne nous surprenne.»





Juste avant la présentation des œuvres de charité, Dean et Sam réussirent à mettre la main sur le Colt tant convoité. Ils te rejoignirent enfin à l'extérieur, où tu les attendais, assise sur un banc après avoir éliminé les démons, visiblement épuisée. Tes cheveux étaient en désordre, et tes vêtements portaient des traces de lutte. Ton visage s'illumina en les voyant sains et saufs, et tu te relevas pour les rejoindre.

«Alors, vous l'avez ?» demandas-tu d'une voix fatiguée, avec un sourire léger, espérant que ta soirée de garde n'avait pas été vaine.

Dean hocha la tête, te tendant l'arme enveloppée.
«Ouais. Mission accomplie.»

Tu attrapas l'arme et la déballas lentement entre tes mains, examinant chaque détail. Puis tu fronças les sourcils, ton instinct te murmurant que quelque chose clochait.

«Attends...» commenças-tu, mais le téléphone de Dean sonna avant que tu ne puisses finir.

Il décrocha immédiatement en voyant le numéro de Bela s'afficher.

Bela au volant de sa magnifique voiture de sport, quittant déjà la ville, ne pu retenir un sourire triomphant sur le visage.
«Merci pour votre aide, Dean. Sans vous, je n'y serais jamais arrivé, avec tout ces démons ! Remercies aussi ta belle petite fée pour avoir assuré mes arrières, tu veux bien ?» 

Avant qu'il ne puisse vraiment réaliser ce qui se passait, elle raccrocha le téléphone, tout en rangeant le véritable Colt, ainsi que le puissant talisman dans son sac.

«Putain ! Quelle pouffiasse !» jura Dean violemment en voyant la supercherie, se sentant bête de s'être fait avoir.
«Je savais qu'on n'aurait pas dû faire confiance à cette foutue garce !»

Il était furieux et jeta l'arme factice au sol, marmonnant une série de malédictions à l'encontre de Bela. Ses mains tremblaient de rage, mais quand il tourna les yeux vers toi, la culpabilité l'envahit. Tu avais passé toute la soirée à combattre et à garder leur dos, tandis que Bela vous avait tous dupés. De plus, avec ton intelligence vive, tu aurais tout de suite compris les intentions de Bela, si tu te trouvais à l'intérieur avec eux. On peut dire que la voleuse à bien calculer son coup, en t'attribuant le rôle de chien de garde.

Sam passa une main sur son visage, visiblement dégoûté.
«On s'est fait avoir. Encore.»

Tu soupiras, ton cœur lourd de déception.
«Tout ça... pour rien.»

«Je suis désolé. Vraiment désolé.» murmura Dean, ses yeux plongeant dans les tiens, sa culpabilité peinte sur son visage.
«Tu méritais mieux que ça. C'est ma faute... J'aurais dû faire plus attention.»

Tu haussas les épaules, essayant de masquer ta déception.
«Ce n'est pas grave. Ce qui compte, c'est que vous soyez en sécurité. Rentrons au motel.»

Dean te regarda intensément, ses pensées tourbillonnant. Il aurait voulu te dire tellement plus. Te dire à quel point il regrettait que tu n'aies pas pu être à l'intérieur avec eux. Te dire combien il aurait aimé que ce soit toi à ses côtés toute la soirée, dans une magnifique robe élégante. Mais les mots restèrent bloqués dans sa gorge.





Le trajet en Impala se déroula dans un silence pesant. Dean, habituellement prompt à faire des blagues ou à monter le volume de la radio, gardait les yeux fixés sur la route, les mâchoires serrées. À ses côtés, tu étais adossée contre la fenêtre, les bras croisés, le regard perdu dans le paysage nocturne. À l'arrière, Sam avait les mains jointes devant son visage, visiblement plongé dans ses pensées.

Dean finit par briser le silence, sa voix rauque résonnant dans l'habitacle.
«Écoute, princesse...» commença-t-il, hésitant.

Tu ne tournas pas la tête, fixant toujours la route.
«Pas maintenant, Dean.»

Il serra les poings autour du volant, frustré.
«Non, tu vas m'écouter. C'était une connerie de te laisser dehors toute seule. J'aurais dû... j'aurais dû trouver un autre moyen.»

Tu soupiras profondément, tes paupières lourdes de fatigue.
«Dean, c'est bon. Je savais dans quoi je m'engageais.»

Sam intervint doucement, sa voix pleine de remords.
«Non, Dean a raison. On aurait dû rester ensemble. On n'aurait pas dû te mettre dans une telle position. Bela nous a manipulés, et... c'est nous qui avons échoué. Pas toi.»

Tu fermas les yeux un instant, cherchant à contenir les émotions qui montaient en toi. La colère, la déception, et cette pointe d'amertume d'avoir été utilisée.

Dean grogna soudain, frappant le volant du plat de la main.
«Bordel de merde !»

Tu sursautas légèrement, et il ralentit immédiatement, luttant pour contenir sa rage.
«Elle s'est foutue de nous. Et toi, tu as risqué ta vie dehors pour qu'elle puisse nous doubler tranquillement. Je vais me la faire.»

Tu posas une main sur son avant bras, ton ton redevenant plus doux.
«Dean, laisse tomber. Ce qui est fait est fait. On a perdu le Colt, et c'est tout.»

Il tourna brièvement la tête vers toi, ses yeux emplis de culpabilité.
«Non, ce n'est pas tout. Tu mérites mieux que ça.»





De retour au motel, l'ambiance n'était guère plus légère. La petite chambre semblait encore plus exiguë que d'habitude, et le silence était seulement brisé par le bruit sourd de Dean qui claqua la porte derrière lui.

Tu t'assis sur le lit avec un soupir, massant tes tempes. Tes vêtements, marqués par les flammes et la poussière, témoignaient de la bataille que tu avais livrée seule dehors.

Dean jeta sa cravate et sa veste de costume sur une chaise avant de passer une main sur son visage, visiblement agité.
«Sérieusement, je... je sais pas quoi te dire, ma belle. On aurait dû être là.»

Sam s'assit sur le bord de la table, les bras croisés.
«Bela savait exactement comment nous diviser. Elle a joué sur nos faiblesses, et on est tombés dans le panneau.»

Tu hochas doucement la tête, ton ton calme mais ferme.
«Oui, elle a réussi. Mais il faut qu'on soit plus malins la prochaine fois. On ne peut plus lui faire confiance.»

Dean croisa les bras, adossé au mur, le regard sombre.
«Pas de prochaine fois. Si je croise encore cette...» Il s'interrompit, ses mâchoires se crispant.

Tu relevas les yeux vers lui, une lueur de tristesse dans ton regard.
«Dean, ça ne sert à rien de s'énerver. Ce qui est fait est fait.»

Mais il ne pouvait se calmer.
«Non, c'est pas juste ! T'as passé toute la nuit à te battre pendant que nous, on jouait les idiots de service à l'intérieur. On aurait dû être là avec toi.»

Sam posa une main apaisante sur l'épaule de Dean.
«Elle a raison, Dean. On a perdu cette fois, mais on ne peut pas changer ce qui s'est passé.»

Dean inspira profondément, cherchant à se calmer. Il se laissa tomber sur une chaise, croisant ses bras derrière sa tête.





Plus tard dans la soirée, alors que tu venais de sortir de la salle de bain après ta douche, Sam s'éclipsait pour prendre la sienne et Dean resta seul dans la pièce avec toi. Le silence s'étira entre vous, mais il était chargé de non-dits.

Finalement, il se redressa et te regarda avec intensité.
«Écoute, ma belle, je... Je sais que je déconne souvent, mais cette fois... je suis vraiment désolé. J'ai rien vu venir et je m'en veux terriblement...»

Tu levas un sourcil, surprise par son ton sincère.
«Dean, c'est bon. Vraiment. Tu n'as pas à t'excuser.»

Il secoua la tête, se levant pour se rapprocher de toi.
«Si, je le dois. Tu comptes tellement pour moi, tu le sais ? Et te laisser dehors, seule, alors que j'aurais dû être là... ça me tue.»

Ton cœur s'accéléra légèrement à ses mots, mais tu restas calme, ne voulant pas te laisser emporter par l'émotion.
«Tu te sens coupable, Dean. Mais tu n'as rien fait de mal. On chasse ensemble, on prend des risques. Ça fait partie de notre travail.»

Il te fixa un moment, ses yeux verts brillant d'une intensité inhabituelle.
«Peut-être. Mais ça ne veut pas dire que c'est juste.»

Tu détournas le regard, mal à l'aise sous son regard perçant.
«Dean, arrête. Je suis fatiguée. Je veux juste dormir, d'accord ?»

Il soupira, reculant légèrement.
«D'accord. Mais sache que... je suis désolé.»

Tu te glissas sous les draps, te tournant vers le mur pour éviter son regard. Dean resta un moment debout, te regardant en silence avant de s'asseoir sur une chaise.

Quelques minutes plus tard, tu t'étais endormie profondément, complètement épuisée. Sam, quant à lui, sortit de la salle de bain, s'essuyant les cheveux humides avec une serviette. Il jeta un coup d'œil à Dean, qui semblait perdu dans ses pensées.

«Tu vas bien ?» demanda Sam doucement, s'asseyant en face de son frère.

Dean secoua la tête.
«Non, pas vraiment.»

Sam soupira, posant la serviette sur la table.
 «Tu penses encore à T/N, pas vrai ?»

Dean releva les yeux, surpris.
«De quoi tu parles ?»

Sam esquissa un sourire en coin.
«Allez, Dean. C'est évident. T'aurais donné n'importe quoi pour pouvoir la voir en robe élégante et danser avec elle, ce soir.»

Dean grogna, détournant les yeux.
«Et alors ? Ça change quoi ? J'ai gâché ma soirée avec cette ordure de Bela, plutôt.»

Sam hocha la tête, compréhensif.
«Tu pouvais pas faire pire que mon rencard, Dean... Mais, tu devrais lui parler un jour. T/N mérite de savoir combien tu l'aimes.»

Dean resta silencieux, fixant le sol. Il savait que Sam avait raison, mais il ne pouvait pas s'empêcher de se demander si tu lui pardonnerais, un jour, pour toutes ses erreurs passées et celle-là y compris.

Le silence dans la chambre du motel était lourd, seulement troublé par le bruit du vent contre les vitres. Dean regarda une dernière fois vers toi, dormant paisiblement, avant de s'allonger sur son lit. Mais il savait qu'il ne trouverait pas le sommeil. La chambre est silencieuse, mais lourd de pensées non dites. Sam s'est endormi, épuisé par sa cavalière sans limites et encore dégoûté par Bela. Plus vite la soirée sera oubliée, mieux c'est pour tout le monde. Surtout pour Sam, qui veut désespérément oublier, le plus vite possible, de s'être fait abusé par l'horrible vieille dame sans scrupules. Dean, quant à lui, n'arrêtait pas de jeter des regards dans ta direction, son cœur lourd de culpabilité. Ses sentiments pour toi devenaient de plus en plus difficiles à contenir, et il savait qu'un jour, il ne pourrait plus les cacher. L'étincelle qui avait toujours été là, grandissait chaque jours, ne demandait qu'à se transformer en brasier.

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