Vers 17h00, je quitte le bureau d'un pas décidé. Je suis pourtant préoccupée. Je me sens vide et lasse, perdue alors que j'avais l'impression de n'avoir aucun repère. 

Comment puis-je me sentir davantage perdue que je l'étais la veille ? Est-ce une descente aux enfers sans fin ?

-Gail... je ne sais plus vers qui me tourner. Ma vie n'a aucun sens depuis... je ne sais plus depuis quand ... tout ce que je sais c'est que je n'en peux plus... marre de ces cauchemars incessants et de ces hallucinations macabres qui m'empêchent d'être bien avec ma nouvelle vie... je n'ai que toi pour en parler, tu es la seule à vraiment m'aimer depuis que nous nous connaissons, j'ai peur du regard des autres, ils me prendraient tous pour une folle ... ils voudraient m'interner ... je le sais ... juste bonne à interner qu'ils diraient ... je me sens seule, tellement seule...

Je finis par me taire. Les mots restent bloquer dans ma bouche, ils ne sortent plus, trop d'émotions, trop d'angoisses. Tout est bloqué dans ma poitrine et me dévaste chaque minute davantage.

Sans réfléchir, j'ai marché jusqu'à son immeuble. Immobile dans le couloir de mon amie, je contemple la porte close de l'appartement B4.

Gail. Tu dois en avoir marre de moi, non ?

Mon cœur s'emballe, j'hésite à la déranger et à lui livrer tout ce que je ressens.

Marre de m'entendre me lamenter ?

Brusquement, je me sens stupide et pleurnicharde. Je finis par reculer d'un pas hésitant puis je m'éloigne dans le couloir sans même se retourner.

Je ne me confierai pas à elle.

Pas aujourd'hui.