Un couloir désert, une porte claque.

Une femme aux cheveux bruns apparait.

Son visage est marqué, décomposé. Ses habits laissent penser qu'elle est infirmière, elle marche d'un pas rapide, comme poussée par un sentiment d'urgence. La blancheur de son tablier tranche avec les ténèbres ambiantes.

Des cris s'élèvent au loin, comme étouffés.

Elle avance d'un pas rapide, impatiente d'arriver à destination. La peinture sur les murs s'effrite et il n'y a aucune décoration pour égayer les lieux. Cet endroit lugubre ressemble à un hôpital, sans en être un réellement.

L'ambiance est pesante et glaciale.

Finalement, la dame s'arrête devant une porte close. Elle hésite un instant, fébrile.

Elle fixe la chambre numéro 248.

Un nom est inscrit à la craie sur le bois de la porte :

«Clara, patiente 108 »

Elle pousse doucement la porte et tombe dans le regard d'une petite fille assise sur le sol, seule, adossée au mur du fond.

L'enfant lève des yeux humides vers elle. Son regard est livide, sans espoir. La petite doit avoir 4 ou 5 ans maximum et ses prunelles paraissent bien sinistres pour son âge.

-Tiens, c'est pour toi ! murmure l'infirmière.

La dame s'approche doucement pour ne pas l'effrayer. Elle sort de sa poche une petite poupée en plastique usée.

L'enfant ouvre de grands yeux, émerveillée et avance lentement ses petits doigts pour la saisir. Des traces étranges marquent son front. L'infirmière en connait l'origine et culpabilise chaque jour. C'est elle qui pratique les examens sur la petite. C'est elle qui la traumatise.

La femme lui caresse avec compassion le visage, tout en retenant ses larmes. Les remords sont lourds à porter, impossibles à effacer.

-Je ne les laisserai plus faire... Je te le promets, ce n'est pas une vie pour une belle petite fille comme toi.