Chapitre 8

J'entrais donc dans le magasin cinq minutes avant l'heure de fermeture, pour avoir plus de temps pour discuter, n'ayant sûrement pas de clients à cette heure si tardive.

En arrivant à sa caisse, je le vis donner le ticket à l'homme avant puis tourner la tête vers moi, sa tête se décomposant en voyant à qui il avait affaire. Je m'approchais alors de lui timidement, n'ayant aucun client dans la queue de la caisse, mais il s'empressa de poser un panneau sur le tapis roulant. « Caisse fermée ».

- Désolé, monsieur, caisse fermée. S'excusa t-il faussement en me montrant le panneau qu'il venait de poser.Tss si il croit s'en sortir comme ça...

- Ah mais je viens pas pour acheter. Dis-je en m'approchant de lui. Enfin j'ai pas besoin de la caisse.

- Alors de quoi avez-vous besoin ? Soupira t-il exaspéré alors qu'il sortait de sa caisse pour partir, se mettant dos à moi.

- J'ai juste besoin de vous. Le retenais-je par le bras pour éviter qu'il ne parte plus loin. C'est vrai, cette situation a assez duré, aujourd'hui, nous repartons sur de bonnes bases.

Il écarquilla alors les yeux puis fit un pas avant de s'arrêtait net. Il avait l'air de hésiter. C'est vrai que j'avais remarqué qu'il avait plutôt de mal à faire confiance aux autres. Peut-être que nous nous ressemblons, finalement.

- Enfin, pas dans le sens bizarre, hein ! C'est juste que j'aimerais m'expliquer, et du coup, ce serait difficile sans votre corps... enfin, vous quoi ! Ricanais-je extrêmement gêné à l'ambiguïté de ma phrase.

Mais il agrippa soudainement mon bras avant de me tirer à travers le Yampi, d'ouvrir une porte pour nous faire rentrer dedans avant de la fermer aussitôt et de me lâcher brutalement.

C'était une salle à l'arrière du magasin. Une sorte de réserve mais aussi de salle détente, où un canapé, une table, un mini-frigo et une cafetière étaient perdus au milieu d'un merdier sans nom, et de rangées de casiers en L.

J'observai la salle puis me retournais vers lui, constatant qu'il était entrain d'enlever sa veste, puis son t-shirt, de dos...attends quoi ??

Il-il fait quoi ? M'empourprais-je, essayant de guider mon regard ailleurs alors qu'il ne voulait plus m'écouter, dévisageant bizarrement le dos musclé de mon caissier, en m'adossant sur un casier derrière lui mal à l'aise. Il ouvrit alors son casier puis y prit un pull noir large et l'enfila.

- Tu voulais quoi ? Me demanda t-il soudainement en rangeant ses affaires dans une sacoche en cuir marron foncé puis en se retournant, me faisant immédiatement détourner le regard vers le mini frigo.

- Euh...et bien... je...- Dépêche-toi. Soupira t-il. J'ai terminé le travail et j'aimerais ne pas perdre plus de temps ici.Bon, allez, ne pas faire de gaffe, cette fois-ci.

Petit 1 : Je m'excuse.

- Alors, tout d'abord, j'aimerai m'excuser. Me lançais-je en prenant mon courage à deux mains. Je... pour tout ce que j'ai fais depuis le début, j'avoue que j'ai un peu exagéré, parfois.

- Ça tu peux le dire. Me coupa t-il blasé.

- Non mais c'est que, comme je te l'ai dit l'autre jour... avec mon ami je m'étais fait passer pour muet pour gagner du temps à la caisse. C'était pas dans le but de rabaisser qui que ce soit. Et pareil pour ce que tu as vu ou plutôt entendu au centre commercial : c'est juste pour éviter de les laisser s'attacher et qu'au final, elle souffrent plus encore.

- Tu m'étonnes que j'ai été surpris. La première chose que j'entends sortir de ta bouche, ce sont des vulgarités envers une pauvre fille. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne méthode pour les éloigner, mais bon, c'est pas mon problème je suppose, soupira t-il en attrapant une boisson dans le frigo puis en s'appuyant contre l'arrière du canapé en face de moi, posant ses beaux yeux caramels sur moi.

- Ouais... bref, désolé aussi pour ce que je t'ai fais subir au magasin ces deux dernières semaines. Tu... tu m'as dit de ne plus venir te voir alors, comme j'ai...un peu trop de fierté, bah j'ai fais l'inverse pour me venger.- Un peu ? Émit-il un petit rire sarcastique, même si c'était le premier rire un petit peu sincère que j'entendais de sa bouche.

- Beaucoup, si tu veux. Roulais-je des yeux aux ciels alors qu'il arborait un sourire fier de lui au visage, heureux d'avoir remporté une bataille contre moi.

Petit 2 : J'admets mon erreur.

- Du coup, reprenais-je un peu plus confiant, je sais bien que je n'aurais pas dû forcer pour savoir ton nom, je peux paraître assez « pourri gâté » de temps en temps quand je veux quelque chose. J'admets que c'était une erreur. Finissais-je en baissant la tête honteux de moi de paraître faible face à quelqu'un qui m'attire autant, manquant l'air surpris au visage de celui qui venait de lancer sa canette dans une poubelle juste à ma droite.

Petit 3 : Je remercie pour m'avoir ouvert les yeux.

- Enfin, je voudrais-

- Tu voudrais me remercier pour t'avoir ouvert les yeux ? Me demanda t-il, un sourire joueur au visage.

Hein ? Comment a t-il su ? Bah au moins, ça évite de me rabaisser plus encore devant lui.

- Oui ! Exactement. Lui souriais-je rassuré.

- De rien, mais il ne suffit pas de s'en rendre compte. C'est changer qui compte. Enchaîna t-il immédiatement.

- Je vais essayer... détournais-je le regard quand je croisais sa tête au visage au charme indiscutable arboré d'un air sérieux qui lui saillait à merveille, surtout avec sa voix grave.

Tu termine en disant « Repartons sur de bonnes bases » fut la phrase de Hoseok qui revenait d'un coup à mon cerveau.

- Bref, maintenant que je me suis expliqué, j'aimerai te demander, si tu veux bien : Repartons sur de bonnes bases. Sauf que je ne fus plus que choqué d'entendre une voix profonde faisant écho à la mienne sur la dernière partie de ma phrase.

Une voix rauque et chaude aussi belle que son possesseur, me faisant relever de nouveau la tête et rencontrer un air mystérieux.

- Comment connais-tu la MER ? Murmura t-il en me transperçant de son regard de ses yeux profonds.

- Pardon ? Lui demandais-je pas sûr de ce que j'avais entendu.

- Non, rien... sourit-il dans ses pensées. Bref, d'accord, j'accepte qu'on reparte de zéro. Tu peux revenir au magasin, et je te traiterai comme un client normal. Termina t-il.

Pourquoi ai-je un sentiment de déception alors que je me suis expliqué et qu'il a même accepté mes excuses ? C'est tout ce que je voulais, au final.

Mais.

Bizarrement, ce n'est pas ce à quoi je m'attendais quand je voulais dire « repartir de zéro ». Enfin, toutes nos disputes nous ont quand même rapproché, bien plus qu'un simple lien entre un caissier et son client, non ?

- Bah, tu sais, au point où on en ai, on peut quand même pas faire comme si il ne s'était rien passé. Rigolais-je nerveusement. J'ai quand même surmonté ma peur pour venir dans ce truc dégueulasse que vous appelez « magasin discount », grimaçais-je en pensant à tous les trucs que j'avais touché dans la supérette pour me réconcilier avec lui.

- Comment ça ? Haussa t-il un sourcil.

- Bah, je ne serais jamais rentré seul dans ce magasin de pauvre crade si Jimin ne m'avait pas fait un caprice pour que je l'y accompagne. Ricanais-je de nouveau.

- T'es vraiment un gros con. Fut la phrase qui traversa les lèvres de mon vis à vis.

- Hein ? Le regardais-je pour voir son visage contrarié et énervé à la fois.

- Putain mais dire que j'allais mettre mon entêtement de côté pour un gros connard comme toi. S'énerva t-il. J'aurai dû rester sur ma première, enfin non, troisième impression de toi : t'es qu'un putain de con qui te crois au-dessus de tous le monde. Je m'en étais bien rendu compte dans mon quartier de pauvre comme tu dis. Dégage, je déteste les petits bourges comme toi qui juge par rapport à l'argent possédé.

- Non, attends... je...

- Quoi ? Tu vas me ressortir tes excuses de merde qui me paraissaient pourtant sincères ? A croire que je n'ai pas retenu la leçon. Ricana t-il pour lui-même. Mais je ne ferai pas avoir deux fois. Pas par la même personne en tout cas. Fit-il en attrapant sa sacoche rageusement puis en passant devant moi pour rejoindre la porte.

- Tu... tu t'appelles comment ? Réussissais-je à sortir avant qu'il n'en franchisse le seuil, pour le retenir mais aussi parce que je voulais réellement associé un nom à son beau visage.

Je fermais alors les yeux, priant pour qu'il fasse retour en arrière et qu'il me laisse me réexpliquer à nouveau, même si je n'avais pas réellement d'excuses pour mon comportement. J'ai sorti ça comme ça, par habitude, je ne sais même pas si je le pense encore en plus. Je suis vraiment un gros con, dire que j'avais réussi à lui parler sans qu'on se gueule dessus.

Soudain, j'ouvris les yeux en entendant le bruit de la porte claquée. Je devais me rendre à l'évidence qu'il était parti, mais je vis traverser dans la pièce un objet atterrir sur le canapé devant moi. J'eus juste le temps de plisser des yeux pour me rendre compte qu'il s'agissait d'une sacoche marron foncé que je me fis brutalement attrapé par le col et plaqué contre les casiers métalliques derrière moi, gémissant de douleur lorsque ma tête reçut un coup assez conséquent, me faisant fermer les yeux.

- Écoute-moi bien...

J'ouvris les yeux à cette voix magnifique que j'avais toujours eu l'occasion d'entendre à une distance raisonnable. Jusqu'à maintenant. Son visage énervé était seulement à quelques centimètres du mien légèrement nerveux, et je pouvais voir dans ses yeux toute la colère qu'il essayait de contenir pour ne pas l'exposer sur moi. Chose qu'il avait à moitié réussie, étant donné qu'il était actuellement entrain de me presser d'une force non contrôlée contre le casier derrière mon dos.

- ...Jungkook, c'est ça ? Poursuivi t-il en refermant sa prise sur mon col puis en passant sa langue sur ses lèvres.

Un tic que j'avais remarqué lorsqu'il se concentrait, dans mon cas, sûrement à ne pas m'éclater la tête.

Cependant, je n'avais jamais vu son visage d'aussi près, et dieu seul sait à quel point il était encore plus beau, comme si c'était une chose possible. Pensais-je en fixant ses lèvres, puis en secouant la tête pour m'effacer la pensée extrêmement déplacée que j'avais eu en les voyant de si près. Je relevai alors mes yeux vers les siens noirs de colère, avant de hocher la tête à sa question tout en déglutissant, la situation n'étant pas à mon avantage.

- Alors, je sais pas ce que tu veux, ni ce que tu attends de moi, mais j'aimerai réellement que tu me laisse tranquille, tu vois ? S'efforça t-il de garder son calme, alors que acquiesçai la tête plus par survie que par réelle envie. Je ne sais pas pourquoi tu veux savoir mon nom, au point de me suivre jusqu'à chez moi, mais sache que je n'apprécie pas tes méthodes. Je t'ai déjà dit non tout à l'heure, alors maintenant, tu vas me faire le plaisir de me laisser en dehors de tous tes délires chelous de riches, comme tu dirais, sinon, je vais vraiment finir par appeler la police, d'accord ? Termina t-il d'une voix un peu plus aiguë que son grain de voix.

Haha. Je crois qu'il n'a pas compris que je ne laissais jamais rien tomber. Et puis, il ne me fait pas peur. Je sais très bien que c'est du bluff. A force de l'observer, j'ai très bien vu de quelle genre de garçon il s'agissait. C'est à d'ailleurs à cause de ce côté de sa personnalité que j'ai finis par m'attacher à lui.

Il est adorable. C'est le mot. Toujours près à aider les autres, et incapable de repousser les autres trop méchamment, d'après ce que j'ai pu voir. Il est faible, et c'est justement cette faiblesse qui est attachante, dans ce monde égoïste où seul la violence et le pouvoir permettent d'avancer.

Alors, s'il te plaît, ne me regarde pas comme ça. Ça ne te va pas de perdre ton calme, et surtout d'avoir recours à la violence. Je ne connais rien de lui, même pas son nom pour dire, mais je sais plus que tout cet aspect de sa personnalité qu'il doit garder.

- Non, je ne suis pas d'accord. Murmurais-je tout en le fixant dans les yeux avec un sourire faible et en mettant ma main sur la sienne sur mon col pour essayer de la retirer.

- Enfoiré... fit-il en resserrant la prise de mon col alors que j'avais la mienne posée dessus pour éviter qu'il ne me serre trop. Je voyais bien qu'il avait atteint son compte de menaces, ce qui lui avait déjà valut un effort immense de paraître violent, au vu de la lueur paniquée qui remplaçait tantôt celle déterminée de ses yeux.

- Mr Kim ! Nous coupa une voix, le faisant sursauter. Tu n'oublieras pas de... qu'est ce que... se coupa t-il en constatant la position dans laquelle nous étions, portant extrêmement à confusion.

Je tournais alors difficilement la tête, à cause des mains du ledit « Kim », pour y voir le grand brun qui nous avait repris avec Jimin, celui que j'avais conclu être le directeur vu que c'était lui qui donnait les ordres à chaque fois.

- Ne... ne l'engueulez pas ! M'empressais-je de lui dire, manquant le caissier Kim écarquillant les yeux, surpris que je le défende. Si il perdait son travail par ma faute, je suis certain que j'aurai des remords. C'est de ma faute, je...je l'ai provoqué et-

- Qui a dit que j'allais l'engueuler ? Me coupa t-il surpris. Non, non je lui rappelais juste de ne pas oublier le magasin avant de partir, cette tête en l'air ! Rigola t-il. Bon allez, bonne continuation. Nous salua t-il en claquant la porte.

Ce directeur m'a l'air d'être un cas aussi.

Je reportais donc mon regard sur mon « agresseur », constatant qu'effectivement, toute sa force et son courage avaient disparu, sûrement lorsqu'il s'était rendu compte qu'il n'arriverait pas à me faire peur.

- Ne... crois pas... que je t'ai pardonné ou autre parce que tu as pris ma défense. Mordilla t-il ses lèvres de frustration. Jin en a rien à foutre de ce que je fais, surtout après le travail, alors ne crois pas que tu m'as aidé ! Fit-il en décalant ses mains de mon col à chaque côté de ma tête pour s'appuyer, puis en me regardant toujours énervé, mais aussi perdu.

Et qu'est ce qu'il était beau. Mais pour l'instant, j'avais juste envie d'exploiter sa faiblesse. Oui je sais, c'est salaud de faire ça mais voir son visage en une moue blessé d'aussi près m'a enlevé ma bienveillance déjà inexistante à la base.

- Mais je ne crois rien du tout... souriais-je en coin. Monsieur Kim... Murmurais-je joueur en posant une de mes mains sur sa joue puis prit dans un élan de confiance, en faisant de petits ronds avec mon pouce dessus, le faisant écarquiller les yeux.

- T'es vraiment qu'un-

- Taehyung ! Qu'est ce que tu fous encore là ?? Fut la voix qui nous coupa à nouveau, nous faisant tous les deux tourner la tête cette fois-ci. Et cette fois-ci, notre position était encore plus que subjective que toute à l'heure.

Taehyung... donc.

Je voyais donc Nam, ou plutôt Namjoon comme l'avait appelé un jour Jin prêt à partir adopté un air moqueur.

- Ah je vois... Ricana-il. Dis donc Taehyung, tu pourrais faire ça ailleurs, même si c'est fermé, pas dans la salle de détente. Mais bon, faîtes pas trop de bruit, oublie pas de fermer, à demain Tae ! Termina t-il en claquant la porte de nouveau.

J'entendais donc ses pas s'éloigner, quand la prison de bras qui m'empêchait de bouger se dégagea.

- T'es content ? Me demanda t-il en se reculant.

- De quoi ?

- Tu me fais passer pour un pervers qui saute sur tous ce qui bouge. Me regarda t-il méchamment.

- Ce n'est pas ce que tu es, Kim Taehyung ? Le regardais-je avec un sourire amusé, mais surtout satisfait d'enfin savoir son nom.

Il me regarda donc avec des yeux lançant des éclairs avant d'attraper sa sacoche sur le canapé et de partir vers la porte de la salle de détente.

- T'as trois minutes pour sortir du magasin avant que je t'enferme, accidentellement. Articula t-il le dernier mot.




- Mon Kookiiie !! Tu as l'air d'aller un peu mieux !! Se jeta sur moi mon meilleur ami en m'enlaçant avec ses bras.

- Oui, c'est bon, lâche-moi ! Soupirais-je en le repoussant alors que je m'asseyais sur l'herbe du parc.

- Laisse les gens respirer, Jimin. Lança le mentholé blasé.

- Mais.. je suis vraiment inquiété la semaine, il n'allait pas bien mais il ne voulait pas m'en parler !! Pleurnicha t-il faussement. Mais je suis content de voir que tu vas mieux. S'adressa t-il de nouveau à moi avec un grand sourire, ce à quoi je ne lui répondis que timidement.

Bien sûr que j'allais mieux. Que le semaine dernière, c'est sûr. Mais après de là à dire que j'allais bien... mais ne vaut mieux pas en parler, il me soûlerait encore des heures.

- Hey Kookie. Me salua une voix en s'asseyant à ma droite, tandis que les deux autres étaient repartis pour se chamailler à ma gauche.

- Salut, Hoseok. Lui répondis-je en lui souriant.

- Tu... tu lui a parlé ? Me demanda t-il en reportant son regard sur des enfants qui jouaient aux billes à côté de la fontaine.

- Oui. Lui répondis-je de suite.

- Alors ? Me demanda t-il inquiet pour moi.

- Eh bien... je peux dire que ça va mieux. Enfin, je crois. En tout cas, j'ai pu m'expliquer grâce à ta fameuse technique, merci ! Lui souriais-je pour le rassurer.

En vrai, je ne sais pas si ça empirer. Mais j'y ai gagné le droit de savoir son nom. Kim Taehyung. Alors c'est forcément mieux, et je lui dois beaucoup.

- Ahah, de rien ! M'ébouriffa t-il les cheveux. Mais tu sais, c'est grâce à la MER !! Me fit-il un clin d'œil.

La MER. Alors il s'agissait bien de ce mot. Et je suis pratiquement sûr que c'est celui-ci dont a parlé Taehyung l'autre soir. Mais comment pouvait-il la connaître ? Peut-être que Hoseok m'a menti et qu'il s'agit finalement d'une méthode très connue que tu trouves sur le premier site venu.

Si c'est ça, il a dû bien me prendre pour un con, d'aller chercher de l'aide sur Internet. Même pas fichu de s'excuser de soi-même.

- De quoi qui est grâce à la mer ? Demanda Jimin qui avait entendu seulement la fin de notre conversation.

- Euh... Essayais-je de trouver une excuse pour ne pas reparler de ça.

- Le vent. Trancha Hoseok. Y'a beaucoup de vent aujourd'hui, alors je disais à notre petit Kookie que c'était grâce à la mer. Mentit-il pour m'aider, je lui revaudrai ça.

- Ah d'accord ! S'exclama celui-ci. Mais on dit plutôt « à cause » non ?

- Bah ça dépend des avis de chacun. Continuais-je. Si tu trouves ça positif ou non.

- C'est vrai... Alala... faut tout lui apprendre, à notre petit Kookie ! Reprit mon meilleur ami de plus belle.

Merci de se servir du beau mensonge de Hoseok pour enfin me rappeler mon âge et que je suis le plus jeune. En parlant d'âge... je me demande bien quelle âge il peut avoir... pas trop loin de Suga ou Hoseok à mon avis puisqu'il n'a pas l'air d'être dans un lycée, vu qu'il y travaille toutes les aprèms... ah non à part le Jeudi. Mais après il fait très gamin quand même, tant dans le comportement que le physique. Mais pourquoi je pense à lui moi en fait ?

- Tu penses à quoi ? Me coupa Jimin dans ma réflexion.

- Hein ? Ah oui, bah à demain j'ai un dîner avec mes parents et mon frère chez un collègue de mon père.

- Ah la joie des fêtes de familles du dimanche ! Se moqua gentiment Jimin.

- T'as pas écouté ? Il t'a dit chez un collègue de son père, abruti ! Le reprit Suga.

- Si mais je parlais de ses parents et son frère. C'est cool ça, ça va faire longtemps que tu les as pas vraiment vu. Enfin, surtout ton frère ! Me sourit-il de nouveau.

- Ouais... lui répondis-je alors qu'en vérité, je ne pensais pas à eux, mais à lui. C'est cool...je suppose.

- Kookie... murmura Jimin avec un air triste sur le visage.

- Il a quel âge ton frère ? Le coupa Hoseok, pour éviter qu'il ne me repose des questions sur mon comportement d'en ce moment.

En même temps, il a ses raisons. Je sais bien que je ne suis pas comme d'habitude, mais ce n'est pas comme si ma vie était comme d'habitude, j'ai fais des rencontres. Enfin une rencontre. Bonne ou mauvaise ? Je n'arrive pas à me décider, mais en tout cas, ça occupe pas mal de mon temps depuis peu, même si j'ai arrêté d'aller tous le temps dans le magasin, je continue d'y penser.

C'est pour ça que Jimin essaye de me faire penser à autre chose, j'en suis conscient. Il sait qu'il y a quelque chose mais il fait genre de ne pas comprendre et essaye en même temps de me remonter le moral. C'est sa manière à lui de m'aider, et je dois avouer que ça me touche. Voilà pourquoi il n'a pas su comment réagir quand il m'a parlé de Junhyun, mon grand-frère : je lui ai toujours dit que je l'adorais et que j'étais heureux quand il rentrait, et là, cela ne me semble me faire ni chaud ni froid. Alors je suppose qu'il n'a pu se retenir, et que je vais avoir le droit à une conversation très bientôt avec mon meilleur ami.

- Bientôt 22 ans.

- Il n'habite pas ici ? Continua le roux pour engager une conversation, alors que Jimin s'asseyait en tournant la tête, l'air vexé.

- Non à Busan, mais il rentre de temps en temps le week-end. D'ailleurs, il est à la maison là.

- Et tu ne passes pas du temps avec lui ? Tu ne le vois pas souvent ! Vas y au lieu de passer ton samedi après-midi à ne rien faire avec-

- Des cons. Continua Suga en soupirant, ce qui lui valut le regard noir de Jimin.

- Tu te comptes dedans j'espère ? Lui demanda le blond.

- C'est bon, arrêtez je-

- ...Ouais.

Nous nous tournions tous les trois les yeux écarquillés vers cette voix qui avait sorti ce mot choquant pourtant si basique venant de sa part. Mais pas comme réponse à cette question.

Suga.qui.se.traitait.de.con.

Ouah.

Si quelqu'un m'avait dit qu'un jour dans ma vie j'assisterai à ça... et bah je ne l'aurai pas cru.

Lui qui est pourtant si calme et pourtant si fier d'habitude. Comme quoi, je ne dois pas être le seul à avoir des doutes sur moi-même en ce moment. Ou des problèmes.

- Je... essayais-je de remplir le blanc et l'ambiance mi-tendu mi-triste qui s'était installé dans le parc, enfin dans notre coin préféré du moins, c'est à dire au fond à gauche d'un grand sol pleureur. Personne n'est con ici. Et j'ai choisis de venir ici, donc c'est que ça ne me dérange pas... d'accord ? Demandais-je alors que seul Hoseok hocha la tête avec un petit sourire, pendant que Suga regardait ailleurs et que Jimin regardait celui-ci inquiet.

- Et puis, je le vois demain, et je vais souvent le voir à Busan. Me relevais-je. Donc, il n'y pas de problèmes ! Je voulais vous voir, c'est pas souvent qu'on est libre tous les quatre un samedi après-midi, alors si vous plaît, ne le transformait pas en un enterrement.

- Ouais... Répondit Jimin qui me souriait, mais je n'eus aucun de mal à deviner que c'était un sourire forcé. Cette image qui contrastait avec le Jimin habituel me fit mal au cœur.

- Bon ! Déclara Hoseok en se levant soudainement. Allez, comportez vous comme d'habitude, c'est pas drôle sinon.

Heureusement qu'il était là pour m'aider à relever l'ambiance, sinon je serais déjà mort à cause du vent, ou plutôt de la tempête que l'on avait déclenché tout seul.

- Je suis comme d'habitude. Déclara Suga en se levant à son tour. Ce qui n'était pas faux, c'était bien de Jimin que l'on parlait.

- Allez ! Insista Hoseok en levant Jimin en le tirant par les mains pour le mettre debout. Comportez-vous comme-

- Des cons que nous sommes. Le coupa Suga à nouveau, alors que Hoseok et moi-même le regardions de nouveau, mais avec un regard plein de reproches.

Si Jimin n'était déjà pas très bien, sûrement à cause de moi et je m'en veux d'ailleurs, entendre l'éternel blasé dire qu'il était con l'avait anéanti, et celui-ci l'avait parfaitement remarqué...alors pourquoi remuer le couteau dans la plaie ?

Jimin lui, qui s'était levé, le regarda de nouveau les yeux grands ouverts, avant de baisser la tête pour cacher ses yeux rempli de tristesse.

Mes poings tremblaient tout seul et je me mordillais la lèvre devant cette vision, me retenant de foutre un coup de poing à Suga pour qu'il s'excuse de l'avoir blessé mais surtout qu'il arrête, mais celui-ci reprit la parole.

- Bah alors Jiminie, ricana t-il moqueur et là on pouvait vraiment reconnaître le vrai Suga, c'est le fait de m'entendre me traiter de con qui te perturbe ? Lui demanda t-il alors que celui-ci relevait la tête surpris. Tu préfères quand je te traite toi, ou t'es un petit peu maso ?

- Yah Suga ! Arrête ! Lui lança Hoseok, visiblement aussi énervé que moi.

- Non, n'arrête pas. Fut la voix qui nous fit écarquiller grand les yeux pour la troisième fois de la journée, Hoseok et moi. Jimin... que veut-il réellement ?

- Tu sais, je suis capable de me traiter de con sans être forcément mal ou je ne sais quoi, pas besoin de t'inquiéter, Jiminie. Lui sourit Suga avec un sourire simple mais pourtant si rare pour son possesseur. En fait non, arrêtes de t''inquiéter, lui frotta t-il les cheveux, je vais bien, alors ne sois pas triste, sinon, tous le monde le sera, et je suis persuadé que ce n'est pas ce que tu veux, niais comme tu es. Rigola t-il de nouveau.

- J'ai compris. Lui répondit Jimin en souriant tendrement, alors que Suga enlevait la main de ses cheveux en détournant le regard. Merci ! Lui souria-t-il de toutes ses dents, faisant ressortir ces pommettes rondes.

- Et puis, de toutes façons, j'en viens à songer que c'est un critère d'être con pour être dans notre groupe. Ricana t-il.

Je l'aurai mal pris en temps normal, mais finalement, je crois bien qu'il a raison. On est tous cons. Un groupe de con.

Ouais enfin en tout cas,nous on pas compris. Enfin, c'est pas grave, je vais me contenter de ce beau spectacle rempli de tendresse, et si Suga était gay j'aurais dit d'amour, mais bon puisque ce n'est pas le cas. Dans tous les cas, je trouve leur relation adorable. Arborais-je un sourire attendri alors que Hoseok retrouvé lui-aussi le sourire.

- Bon allez les gars, pour la peine causée, parce que c'est à cause de ma phrase que tout a commencé, je vous paye des glaces pour me faire pardonner !

- OUAIIS DES GLACES !! Hurla Jimin en sautillant, et je suis sûr que son cri s'était fait au moins entendre jusqu'au kiosque, c'est à dire à l'autre bout du parc.

- T'es vraiment qu'un gosse. Se plaignit Suga comme à son habitude, s'attirant le regard de Jimin, et je pense vraiment que c'est finalement ce qu'il recherche quand il le critique sans cesse.

- Ouais ! Lui sourit celui-ci avec sa joie habituelle. Et toi, tu es qu'un vieux déjà blasé de la vie, ricana t-il en lui tirant la langue, alors que le mentholé roulait des yeux aux ciels.

Décidément, ces deux-là sont vraiment durs à comprendre. Me grattais-je la nuque, perturbé. Ou plutôt... ce sont les seuls à se comprendre, souriais-je en les observant se chamailler comme des gamins.

Ou des cons. Pensais-je en souriant. Cependant, cons ou pas, je ne les échangerais pour rien au monde. Parce que ce sont ces cons là qui me remontent le moral et qui me font sourire. Je suis certain que les disputes quotidiennes du couple aux personnes contraires et les plans farfelues du danseur roux me manqueraient beaucoup trop. En parlant de manquer... ça fait déjà une semaine que je n'ai pas vu son visage. Et j'ai comme un sentiment de... ouais, c'est ça, de manque.

- Kookie, toi et moi avoir discussion très prochainement. Fit Jimin ayant retrouver toute sa bonne humeur en croquant dans sa glace aux smarties que Hoseok lui avait acheté, et en accompagnant ces paroles avec son doigt.

Ah Jimin... Lui cacher quelque chose est mission impossible. Enfin, c'est mon meilleur ami, et puis... il me donnera peut-être de bons conseils...ou plutôt mauvais, en fait. Mais au moins je saurais ce qu'il ne faut surtout pas faire : faire ce qu'il dit.

- Ça marche. Lui répondis-je en soufflant pour la forme mais en tapant tout de même dans la main qu'il me tendait.

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