Chapitre 59
Chapitre super long : bonne lecture... x)
...
La phalange de mon index caressait délicatement sa joue, retraçant tout contre des ronds imaginaires.
J'étais sur mon flanc gauche, ma paume de main disponible maintenant ma joue, tandis que je m'amusais à observer -tripoter le visage- de mon voisin, encore endormi.
Qu'est-ce qu'il était beau...
J'avais beau le voir aujourd'hui, je me demandais vraiment comment je faisais au début pour l'ignorer. La perfection de son visage et son charme était quand même frappant. Et même si je n'avais jamais été attiré par un homme avant, et d'ailleurs, je ne me voyais pas l'être de nouveau un jour, Taehyung avait totalement changé ma vision de voir les choses.
Mon doigt arriva sur le grain de beauté qui sublimait le bout de son nez, et j'eus un sourire inconscient en le contournant, jusqu'à arriver à ses lèvres.
Qu'est-ce qu'elles étaient belles, elles-aussi...
Je le désirais.
Si fort.
Ce n'était un secret pour personne, ni pour lui, ni pour moi. Maintenant, tout ce que j'attendais, c'est que lui n'arrive plus à tenir jusqu'à franchir le pas. Évidemment, ma fierté et mon égo faisait que je ne voulais pas perdre, pas maintenant. Pas après tout ça.
Mais dans un sens... Si l'entêtement de Taehyung rivalisait avec moi, je ne l'aurais jamais.
Je ne m'étais même pas rendu compte, étant dans mes pensées stratégiques, que mon doigt avait fini sa course sur ses lèvres douces, et en retraçait les contours. Il devait vraiment bien les entretenir, déjà visuellement, mais aussi en texture - et j'en savais quelque chose.
Enfin, peut-être, il est vrai, que depuis notre dernier baiser, j'en avais perdu le goût.
Je m'amusais à l'infiltrer entre ses deux lèvres, et il fronça les sourcils, ce qui me fit pouffer comme un abruti. Seulement, mon expression amusée se transforma bien vite lorsqu'il engloba le bout de mon doigt entre ses lèvres, encore dans son sommeil. Cette vision me procura une chaleur incontrôlée dans mon bas-ventre, et je le retirais précipitamment, ne souhaitant pas me retrouver honteusement excité pour si peu.
Ça devenait grave.
Il était inconscient, putain, je devais me calmer.
C'est dans cet état esprit que je me relevais, m'asseyant sur le bord de mon lit pour frotter mon visage de mes mains, dans une tentative de reprise en main. Je jetais un coup d'œil à mon réveil, puis réalisais que nous avions dormi toute la journée, et que le soleil - caché par mes volets- devait être entrain de se coucher à cette heure-ci.
Puis, je décidais d'avoir faim - d'occuper mon esprit avec quelque chose de productif, n'importe quoi pour m'éloigner de ma chambre, de lui.
Discrètement, je tentais un dernier regard en coin vers lui, comme pour me persuader que ma petite envie était passée.
Échec.
Il dormait juste, bordel, alors pourquoi le voir comme ça me serrait le cœur ainsi ?
Cette vision de lui, endormi dans mes draps, les serrant de ses jambes et ses bras, les cheveux ébouriffés et la joue aplatie contre mon oreiller ? C'était juste frustrant. Frustrant de ne pas faire ce dont je rêvais aujourd'hui, à cet instant.
Le rejoindre, passer ma main dans ses cheveux, enserrer sa tailler de l'autre pour le rapprocher de moi, embrasser son visage jusqu'à ce qu'il se réveille et enfin me perdre dans ses yeux ensommeillés lorsqu'il les ouvrira, en sentant ma chaleur.
Je fis tout l'inverse : je sortais précipitamment de ma chambre.
Dans le salon, je croisais mon frère, une serviette sur l'épaule. Il fut surprit de me voir, puisqu'il se figea presque en me voyant le saluer.
- Bonjour Jungkook, enfin bonsoir. Il me sourit, puis me demanda, tout en observant mon arcade. Ça va ta blessure ?
Je m'arrêtais également dans mes pas, ne comprenant pas de quoi il parlait dans un premier temps.
Ah ça...
La blessure physique ne me faisait pas mal, puisque j'avais une situation mentale beaucoup plus douloureuse à côté.
- C'est rien du tout. Je le rassurais, puis le prévint de ma future activité. J'vais cuisiner un truc.
Il écarquilla les yeux, véritablement surprit.
-Toi, cuisiner ?
Pas que je ne savais pas cuisiner. Au contraire, j'étais même plutôt bon. Ce qui le surprenait davantage, c'est le fait que je décide, volontairement, de le faire. J'avais pour habitude de commander ou de manger des trucs tout faits dans un manque de temps, ou pour être honnête, une flemme quotidienne. En fait, je ne voyais pas l'intérêt de cuisiner pour soi.
Ce qui changeait aujourd'hui, c'est que je cuisinais pour quelqu'un.
Et pas n'importe qui...
- Ouais, j'ai... faim. Prétextais-je. Et j'pense que Tae' va vouloir manger lorsqu'il va se réveiller.
Il me fixa quelques instants, puis eut un sourire en coin, que j'ignorais. Je savais bien ce qu'il pensait. Et d'ailleurs, il devait avoir comprit pas mal de choses sur nous deux.
- D'accord. Il me répondit, puis ajouta. Moi, j'vais aller me laver.
J'acquiesçais et c'est comme ça que je me dirigeais dans notre cuisine, me demandant déjà ce que j'allais bien pouvoir faire avec les restes.
- Salut Kook.
La voix déjà rauque en temps normal, mais encore plus au réveil de mon ami le caissier résonna dans la cuisine, ce qui me fit aussitôt me retourner, ayant hâte de le voir conscient. Évidemment, mon caractère et notre relation fit que je pris un malin plaisir à le taquiner.
-Ah bah enfin ! Tu as vu l'heure ? Feignant.
Je paraissais détaché, mais au fond de moi, j'étais très heureux d'enfin le voir, aujourd'hui. Mine de rien, il me manquait déjà.
- Tu t'es réveillé y'a même pas une heure, fais pas genre. Il répliqua en roulant des yeux au ciel, prenant un verre d'eau pour le remplir à l'évier.
Je le regardais faire - matais- lorsque sa pomme d'Adam se balança au rythme de ses gorgées, remarquant au passage qu'il avait emprunté un de mes sweats, et essayant de penser à autre chose qu'il devait avoir mon odeur sur lui, et que c'était putain de satisfaisant, puis ignorant le fait que j'étais devenu complètement niais et obsédé par tout ce qui pouvait le concerner.
- Nuance, je me décidais finalement à répondre après mon temps d'observation. Je me suis levé y'a une heure, mais je suis réveillé depuis 2h. J'ai dû perdre une bonne heure à te regarder baver comme un bébé parce que t'as confondu mon corps avec ton doudou. Mentis-je.
Et pourtant, j'aurais bien aimé.
J'avais effectivement menti pour le mettre mal à l'aise et avoir le dessus sur lui. Mais c'était bel et bien ma couette qu'il avait considéré comme un doudou -je ne pensais pas jalouser autant un objet dans ma vie.
Par contre, je l'avais regardé dormir, me rappelant tristement et sans cesse que ce réveil devait être l'un des meilleurs dans ma vie.
Seulement, cela ne fonctionna pas puisqu'il se contenta de hausser les épaules, assumant certainement tout ce qu'il avait pu faire. J'avais été trop naïf de croire que je pouvais le gêner avec ce genre d'informations, parce qu'après tout, Taehyung était reconnu comme étant une personne tactile et câline.
- Tu as fait quoi ? Il me demanda en se rapprochant de moi, regardant au-dessus de mon épaule le fait-tout qui était sur le feu.
- Une sorte de ragoût avec des restes : chou, carotte, fenouil, et bœuf.
Il acquiesça, puis son regard passa progressivement de la cuisinière à mon profil, bien que je ne détournais pas le regard de la préparation que j'étais maintenant entrain de mélanger avec une spatule de bois.
Soudainement, je sentis sa main sur ma nuque, dans un geste presque inné, qu'il massa et flatta en guise de reconnaissance.
- Merci, Jungkook. Il me sourit, sans me lâcher du regard. C'est adorable.
- 'Pas de quoi. Je fis mine d'être nonchalant, mais mon cœur qui s'accéléra à son toucher semblait évoquer tout le contraire. J'avais faim alors...
Je l'entendis pouffer, puis, malheureusement, il se recula de moi pour aller s'asseoir sur l'un des tabourets.
Ensuite, je nous avais servi un bol et nous avions mangé le plat brûlant. Taehyung n'avait cessé de complimenter ma cuisine, et c'est moi qui me retrouvait gêné. Dans tous les cas, en ce samedi soir, cela avait fait du bien à nos ventres, qui n'avaient rien eu à digérer depuis l'aube.
Et Taehyung, lui, avait l'air d'avoir retrouver toute sa bonne énergie. Lui qui avait eu très peur hier soir, stressé ce matin, redevenait l'homme provocateur et insolent qu'il était : celui que j'aimais finalement. Cependant, trouvant qu'il prenait un peu trop ses aises, je ne me gênais pas pour le lui rappeler.
- T'as l'air d'aller mieux que tout à l'heure. Je répliquais à une énième sottise de sa part. T'étais trop mignon, à pleurer pour tout et rien.
Je savais bien que c'était l'adrénaline, et le fait que Taehyung était plus sensible, et savait moins contrôler ses émotions que moi. Il était tellement expressif, dans sa manière d'être, que sa pureté faisait plaisir à voir. Cependant, c'était un bon prétexte pour moi que de le lui rappeler, lorsqu'il faisait un peu trop le malin avec moi.
- J'avais peur de finir ma vie en prison, c'est tout. Il se défendit, et il me paraissait un peu vexé.
- Mooh, je rigolais, fais pas la tête. Ma main flatter rapidement son menton, taquine. Et puis, tu sais... Je hésitais, observant encore son profil. Ça m'a fait vraiment plaisir ce que tu m'as dit, ce matin. Que tu voulais rester avec moi. On me l'avait jamais dit de cette manière, alors merci pour ça.
Pour je ne sais quelle raison, mes mots étaient sortis tout seuls, sincères et honnêtes. Et c'est peut-être ça qui poussa Taehyung à parler, à avouer. Nous étions assis sur des tabourets, en ligne, et le châtain se tourna vers moi, délaissant son assiette pour m'accorder toute son attention.
- Et moi, ça m'a fait plaisir que tu te battes pour moi, même si j'aurais, encore une fois, préféré que tu évites. Du coup, j'ai l'impression de te devoir quelque chose. Et tu sais ce que je serais prêt à faire, pour toi ?
L'ambiance était si sérieuse, si tendue, que je ne pus m'empêcher de déglutir, en secouant négativement la tête. Il sourit puis s'avança doucement de mon oreille, pendant que ma fourchette, inconsciente, amena un morceau de bœuf à ma bouche.
Enfin, il y chuchota, d'une manière si sensuelle que j'eus l'impression de mourir sur place.
- Je te sucerais, même goût cerise.
- Tae' !
J'avalais de travers, ne m'étant pas attendu à ce genre d'explicite, tandis qu'il ria fort, tout en me tapant le dos pour faire éviter que je m'étouffe.
- T'es con putain ! Je l'engueulais à travers mes émoussements.
Taehyung m'avait une fois confié qu'il détestait la cerise, dans toutes ses formes...
- Quoi ? Il fit l'innocent, puis se justifia. Ce n'est pas une preuve d'amour assez grande ?
« d'amour. »
Je devenais fébrile pour si peu.
Après avoir bu un bon verre d'eau, et que Taehyung ne calme son rire, il reprit.
- Blague à part... Je te suis vraiment reconnaissant. Pas que pour ça, pour toutes les fois où tu m'as accueilli chez toi quand ça n'allait pas, pour me supporter en général, je sais que c'est pas facile. Et je sais qu'on est encore dans notre jeu de séduction, et je ne sais pas si te dire ça fait en quelque sorte de moi le perdant, mais ça me pèse depuis quelques temps, et je pense que je devrais te le dire... Si je t'ai proposé de faire ce jeu, c'est parce que de base, je-
Son téléphone le coupa, sous mes yeux désespérés.
J'allais tuer la personne qui l'appelait.
Et le pire, c'est qu'il décrocha, mimant un désolé pour moi, tandis que je soupirais de frustration, le cœur battant.
D'après ce que je compris, c'était Jin qui lui demandait pourquoi il répondait pas à ses messages.
Ils parlèrent une bonne dizaine de minutes, qui me parurent une éternité, puis enfin, il raccrocha, indiquant encore à son aîné de ne pas s'inquiéter.
_ Excuse-moi, c'était Jin.
J'acquiesçais : j'avais bien compris, et en plus, ce n'est pas ce qui m'intéressait.
D'un regard insistant, je poursuivais aussitôt notre conversation de tout à l'heure, curieux.
_ Tu disais quoi, du coup ? Je le relançais.
Et là, il fit quelque chose d'affreux. D'absolument affreux.
_ Rien.
_ Tae', ne me prends pas pour un con. Je me tournais vers lui, une aura autoritaire pour m'imposer et l'intimider.
Ce qui ne fonctionna absolument pas. Et en plus de ça, il se permit de se foutre de ma tête.
_ Je ne te prends pas. Il répliqua, un sourire malicieux. Je préfère être en dessous, si l'information peut t'intéresser.
Oh que oui qu'elle m'intéressait. Je dirais même plus : elle me convenait parfaitement.
J'eus un sourire mauvais, presque psychopathe.
Mais il avait plutôt intérêt à me répondre, s'il ne voulait pas que je devienne violent ?
Mais ce n'était pas ça, le problème.
_ Tae... J'insistais, mais il me coupa bien vite, un sourire satisfait et démoniaque sur ses lèvres.
_ T'as fini ? Il attrapa mon assiette vide, échappant à mes yeux noirs qui transperçaient son corps de part et d'autre. J'vais faire la vaisselle.
Vraiment ? Il était sûr de lui ? Il comptait faire ça, et l'assumait ?
Très bien, je m'en rappellerais.
Le jour où j'aurais les moyens de me venger, il n'aura pas intérêt à me demander d'être gentil avec lui. J'avais de bons mois de provocations, une centaine de conversations remplies de sous-entendus à me dé-frustrer, et j'allais me faire un plaisir fou à me venger.
Je traînais sur mon téléphone depuis de bonnes minutes, le bruit de l'eau qui coule au fond sonore, accompagné des frottements d'éponge de celui qui avait insisté pour faire toue la vaisselle. Enfin, maintenant, mon portable était simplement allumé et posé sur la table, tandis que je regardais son dos, dans mes pensées.
Il y avait bien une question qui m'occupait l'esprit depuis quelques temps, et je n'avais pas encore trouvé le moyen de la poser. Tout simplement parce que j'étais encore à chaud sur cette histoire, et que je savais parfaitement que quelle que soit la réponse, elle ne me plairait pas.
Pourtant, je ressentais le besoin de lui demander, et ne voulais pas laisser traîner cette interrogation encore longtemps. Et même si je lui en voulais encore pour ce qu'il m'avait fait subir tout à l'heure, je tenais à comprendre.
- J'ai une question.
Ma voix résonna dans la cuisine, et Taehyung arrêta ses mouvements momentanément, comme s'il n'avait pas anticipé que je débute une conversation. Puis, il attrapa le chiffon et sécha le bol qu'il avait dans la main, attentionné.
- Mh ?
- Le mec du parc. Je fus direct. Pourquoi il a insisté comme ça ? Enfin...c'est qui concrètement pour toi ?
Taehyung déposa l'assiette dans le séchoir prévu à cet effet, puis se retourna, m'accordant un regard surpris, et s'appuyant le bas du dos contre l'évier.
- Une vieille connaissance. Il répliqua, essayant de me faire comprendre qu'il n'était personne pour lui.
J'acquiesçais, faisant la moue sans même m'en rendre compte. Mais sa réponse ne me convenait pas. J'avais l'impression qu'il essayait de passer à autre chose, alors que tout ce que je voulais, c'était savoir la nature de leur relation exacte.
- Il avait l'air de bien te connaître, pour une vieille connaissance. J'ajoutais, sarcastique. Et surtout pas mal t'en vouloir.
Si il n'y avait rien entre les deux, il n'aurait pas insisté comme ça.
- Tu veux savoir quoi au juste ? Taehyung sembla perdre patience. Tu te doutes bien de ce qu'il est pour moi, pas vrai ? Alors pourquoi tu me pose la question ?
Je détournais le regard, irrité qu'il me parle un peu sèchement, même si j'étais le premier à l'avoir agressé.
- Alors oui, ça a été mon copain à l'époque. Enfin, disons plutôt que nous avons eu pour habitude de coucher ensemble, durant un an j'dirais. Je me tendais, rien qu'à cette idée. Il a mal prit le fait que j'ai voulu arrêter, un jour, et à chercher à se venger, je suppose... Content ? Il m'observait, attendant peut-être un remerciement de ma part d'avoir explicité leur relation.
Cependant, cela n'avait fait qu'empirer. Je n'arrivais plus à cacher cette partie de moi pas confiante, inquiète.
- Quand tu m'as engueulé pour l'avoir frapper, tu m'en voulais de lui avoir fait du mal ? J'veux dire, t'es quand même resté avec un an, alors t'as quand même ressenti des choses pour lui...
Ma main posé sur la table s'était serré en un poing crispé, imitant ma mâchoire, tandis que ma langue vint frotter l'intérieur de ma joue. Et bien que je m'en voulais de faire une scène comme ça pour absolument rien, je ne pouvais m'en empêcher : j'étais jaloux.
Il resta figé quelques instants, après m'avoir écouté, puis j'entendis un rire, qui m'irrita davantage. Je le vis décroiser les bras, puis, se redresser.
- Jungkook, Jungkook, Jungkook... Il pouffa, au fur et à mesure qu'il se rapprochait de moi, et me contournais.
Là, une de ses mains vint se poser sur mon poing, le caressant doucement de son pouce, et l'autre vint se poser sur ma mâchoire crispée, cherchant également à la détendre.
_ Cette histoire, c'est du passé.
Je ne le voyais pas, mais à l'image de ses gestes, j'imaginais ses yeux doux. Tout les endroits de mon corps en contact avec sa peau devinrent brûlants.
Sa bouche s'approcha de mon oreille, et il y chuchota, pour m'apaiser.
- Alors retiens bien une chose à l'avenir : je me fous de lui. Je me fous de tous les autres...
Je regardais droit devant moi, profitant de ce qu'il m'arrivait. Ses doigts remontèrent le long de mon bras jusqu'à mon épaule où il exerça une petite pression, la massant, tandis que ses lèvres s'amusèrent à déposer de petits baisers sur la surface de ma joue.
- ...Parce que, vois-tu, je suis maintenant incapable de regarder un autre, tout simplement parce que je suis obsédé par une unique personne...
Sa main qui tenait ma mâchoire la décala également, penchant mon visage dans le sens opposé, l'autre main attrapa mon col, puis joua avec, tandis que des baises se firent plus pressés, plus fiévreux, au fur et à mesure qu'il rejoignait mon cou tendu. Moi, j'avais fermé les yeux, l'arrière de mon crâne s'appuyant contre son corps dans mon dos.
- ... Même si, je t'avoue que ce n'était peut-être pas la meilleure idée de ma vie. Il accompagna ses paroles d'une morsure au niveau de mon omoplate, son doigt tirant sur mon T-shirt pour lui laisser de la place.
Ma main vint prendre place dans ses cheveux châtains bouclés, devenus bien long, et je tirais sur ses mèches pour l'encourager à continuer sa douce torture, entrouvrant les yeux, essayant de rester conscient malgré tout.
- Pourquoi ? Ce fut le seul mot qui me vint à l'esprit.
Il ria contre mon cou, ma chair de poule apparut aussitôt.
- Et bien... ce Monsieur s'accroche pas mal à ses valeurs...Et je dois t'avouer que... Sa phrase était hachurée, découpée au gré des baisers qu'il déposait sur ma peau, comme s'il était maintenant incapable de s'en éloigner, il remonta à mon oreille en une traînée exquise, laissant ma peau briller derrière ses lèvres gourmandes, et je vis mal le fait de ne pas pouvoir le toucher, il embrassa mon oreille, j'étais rouge, le goûter, sa main s'aventura sur mon torse jusqu'à mes abdominaux, sur lesquelles elle arrêta sa course, puis se crispa sur mon bas-ventre, explicite, tout ça.
Il ne m'avait jamais autant chauffé, je crois bien. Et je commençais déjà à ressentir des effets de l'excitation qu'il me procurait. Je ne pouvais définitivement plus. J'étais à deux doigts de me lever, de l'attraper par le bras, de l'amener dans ma chambre et de le jeter sauvagement sur mon lit.
J'étais à deux doigts de perdre, et je m'en foutais.
Et je crus littéralement décéder en attendant son portable sonner. Il s'arrêta dans son mouvement, qui consistait à passer sa main sous mon T-shirt, et tenta de la retirer, mais j'attrapais son poignet, désespéré.
- Ne réponds pas. Je le suppliais presque, l'implorant de continuer ce qu'il avait commencé.
Il hésita, puis son portable sonna une deuxième fois. Il se débarrassa de mon emprise, puis embrassa rapidement ma joue, tel un lot de consolation.
_ Encore désolé, c'est Hoseok, il s'inquiète.
Et puis, je le vis porter son téléphone à son oreille, passant de nouveau devant moi pour aller s'appuyer contre un comptoir.
Je devenais définitivement être maudit, cela ne pouvait pas être possible autrement.
Je soupirais encore et reportais mon attention sur mon portable sur la table, me forçant à penser à autre chose. Évidemment, c'était impossible, et je m'en rendu compte
bien vite alors que mes pensées ne cessaient de s'agiter dans ma tête.
Je tiens comme ça, frustré, cinq bonnes minutes, puis, les cinq suivantes que je trouvais de trop, je me retrouvais à lutter pour ne pas me lever et changer les choses.
Cela faisait presque dix minutes qu'il était au téléphone, et je considérais ça comme bien assez pour donner des nouvelles à son meilleur ami. D'autant plus qu'il était avec moi, de base.
Et puis aussi... pourquoi serait-il le seul à me chauffer ? Après tout j'en avais autant le droit que lui. Jusqu'à maintenant, je tenais plus ou moins face à ses avances, mais je n'avais pas souvent été celui qui déclenchait l'initiative, et qui était entreprenant. Tout simplement parce que je pensais Taehyung supérieur à moi dans ce domaine, car il avait plus d'expérience.
Mais le temps était venu pour moi d'être confiant. J'étais maintenant sûr de moi à cent pour cent de ce que je voulais de lui, et je n'avais plus qu'à agir pour y arriver, ou du moins m'en rapprocher.
- Chez Jungkook. Taehyung me jeta enfin un regard durant sa conversation, indiquant sûrement à son meilleur ami où il était en ce moment même.
J'allais lui donner une bonne raison de m'accorder son attention plus longtemps.
Je me levais, mes paumes de mains s'appuyant sur la table, tout en soupirant, et le caissier suivit mon mouvement, étonné, mais ne se doutant probablement pas de la suite.
J'en avais marre qu'il se fasse monopoliser depuis qu'il s'était réveillé. D'accord Hoseok s'inquiétait, il méritait d'avoir de ses nouvelles, mais je pensais que dix minutes étaient raisonnables avant de couper l'appel.
Surtout que Taehyung était chez moi. Avec moi. À moi.
Je savais bien qu'il y avait un problème dans le dernier fait, et que ce n'était pas bien de penser comme ça, mais je n'y pouvais rien, j'étais beaucoup trop possessif envers lui.
Je le veux, maintenant.
Et puis, il n'avait qu'à pas me chauffer juste avant.
Pendant que mes pas tapaient doucement le sol de la cuisine, me rapprochant progressivement de lui, Taehyung ne bougea pas, me questionnant simplement avec ses yeux sur ce que je pouvais bien pouvoir faire en allant dans cette direction, puisque nous avions mangé, et qu'il n'y avait plus de vaisselle à faire.
Mes pas arrentèrent juste devant lui, à un mètre de sa personne, et il ne répondait que par des petites phrases courtes au téléphone, plongeant ses beaux yeux maintenant bien réveillés dans les miens, démoniaques.
- Raccroche. Je lui demandais, « gentiment ».
Il fronça les sourcils, entrouvrant légèrement la bouche, comme pour se demander s'il avait bien entendu, et si j'étais sérieux.
- Quoi ? Non.
J'eus un sourire mauvais à sa réponse : je l'avais prévu. Mes mains vinrent encadrer ses hanches, de chaque côté du comptoir, de manière à le bloquer contre, et à exercer une emprise physique sur son corps, cherchant à l'intimider.
J'approchais mon visage du sien progressivement, nos nez se frôlant presque, et naturellement, il chercha à m'échapper. Mais il ne put aller bien loin.
- Raccroche, Tae'. Mon ton était sans appel, beaucoup plus menaçant que précédemment.
Il soupira, excédé, et sa main libre vint se poser sur mon épaule exerçant une petite pression comme pour montrer qu'il n'était pas effrayé et que notre soudaine proximité n'y changeait rien.
- Je t'ai dit non. Ses yeux défiaient les miens, un début d'énervement y prenait place. Et recule toi. Là, il poussa sur mon torse. Oui, Hobi, excuse-moi, continue.
Mon sourire s'élargit davantage. Très bien, s'il ne voulait pas le faire à l'amiable, j'allais donc devoir le faire moi-même.
Je ne cessais de le fixer, analysant le meilleur moment pour exécuter mon plan, et il sembla vraiment perdre patience lorsqu'il s'excusa au téléphone pour régler le problème en face de lui.
Moi donc.
Ses yeux noirs me sondèrent, et il m'adressa un coup de menton insolent.
- Tu veux qu-
Il ne m'avait pas vu venir. J'avais attrapais le poignet qui maintenant le téléphone à son oreille, et le suspendait en l'air, grâce à ma force. Évidemment, Taehyung était beaucoup moins costaud que moi. Il le savait, alors il ne chercha pas longtemps à se débattre, à se libérer de ma poigne. A la place, il expira calmement.
Plus le fait que je le dérange pendant qu'il téléphonait, je pense qu'il n'aimait juste pas le fait que je pouvais prendre le dessus sur lui aussi facilement.
- Jungkook. Il me prévint de sa colère.
- Lui-même. Je ne lâchais pas ses yeux.
Il roula des yeux à mon air satisfait, et à ma voix amusée, et retenta.
- Arrête ou-
- Ou quoi ? Je le coupais, un grand sourire aux lèvres. sautant sur l'occasion, impatient d'entendre ses menaces qu'il ne mettrait certainement jamais à exécution. Tu vas faire quoi, sinon, mon chat ?
Oui, j'avais osé employer un surnom affectif, qui n'était d'autre que purement ironique dans son contexte. Je le provoquais, comme lui l'avait fait avant. Et pas de n'importe quel surnom... Un animal, à l'origine sauvage mais qui savait se montrer très doux lorsqu'il le décidait. Tout lui, donc. C'était la première fois que je l'appelais ainsi, mais loin d'être la première fois que je le pensais. Cependant, cela sembla le surprendre, puisque ses paupières se soulevèrent délicatement, et que je le vis avaler sa salive, décontenancé.
Je venais vraiment de lui faire de l'effet, comme ça ?
Si j'avais su plus tôt que les mots le touchaient aussi facilement...
Les ongles de sa main libre griffèrent mon épaule, agressive et menaçante, et je pus que rire davantage par rapport à la comparaison que je venais de faire.
- Lâche-moi. Il trouva simplement à redire, mais il était vraiment énervé.
Je me rapprochais de son oreille, souhaitant lui chuchoter d'autres mots doux provocateurs, mais nous tournions tous les deux la tête à la voix robotisée qui venait du combiné.
« Tae' ? Allô ? Tout va bien ? Jungkook est avec toi ? »
Je me reculais, faisant face à son visage, et lui fit un sourire insolent, tandis que son regard m'interdisait clairement de faire ce qu'il pensait que j'allais faire.
Il avait totalement raison de le penser.
Je rapprochais ma bouche, machiavélique du combiné, et Taehyung se décida à agir.
- Jungkook, je t'inter-
Encore coupé.
Mais cette fois-ci, par la paume de ma main, et je ne lui laissais pas le temps de dire autre chose, répondant aussitôt à notre ami, en suspens depuis de bonnes secondes.
C'était peut-être étrange de ressentir ça, mais je prenais un plaisir fou à le contrôler comme ça, à le dominer. Cette sensation était tellement exquise, que je ne pensais pas pouvoir m'en passer. Je venais de découvrir un nouveau personnage, une nouvelle facette.
- Bonjour Hyung. Tae' est bien avec moi, mais on est... Je fis exprès d'hésiter, lâchant dans un souffle un gloussement. ...Occupés, ouais. Très occupés. Tu peux le rappeler lorsqu'on aura fini ?
- Vous faîtes quoi ? Il n'avait pas pu contenir sa curiosité, étonné.
Je savais Hoseok assez lent à comprendre les choses, et je me doutais bien qu'il ne devait pas avoir comprit le sous-entendu de ma phrase. Et, tel le connard que j'étais à cet instant, je croquais subitement le poignet de Taehyung, le laissant dévoiler ce que je souhaitais : un grognement.
Je contins mon rire comme je le voulais, me mordant la joue, puis répliquais rapidement avant que Taehyung ne nie la chose.
- Ce genre de choses. J'embrassais tendrement, en guise d'excuse, l'endroit que je venais de mordre, puis prit le téléphone des mains du blond pour le porter à ma bouche. Au revoir, Hyung.
Et je coupais l'appel, déposant le téléphone sur le comptoir. Aussitôt, Taehyung mordit ma paume de main, et je retins une injure, serrant les dents et grimaçant : je l'avais cherché, je ne pouvais pas me plaindre.
- Putain Jungkook, c'est quoi ton problème ? Il me cracha limite au visage, ses dents allant sur mon torse pour le repousser du sien, mais il ne se décala pas d'un centimètre. T'es chiant parfois.
Je soupirais.
Même si cela m'avait amusé, plus pour satisfaire un côté gamin en moi, j'avais quand même une bonne raison d'avoir fait ça : l'avoir que pour moi.
Mais il ne le comprenait pas.
Alors, j'entrepris de reprendre là où nous en étions, avant cet appel. Je voulais lui faire comprendre que j'avais besoin de ça, de lui, de ses touchers et de son affection.
Ma bouche alla dans son cou qu'elle embrassa à plusieurs reprises, fiévreusement, mais en même temps, comme s'il était la chose la plus fragile et la plus précieuse à mes yeux.
Peut-être bien qu'il l'était.
Cependant, cela ne sembla pas lui plaire, ou tout cas, pas lui suffire comme manière de m'excuser, puisqu'il tira sur mes cheveux pour reculer mon visage. Quel con. Il n'avait pas capté que ça m'excitait.
Enfin bon, je remontais progressivement jusqu'à son oreille. J'estimais qu'il avait le droit de savoir ce qui m'avait poussé à agir. Et après, je pourrais peut-être même faire ce que je veux de lui. J'eus un sourire contre sa peau : j'étais bien trop naïf pour y croire.
- V-vraiment laisse-moi où je vais-
- Je suis jaloux. Je déclarais, embrassant le bout de peau qu'était son oreille. Affreusement jaloux.
Il était resté silencieux, et calme. Les mains dans mes cheveux s'étaient stoppées, et il n'exerçait plus aucune pression. Tant mieux, puisque c'est ce qui m'encouragea à continuer, sans me déconcentrer.
J'embrassais tendrement sa joue, et me fit violence pour me reculer de lui, et faire face à ses yeux.
Je voulais qu'il voit leur sincérité, lorsque je lui expliquais.
Taehyung déglutit, observant mon visage avec attention, et je sus pour moi que c'était le moment de parler.
- Je n'aime pas cette partie de moi. Mais je ne peux pas m'en empêcher. Et ce putain de défaut me ronge beaucoup plus depuis que je me suis attaché à toi. Le connard du parc, je le hais pour ce qu'il t'as dit, mais pas seulement. Jin tout à l'heure qui t'as enlevé à moi quelques minutes au téléphone, j'avais envie de le tuer aussi. Là, j'ai beau me dire que ce n'est que Hoseok, j'ai la haine quand je te vois rire et être proche d'un autre, alors qu'on est dans la même pièce. Je veux que tu sois avec moi, que tu ne regardes que moi. Je repris ma respiration et finissais. Alors, excuse-moi d'avoir éteint le téléphone, mais je n'avais pas le choix pour enfin avoir toute ton attention.
Et enfin, j'attendais sa réaction. Il sembla paralysé, ne s'attendant pas à ce que je lui avoue tout ça, et détourna le regard, du rouge venant colorer ses joues rondes, que j'avais encore envie de recouvrir de baisers.
Il ne pouvait pas arrêter d'être mignon, parfois ?
- T'es vraiment un idiot.
Sa voix moqueuse, presque riante, vint couper ce moment doux. Il se foutait de moi, son torse tressautait, signe d'un rire non contenu, et il regardait par terre, comme si j'étais ridicule.
Quel gros con, je venais de lui avouer tout ça, de mettre ma fierté de côté, et lui se permettait de rire ? J'eus un sourire, et brutalement, mais bras vinrent contourner son bassin.
- Ah ouais ? Je lui demandais, provocateur.
- Jung-
Reprenant mon attitude autoritaire, je le portais et le déposais sur le comptoir, ses fesses vinrent prendre place à côté de la cafetière et autres dans une plainte surprise, et me rapprochais de lui, attrapant sa mâchoire brutalement pour diriger son visage dans ma direction.
- C'est qui l'idiot, répète ?
Ma question sonnait comme une demande. Des mes gestes secs et impatients, cela se voyait : qu'importe sa réponse, cela se finirait comme moi je le voulais. Parce que j'en avais envie.
Il papillonna des yeux sur le moment, n'étant sûrement pas habituer à ce que je le traite de cette manière, mais cela sembla lui plaire lorsqu'il rentra dans mon jeu. Ses bras entourèrent ma nuque, se croisant derrière, et rapprochèrent mon visage du sien alors qu'il se penchait.
- Toi.
Il n'avait pas hésité, d'un sourire amusé.
Mais alors que je pensais encore contrôler la situation, je fus pris au piège. J'étais hypnotisé par sa manière d'être, ses yeux doux qui me faisaient du charme, ses lèvres que mes yeux n'arrêtaient pas d'envier.
Et puis, je murmurais, incapable de le garder pour moi :
- Embrasse-moi, abruti.
Il fut surprit que je le formule à voix haute, pour la première fois - sobre- je suppose, puisqu'il haussa ses sourcils.
Ma main se posa sur sa cuisse, et les siennes attrapèrent mes joues en coupe, tandis qu'il approcha son visage du mien, le penchant pour m'embrasser de l'angle qu'il désirait. Moi, j'avais fermé les yeux, attendant simplement cette explosion de bonheur dans mon ventre comme à chaque fois que nous l'avions fait, impatient.
Et puis, plus rien.
Tout comme je sentais l'air froid frapper ma nuque. Je rouvrais les yeux, et constatais qu'il avait disparu, et que ma main n'était plus sur sa cuisse, mais sur le bois du comptoir. J'entendis un rire de fouine, puis me retournais, rapidement.
Son majeur s'éleva somptueusement, avec élégance.
- C'est lorsque que l'on croit tout contrôler, que l'on est le plus vulnérable, mon lapin. Il déclara, fier de lui.
Et son rire l'accompagna alors qu'il s'enfuit en courant dans ce que je pensais être les escaliers.
Je restais d'abord paralysé, réalisant que je venais de m'être fait avoir comme un débutant. Et que en plus, il avait utilisé l'horrible surnom affectif que me donnait ma mère, ironiquement, comme une revanche de que j'avais fait tout à l'heure.
Je ne sais pas comment il avait fait cette feinte, mais dans tous les cas, je m'étais fait avoir, et en beauté. Moi qui croyait être celui qui était au dessus, j'avais oublié que j'avais affaire à ce génie débile.
D'autant plus qu'il était évident qu'il chercherait à se venger pour ce que je venais de faire, et de la pire des manières : la frustration.
- Reviens ici Tae' !! Je commençais à lui courir derrière, mais je finis par laisser tomber en l'entendant s'enfermer dans une des salles de bain.
Je le jurais sur ma propre vie :
Lorsque j'en aurais la possibilité, je lui ferais payer, et je ne m'arrêterais pas avant d'avoir vu des larmes couler de ses yeux.
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Alors, ces montagnes russes ?
Les paris sont ouverts, qui va gagner selon vous ?
Bonne nuit <3
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