Chapitre 58

Je vous conseille de relire le chapitre précédent ou du moins de le lire en diagonale ( histoire de vous remettre le contexte dans la tête)

Bonne lecture :)

...

Ma tête tournait, et quand bien même j'essayais de rouvrir les yeux, je voyais simplement des tâches blanches déformait ma vision. Il me fallut un long temps d'adaptation avant de pouvoir distinguer les quelques meubles qui composait la petite pièce dans laquelle j'étais.

Une cellule.

Une cellule ?

Je me relevais brutalement du matelas sur lequel j'étais allongé, et me prit le crâne dans les mains lorsque une douleur me lança, plissant des yeux comme si cela me permettrait peut-être d'atténuer la douleur.

Ce fut une bonne minute après que je considérais nécessaire de comprendre le contexte.

Qu'est-ce que je foutais là ? Quelle heure était-il ? Petit à petit, j'arrivais à me souvenir des quelques brides de moments hier. J'avais fini par me battre avec un inconnu, et un flic avait dû venir

Mais le plus important... Où était Taehyung ?

_ Taehyung ? Je criais presque à voix haute.

Je me relevais brutalement du lit, tanguant quelque peu, mais ignorant la douleur toujours présente au niveau de ma nuque. Les enculés... Ils n'y avaient pas été de main morte.

_ Ne crie pas, je suis là.

J'avais entendu sa voix grave, et pourtant, il m'était impossible de le voir. Cette situation étant autant frustrante qu'angoissante, parce que je ne savais toujours pas s'il allait bien.

- A gauche. Il me guida.

Puis, je compris, lorsque je vis sa main se tendre vers ma cellule.

Il était dans celle d'à côté.

Je ne comprenais plus rien, j'avais l'impression d'être dans un rêve tant la situation était déjantée. Comment nous avions ou finir notre soirée - notre date- dans ces conditions ?

Je sentais sa présence derrière le mur, si bien que ça en était frustrant. Je m'approchais des barreaux, totalement dérouté, puis décidais de remettre les choses en ordre. Du moins, mentalement.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Commençais-je, me rappelant que du gars que j'étais entrain de frapper, avant de recevoir un coup au niveau de la nuque, me plongeant dans l'inconscience pendant un bon bout de temps.

J'entendis Taehyung expirer, comme si lui-même avait perdu la maîtrise de la situation. Puis, il me répondit, d'une voix incertaine, mais aussi faussement amusée. Je pouvais sentir qu'il était nerveux, fatigué, une boule dans la gorge et sa voix vibrante : je n'aimais déjà pas le savoir dans cet état.

- Il semblerait que mon...ex - je grimaçais à ce mot- était gardien nocturne du parc... Il a dû appeler des renforts avant que tu ne lui sautes dessus... Sa voix était de plus en plus faible et chevrotante, prête à craquer. Il a fait exprès de t'énerver pour -oh et puis merde Jungkook, je t'avais dit de ne rien faire, t'as vu le résultat de tes actes irréfléchis ??

J'avais littéralement sursauté à son haussement de voix. Il était clairement énervé. Cependant, je m'en foutais totalement. Parce que quoi qu'il m'aurait dit, ça aurait fini comme ça. Oui, j'avais été assez idiot de ne pas me contrôler. Mais non, je ne regrettais pas de lui avoir mit la raclée qu'il méritait.

Je boudais presque, faisant une moue que le blond ne put évidemment pas voir sur le moment, puis répliquais.

- N'empêche que je l'ai bien amoché.

- Jungkook putain !

Il râla, désespéré par mon comportement, au vu de la situation actuelle.

Nous restions quelques minutes ainsi, dans le silence. Je ne savais pas quelle heure il était, mais depuis la petite fenêtre grillagée que j'apercevais au bout du couloir, le soleil n'allait pas tarder à se lever.

Nous venions donc de passer la nuit dans des cellules. J'eus un rictus nerveux à cette constatation, et je crus que Taehyung l'avait deviné lorsqu'il revint à la charge, beaucoup plus calme cette fois-ci. Peut-être cherchait-il à passer le temps en entamant la conversation, ou alors, il devenait fou.

Ce changement de comportement me montrait à quel point il était sur les nerfs. Je l'étais aussi : j'avais juste une manière différente de réagir. Mais dans tous les cas, j'aurais tout donné pour pouvoir le serrer dans mes bras, lui chuchoter que tout allait bien, à cet instant précis.

Tant que nous étions ensemble.

Je faillis rire de ma niaiserie, pourtant véridique, mais décidais de me concentrer sur la personne qui occupait toutes mes pensées, dernièrement.

- Je t'avais dit de laisser tomber... Il murmura.

Je roulais cette fois-ci des yeux au ciel. S'il m'avait vu, il m'aurait sûrement engueuler. Il aurait froncer les sourcils, puis m'aurait demandé d'être attentif.

- N'importe qui me l'aurait dit, j'en aurais été incapable. Je décidais de jouer la carte de l'honnêteté.

Après tout, Taehyung n'était pas d'humeur à blaguer. A l'heure actuelle, je devais le rassurer.

Il souffla, excédé, mais il était évident qu'il s'attendait à ce que je lui réponde quelque chose de ce genre. Il me connaissait bien, maintenant.

- Mais tu as vu comment ça se finit ? Il reprit, étant sûr de son argument fatal.

Quant à moi, je décidais de relativiser les faits. Peut-être était-ce ma manière à moi de déstresser, de me rassurer, mais si je pouvais l'aider à aller mieux, c'était le principal.

- "Finit", je ricanais. Arrête d'exagérer le truc. On va juste avoir un avertissement ou quelque chose du genre. Donne-moi ta main, Tae'. Lui ordonnais-je.

Il eut un moment de résilience, durant lequel il hésitait certainement, puisqu'il était en colère contre moi, puis, sa main vint contourner le petit mur qui nous séparait, passant entre les barreaux et cherchant la mienne à l'aveugle.

J'interceptais la sienne, puis entrelaçais nos doigts entre eux, dans un geste confiant.

Voilà, là, ça allait beaucoup mieux.

Mon pouce caressa doucement sa paume, dans un geste qui avait pour but de le détendre, mais soudainement, il reprit la parole, encore plus doucement que tout à l'heure. Comme si, petit à petit, il cherchait à m'expliquer mes torts, sans pour autant m'en vouloir.

- Ça ne servait à rien de s'énerver. Il y a plein d'abrutis dans le monde, si tu vas en coller une à chacun d'entre eux, tu n'en as pas fini.

Ce n'était pas faux, sur la forme.

Mais, pas sur le fond.

- Sauf que là, il a osé t'insulter. Devant moi. C'est ça, la différence.

Il y eut un silence, important.

- Mais-

- Alors excuse-moi, mais ça ne passe pas. Je n'ai pas pu m'en empêcher, j'ai agis tout seul. Et tu auras beau me trouver toutes les excuses du monde, m'expliquer par a plus b pourquoi je n'aurais pas dû lui faire manger mon poing, tu n'arriveras pas à me faire changer d'avis. Je recommencerais s'il le faut, parce qu'il t'as blessé, putain.

A la fin de ma petite tirade, je ne mettais même pas rendu compte que j'avais serré sa main dans la mienne, emporté par mes émotions. Si bien que des marques rouges commençaient à apparaître. Pourtant, Taehyung ne cherchait pas à l'enlever : il se laissait totalement faire, avait une confiance incontestable en mes gestes.

A ce constat, je me repris aussitôt, ne souhaitant pas lui faire mal.

Mais je ne m'attendais pas à entendre de petits reniflements, dans la cellule voisine, ainsi qu'une respiration beaucoup plus forte, comme perturbée.

Je fronçais les sourcils, avant d'écarquiller les yeux en comprenant.

Il pleurait vraiment facilement.

Et même si je savais que ce n'était pas de la tristesse, mais plutôt de l'émotion, je ne pouvais m'empêcher de détester le voir, non, l'entendre, dans cet état.

je caressais sa main de mon pouce, traçant de petit rond sur le dos afin de le détendre, ce qui le fit simplement respirer très fort. Je maudissais le mur entre nous, qui nous séparait, et que j'avais envie de briser. Heureusement, il me restait toujours les mots pour exprimer à quel point je tenais à lui.

- Ne t'inquiètes pas, je suis là. Je rajoutais d'un ton confiant pour le rassurer, puis j'hésitais avant de continuer. Et je serais toujours là, qu'importe dans quelle merde on s'est foutu.

Je ricanais presque à la fin, plus d'un rire sarcastique, moqueur de la situation ridicule dans laquelle nous étions.

Et un grand sourire satisfait prit place sur mon visage lorsque j'entendis un semblant de rire.

- ... Merci. Il renifla, la voix reconnaissante, mais surtout détendue.

Mes mots l'avaient calmé, rassuré, mais pourtant, j'avais l'impression de ne pas en avoir dit assez, de ne pas avoir encore partager tout ce que je ressentais.

Comme si c'était la dernière fois que je le voyais, peut-être à cause du contexte dramatique, j'étais frustré tant que je ne continuais pas le fond de ma pensée.

Et je détestais cet état, si bien, que j'avais le besoin de lui dire sincèrement, et sérieusement, ce que je pensais de lui. Quand bien même je répétais ce que je venais de lui dire.

- Eh Tae' ?

_ Oui ?

J'inspirais, jouant nerveusement avec ses doigts en sachant que j'allais faire quelque chose que je ne faisais quasi jamais : m'exprimer.

_ J'voulais te dire... Tu es devenu une personne vraiment importante pour moi. Enfin, je sais que tout les deux on a eu beaucoup de disputes, de moments de haine et même de bagarres, mais sache que je suis vraiment content qu'on ai réussi à s'entendre... Putain, c'est gênant à dire, mais je te considère comme un vrai ami- enfin non, plus que ça encore- fin' ce que je veux dire, c'est que c'était mon devoir de te défendre, et que je ne regrette pas du tout. Si on m'avait pas arrêté à temps, je crois que j'aurais tué le gars du parc, parce que... Personne n'a le droit de te dire ça. Personne n'a le droit de te blesser. Parce que t'es une personne merveilleuse, une des plus belles et intéressantes que j'ai jamais rencontré. Et je ne parle pas que du physique quand je te dis ça, même si t'es particulièrement beau- enfin ce n'est pas le sujet mais je crois que en fait-

En fait, je t'aime.

Putain.

J'étais vraiment entrain de lui dire ça, de manière maladroite.

Heureusement, l'idée que faire ma déclaration en cellule n'était pas la meilleure des idées m'était venu à l'esprit.

- Jungkook.

Il m'appela, et je fus surpris de l'entendre sangloter de nouveau.

Taehyung pleurait.

De quoi, je ne savais pas.

Ce que je retenais, c'est que je l'aimais tellement fort que je croyais mourir de ne pas l'avoir dans mes bras en ce moment même.

Oui...

- Pleure pas, Tae, s'il te plaît.

J'approchais sa main de mes lèvres, puis je commençais à le lui embrasser délicatement, comme si elle était fragile, les yeux fermés et concentré à ma tâche, à chérir sa peau douce.

S'il n'y avait pas ce mur entre nous, je te prouverais combien je t'aime.

- Jungkook, je dois te dire, je-

Nous tournions tous les deux la tête au bruit de grincement qui provenait du fond du couloir. Très vite, un officier s'arrêta devant nos cellules, un rictus amusé au visage, alors que nous lâchons nos mains entrelacés.

- Quelqu'un est venu vous chercher, les gosses. Il déclara, tout en ouvrant la cellule de Taehyung. Sors.

Le blond avait du mal à réaliser que c'était la fin de notre court séjour en cellule, alors il eut du mal à réaliser.
Soudainement, le gardien perdit patient et attrapa son bras pour le sortir, d'un geste brusque.

_ Doucement. Grognais-je en me rapprochant des barreaux, dans un mouvement menaçant.

_ Calme-toi. Il répliqua aussitôt, en ouvrant ma serrure. J'vais pas le blesser, ton copain.

Il ouvrit la porte et se décala pour me laisser passer, tandis que je ne lui adressais même pas un regard, préférant plutôt me rapprocher de Taehyung.

J'avais tant envie de le serrer dans mes bras pour transformer l'inquiétude de ses yeux en un soulagement.

Cependant, lorsque je fus en face de lui, et que je m'apprêtais à me rapprocher encore plus, l'autre débile posa une main sur mon torse, me retenant de faire un pas de plus.

- Interdiction d'échanger quoique ce soit tant que vous n'êtes pas libéré officiellement. C'est écrit dans le règlement.

Et ma main dans sa gueule, c'était écrit aussi ? J'allais lui faire bouffer son règlement.

Putain de robot sans cœur, tu vois pas qu'il en avait besoin ? Et moi aussi.

Cependant, plus par dignité que résiliation, je me reculais, lui lançant un regard noir.

- Me touchez pas. Je râlais, de la haine dans la voix.

Il nous guida donc au rez de chaussée, jusqu'à l'accueil ou un jeune homme, habillé d'une veste en cuir, était penché sur le comptoir et semblait occupé à remplir un papier.

Mon frère.

- Junghyun ? Je fronçais les sourcils, ne sachant pas véritablement comment la police avait réussi à le contacter lui.

- P'tit frère. Il répliqua ironiquement, tout en apposant sa signature sur le bas de la feuille. Bonjour Taehyung, il lui sourit malgré tout.

Taehyung semblait aussi perdu que moi de le voir, mais répondit à sa salutation d'un hochement de tête incertain.

- Vous êtes libres, déguerpissez, on ne veut plus vous voir ici. Le policier soupira, lassé de gérer ce genre de problèmes de bagarre récurrents.

Il ne nous en fallu pas plus pour que l'on prenne le chemin de la sortie, épuisés mais absolument ravis de quitter ce lieu.

En sortant du commissariat, il faisait encore nuit dehors, mais la lumière rosé à l'horizon nous informait tout de même qu'il devait être soit très tard, soit très tôt.

- Bon, vous m'expliquez ? Mon frère soupira, énervé d'avoir fait le déplacement en pleine nuit - à l'aube- en marchant devant nous.

- On en parle pas, s'il te plaît. Je répliquais, ne souhaitant pas développer sur le sujet, tandis que je jetais un regard à Tae qui avait la tête baissée vers ses pieds.

J'effleurais sa main de la mienne pour attirer son attention, ce qui fonctionna lorsqu'il releva la tête vers moi, curieux.

Ça va ? Mes yeux lui disaient.

Les siens jonglèrent avec les miens, mais pourtant, je ne percevais pas de réponse à ma question muette. Ils exprimaient autre chose. Une certaine tendresse.

- Sérieusement ? On m'appelle à pas d'heures pour m'annoncer que mon p'tit frère et son ami sont en cellule, et je n'ai pas le droit de savoir pourquoi ? Il se retourna brusquement.

Nos mains s'éloignèrent rapidement et nous nous tournions tous les deux la tête dans des directions opposées, pris sur le fait.

Enfin, Taehyung se décida à répondre à mon frère, se courbant totalement désolé.

- On est désolés. Vraiment, on ne pensait pas que que ça irait aussi loin, et on t'es très reconnaissant d'être venu nous sortir de là.

Junghyun le fixa, ne s'attendait pas à sa prise de parole, me jeta un coup d'œil alors que je haussais les épaules nonchalamment, puis soupira, lassé.

- Ça va pour cette fois, ce n'était qu'un avertissement, mais merde les gars, qu'est-ce qu'il vous a fait ce pauvre gardien nocturne ?

Je roulais ma langue contre ma joue, irrité.

- Il parlait un peu trop, pour ne rien dire. J'expliquais simplement, pesant mes mots, tout en m'installant sur le siège avant, claquant la portière.

Mon frère prit place au siège conducteur, et me jeta un regard curieux, puis, il observa le caissier à l'arrière, l'analysant.

- Je vois. Il attacha sa ceinture. Taehyung, je te ramène chez toi ?

J'observais le blond se courber sur son siège depuis le rétro-viseur, mais je fus plus rapide que lui.

- Mer-

- Non. Je le coupais, appuyant ma tête contre la vitre, d'une voix autoritaire. Il reste à la maison.




Nous étions rentrés depuis à peine dix minutes, que Taehyung m'avait traîné dans ma chambre. Enfin-ne nous méprenez pas- dans la salle de bain de ma chambre.

Il m'avait fait m'asseoir sur le rebord de ma baignoire, avant de fouiller dans mes placards, à la recherche de quelque chose que lui seul savait.

Je le vis bloquer, presque se tendre quelques secondes alors qu'il tirait un tiroir, avant de le refermer aussi vite.

Je haussais un sourcil, moqueur, lorsque je me rappelais que ce tiroir contenait mes capo-

- Où est le matériel de soin ? Il se retourna vers moi, sans pour autant me regarder dans les yeux, gêné.

Je l'examinais, comprenait ce qu'il cherchait à s'embêter à faire, avant de secouer la tête négativement.

- Nan Tae', y'a pas besoin-

- Je ne te demande pas ton avis. Il répliqua aussitôt, d'une voix qui se voulait confiante.

Je n'avais apparemment pas le choix.

Je roulais des yeux au ciel, puis me relevais.

- J'reviens. Lui indiquais-je alors que ses yeux me suivaient du regard.

Sérieusement, il était 6h passé, il avait mieux à faire que soigner mes blessures superficielles.

J'allais tout de même chercher ce que Monsieur me demandait, puis revenait vers lui, lui tendant la trousse.

Il prépara un coton sur lequel il appliqua de l'alcool, puis l'approcha de mon arcade légèrement ouverte.

Évidemment, je grimaçais de douleur, ce qu'il remarqua, éloignant aussitôt sa main de mon visage.

- Je suis désolé. Il s'excusa.

- C'est bon. Je m'empressais de le rassurer. Finis-la que ça ne s'infecte pas.

Il hocha la tête, toutefois hésitant, mais réitéra sa tâche, tandis que je faisais tout mon possible pour ne pas laisser transparaître ma douleur, ne souhaitant pas lui causer du soucis.

Il tapota délicatement sur l'ouverture, enlevant progressivement le sang séché, puis expira.

- Je suis désolé pour ce soir.

Je fronçais les sourcils. Était-il sourd ? Ou bien simplement idiot ?

Pourquoi se sentait-il si désolé ?

- Pourquoi ?

- Pour ce soir. Pour ça. Il désigna ma blessure. C'est de ma faute ce qui est arrivé. Si on était pas sorti et que mon ex n'avait pas-

- Eh, eh, qu'est-ce que tu racontes ? Je le coupais. En aucun cas c'est de ta faute.

- Cette soirée est une catastrophe. Il eut un sourire triste en s'éloignant de moi pour changer de coton. Pour un premier rendez-vous, on peut pas faire pire.

Je le regardais faire, comprenant ce qu'il voulait dire. Cependant, je ne voyais pas les choses de la même manière.

- Ce n'est pas si grave. C'est justement un bon prétexte pour en faire d'autres. Je rajoutais. Et puis au moins, ça va nous marquer, on ne peut pas dire qu'on ne s'en rappellera pas. Je ricanais sur la fin, et je fus heureux de le voir esquisser un sourire sincère.

Il appliqua de la crème sur le nouveau coton, et vint délicatement l'appliquer sur ma blessure maintenant désinfectée, tenant mon visage dans sa main.

- J'suis content d'avoir passé la soirée avec toi. Je déclarais, de nul-part.

Récemment, je n'arrivais plus à garder ça pour moi. J'avais besoin de l'exprimer à voix haute.

Taehyung s'arrêta dans ses gestes, échangeant un brève regard avec moi, avant de revenir rapidement sur ma blessure.

- Moi aussi. Si seulement on avait pas croisé ce connard. On ne sait même pas ce ce qu'il est devenu d'ailleurs. Quand j'y pense, ça m'énerve vraiment. Il a profité de son poste pour chercher à t'énerver, tout ça pour se venger de moi, il n'a aucune dignité.

Taehyung cracha ses mots, énervé, tout en allant jeter le coton à la poubelle, tandis que je me relevais.

- Il surveille un parc de nuit. Le sort s'est déjà acharné sur lui. Je ricanais, alors qu'il se retourna, me faisant brusquement face.

Il y eut quelques secondes de silence où nous observions l'autre, ne s'attendant pas à cette soudaine proximité.

Nous n'étions pas loin du tout de l'autre, et l'ambiance était passée de douce à tendue.

- T'es con. Il murmura, dans un rire chuchoté, ce qui renforça cette bulle d'intimité qui s'était formée autour de nous.

Je fronçais les sourcils, m'attendant tout, sauf une critique.

- C'est toi qui est con. Tel un enfant, je contrais.

Mais Taehyng ne releva même pas. A la place, ses yeux qui analysaient chaque détail de mon visage devinrent triste, lorsqu'ils se posèrent sur mon arcade.

Sa main alla caresser doucement l'endroit qu'il venait de nettoyer, concentré.

Qu'il était beau.

Si beau, que je sentais mon ventre se serrer, et mon cœur battre à tout va tant je le voulais, maintenant.

Ce fut ma main qui se leva doucement pour attraper sa joue, la caressant délicatement du bout de mon pouce, qui débuta cet échange.

- Taehyung. Je déclarais d'une pulsion, sans vraiment savoir pourquoi.

Peut-être que je cherchais à l'informer, à le prévenir.

J'avais atteint ma limite. Mon envie pour lui était si grande qu'elle me faisait souffrir à l'intérieur, et ma frustration m'achèverait à petit peu.

Et lui ne m'aidait pas vraiment.

Ses yeux me criaient de céder à cette envie mutuelle; haut et fort; ils me réclamaient de l'embrasser. Ses mains vinrent attraper ma nuque, y exerçant une caresse encourageante, et j'avais l'impression d'être totalement manipulé, sous son emprise.

- Jungkook. Du même ton que moi, il susurra, un léger sourire qui me fit littéralement craquer.

J'avais perdu.

J'avais dépassé ma limite, et je ne pouvais plus m'en empêcher.

Je me penchais, alternant entre sa bouche gourmande et ses yeux malicieux, tandis qu'il répondait totalement à cette avance, en faisant de même de son côté. Nos respirations se firent irrégulières, hâtives.

Et ce baiser aurait pu être le meilleur de toute ma vie.

Si nous ne nous étions pas fait coupé par un raclement de gorge.

- Kook ?

Nous nous reculions aussitôt, Taehyung s'appuyant sur le lavabo derrière lui en regardant ces ongles - pire réaction possible - tandis que j'essayais tant bien que mal de ne pas lui lancer un regard meurtrier.

- Quoi ? Je répliquais, plus sèchement que je ne pensais.

- Hum. Je suis désolé les gars, mais Kook, j'ai trouvé des pansements cicatrisants dans ma salle de bain et euh... bah je pensais que ce serait cool. Enfin, voilà, je les pose là, j'vous laisse.

Et il s'éclipsa aussi vite qu'il était apparu.

Je regardais la boîte, tout de même reconnaissant que mon frère se donne cette peine, puis tournais la tête vers Taehyung.

- Ton frère est adorable. Il déclara, sans pour autant me regarder dans les yeux.

Je haussais les épaules, à moitié d'accord.

- Ouais, j'dis pas le contraire, mais franchement, j'me serais bien passé de sa visite. J'expirais, plus frustré qu'autre chose.

Taehyung ricana simplement, tout en se grattant la nuque, quelque peu mal à l'aise.

- Il s'inquiète pour toi. Il fit quelques pas en ma direction. Tu ne devrais pas lui en vouloir, il est quand même venu nous chercher à la gendarmerie à 5h du mat'. Il me rappela, amusé, tout en passant à mes côtés. Et puis... Là, il posa sa main sur mon épaule, confiant. ... Pour ce qui est de ça... Rien n'est perdu : c'est juste repoussé.

Certes, la tension n'était plus là, et ce n'était plus le bon moment... Mais putain de merde, j'allais me le faire. Je serrais pratiquement les poings en le voyant me provoquer ainsi. J'essayais d'attraper son bras pour le rapprocher de moi, avide son corps près du mien, mais il arriva à esquiver et à rentrer dans ma chambre.

Seulement il s'arrêta, s'appuyant simultanément sur ses jambes comme s'il essayait de se dégourdir.

- Je ne t'ai pas répondu tout à l'heure. Mais sache simplement que moi aussi, je ne te lâcherai pas. Jamais. Alors ne sois pas en colère, parce que aussi longtemps qu'on sera ensembles, on l'aura, ce moment. Et j'ai hâte.

Il termina avec son fameux sourire rectangulaire, que j'aperçus à travers mes volets à moitié fermés, et la seule réponse qui me vint en tête, n'était même plus assez forte pour exprimer ce que je ressentais à son égard.

Kim Taehyung, je t'aime.

Comment quelqu'un pouvait-il me plaire autant de choses ? Il n'avait pas idée de ce qu'il me faisait. J'étais à deux doigts de lui sauter dessus, voulant ce moment maintenant, mais Monsieur semblait en avoir décidé autrement.

- Ah, et aussi : t'étais à deux doigts de perdre, tout à l'heure. Il eut un rictus fier de lui, puis je le vis s'étaler dans mon lit, avant de l'entendre marmonner, la face et la voix étouffée par mon oreiller. Bonne nuit Jungkookie.

J'eus un sourire attendri.

Ah non, en fait, je le déteste.

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