Chapitre 44

J'étais avec Jimin.

Seulement Jimin, mon meilleur ami.

J'avais pourtant clairement fait comprendre à Suga qu'il pouvait venir, s'il le voulait, mais celui-ci avait répliqué vouloir se reposer et dormir un peu.

Pas que je ne voulais pas de nos bonnes vieilles soirées ensembles, tous les deux, mais je ne voulais pas non plus lui « prendre ».

Et bien sûr, le blond ne s'était pas gêné pour insister sur cette idée, incitant lui-même son petit ami à aller prendre sa dose de sommeil quotidienne.

Je pense qu'il tenait à nos moments passés ensembles.

- Et ne mets pas les miettes des chips sur mon lit ! Je râlais, alors qu'il savait très bien que j'avais, horreur de ça.

- Je passerais l'aspirateur dessus après. Il répliqua, alors que je savais très bien que c'était faux.

Et, malgré les apparences, j'étais content de passer cette soirée avec lui, d'accord il était chiant, d'accord il me saoulait, mais avant tout, il était ma dose de joie quotidienne dans ma vie, bien que je ne lui dirais jamais.

Sinon, il me ferait certainement un gros câlin.

Et nous savons tous les deux à quel point j'ai horreur de ça.

Je soupirais, mes mains maintenant ma tête sur mon matelas, se croisant au niveau de ma nuque. Il n'était pas si tard que ça, mais j'étais pourtant fatigué.

Fatigué de penser.

D'élaborer un plan de victoire, sans avoir à sortir de mes zones de conforts.

- Bah alors, déjà mort, le vieux ? Il se moqua de moi, de ma soudaine fatigue, alors je gardais mes yeux fermés, ne relevant pas sa taquinerie. Ou plutôt, quelque chose te tracasse.

Je rouvrais les yeux d'un coup, cette fois-ci, vers lui.

Cet homme avait la faculté de deviner à chaque fois mes états, et s'il ne me connaissait pas par cœur, je pencherais pour de la sorcellerie.

Je lui lançais un coup d'œil, et il pouffa comme en abruti en jetant le paquet de chips – déjà fini- dans ma poubelle de bureau. Enfin, en essayant de jeter dedans, car évidemment la boule plastique rebondit sur le bord pour aller s'échouer à quelques centimètres au sol.

Et comme s'il avait anticipé que moi, maniaque comme j'étais, allait lui dire quelque chose, il reprend.

- Fais pas l'étonné. Il lança, d'une voix assurée et fière. Depuis le temps je sais quand t'as quelque chose en tête. Il s'allongea dans la même position que moi à mes côtés, sa main passant la barrière de son propre débardeur pour gratter son ventre dans une élégance qui lui était propre. Dis-moi tout.

Je soupirais.

Je n'étais pas sûr que ce soit une bonne idée, de lui dire.

D'autant plus que j'avais déjà recouru à son aide, et qu'il s'était fait un malin plaisir de me laisser seul avec un Taehyung plus que tactile dans ma chambre. Même si ça m'était arrivé il n'y a pas plus tard que avant-hier, le caissier blond n'était pas dans une humeur à jouer le jeu.

Et heureusement pour moi.

- Non, c'est rien.

- Jungkook, on avait pas dit qu'on se cachait plus rien ? Ça ne vaut pas que pour les expériences et les sentiments, si des pensées te tracassent, parle-moi, je peux peut-être t'aider ?

Il avait l'air bien déterminé, et je n'avais pas le courage ni les mots pour lui tenir tête. Alors, encouragé par la sécurité de ma chambre, je décidais d'être concis.

- Je veux gagner. Je murmurais, mais je savais qu'il avait entendu.

Je l'entendis bouger, puis le connaissant, tourner la tête vers moi en fronçant les sourcils.

- Tu veux gagner quoi ?

Bien sûr que ça n'allait pas être aussi simple. Je lui avais déjà parlé du petit jeu « fierté vs entêtement » entre Taehyung et moi, mais c'était certain qu'il ne fasse pas le lien.

- Je veux gagner contre Taehyung. Je déclarais, maintenant avec assurance.

Cette fois-ci, il se releva d'un coup en position assise, me lorgnant de haut, un coussin entre ses bras. Je n'étais même pas certain qu'il ai encore comprit la véritable signification de cette phrase, mais sa réaction était sûrement dû au prénom qui venait de sortir de ma bouche. Il attendait visiblement que je m'explique.

- Tu te rappelles de notre défi, de celui qui avouera être attiré physiquement par l'autre en premier ? Ce petit jeu de séduction à la con dont je ne sais même pas pourquoi j'ai accepté alors que je n'étais pas ivre ? Jimin se mordit la lèvre pour ne pas se moquer de mon sort, et acquiesça. Je veux gagner, juste pour satisfaire mon égo. Je ne supporterais pas qu'il gagne.

- Et bien gagnes, alors. Le blond me répondit, d'une simplicité telle que j'aurai pu croire en cette idée.

- T'es drôle toi, tu ne vois pas qu'y a un problème ? Je répliquais, mauvaisement, ce n'était pas contre lui, mais à ce moment là, j'étais juste irrité d'être nul.

- Lequel ? Il fonça les sourcils.

- Hm, laisses-moi réfléchir... D'une voix hautaine, je fis mine d'avoir besoin de temps pour énumérer les raisons pourtant évidentes suivantes. Peut-être parce que je ne suis pas gay ? Que je n'ai jamais été attiré par un mec, et que je me retrouve à devoir en faire succomber un ? Que j'ai l'aisance d'un mec avec un balais dans le cul à chaque fois qu'il devient un peu trop tactile, trop proche ? A moins que ce soit le fait que lui s'en sort comme un chef, qu'on doit à être au moins à 8/0 pour lui évidemment, et qu'à ce rythme là, c'est lui va gagner. Éventuellement ? Je terminais par l'interrogative, alors que tout cela était bien à l'affirmatif.

- Attends, s'il est entrain de gagner, c'est que toi t'es entrain de perdre ? Et comme le défi c'est séduire l'autre, t'es entrain de me dire que tu tombes sous son charme plus qu'il ne faut ?? Jimin s'était encore redressé, surexcité.

Bravo, génie. Je roulais des yeux au ciel.

- Là n'est pas la question. Je te demande de l'aide, pas que tu m'enfonces. Je marmonnais, agacé, et légèrement gêné aussi.

Mon « meilleur ami », ricana, encore, et toujours.

- D'accord, d'accord, on zappe la question, mais saches que selon moi, ne pas en parler, c'est ne pas l'assumer.

- Jimin. Je l'arrêtais dans ses moqueries.

Il se força à ne plus sourire, puis reprit une mine sérieuse. Dieu que ça ne lui allait pas du tout.

- Et c'est là que j'interviens ! Sa voix prit des airs importants. Tes doutes sont du passé mon ami.

Je me redressais, m'asseyant en tailleur en face de lui. Peut-être bien que ces conseils me seront utiles. Je décidais de lui donner une chance.

- Résumons la situation. Il procéda avec organisation. Ton défi consiste à le battre sur un jeu de séduction. Cependant, il convient que tu es nettement désavantagé par rapport à lui : on joue sur son terrain. Je retins un sourire, il était con, à tourner ça en plan d'attaque. Mais ça me plaisait. Ton défaut principal, c'est que t'es déstabilisé, tu n'as aucune idée de comment réagir face à ses offensives. Vrai. Mais on peut remédier à ça.

- Comment ? Je haussais un sourcil, soudainement curieux, puisque ce qu'il avait avancé jusque là n'était pas totalement dénué de raison.

- T'as qu'à te dire que c'est pas un mec.

J'écarquillais les yeux, ne m'attendant pas à ça.

Puis soupirais.

- Bon, laisses tomber, j'vais aller dor-

- Tu ne vas aller nul-part camarade. Il me retint. Vraiment, je suis sérieux. C'est la seule raison de ton retard sur lui.

Je ne détournais pas mes yeux de lui, attendant la suite. Même si je n'y croyais pas.

- Ton problème, Jungkook, c'est que tu te focalises sur le genre de la personne à séduire. Une fois que tu auras passé outre ça, tu auras tout gagné. Et pas que le défi.

- T'en profites pour me faire une leçon de morale, là ? Je répliquais, mais il m'ignora, ne souhaitant pas se justifier.

- Tu veux gagner, n'est ce pas ?

- Oui, mai-

- Alors, séduis-le. Dragues-le comme si tu le ferais avec une meuf que tu voudrais dans ton lit. Sois intelligent, stratégique, charmant.

- Comment faire ? J'étais perdu, alors que j'essayais de m'accrocher à ces mots.

Mais il éclata de rire. Comme si je venais de dire la plus grosse connerie du siècle.

- « Comment faire ? ». Il reprit mes mots, s'étouffant encore dans son rire, alors que je le regardais neutre. Toi, Jeon Jungkook, me demande réellement comment draguer ? Alors que t'as juste à cligner des yeux pour avoir tout le monde à tes pieds ?

- Toutes les filles à mes pieds. Je le corrigeais.

- Et des mecs. Ils ont juste trop peur pour venir te parler, mais bref, on s'éloigne du sujet. Je fronçais les sourcils. Fais ce que tu fais d'habitude, ne te prends pas la tête. C'est à toi de faire le premier pas, de renverser le plateau de jeu maintenant.

- Jusqu'à ici, tu m'as juste donné un état d'esprit à avoir mais j'ai rien de concret. J'eus l'audace de me plaindre.

- C'est simple : tu attaques. Et surtout, ne montres pas que tu paniques à ses avances. Même si tu tentes un truc, et que lui va toujours plus loin, l'important, c'est de montrer que tu contrôles la situation. Agis comme tu l'aurais fait avec une fille, à l'extérieur, même si ça te perturbe l'intérieur. Je suis certain que Taehyung en sera encore plus déstabilisé, de ce changement radical, qu'il ne t'as déstabilisé toi.

Je hochais la tête. Je comprenais ce qu'il voulait dire, mais c'était loin d'être facile.

- T'es un homme, un battant, si tu veux gagner, passes au dessus de tes peurs. Il termina, m'encourageant.

Je soupirais.

C'était définitivement une des solutions, si ce n'était pas l'unique.

Ne pas céder à mon moral. Laisser ma soif de victoire prendre le dessus. Et séduire sans me poser de questions.

Je m'en sentais capable. Ça sera éprouvant, mais d'un autre côté, récemment, j'étais plus à l'aise avec Taehyung. Progressivement, je sentais que j'allais de mieux en mieux. Même si à cet instant précis, ce que je devais faire pour gagner, m'effrayait.

- Si tu suis mes conseils, tu gagnes dans moins de deux semaines. Il me fit un clin d'oeil, alors que sa donnée temps était clairement au hasard. Tu parles à un homme qui sait réchauffer le cœur de pierre de Suga, quand même.

- Je ne suis pas sûr que tu sois de bons conseils alors.

J'avais alors répliqué, dans l'unique but de l'embêter, ce qui me valut un coup bien placé dans mes abdominaux.

- Aïe.



Mental d'acier.

Ce soir, j'allais marquer un point.

Je ne me laisserais pas distancer. J'avais réfléchi toute la semaine à notre conversation avec l'expert en drague masculine, ce sont ses mots pas les miens, et plus j'y pensais, plus je m'étais préparé psychologiquement à ne rien laisser paraître.

Je serais défensif, et offensif.

Je me répétais sans cesse ses phrases dans ma tête, lorsque je passais la porte des vestiaires, pour constater beaucoup d'affaires, et très peu de gens. Normal : le cours commençait officiellement dans deux minutes, et j'étais loin d'être changé.

Et bien sûr, parmi le peu de personnes qui étaient présentes, je ne doutais pas quant à l'identité du seul idiot que se lavait avant le cours de danse.

Je m'asseyais au hasard sur un banc, et ce n'est pas tout à fait au hasard, que je reconnus le sac de monsieur propre, au sens figuré. Il n'était pas difficile de le reconnaître, bien qu'il était noir, basic, une virgule sur le devant et qu'au moins trois personnes avaient le même dans le groupe, tout simplement. Tout simplement parce que la poupée défigurée et épuisée par le temps, représentant Hoseok se trouvait accroché à la lanière. Il devait y tenir, à ce porte-bonheur, c'était mignon.

Et là, j'écarquillais soudainement les yeux.

A la vue d'une autre poupée, un peu plus petite, rose, une peluche en fait, représentant un lapin.

Cet objet, c'était une ex qui me l'avait offert, disant que cet animal – moche- me ressemblait.

Mais cet objet, c'était surtout celui que Taehyung s'était approprié un jour chez moi, prétextant un cadeau d'anniversaire en retard, relevant encore le fait vexant que ce petit lapin était ma caricature, « Kookie », il avait ricané en tirant ses oreilles.

Et il l'avait accroché, aux côtés d'une poupée d'une valeur sentimentale telle que celle de son meilleur ami ?

Je ne sais pas si mon sourire était de la fierté, ou de l'amusement.

Mais ce que je savais, c'est que ça allait être un point de départ pour le début de ma contre-attaque.

Je me dépêchais de changer ma tenue, ne voulant pas être seul avec lui dans le vestiaire lorsqu'il reviendra, tous les autres étant déjà au cours, puis sortit pour rejoindre la salle principale d'entraînement.

Un sourire, synonyme de joie, sur mes lèvres.

- Qu'est ce que t'es allé foutre aux vestiaires ? Taehyung me demanda, haussant un sourcil alors qu'il s'étirait.

En effet, l'échauffement général était fini, et nous passions maintenant aux entraînement en groupe, en duo pour nous deux. Nous allons dans notre petite salle de danse, vieille et peu équipé mais qui où nous avions l'avantage d'être tranquille pour répéter, lorsque je lui avais dis de passer devant et que je le rejoindrais.

Je lui adressais un sourire mystérieux, avant de me diriger vers l'enceinte au coin de la salle, et que je commence à toucher aux branchements.

Évidemment, je sentis son corps derrière moi quelques secondes de patiences plus tard.

- Tu fous quoi ? Il redemanda.

- 'Deux secondes. Je l'envoyais paître à nouveau.

Il souffla, mais quand je branchais l'objet que je venais d'aller chercher dans mon sac, il s'exclama.

- Sérieux ? T'es pas con, toi. Il me complimenta même.

- Je sais, j'suis pas con, moi.

J'avais évidemment pris une voix hautaine, l'accusant d'être mon contraire.

- Pourquoi t'en profites pour me rabaisser. Il fit remarquer, mais il souriait tout de même. Puis bon, même si je le voulais, j'pourrais pas en ramener. On a pas tous une collection d'enceinte. Et encore moins les moyens, monsieur le richou.

- Certes. Je me contentais de répondre, fier de mon idée. Mais c'est justement parce que je peux, que je le fais.

J'avais dis ça en me connectant dessus avec mon portable, avant de mettre une musique aléatoire.

- Wow, et t'as pas pris la pire, en plus. Il fit remarquer à la qualité du son.

- N'est ce pas ? Je me retournais vers lui, heureux qu'il le fasse remarquer. C'est la nouvelle de la version Tone de la marque ! J'ai choisi ce modèle justement par rapport à à la tonalité, et si tu te concentres vraiment, tu peux faire la différence avec les basses de l'ancien modèle, elles sont-

- J'men fous et je m'y connais pas. J'ai juste dis ça comme ça. Il me coupa dans ma tirade passionné, se retenant très certainement d'exploser de rire.

Je roulais des yeux au ciel, et prononça une demi-insulte dans ma barbe inexistante.

- On s'y met ?

Taehyung venait encore de me reprendre sur la théorie, alors que je soufflais d'irritation, de fatigue aussi un peu, lorsqu'il me compara aux gosses du cours de théorie auquel j'assistais de temps en temps.

- J'comprends pas, arrêtes de me crier dessus. Je me plaignais en regardant à la petite fenêtre sur le côté.

Il soupira à son tour, à bout de patience, puis j'entendis ses pas sur le parquet grinçant jusqu'à ce que je le sente me contourner.

Avant que ses bras n'entoure mon torse, par derrière. Et voilà qu'il recommençait à être tactile. Je retournais aussitôt mon attention sur le miroir en face de nous pour surveiller ces gestes. Et tomber sur la vue de nous enlacés, son menton sur mon épaule par la même occasion.

- T'énerves pas... Il murmura, par dessus la musique qui continuait de remplir la salle.

Et le fait d'entendre sa voix si proche de mon oreille, même si je commençais à avoir des frissons, me donna la chair de poule. Mais je ne fis pas de remarque.

Je ne sais pas si son câlin était purement réconfortant, ou s'il essayait encore de gagner une manche du jeu.

Mais ses gestes suivants l'expliquèrent.

Il posa délicatement une de ses mains sur ma hanche, causant à mon t-shirt de coller à ma taille, et l'autre vint glisser sur tout mon bras dénudé, jusqu'à agripper le dos de ma main droite. Je le regardais toujours dans le miroir, le surveillant, et il savait bien qu'il y avait des limites.

Une de ses jambes, plus particulièrement son genou, vint se placer entre les miennes, toujours à une distance raisonnable de ce qui faisait de moi un homme, mais d'un frottement répété de gauche à droite, il les écarta doucement.

- Tes jambes, comme ça. Il venait de les détendre, en les pliant ainsi.

De son unique directive, il ramena nos mains collé sur mon propre torse, puis il effectua le mouvement voulu, en les faisant effleurer sensuellement le haut de mon torse, et en finissant leur course dans le vide dans une boucle lente.

J'avais chaud, putain.

Il venait de me chauffer, comme l'aurait fait une fille, en prétextant m'apprendre le mouvement avec lequel j'avais du mal.

Et je ne le quittais pas des yeux depuis notre reflet.

- Tu dois être plus doux dans tes gestes. Il chuchota même.

J'acquiesçai simplement.

Parce que j'aimais bien, curieusement, sa manière d'apprendre.

Pas forcément le fait que nous étions en ce moment collé l'un à l'autre, et que nos mouvements proches pouvaient paraître plus que scolaire, mais je pense que c'était la méthode qui me charmait.

Si Lisa ou Jisoo me l'apprenait de la même manière, je pense que j'aimerais autant.

C'était juste le fait qu'une personne soit aussi douce, attentionnée et délicate dans son instruction. Qu'elle utilise son propre corps pour montrer au mien ce qu'il devait faire. Cela avait quelque chose de plus artistique, que lorsque je me tuais à l'imiter au sein d'un reflet.

Et la musique prit fin. Je devais appuyer de nouveau sur mon portable pour la relancer, mais en ce moment, en proie à la tendresse, je ne pus me résoudre à quitter ses bras brûlants pour le relancer.

A la place, je tournais ma tête vers la sienne, et il fit de même, ce qui fit rencontrer nos yeux à quelques centimètres à peine. Il avait un sourire provocant, tandis que je haussais les sourcils en essayant de comprendre ce qu'il cherchait à faire.

- Tu profites pas un peu de ton rôle de prof, là ? Ma voix claqua dans le silence, quand bien même je l'avais chuchoté dû à notre proximité.

- Pas du tout. Il sourit. Un contact physique est beaucoup efficace que de simples paroles.

Je le savais.

J'agissais aussi beaucoup, au lieu de parler.

Et là, notre position actuelle me criait d'agir.

- Mais ça n'exclut pas le fait que tu puisses en profiter. Je répliquais, mon timbre, toujours aussi bas.

- Certes.

Mon ventre se retourna lorsqu'il loucha sur mes lèvres à sa réponse.

- Tu me laisserais en profiter ? Au conditionnel, il me posait réellement la question.

Notre conversation était uniquement basée sur des non-dits, et c'était ce qui la rendait encore plus animé, chaleureuse non pas le synonyme d'accueillant, mais plutôt en une discussion ardente.

La tension entre nos deux corps, et nos deux visages, était telle que je ne pus m'empêcher de déglutir. Quand bien même je me devais de contrôler la situation. J'étais certain qu'il essayait de me pousser à bout. Sachant pertinemment qu'il avait l'avantage, il essayait de tester mes limites.

Mais il était hors de question que je le laisse gagner, cette fois-ci.

J'allais, peut-être, pour une raison évidente qui était notre défi, lui répondre à la positive.

Mais on ne nous laissa pas l'opportunité de voir jusqu'où on pouvait aller.

- Je suis venue vérifier si vous vous tapiez pas dessus, mais apparemment, ça a l'air d'aller. Une vois féminine nous coupa dans notre échange visuel.

Aussitôt, on se détacha, je me raclais la gorge, et Taehyung se tourna vers elle, nonchalant.

- Ouais, j'lui apprenais un mouvement qu'il comprenait pas.

- Oui, ça saute aux yeux. Elle répliqua ironiquement.

- Parfait.

- Bien.

- Génial.

- Cool.

- Sup-

- Bon pourquoi vous vous battez même ? Jungkook intervint, il n'était pas patient.

Lisa lui adressa un regard, avant de lâcher.

- Parce que j'vous retrouve dans une situation plus que suspecte, et qu'il a l'audace de se foutre de moi. Sérieusement, j'peux comprendre votre instinct animal, vous les hommes, mais retenez-vous quoi.

- Dit-elle alors que sa seule référence en matière d'homme c'est mon meilleur pote. C'est lui qui te démontre ça, hm ? Il la taquina, et elle écarquilla les yeux. Son instinct animal, tu le vois lors de vos petites sorties, de plus en plus fréquentes, récem-

- Il vous reste trente minutes. Elle partit sans même écouter la fin.

Je jetais un regard outré à Taehyung. Comment il lui avait dit, c'était clairement un reproche. Ce n'était plus de la jalousie à ce stade. Il n'aimait pas voir Hoseok consacrer des soirées à une autre que lui-même. C'était drôle à voir.

- Quoi ? Il grogna presque.

- Rien du tout.

Il souffla puis but une gorgée de sa bouteille, pour hydrater sa gorge sèche, puis intercepta mon regard intense sur sa personne. Il semblait frustré, aussi.

On se demande de quoi...

- Et si on en reprenait là où on en était ? Il murmura suavement en s'approchant de moi, mais je le retenais en posant une main sur son torse.

J'étais loin d'être dans l'ambiance, maintenant.

Sa mine se décomposa, il se demandait réellement si j'étais sérieux, mais malheureusement pour lui, je l'étais parfaitement.

Je rallumais la musique, un sourire ravi, vainqueur au visage, et pour la première fois, JE venais de le mener en bateau.

Et j'y prenais déjà goût.

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