Chapitre 33

- Plus vite bordel !

- Ah... putain !!

- Jungkook... merde j'ai...


Je me retournais vers lui, plus énervé que jamais.


- A cause de toi, on a perdu ! M'écriais-je, en balançant la manette sur le lit, tel le mauvais joueur que j'étais.

- C'est ce que j'allais te dire !! Se justifia t-il. Je me suis fait arrêté par l'équipe adverse.

Je soufflais, désespéré. Si il y a une chose que je ne supportais pas, c'était bien de perdre. Compétiteur de première classe, que voulez-vous.

- Ouais, fin' c'est pas une excuse. Marmonnais-je d'un ton grincheux.

Je l'entendis ricaner, doucement, de sa voix grave et étrangement agréable à l'écoute, ce qui me fit me tourner sur le côté de mon lit pour manifester ma soudaine crise de colère, voyant maintenant l'heure afficher à mon radio-réveil.

1h36.

Et cours demain à 8h.

Mais le pire de tout, c'est en compagnie du caissier de Yampi, en pyjama, anciennement insupportable. Quelle situation improbable, et pourtant.

Je suis coupé dans mes pensées par une masse qui s'installe à mes côtés.

- Tu fais quoi là ? Me retournais-je soudainement pour pouvoir voir sa silhouette vêtue de sa combinaison de pyjama ridiculement mignonne.

- Ça se voit pas ? Ricane t-il, tout en s'installant plus confortablement contre mon deuxième oreiller. J'dors.

- Dans ma chambre ? Haussais-je un sourcil surpris.

- Ouais, j'crois ? Il regarda autour de nous, amusé. C'est ta chambre, non ?

Comment on peut être aussi sans gêne ? D'accord, c'est pas un inconnu, mais il ne me semble pas que ce soit raisonnable qu'il dorme dans ma chambre.

- Taehyung, arrêtes tes conneries. Me relevais-je en position assise. Et puis, j'suis crevé, dépêches-toi d'aller te coucher, et éteins la lumière en partant.

- C'est ce que je fais ! Il se défendit. Allez, j'ai la flemme de bouger, puis ça va, c'est pas la mort, je me ferais tout petit.

Je dors qu'avec les personnes en qui j'ai parfaitement confiance. Et j'en ai actuellement quatre au compteur. Ah non, trois, Suga me fait trop peur.

- S'il te plaît. Soufflais-je fatigué, le redemandant de nouveau gentiment, mais pas pour longtemps. J'me réveille tôt.

- Raison de plus : moi aussi je bosse tôt, ne perdons pas de temps ! Insista t-il.

- Taehyung, c'est non, inutile d'insister. Roulais-je des yeux aux ciels, en m'engouffrant dans mes couettes. Alors, tu vas te lever, éteindre la lumière et-

- J'dois me doucher. Me coupa t-il, jouant avec mes nerfs.

Alors, si le but de mon invitation était que je découvre le côté « gentil » et « sympa » du châtain, j'en suis pour l'instant à bizarre, chiant et insupportablement enfantin sur son compte.


Même si j'ai passé une bonne soirée.

- Et bien, vas te doucher, dans n'importe quelle des salles de bains, puis vas dormir.

Je fermais les yeux en espérant cette fois qu'il avait compris mais c'était trop espérer : dieu que cet enfant était têtu.

- Pourquoi tu veux pas dormir avec moi ? L'entendis-je après quelques secondes, méritées, de silence.

- Je dors qu'avec les gens que je connais vraiment.

- T'as dormi avec moi, à la soirée de Baekhyun. Me coupa t-il.

- Ouais, mais ça comptait pas, j'étais bourr-

Je m'arrêtais dans ma phrase, me rappelant la dernière fois qu'on avait eu cette conversation le soir du nouvel an au téléphone. C'est gênant s'il s'en rappelle, mais en même temps, il ne comptait pas me laisser dormir tout de suite à première vue, alors autant que je sache enfin ce qu'il sait.

- Tu... te rappelles de notre conversation, le soir du nouvel an ? Hésitais-je à lui demander.

- Oui, je m'en souviens. L'entendis-je ricaner. J'étais pas ivre à ce point là, hein.

Je me tournais alors brusquement sur mon autre côté pour me mettre face sur son corps assis en tailleur juste en face de moi.

- De... tout ?

- Ouais, du coup, je sais aussi tous les détails de la soirée de Baekhyun, justement, vu que tu m'as raconté, et pas tout à mon avis, les détails de notre petite entrevue.

C'est gênant.

Mais c'est dit.

Mais attends, si il n'était pas bourré au téléphone, alors il pensait ce qu'il disait ? Rougissais-je, tournant ma tête dans mon oreiller pour ne pas affronter ces yeux perçants, brillants d'une lueur malicieuse face à ma gêne.

- Alors... ça veut dire que t'étais conscient quand t'as voulu... enfin, quand tu m'a demandé où j'étais, et que tu voulais venir me voir pour... m'embrasser ? Finissais-je d'un ton moins assuré, ma voix étouffée dans mon oreiller, mais j'étais curieux de comprendre.

Je l'entendis de nouveau pouffer face à ma gêne. C'est ça, rigole, en attendant c'est lui qui est en faute.

- Conscient ? Je sais pas vraiment. Il murmura en reprenant mes mots. Mais je suis toujours plus affectif et tactile quand j'ai bu. Se justifia t-il. Et puis, je voulais savoir si tu me repousserais, parce que normalement, j'embrasse une fois, puis on me lâche plus.

- Comme si j'allais te dire de venir pour ça. Riais-je contre mon coussin.

- Faut croire que tu fais exception à la règle. Je le voyais très bien rouler les épaules à ce moment là. Et puis, ça, c'est ce que tu disais, derrière ton téléphone, si j'étais devant toi à ce moment là, crois-moi, ce serait pas le même discours, tu en redemanderais, même. Ces mots étaient provocateurs.

- N'importe quoi. J'émis un rictus moqueur, face à son orgueil. Je suis pas gay, alors pourquoi j'en redemanderais ?

- Ohh ne dis pas ça. L'entendis-je sourire lorsque ses mots quittaient ses lèvres. J'en ai rendu, des gens addicts à moi.

Je relevais la tête de mon coussin pour tomber sur son visage, une expression... particulière à son visage me perturbant légèrement.

- Ça va les chevilles ? Je demandais, niant encore les faits, tout en observant son visage aux traits charmeurs.

- J'ai bien l'impression que je l'ai mal fait. Soupira t-il en tendant la main me remettre une mèche devant mon visage en arrière. Tu sais quoi ? Ça me stresse, je pense que je devrais y aller plus fort encore. Je ne supporterais pas de perdre ma réput' en la matière.

- Euh quelle répu' ? De quoi...tu...

Mon coeur était entrain de s'affoler sans que je n'en comprenne la raison, à la simple vue de son visage se rapprochant du mien, maintenant paralysé.

- Tu veux ressayer ? Histoire que je me rattrape, c'est vraiment pas normal ta réaction.

- Rattraper qu-

Putain, quoi ?

Et en moins de temps qu'il le faut, j'étais contre le mur, sur la couette, lui balançant coussin dans la tête qu'il esquiva facilement d'ailleurs. C'était quoi ça ? Cette putain de tension qu'il essayait de nous faire croire ?

- Mais t'es complètement malade !! Haletais-je, en l'observant rire de son effet.

- Roooh ça va, je déconnais, Kookie. Insista t-il sur le surnom particulièrement ridicule que me donnait Jimin, en riant aux éclats. J'te taquine, tes réactions sont tellement drôles. Faut pas tout prendre au pied de la lettre !! Il se rasseya convenablement, c'est à dire à une certaine distance de mon corps, avant qu'il ne se penche pour tenter je ne sais quoi.

- Casses-toi. Crachais-je presque, me rappelant que l'objectif premier était qu'il sorte de ma chambre pour que je puisse enfin dormir, et qu'il m'avait fait perdre encore des minutes de sommeil avec sa connerie. Sors de cette chambre, immédiatement.

- T'es pas drôle. Bouda t-il. Au moins, cette soirée m'aura fait comprendre que t'as pas le sens de l'humour, mais que tes réactions sont juste géniales. Se moqua t-il de nouveau. Et trop mignonnes aussi.

C'est ça, fous toi de ma gueule.

J'allais rouvrir la bouche mais il me coupa de nouveau.

- Je sais, j'éteins les lumières. Murmura t-il en fermant la porte, me laissant de nouveau surpris, et amusé par sa prévoyance malgré le fait que j'essayais de calmer les battements irréguliers de mon cœur. J'avais eu une grande frayeur, qu'il le fasse vraiment.

En vrai, ça le fait marrer, mais il aurait été bien dans la merde si j'avais dis oui. J'aurais du le faire d'ailleurs, comme ça, ce serait lui le gêné, pas moi.




6h du matin : réveil impossible.

M'étant couché à près de 2h du matin, puis n'ayant pas réussi à m'endormir avant 3h, pour une raison inconnue, si ce n'est que je n'avais pas sommeil tant des pensées encombraient ma tête.

Soit, 3h au compteur, pour tenir une matinée, dont deux heures de maths :

Je vais juste faire acte de présence.

Je roulais dans mon lit deux places pour atteindre la table de nuit sur laquelle était posée mon réveil, dans le but de l'éteindre, le moins violemment possible.

La tête dans le cul : yeux mi-clos, sourcils froncés, cheveux en pagaille et toute la panoplie du gars mal-réveillé, je me levais brutalement en position assise, en me rappelant que mon bus était à 7h, et que je n'étais pas tout seul.

En effet, un certain caissier, et pote vite fait ces derniers temps, était mon invité -il s'était totalement incrusté en me manipulant- et je devais le réveiller au plus vite pour le foutre dehors en même temps que je partirai.

Déjà, il était censé bosser tôt, à ce qu'il avait dit, et en plus, il était hors de question qu'il ne reste chez moi, tout seul. Je n'avais pas réellement confiance en lui, honnêtement, déjà qu'en le laissant tout seul pour aller lui chercher un sprite, il avait fouillé dans mes affaires, qui d'accord étaient exposées et aussi intrigantes puisqu'il s'agissait de vêtements féminins, mais ça avait suffit à me convaincre de le surveiller, chez moi.

Non pas que j'avais des choses à cacher.

Je me passais une main sur le visage, ramenant ma tignasse ondulé en arrière, en déambulant dans le couloir du 1er étage, en espérant que cet idiot ne soit pas monté au 2ème.

Et forcément, tout pour me faire chier ce garçon, c'est après vérification des trois chambres du 1er et de la salle de bain, on sait jamais, que j'avais monté les marches perdant ma patience pour le réveiller en douceur.

La chambre de Junghyun. Il était allé dans la chambre de mon grand frère, encore au même état qu'il a laissé lorsqu'il était parti avec sa copine.

Je m'approchais de la masse enroulée dans la couette, à la respiration légère, puis me penchais en constatant que je n'arrivais pas à distinguer sa tête de la forme de son corps. Ce détail me fit sourire, d'autant plus lorsque je compris qu'il enlaçait la couette avec ses jambes, et qu'il s'agrippait à un coussin, sa tête dedans.

- Taehyung. Je débutais, secouant ma tête pour me reprendre, je ne devais pas être attendri.

Mais aucune réponse, ou si, plutôt, il se tourna de l'autre côté en grommelant, et cette fois-ci, son visage m'était totalement exposé, se retrouvant sur le dos. Et il avait une manie, plutôt mignonne, de retrousser ces lèvres lorsqu'il dormait, et j'avais presque envie de tirer dessus, telle la tentation qu'elles représentaient.

- Oh, Kim Taehyung, debout.

Toujours rien.

Ok.

Je le secouais au niveau de l'épaule, assez violemment, ce qui le fit entrebâiller les yeux, deux secondes, avant qu'il ne repousse brutalement ma main.

- Mmmh, encore cinq minutes.

Je haussais les sourcils, retenant mon envie de le secouer pour qu'il se bouge enfin, mais je décidais d'être plus soft.

- EH MAIIIS ! Fut sa plainte lorsque je lui arrachais vivement le drap, le faisant se recroqueviller sur lui-même pour garder sa chaleur corporelle. T'es chiant. Il marmonna.

- Fallait y penser avant de dormir chez moi. Je lançais, osant tirer sur son bras, pour le mettre en position assise sous son regard plus que glacial, que j'ignorais. Non mais vraiment, je prends le bus de 7h, j'ai un changement de ligne dans le centre, alors grouille.

Il se frotta les yeux des poings, avant de finalement acquiescer, à ma plus grande surprise, aussi facilement.

- J'prends un douche, et c'est bon.

- Encore ? M'étonnais-je. Mais t'en as pris une hier soir. Non pas que ça me dérange ou quoi, j'ai les thunes pour inonder ma baraque avec l'eau qu'on paye et réparer les dégâts derrière, mais bon, c'est un peu-

- J'aime bien prendre des douches. Il « argumenta ».

Ok.

- Ok. Grouille alors, tu bouffes quoi le matin ?

- J'mange pas.

Je fronçais les sourcils : mauvaise habitude, et sur ce point là, j'écoutais ma mère. Mais bon, après tout, sa santé ne me regardait pas.

- T'es sûr ? Je me levais en retentant tout de même, alors qu'il me suivait, dans un état somnolent, il hocha juste de la tête avant d'aller dans la salle de bain privative de mon grand-frère.

Soit.




- Putain, mais à deux minutes près, on l'avait pas ! M'exclamais-je essoufflé en m'installant sur le siège côté vitre, alors que mon « invité » s'installa en face de moi.

- Ça va, on l'a quand même.

- Ouais, mais on a dû courir !

Je me demande vraiment comment on peut prendre quarante minutes sous l'eau. En plus, cet imbécile m'a emprunté des fringues parce qu'il ne voulait pas s'habiller comme le jour précédent après une douche, et en plus de ça, a oublié son sac de sport, dont ses fringues de danse chez moi. Imbécile, c'est bien ce que je dis.

- C'est le résultat qui compte. Il haussa les épaules, souriant à la fille qui venait de s'asseoir à ces côtés, et répondant à sa politesse, ma foi, un peu trop excessive pour de simples inconnus. Bonjour.

- Euh, non, justement. Je lui répondais, un ton contradictoire dans la voix. Bonjour aussi, j'suis pas du beurre. J'avais lancé à la meuf qui m'avait répondu perturbée, déjà parce que je n'étais pas celui qu'elle draguait, mais aussi pour mon reproche.

C'est vrai quoi, jm'en foutais mais j'aime pas être à part.

Et ma réplique avait arraché un sourire amusé au mec en face de moi, châtain et caissier à ses heures perdues.

C'est en sortant du bus, à l'arrêt du centre qui me permettrai de reprendre celui en direction du lycée, que nous nous séparons.

- Travailles-bien. Le narguais-je.

- Toi aussi. Me répondit-il hypocritement.

- Ouais, mais moi, j'termine à midi. Oui, oui, j'étais fier de ma répartie.

- Cool. Il lança en me faisant un pouce, faisant semblant d'être intéressé, alors que mon second bus arriva. Bah vas-y, va te faire chier quatre heures à ne rien écouter, sans rien gagner puisque que tu n'es pas rémunéré toi. Égalité.

- Gnagnagna. Je tirais la langue en montant dans mon second bus, m'avançant comme d'habitude vers Suga, qui prenait le même bus depuis le centre, et m'asseyais à ses côtés.

Le tout, avec un sourire mal dissimulé aux lèvres.

- Qu'est ce que tu foutais avec le caissier du Yampi, un mercredi matin à 7h30 ?

Il avait demandé bien qu'il ne s'en souciait pas réellement, je suppose qu'il voulait juste me mettre mal à l'aise.

Je n'avais rien à cacher, après tout, il avait « juste » dormi chez moi après forcing, mais j'ignore pourquoi, mais mon instinct me criait de ne pas lui dire.

_ On habite dans le même quartier. Fut ma réponse très peu élaborée.

Il acquiesça simplement, m'ignorant en replaçant ses écouteurs dans ses oreilles.




- Eh oui, c'est ça qu'on on dort pas de la nuit. Jimin ricana à ma mine morose lorsque nous passions la porte de deux heures de maths où je n'avais écouté que d'une oreille, endormi sur ma table. Qu'est ce que t'as foutu, hier soir ?

En effet, mes cernes de panda, puis le fait que je baille sans cesse, lui avait fait comprendre que je n'avais pas dû dormir assez pour être en forme, et autant que ça l'amusait, il semblait inquiet de ce que j'avais bien pu faire au point d'en oublier mon propre confort et mes 8h de sommeil minimales pour être bien.

"Hier soir."

C'était pas si mal.

- Rien, j'ai pas réussi à dormir, c'est tout.

J'avais finalement expliqué, en nous approchant de Hoseok et Suga qui avait déjà réservé notre banc habituel de la pause du matin, lorsqu'il faisait beau. Cependant, à peine arrivé, que la pile électrique me sauta dessus.

- J'suis si fier de toi. Il fit mine de renifler, alors que Jimin et Suga eurent besoin de plus d'intimité lors de leur retrouvaille et se décalèrent sur le côté.

- De quoi ? Le laissais-je m'enlacer brièvement puis revenir en face de mon visage en caressant mes cheveux.

- Taehyung m'a dit. Il me fit un clin d'œil. Franchement, seuls tout les deux une nuit, et aucune blessure le lendemain ? On s'améliore.

Je roulais des yeux au ciel.

- Ça va, on s'est tapé qu'une fois. J'avouais, alors que nous n'avions jamais assumé cette histoire, mais sachant parfaitement qu'ils le savaient. Enfin, il m'a tapé, mais je l'avais cherché.

- Sans compter toutes les fois où on a dû intervenir, que l'un de vous à essayer d'en foutre une à l'autre, où que vous alliez commencer à en venir aux poings, lorsque qu'on été là pour le voir. Je n'imagine même pas les autres fois où vous étiez seuls.

- C'est du passé, maintenant, on s'entend... presque bien ?

Bon, on se foutait des pics dès qu'on en avait l'occasion, mais je n'étais en insécurité constante avec lui, et on pouvait se tolérer un minimum.

- Tu peux pas savoir à quel point je suis rassuré, moi qui croyait qu'on pourrait jamais vous avoir tout les deux dans la même pièce sans que ça parte en couilles.

Je rigolais au terme utilisé, d'autant plus que c'était totalement vrai, en m'asseyant sur le banc maintenant libre alors qu'il me rejoignait.

- Mais attends... si ce n'est pas toi qui l'a tapé l'autre fois, alors qui ? Il fronça les sourcils, en pleine réflexion.

Je haussais les sourcils, surpris qu'il n'ai pas sa petite idée : c'était quand même son meilleur ami, alors si ce n'était pas moi, il devait se douter que c' était son père.

A moins qu'il ne lui ai jamais dit ?

Dans ce cas-là, ce n'était pas à moi de le faire.

Alors il me l'aurait dit plus facilement qu'à son meilleur ami ? Cette pensée fit surgir en moi un petit élan de fierté, voire même de joie, la joie d'être une personne plus ou moins de confiance, mais je me ravisais aussitôt.

C'était sûrement plus facile d'en parler à un inconnu.

- Jungkookie ? Sa voix me réveilla, et je secouais la tête négativement, le temps de trouver une excuse.

- Ah oui, et bah il est tombé dans une pente glacée. Je sortais naturellement, puis me mordais la lèvre pour ne pas rire quant au ridicule de cette excuse, qui pourtant n'était pas passé auprès d'eux lorsque j'avais dû expliquer mon propre bleu.

Il plissa des yeux, et j'avais l'impression qu'il sondait mon âme de ses deux orbes perçantes, mais je fus sauvé par mon propre meilleur ami, ou en fait, j'aurai préféré qu'il reste plus loin, parce que Hoseok était le genre de personne totalement honnête à dire ce qu'il pense, directement et sans penser aux conséquences.

- Vous parlez de quoi ? Jimin lança, restant debout face à nous, sa main discrètement liée à celle de Suga dans la poche de celui-ci.

- Non mais t'y crois ça ? Hoseok lança. Mon meilleur ami dort une nuit chez Kookie et il sont devenus les meilleurs amis du monde au point qu'il le protège avec une excuse plus que bidon. Cette fois-ci, il fit mine d'être exaspéré, malgré qu'un sourire étire ses lèvres.

- N'importe quoi. Je me raclais la gorge, étant de nouveau mal à l'aise, et redoutant leurs réactions sur ce qu'ils pouvaient penser de cette situation et les commentaires, sûrement déplacés, qui suivrait.

Il y eut un blanc de quelque seconde le temps que Jimin assimile toutes ces paroles. Et :

- Taehyung a dormi chez Jungkook ???

Sa phrase résonna en cœur avec la sonnerie.

Hoseok hocha la tête, ébouriffant les cheveux et attrapa en passage Baekhyun qui nous salua avant qu'il se dirige vers leur salle de cours.

- Taehyung a dormi chez toi hier soir ?? Jimin n'en revenait toujours pas.

Je voulais peut-être nier, il n'était pas trop tard qui sait et prétexter que le roux s'était trompé et qu'on en parle plus, mais en croisant le regard accusateur et transperçant de Suga, je me résignais à dire la vérité.

- Ouais. Je me recoiffais en même temps, pour éviter de me racler la gorge de nouveau, mais Suga lança de quoi me mettre mal à l'aise.

- Il a fallu que tu te fasses trahir pour que tu l'assumes. Il secoua la tête. Tu sais, c'est d'autant plus bizarre que tu ai voulu me le cacher ce matin, alors que je l'avais deviné, puisqu'il portait tes fringues. Il embrassa Jimin sur la joue avant de se diriger vers le bâtiment des prépas. A tout' Chim.

Il lui répondit, et reporta son regard vers moi lorsque je me levais pour aller en cours. Évidemment, il trottina pour revenir à mon niveau.

-Alors, il pouffa, votre première nuit ensemble ? Cent pour cent sûr qu'il avait fait exprès de faire cette tournure ambigüe.

- Bah normal quoi. Je restais froid. C'est la première fois qu'il vient. Et puis « ensemble », y'a deux étages qui nous séparait hein, calme toi.

Le rire de Jimin parvint à mes oreilles, puis d'une manière particulièrement désagréable autant que je percevais son ton moqueur, il fit mine d'être raisonnable.

- Ok, Kookie. Il me passa devant pour rentrer dans la salle. Mais au moins, je sais pourquoi « tu n'as pas réussi à dormir », et qu'il portait tes vêtements le lendemain. Il me taquina, son sous-entendu plus qu'évident.

- Alors là, c'est pas du tout ce que tu crois, on a juste passé la soirée ensemble, et j'me suis couché hyper tôt, aucun rapport. Et puis, c'est lui qui s'est incrusté tout seul, moi à la base, je ne lui ai rien demandé mais j'allais pas le foutre à la rue donc-

- Eh, Keep Calm, il me coupa, clin d'œil rassurant, j'te crois, t'inquiètes.

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