Déjà deux semaines que j'ai été embauché comme employé au Proxi du centre commercial, grâce à une offre d'un ami qui me l'a proposé.Bien que j'en ai marre de jouer à l'employé modèle, parce qu'il faut avouer que j'ai déjà eu affaire à des cas ou que je me suis déjà pris plein de truc dans la gueule par des clients satisfaits, je me dois de garder ce travail. Ne serait-ce par respect pour Namjoon, mon collègue, qui me l'a aussi gentiment proposé, et Jin, le directeur du Yampi du centre commercial qui a accepté de m'embaucher, malgré les ... disons quelques problèmes sur mon dossier scolaire.

M'enfin, je ne doute pas une seconde que Nam n'a pas dû longtemps batailler pour convaincre le patron, Jin, puisque celui-ci ne lui refuse rien. Si il ne se passe rien entre ces deux-là pour l'instant, je suis certain qu'il finiront ensemble à l'avenir. C'est obligé. Et puis, j'ai de l'œil pour repérer ce genre de choses. Peut-être il aurait mieux fallut que j'ai du talent pour autre chose, et je n'aurais pas été obligé de travailler pour pouvoir quitter mon nid familial.

Oui, parce que j'ai voulu gagner de l'argent à la base pour pouvoir être indépendant. Libre. J'ai maintenant 19 ans et je rêve pouvoir refaire ma vie, loin de tous mes anciens repères. A part Séoul, bien sûr, je parle plus sur le plan social. Et plus particulièrement de mes parents, justement.Et puis... je suis obligé de travailler aussi d'un autre côté pour pouvoir poursuivre ma passion : la danse. Mes parents ne veulent plus payer ce genre d'extra depuis que j'ai atteint la majorité, puisqu'ils n'avaient plus les bourses pour me payer les activités extra-scolaires.

Bref, tous ça pour dire qu'il faut bien se sacrifier quand on veut quelque chose. A part si tu es né dans une famille de bourge, et que tout te réussit depuis la naissance, ou plutôt que tu te fais aider.Mais pour réaliser mon rêve, c'est à dire avoir une vie stable, un appartement à moi et continuer la danse, je suis prêt à tous supporter.Même les gamins qui hurlent depuis cinq minutes.

Sérieux... je suis sûr qu'ils sont à l'entrée du magasin, et si on les entend d'ici, et ben ils doivent vraiment pas être mature et respectueux. Bordel, j'espère que Jin va bientôt débouler et leur faire une leçon de vie, sur le respect et tous le bla bla.

Aich, pour se comporter comme ça, ça doit être des gamins de dix ans qui font un caprice pour avoir le jouet qu'ils veulent, qui a été promis par leurs parents si ils étaient sages. Bah si ils continuent comme ça, c'est raté. Ou pas d'ailleurs. Certains parents n'imposent aucunes limites à leurs enfants, et feraient tout pour qu'ils « ferment leur gueules ». Excusez-moi si ça peut paraître vulgaire, mais là c'est le mot. Et au contraire, d'autres font beaucoup trop.

Je soupirais une énième fois en entendant encore un bruit de fond en direction de l'entrée, et encaisser une charmante jeune fille qui acheter des concombres et du Nutella. Ouah, les deux trucs contraires. Le concombre, ça doit être pour déculpabilisé une fois qu'elle a mangé de la pâte à tartiner de merde.

Ou alors, elle mange les deux ensemble, pensais-je avec un sourire en coin. Oui, il ne faut pas s'en occuper, mais mon esprit associe souvent des choses improbables. Je sais pas pourquoi : je suis né comme ça. J'ai l'impression que tout est aléatoire là-haut, dans mon crâne.

- Vous avez un numéro de portable ? Me demanda t-elle avec un sourire charmeur pendant qu'elle mettait ses articles dans son sac.

Encore une. Ça fait aussi parti des trucs à surmonter. Les approches de certaines clientes. Alors que j'en ai rien à foutre. Je pense que la prochaine fois, je vais me coller un bandeau sur la tête avec écrit « Désolé les filles, pas intéressé ».

Ça évitera d'ignorer des avances dix fois dans la même journée. Je commence à croire que je suis pas mal, physiquement, je veux dire.Je voyais donc mon collègue Namjoon passait devant la caisse assez rapidement, alors je me servais de lui pour me sauver de l'étudiante un peu trop chiante à mon goût.

Mais elle est tellement plus jolie quand elle a un air choqué au visage. Pensais-je alors qu'elle s'en allait énervé depuis que j'avais interpellé mon collègue.

- Hey Nam ! Il se passe quoi là-bas ? Lui demandais-je en lui montrant d'où venait les bruits depuis tout à l'heure.

- J'sais pas trop, mais j'ai juste vu deux gosses d'un peu près ton âge se faire piéger par Jin leur faisant un petit spleech sur la vie, et comme quoi il faut travailler à l'école. Ricana t-il.

- Eh ben, ils ont en pas finit ! Ricanais-je à mon tour avant qu'il ne s'assoit à la caisse derrière moi. Bonjour, Monsieur. M'adressais-je au client suivant.

Qu'est ce qu'on a du monde, pensais-je en souriant tout de même poliment. Je voyais d'ici toute la foule devant les caisses, nous aussi on était pas prêt d'avoir fini. D'où l'air exaspéré de mes collègues à leur caisse. En plus, cela faisait déjà une semaine que les caisses automatiques étaient en panne, et que je ne sais pour quelles raisons elles n'avaient pas étaient réparées. C'est franchement galère, on aurait eut un peu moins de monde aux caisses.

- Bonjour ! S'adressa une voix à moi alors que je ne voyais pourtant pas la personne. Je me penchais donc en avant pour voir qui me parlait, et je constatait qu'il s'agissait d'une jeune femme, un peu plus âgée que moi en fauteuil roulant.

Pauvre femme, si jeune, et déjà limité par la dureté de la vie. Pensais-je en faisant une moue triste.

Enfin, c'est vrai que je m'occupais en ce moment de la caisse handicapée, et que je me devais de rendre sa vie plus facile. Je prenais donc le sac qu'elle avait sur ses genoux puis passait ses articles au scanner, avant de les reposer dans son sac et de me lever pour contourner la caisse et le lui rendre, afin de faciliter ses déplacements.

- Merci jeune homme. Me sourit-elle. C'est très aimable à vous.

- Je vous en prie. Lui répondis-je d'un sourire aimable tout en me rasseyant sur mon siège, bousculant le siège de Nam au passage.

Plusieurs clients étaient déjà passés, et j'avais l'impression que la queue ne finissait jamais. J'étais lassé ce soir. Je travaillais depuis le début d'après-midi aujourd'hui, et je n'avais pas arrêté d'encaisser sans fin des clients. C'était toujours comme ça, le Vendredi soir. Sûrement à cause des étudiants qui devaient acheter de la bouffe, voire même souvent de l'alcool pour fêter leur fin de semaine. Du coup je suis à moitié crevé, blasé et fatigué.

Alors qu'un homme d'une trentaine d'année ne me facilitait pas la tâche en prenant tout son temps, laissant la foule continuer d'augmenter, ce fut au tour d'un client de mon âge. Blond, et assez énergique vu comment il sautillait par tout. Ce petit détail me fit sourire. Si ce n'était pas moi le caissier, j'aurai probablement le même comportement, pensais-je en lui adressant un petit « Bonjour » poli, même si je le regardais pas, rendant son ticket à l'homme devant lui.Je prenais donc ces articles, qui les scanner avant de les reposer à l'opposé du tapis roulant.

- Par carte ou par liquide ? Lui demandais-je, sûrement toujours avec une expression blasée.

- Par carte, trésor.

Attends... quoi ? Arquais-je un sourcil alors que je tapais un code de réduction sur l'écran de la borne. On peut considérer ça... comme de la drague, non ? C'est pas courant que ce soit un mec qui me cherche, avec la société fermée qu'on a. Je relevais donc ma tête lentement en direction du petit blond, que je voyais me regarder avec sourire charmeur, puis plissais les yeux après l'avoir dévisagé quelques secondes, constatant que je connaissais son visage.

- On se connaît ? Finis-je par dire, non sans un sourire amusé de son audace au visage.

- Non, je ne crois pas. Je m'en souviendrai, sinon. Sortit-t-il sans une once de honte devant sa réplique tout droit sorti du livre des records de la nullité de drague. Mais je dois avouer qu'il m'amuse. J'aime les gens un peu fou sur les bords.

- Ah... Je pensais... Lui répondis-je bien que je savais pertinemment que je l'avais déjà vu quelque part. Et plusieurs fois. Ce visage en m'est pas inconnu.

- Mais si vous voulez, on peut apprendre à se connaître. S'appuya t-il sur le bord de la caisse à gauche.

Ahah, ça rajoute du piquant dans ma journée de merde. Et puis... je dois avouer qu'il est pas mal. Surtout quand il se comporte comme ça.

- Et qu'est ce que vous proposez ? Lui répondis-je un sourire joueur collé au visage.

- Hm... partir à la recherche du trésor ensemble grâce à la carte, agita t-il sa carte bleue devant moi, ou si vous préférez le liquide, je peux toujours vous rembourser tout ça avec quelques consommations. Caressa t-il sa poche où était sûrement rangé son porte monnaie d'une manière plus que subjective.

J'écarquillais les yeux sous la surprise, avant d'éclater de rire. Sûrement à cause de la fatigue, j'avais besoin de décompresser, mais il fallait avouer que son comportement ne me laissait pas indifférent. Il a pas froid aux yeux ce mec, pour sortir des trucs comme ça et se mettre en spectacle, mais j'aime ça. La folie, et les gens qui ont confiance en eux.

- Et bien, vous êtes particulier. Mais ça me plaît. Me frottais-je les yeux pour enlever les larmes qui étaient arrivées durant mon fou rire, en évitant volontairement mon trait d'eye-liner. Pourquoi pas un jour ? Demandais-je en mordillant ma lèvre d'une manière assez sexy.

J'aime jouer. Et surtout, j'aime m'occuper pour penser à autre chose que ma vie, ou rester le moins de temps possible chez moi.

- Avec plaisir, me répondit-il en mettant sa carte-bleue dans la borne.

Je regardais donc Namjoon pour voir s'il s'en sortait pendant que le petit blond excentrique payait, et je voyais qu'il été dépassé par des tous les clients qui se rajouter à la caisse. Le pauvre. Moi, les gens n'osent pas forcément aller à la caisse réservée aux handicapées, du coup, j'avais quand même moins de monde.

- Allez, grouille ! C'est pas toi qui voulait te barrer le plus vite possible d'ici ? Parla mon client, ce qui me fit me retourner, croyant qu'il s'adressait à moi. Mais je voyais bien qu'il regardait une autre personne derrière lui.

Tiens, je n'avais pas vu qu'il était accompagné, tant ce jeune homme était discret. Mais loin de passer inaperçu, pourtant, me faisant un instant oublier la présence de mon client de base. Il releva d'ailleurs son visage vers moi et c'est à ce moment là que je pu observer ses yeux d'un noir profond, avant qu'il ne détourne immédiatement le regard, gêné par notre simple contact visuel.

- Allô ? Kookie ? Pourquoi tu me par- Répéta l'expert en drague nulle, avant de se reprendre aussitôt. Ah oui, je voulais dire : Pourquoi tu me pardonne pas pour la note d'histoire ? Lui demanda t-il de nouveau, alors que le beau jeune homme, il faut le dire, faisait son code sur la borne.

Pourquoi ne lui répond t-il pas ? Ah, je sais : il est muet ! C'est obligé, sinon, il aurait parlé depuis le début. Et c'est pour ça qu'ils sont à la caisse handicapé et qu'il paye les courses de son ami, sûrement pour le remercier de s'occuper de lui.

Raah, c'est bien dommage qu'il soit muet ! Pensais-je en saluant la client suivante. C'était bien mon genre, physiquement parlant, pourtant.

Même beaucoup trop mon genre, pensais-je en me mordillant la lèvre de frustration. Mais bon, n'importe qui qui me connaît bien dira que je ne suis pas fait pour être avec muet. Je parle tous le temps.

- Bonne soirée... Lança une dernière fois le blond surexcité avant d'aller vers la sortie aux côté de son ami muet.

- Bonne soirée, Messieurs. Lançais-je en admirant la carrure du plus discret des deux, avant qu'il ne passe la porte de la sortie. J'avais donc terminé le travail à 22h, puis était dans la réserve-vestiaire pour enlever ma veste de travail.

- En fait, Taehyung, tu vas à la danse, demain ? Me demanda mon ami Namjoon en rentrant dans la pièce.

- Non, je peux pas, je suis privé. Lui lançais-je blasé.

- Ahh... qu'est ce que tu as fait encore ?

- Bah rien... comme d'hab. Continuais-je alors que j'attrapais ma sacoche, pendant que lui ricaner devant mon manque d'expression quand je lui répondais.

- Sinon, ça s'est bien passé, aujourd'hui, pas trop fatigué ?

- Ouais... fis-je en fixant un point vide, me remémorant une silhouette et un visage qui m'avait attiré aujourd'hui. Ça va...

Namjoon me regarda alors suspicieux, voyant que j'avais l'esprit ailleurs, avant de rouler les yeux aux ciels. Me connaissant quand j'étais dans cet état, c'est que j'avais repéré une « proie » comme il aimait bien appelé.

Cependant, il ne put me poser de questions à ce sujet puisque j'ai déjà parti, espérant ne pas arriver trop en retard chez moi.