★ R » comme une voiture volée ★
Au calme, même pas maquillée
T'es belle comme une voiture volée
T'es la balle qui m'a fait tomber
T'es belle comme une voiture volée
Si j'avais su, j't'aurais parlé
— Arrête de faire comme si c'était une petite chose fragile, ça la fait chier et c'est clairement pas le cas.
Un accent néerlandais retentit à côté de lui alors que les qualifications se sont terminées quelques dizaines de minutes plus tôt. Une fois de plus, elles ne s'étaient pas très bien déroulées pour lui. Il sursaute et tourne la tête en direction d'où vient le son, alors que l'agressivité de la phrase le prend au corps. Il croise le regard de Max qu'il connait par cœur.
Il n'y lit pas la malice qui y trainait souvent quand il s'adressait à lui. Celle qui restait d'une enfance à passer des week-ends ou vacances ensemble avec un néerlandais un peu plus âgé et cherchant toujours à gentiment l'embêter. Aujourd'hui, les yeux clairs lui lancent des éclairs sans qu'il ne les comprenne réellement.
— Elle a pas besoin de ton aide, elle est suffisamment forte pour se débrouiller toute seule sans que tu la suives partout comme si elle était une assistée.
Mick reste sans voix. Après des années à côtoyer Max dans diverses situations, c'est la première fois qu'il l'entend élever la voix contre lui. Il agite son visage dans toutes les directions pour tenter de comprendre de quelle femme le champion du monde est en train de parler. Il se dit qu'il doit se tromper de personne et ne doit certainement pas être la personne visée par la colère grondant sur le visage rougi.
— Euh, t'es sûr que c'est moi que tu vises, parce que je vois pas trop trop de quoi tu parles.
— Evidemment que je me trompe pas de personne !
Les prunelles bleutées roulent dans leurs orbites en face de lui, signe que son ainé est passablement énervé.
— C'est bien toi qui la joues chevalier servant lui ouvrant les portes, lui portant ses sacs, ne cessant de lui demander si elle a besoin de quelque chose et insistant lourdement quand elle te dit que non. Tu la saoules clairement Mick. Et je suis certain que Livie a bien utilisé le prénom Mick et des Mick pilotes, j'en connais pas des millions.
Il reste sous le choc une seconde, assimilant les mots venant d'être énoncés sans réellement les comprendre. Il n'arrive surtout pas à saisir ce que le néerlandais vient faire dans cette histoire alors que la jeune pilote n'est jamais venue dans le garage Haas et qu'il n'a aucune raison de savoir qu'il l'a croisée à diverses reprises ces derniers temps depuis la soirée passée en compagnie de divers pilotes et leur rencontre imprévue le lendemain dans une superette.
— Oui Mick, on discute entre meilleurs amis et j'ai bien vu à ton regard qu'elle te plaisait.
Ses joues se mettent à le bruler fortement alors qu'il baisse les yeux, ne voulant pas croiser les yeux clairs le scrutant depuis quelques dizaines de secondes.
— Elle me plait pas. Enfin...
Un rire froid éclate.
— Ne t'avise pas de jouer avec elle et de lui faire du mal. Et si elle ne te plait pas, arrête de t'intéresser à elle et de lui faire de faux espoirs parce que c'est pas tous les jours que quelqu'un s'intéresse à elle.
Il se sent rougir bêtement à la réponse, comme un enfant pris en faute. Parce qu'elle lui plait mais il n'a pas envie de l'avouer au néerlandais, même s'il paraît peu dupe. Il se dit qu'il faut qu'il se justifie mais ne sait plus comment le faire. Il ne comprend pas non plus comment personne ne peut s'intéresser à une fille aussi brillante qu'elle.
— Je compte pas lui faire du mal.
— Tant mieux. Et change ton comportement si tu veux avoir une chance. Livie, elle est plus qu'indépendante, alors t'as perdu un paquet de points en pas longtemps.
La voix reste sèche alors qu'elle s'élève. Dans les iris azurées, Mick voit une légère inquiétude qui continue d'y régner.
— Je savais pas que vous étiez restés proches, après...
Un soupir désabusé échappe au néerlandais.
— Je vois pas pourquoi les choses auraient changé.
L'énervement traîne dans la voix et sur le visage fermé.
— Je sais pas, c'était surtout en vacances et sur les postes qu'on se voyait et ensuite, on en a plus jamais fait. T'étais en vacances avec elle ce jour-là ?
Il regrette sa question à l'instant même où elle franchit la barrière de ses lèvres. Mais il n'a pas le temps de se reprendre que celui avec qui il passait jadis des vacances et week-ends à toute son attention fixée sur lui.
— Oui j'étais là, c'est l'un des pires jours de ma vie et j'ai vraiment pas envie d'en parler.
Une légère moue désolée s'installe sur son visage mais ni l'un ni l'autre n'ajoute quelque chose. Parce qu'ils savent tous les deux ce qui traverse l'esprit dans ce genre de situation. Alors Mick divague sur autre chose, tout qui pourrait éviter à Max d'y repenser.
— Pourquoi Robin et Batgirl ?
— Il faut lire les comics pour savoir Mick !
Les prunelles bleutées au sein desquelles l'énervement perçait quelques minutes plus tôt se font malicieuses et l'allemand sait déjà qu'il n'obtiendra rien du pilote RedBull. Mais si Olivia avait dit vrai, il reste celui en possession des réponses physiquement. Il espère juste qu'il lui donnera et ne l'enverra pas les acheter ou récupérer dans il ne sait pas quelle bibliothèque. Il n'a jamais vu de comics dans les bibliothèques quand il y trainait avant, non pas qu'il y passe des heures.
— Il parait que tu les as et...
— Ah oui, je les ai, je peux te filer le début, Dan est en train de lire la fin. Mais y aura les réponses sur Tim avant.
Un léger sourire s'installe dans son visage à l'idée qu'il va peut-être enfin comprendre. Et puis les mots prononcés lui reviennent, ceux où Max dit clairement qu'il ne va pas lui donner la solution de facilité.
— Tu peux pas me donner juste le tome qu'il faut ?
Un éclat de rire résonne en réponse et le visage est hoché de la droite vers la gauche.
— On dit numéro. Et non, ce serait trop simple.
— Ça valait le coup de tenter.
Le rire s'élève un peu plus et bientôt celui de Mick le rejoint alors que Max sort en même temps son téléphone.
— Je me mets une alerte, sinon je vais zapper. Hésite pas à me remettre un sms que j'oublie pas.
— Et pourquoi je suis...
— Nightwing. On est tous d'accord. Livie est d'accord avec moi, même si c'est pas pour les mêmes raisons. On en a aussi discuté avec Danny et ça parait presque évident. Et puis il est d'accord que même si Dick s'envoie la moitié des super-héroïnes existantes, c'est avec Barbara qu'il finira.
Sa bouche s'entrouvre alors que la dernière phrase atteint ses tympans. Le choc le prend au corps alors qu'il assimile les mots que vient de prononcer le néerlandais. Le sourire peint sur son visage quelques secondes plus tôt disparait au profit d'une moue désolée. Il ne comprend pas pourquoi Daniel et Max pensent ça de lui.
— Super l'image.
En face de lui, Max semble prendre conscience de la signification de ce qu'il vient de dire. Il se gratte nerveusement les mèches blondes et se racle légèrement la gorge, évitant à quelques reprises son regard.
— C'est pas pour ça qu'on trouve que t'es lui. Enfin, pour Barbara oui quand même un peu, mais pas pour toutes les filles quoi.
Il le voit jouer avec ses doigts, les tordre légèrement et ses mains se fermer et ouvrir à plusieurs reprises. Il se souvient des fois où il le faisait avant. Instinctivement sa main vient se saisir de l'autre pour l'empêcher de continuer. Le regard bleuté se relève alors et plonge dans le sien.
— J'espère bien que je comprendrai aussi à la lecture pourquoi je suis censé être ce gars.
Un doux sourire étire légèrement les lèvres qui lui font face. Le regard s'éclaire par la suite alors que les pupilles se posent quelque part derrière lui.
— Je suis certain que tu comprendras quand tu liras. Sinon, on en reparlera. Je vais vous laisser.
L'étonnement s'installe sur son visage alors qu'il ne comprend pas pourquoi Max s'enfuit. Et pourquoi le vouvoyait-il d'un seul coup ? Il secoue la tête. Il ne fallait pas toujours chercher à comprendre les réactions de Max.
— Quoi ? Max, attends !
— Salut Mick, j'attends toujours mon invitation. Heureusement que Max et papa sont là pour me permettre de voir de la formule un.
La voix s'élève derrière lui et il la reconnait immédiatement. Il se retourne pour tomber sur la pilote d'endurance et ne peut s'empêcher de lui adresser un immense sourire.
— Salut Olivia.
— Vu je suis sympa, je t'ai quand même rapporté quelques uns de mes comics au passage.
La française récupère alors un sac en tissu posé à côté d'elle et lui tend. Quand Mick l'entrouvre, il peut observer plusieurs petits livres qui paraissent ne pas avoir de couverture. Il en sort un pour regarder la première page sur laquelle s'étale un dessin avec une héroïne en combinaison violette avec une petite cape noire et jaune.
— C'est que les premiers numéros pour rentrer dans l'ambiance. Pour la réponse, ce sera plus tard quand j'aurai eu le droit à mon pass.
Un rire lui échappe sur le champ et celui de la brune lui répond, ceux-ci se mêlant.
— Ça marche, on fait comme ça ! Je vais vraiment t'inviter, mais je croyais que tu avais une course ce week-end.
— Je t'embête, c'est juste que ma course a été annulée à la dernière minute et donc j'en ai profité pour passer.
Un soupir de soulagement lui échappe. Il est presque rassuré de savoir qu'il ne s'est pas trompé quand il a regardé les dates communes.
— Mick ! Débrief !
— Bon il faut que j'y aille, mais je pense qu'on va se voir très rapidement.
Il laisse sa phrase légèrement en suspens et voit ses yeux sombres s'élargirent.
— C'est vrai ? Tu m'as invitée ?
Il pouffe avant de commencer à s'éloigner.
— Tu verras bien, mais n'oublie pas de jeter des coups d'œil à ta boite aux lettres.
Il quitte les lieux après lui avoir adressé un dernier sourire, déçu de ne pas pouvoir continuer de discuter avec elle. Lorsqu'il rentre dans la salle de réunion, il a les livres bien serrés contre sa poitrine et se contente d'un signe de la tête pour signifier à son coéquipier de ne même pas poser de questions alors qu'il sait qu'il a été témoin d'une grande partie de la scène.
première partie des réponses dans le prochain chapitre owi !
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