Cassette 2 - Face B
C'était un jour d'été épouvantablement chaud dans la région aride du Texas. Joseph avait vécu toute son enfance ici, il y avait grandi en tout cas. D'aucuns pourraient croire que de passer des années dans la même ville à étudier auprès des enfants natifs du pays pourrait vous souder à la communauté, mais ce n'est qu'un leurre. Joseph Rodriguez se promenait tranquillement dans son quartier, les mains dans les poches de son jeans de marque, tout neuf, l'insouciance le berçait encore. La tête dans son walkman Joseph n'entendait rien à part la musique dans son casque qui était beaucoup trop forte pour ne pas que ces deux policiers s'arrêtent.
- Et gamin, le son ! Lui exhorta le premier.
- T'as entendu ce que le monsieur t'a dit ? Rajouta le second en tapant sur l'épaule de Joseph avec sa matraque.
Évidemment surpris par ce contact physique qui le ramena plus vite que la lumière sur Terre Joseph sursauta.
- T'as vu je crois qu'on lui a fait peur !
- Comme quoi ça ne sert à rien la gonflette.
- Bien dit l'ami !
Pour éclaircir, tout malentendu, Joseph se retourna pour présenter ses excuses aux 2 policiers comme un bon citoyen américain le ferait.
- Je suis désolé messieurs les agents, je viens de l'acheter je ne sais pas encore très bien m'en servir.
- Ce n'est pas grave. Tu sais ce qui m'inquiète moi, garçon ? C'est qu'un sale petit rat du sud puisse se payer ça alors que moi je ne peux même pas le faire pour mes gosses alors qu'ils m'en réclament un.
Le second policier prit son walkman des mains avant de le mettre dans sa poche intérieure de blouson.
- Dis, t'as vu un Walkman sur le gringo toi ? demanda le second au premier sachant pertinemment la réponse puisque c'est lui qui venait de lui voler.
- Pas vu.
Plusieurs gouttes de sueur perlèrent sur le front de Joseph, ces sueurs n'avaient rien à voir avec celles qu'il avait à la salle de sport ni même celles d'aujourd'hui sous ce soleil de plomb. Ce jour-là, c'était de la peur brute liquéfié littéralement.
- Tes papiers amigo ! S'énerva le premier.
La main tremblante Joseph Rodriguez tendit ses papiers au premier agent impatient. Il lui prit d'ailleurs des mains en chemin avant de rire jaune.
- Rodriguez, je m'en serais douté un putain de rat qui veut jouer des castagnettes en dehors de son trou de souris. Qu'est-ce que tu viens faire là ? Tu viens voler notre travail ? Violer nos femmes ? Tuer nos enfants ?
- Non pas du tout, j'ai déjà un travail je ne veux faire de mal à personne, mon pays est seulement pauvre et...
Avant même que le jeune et naïf Joseph, apeuré finisse sa phrase on lui asséna un violent coup de matraque dans les dents.
- Je ne crois pas t'avoir demandé de me répondre. Il me semble que c'est une insulte à agent, un refus d'obtempérer et une non-présentation de ses papiers d'identité, cher partenaire ? Dit hautainement le premier.
- Mais non je vous ai présenté mes papiers... ! Vous savez je suis le gentil mexicain de la pub pour la Tequila ! Je n'aurais pas pu jouer dans cette pub si je n'étais pas citoyen américain !
- Hé, mais il a raison, c'est Pablo !
- Je ne sais pas toi, mais moi je déteste cette pub.
Et Joseph fut roué de coups en sol tout en étant traité de tous les noms sous l'indifférence totale des passants. En même temps, Joseph aurait dû s'en douter, après ce que ce pays a fait aux vrais Américains pourquoi ils traiteraient bien leurs immigrés ? Les policiers ont fini par lui cracher dessus et uriner sur son corps inerte, mais toujours vivant hélas... avant de le ramener au poste. Là-bas, le shérif qui ne reconnut pas le petit Rodriguez à cause de ses nombreuses blessures à la tête et de son sang qui lui coulait désormais tout le long de son visage. Il fut jeté en prison comme un mal propre de nouveau dans l'illégalité la plus totale. Mais ce séjour lui fit le plus grand bien parce que ce jour-là le petit Joseph a appris 5 choses :
• Le monde n'en avait rien à faire de lui. Le shérif regardait la télé devant les cellules et pas une fois il n'a été mentionné son nom, ni même la mention de son état alors qu'il venait de subir un crime. Il aurait très bien pu crever dans sa cellule.
• La publicité et le cinéma ou la télévision en général ne le sauverait jamais, au contraire elles enfonceraient le clou d'un racisme banalisé.
• Plus tard, il serait journaliste indépendant. Personne ne le contrôlera, au contraire on le craindra parce qu'il dira tout ce que l'américain moyen ne veut pas entendre ni voir.
• Rodriguez, ça fait trop hispanique.
• Et enfin, il avait fait le tour du Texas, il était tant de monter plus au nord où les gens seraient peut-être un peu plus ouverts et plus éduqués.
Alors quand après 72 heures de garde à vue sa mère a enfin été prévenue, mais avant, selon le shérif elle « n'était pas joignable ». Pourtant dès la première sonnerie du premier appel véridique sa mère décrocha et vint immédiatement chercher son fils. S'ensuivit à la maison une explication sur les raisons exactes de l'emprisonnement de son fils, il ne lui cacha rien, pas même qu'il partait. Joseph a tout de suite empaqueté ses affaires puis embrassé sa mère avant de prendre l'avion qui partait le plus vite pour n'importe quel endroit aux États-Unis.
Bien sûr, sa mère en était dévastée, mais comment lui en vouloir ? Elle ne savait plus exactement si elle pleurait encore de ses jours qu'elle a passés à imaginer le pire pour son fils. Ou alors, de joie pour l'avoir retrouvé, de haine pour ce que lui ont fait subir les policiers qu'elle tenait tant en estime ou de désespoir pour le départ de son fils. Pourtant elle était d'accord avec son fils, il fallait qu'il parte et qu'il mène la vie qu'il voulait pour ne pas finir par haïr son pays d'adoption, la loi et ces représentants. Sinon il aurait fini par gâcher sa vie ce que sa mère ne voulait absolument pas. Alors elle l'a aidé à prendre ses affaires puis l'a emmené à l'aéroport comme toute bonne mère son fils passe avant tout, même son bonheur personnel.
La première chose qu'il a faite en arrivant à Chicago ? Transformer Joseph Rodriguez en Joseph Richards. Il subira des contrôles d'identités par la suite, mais la différence c'est que quand les forces de l'ordre verront Richards ils diront à Joseph très exactement :
- Excusez-nous monsieur et bonne journée.
Joseph se remémora son passé durant tout le repas, June n'avait pas parlé non plus alors ce n'était pas très gênant.
- Tu n'as pas faim, Joseph ?
Encore dans ses pensées il dut faire répéter à sa femme sa question, qu'elle réitéra.
Qu'est-ce que je fous là ? Après tout ce que j'ai vécu, j'ai monté mon propre journal de mes propres mains, je suis un quarantenaire accompli. Alors pourquoi je me fais chier à bouffer des trucs que je n'aime pas devant une femme qui prend à peine le temps de me parler ?
Joseph releva les yeux sur sa femme qui le regardait sans grand intérêt, la main jamais très loin de son téléphone puis mit la poche avec ces beignets intacts dans la poubelle près de leur table.
- Je n'aime pas ça. En fait, je n'ai jamais aimé ça. Dis-moi Lil, Lourdes Lil a dû venir aux urgences pour du pus qui lui sortait des yeux, est-ce que tu peux m'expliquer ce qu'elle a ?
- Jo'... ? Depuis quand n'aimes-tu pas la cuisine chinoise ?
- Ce n'est pas ce qui importe June, l'autre moitié de ma phrase m'intéresse seulement.
- D'accord, mais on en reparlera !
Ils en reparleront effectivement, elle va crier, pleurer, suppliée. Elle s'en souviendra de son repas chinois et de ces innombrables caprices.
- C'est une conjonctivite bactérienne. D'ailleurs, ce genre de conjonctivite apparaît chez des patients qui ont eu une relation sexuelle non protégée avec un patient atteint d'une MST. Si tu ne m'avais pas longuement parlé d'elle, je crois que ça aurait été mon diagnostic. Mais je pense que c'est soit une allergie très violente ce que je ne pense pas non plus étant donné qu'elle ne m'a dit en avoir aucune. Soit, c'est une bactérie, c'est le plus probable. Un infecté se gratte l'œil, touche ensuite son caddie, repose son caddie, Lourdes arrive derrière prend le caddie, se frotte l'œil. Et bingo une terre promise pour notre voyageuse clandestine !
- Est-ce que c'est possible que ce soit à cause du travail ?
- Elle porte des lentilles ? Je l'ai vu avec des lunettes aujourd'hui.
- Oui, le plus souvent parce qu'elle trouve ça trop souvent sale des lunettes.
- Oh, dans ce cas ne va pas chercher plus loin ! Elle a dû s'infecter toute seule avec une lentille. Je sais qu'elle travaille beaucoup et elle m'a dit souvent s'endormir devant son écran donc un soir elle a dû s'endormir avec ces lentilles et ça a mal tourné. On a passé une bonne demi-heure à lui retirer des bouts de membranes dans l'œil à la pince à épiler, c'était excitant !
- Oh oui je me doute ! lui répondit-il avec un air de dégoût et un haut-le-cœur en s'imaginant la scène, vous lui avez prescrit du repos, je suppose ?
En disant vous il parlait du corps médical évidemment, il n'avait pas vouvoyé sa femme depuis si longtemps. D'ailleurs, il valait mieux pour Joseph qu'il ne se rappelle pas la dernière fois qu'il l'a vouvoyé parce qu'il se rendrait compte de beaucoup de choses et ne se relèverait peut-être pas.
- Pas spécialement. En fait, elle a une liste comme le bras de médicaments donc comme elle m'a dit qu'elle n'en prenait pas souvent, elle va probablement s'endormir ce midi après son déjeuner pour ne se réveiller que demain.
- À ce point-là ?
- Oui, on a remarqué des cas de fatigue très importants avec pour seul responsable un paracétamol. Ça dépend de chacun, et puis franchement on ne va pas se mentir on est leurs cobayes aux sociétés pharmaceutiques. La société ne peut pas accepter des tests sur un panel d'êtres humains, mais sur la terre entière et parfois sur eux, c'est OK tant qu'ils ne savent pas. Quelle ironie.
- Bon, je dois y aller, je suis désolé.
Il ne l'était pas, il n'avait juste pas envie de rester plus longtemps avec elle. Sans attendre un mot de plus de la part de sa femme Joseph partie du bureau de chef des infirmières alors que sa femme heureuse que son mari se soucie de son métier lui souhaita une bonne journée. Elle ne l'avait pas fait honnêtement depuis des années, en temps normal ce n'est qu'une formule de politesse qu'elle utilise comme merci. Mais au moment où son mari passe la porte ce midi, elle le pensait vraiment.
Est-ce qu'un couple se résume à ça ? Pour June, son couple a toujours été un film d'horreur depuis le commencement. Les premières années étaient les moments les plus excitants et jouissifs d'un bon film d'horreur, il y avait la peur de ne pas faire bien, les surprises, l'angoisse qui vous fait sourire et vrombir le cœur dans les oreilles. Mais petit à petit, elle s'est vue glissée dans le cliché du mauvais film d'horreur. Tout était si prévisible, si ennuyeux... Mais finalement, qu'est-ce qui fait un bon film d'horreur ? Est-ce que c'est la durée de visionnage ? Rien à voir. Le scénario ? Non il peut partir d'une idée simple et se développer de manière intéressante. Ou alors peut-être le nombre de sursauts que vous avez faits ? Non plus. Le meilleur film d'horreur c'est le plus simple, celui où les protagonistes font les meilleurs choix, ceux que vous et moi aurions faits dans leur situation ou du moins c'est ce que nous aimons à penser. Finalement c'est la solidarité contre le mal le plus jouissif, on aime le voir prendre du terrain, mais jamais gagner. La bataille est accomplie et aboutit par les gentils et soudain, June les yeux dans le vague regarda son mari sortir et elle sût. Elle ne fait plus partie des gentils. C'est sa faute à elle si le film d'horreur est devenu chiant elle n'a fait que reproduire le cliché de la femme mariée intériorisant l'absence de son mari les cuisses ouvertes. Son mari a juste essayé de garder une ligne de conduite dans tout ce chaos qu'il ne reconnaissait pas et elle, a pris ça pour de la faiblesse. Elle ne vaut pas mieux que le pire des films d'horreur surcotés.
Joseph eut l'idée sur le retour de se poser dans un sushi-bar à volonté et d'appeler son plus vieux copain. Il ne l'avait pas rencontré au Texas, mais à Chicago, la première personne qui lui avait tendu la main dans cette Amérique amère que Joseph avait commencé à ruminer. Il patienta très exactement 1 minute et 30 secondes avant qu'une voix féminine lui réponde un très gracieux :
- Allooooo ?
- Bonjour Baby, est-ce que je pourrais avoir Maître Toledo ?
- Ne quitter pas je vous le paaaasse.
Et Joseph attendit très exactement 1 minute et 34 secondes.
- Maître Toledo à l'appareil.
- Bonjour Maître, est-ce qu'on a 5 minutes pour un ami ?
À peine quelques minutes plus tard Andrès Toledo rejoignit son meilleur ami à une table tout à côté des cuisines pour être sûr qu'ils aient en premier la nourriture fraîche qui sort des cuisines sur le tapis.
- Comment tu vas mon pote ? Ça fait une éternité que je n'ai pas mangé de sushi, je me suis dit que ce serait sympa de se faire ça ensemble ! S'enthousiasma Joseph.
- C'est une très bonne idée ! D'ailleurs toi t'es encore passé par ma ligne pro pour m'avoir ? Tu sais que Baby vient de te dépouiller de 2 dollars ? Bien sûr que tu le sais, mais tu continues à le faire.
- Allooooo ? Imita Joseph, ce n'est pas ma faute j'adore son grain de voix au téléphone.
- Si tu le dis, moi je pense que si elle mettait autant de dévotion dans son travail que dans sa pose de vernie je ne serais déjà plus avocat, mais procureur, m'enfin ! Ça va, toi ?
- En fait, je t'avoue que je voulais te poser une question. Une de mes employées se tue littéralement à la tâche...
- Lourdes je parie ? La petite hippie là ? Oh la vache, si je l'avais vu à Woodstock celle-là... J'aurais surement 10 gosses à l'heure qu'il est et la bague au doigt.
- Bref, elle a besoin de quelqu'un pour l'aider à dessiner sauf que moi je suis à peine dans mes clous niveau budget. C'est-à-dire que là je peux payer tout le monde, mes créanciers, mes employés, tout ce qui concerne le journal et j'arrive à me débloquer un salaire décent sauf que si j'embauche quelqu'un je dis adieu à mon salaire. Qu'est-ce que je peux faire légalement ?
- Oh, ce n'est que ça ?! Alors tu fais comme moi, à chaque vacance de ma secrétaire je poste une offre de stage. J'ai des étudiants au barreau qui viennent et qui font exactement son travail, mais gratuitement. Parfois même j'ai tellement de demandes de stage que je l'envoie d'une semaine à l'autre en vacances. Et puis pour tes petits stagiaires, à la limite tu leur files un petit billet s'ils ont été gentils à la fin, mais ce n'est même pas obligatoire ! Et quand tu n'as plus besoin ça dégage, eux ont leur stage et toi t'as de l'aide gratuit c'est du Win-Win.
- Oh, putain c'est pas con ça... Une étudiante aux beaux-arts alors... ?
- Ou en journalisme, c'est toi qui choisis !
Andrès commença à manger la pile d'assiettes qu'il avait devant lui sous les yeux réprobateurs d'un groupe de fille en face qui voyait le tapis se vider en passant devant les garçons. Il faut dire qu'ils ne leur laissaient aucune chance, mais c'est le jeu. Joseph quant à lui réfléchit intensément à ce que venait de lui conseiller son ami, c'était la meilleure solution bien sûr.
- Tu sais en fait, je suis venu là Andrès parce que j'ai pris une résolution. Je veux maigrir, pas forcément me remettre au culturisme, mais je veux retrouver la ligne. J'approche de la cinquantaine et je ne suis pas vraiment fier de ce que je suis devenu physiquement parlant.
- C'est génial ça mon pote ! Je te soutiens à fond, on ira à la salle ensemble si tu veux même si tu ne fais que du cardio ! Une idée derrière la tête pour un tel revirement ou juste une conscience à faire taire ?
- Une idée ?
- Oui comme celle de quitter ta femme pour être enfin heureux ?
- Pourquoi je la quitterais ?
- Parce que cette garce que tu aimes tant n'aime personne à part elle-même, je ne suis même pas sûr que si elle devait choisir entre sa petite personne et toi, elle te choisirait toi. Deuxièmement et non des moindres, elle peut être aussi en forme cette rosse, elle se tape son coach. Tu crois qu'elle déjeune avec qui mon pote tous les midis ? Ça doit y aller dans le placard à balais je te le dis et ce n'est pas que ces squats qu'elle travaille ça je te le garantis !
- Je te demande pardon ?
- Alors là pas de ça avec moi Jo'. Tu sais qu'elle ne te quitte pas juste parce que c'est la sécurité avec toi et qu'il suffit qu'elle te fasse les yeux doux pour que tu cèdes à n'importe quoi. Ça fait 3 ans que je te rabâche que je suis là pour toi si t'as besoin tu crois que c'est pourquoi ? J'ai commencé à faire les divorces, c'est ce qui paye le mieux alors je peux gérer ton affaire ! Attends Jo', ne me dis pas que tu n'avais pas le moindre soupçon... ?
- Je ne sais pas...
Peut-être que Joseph avait un petit peu perdu le nord avec la nouvelle qu'on venait de lui annoncer, mais Andrès avait très faim et aucune assiette n'échappa à son attention pour le plus grand malheur des filles d'en face.
- La dernière fois, tu m'as dit quoi déjà ? Rajouta Andrès.
- Que maintenant je m'endormais seul parce qu'elle restait devant la télé.
- Bah, voilà mon pote, à mon avis ta nana, elle se paluche devant un film érotique avec son gars au bout du fil. Ne cherche pas plus loin. Tu sais à partir du moment où t'as compris que les femmes font l'amour juste pour le sexe et pour se faire plaisir t'as tout compris !
- Comment ça ?
Joseph n'avait jamais réfléchi comme ça. Dans cette société patriarcale dans laquelle il a été élevé et dans laquelle ce monde est bercé, on ne pense pas à la femme. Ou si on y pense pour des médicaments contre l'hystérie ou les règles pour faire du profit, mais on ne s'intéresse pas à la différence physionomique et psychique de la femme. D'ailleurs, le combat était loin d'être gagner on commence à peine à donner de la prison ferme pour les hommes qui commettent des actes violents sur leur conjointe.
- Nous on a des besoins, mais c'est biologique, c'est une sorte d'instinct de reproduction tu vois ? Quand on a fait notre travail on peut recommencer bien sûr, mais ce n'est pas pareil, théoriquement le travail est accompli, tu vois ? Tandis qu'une femme, ça peut avoir des orgasmes à la suite, c'est dingue, on dirait des machines parfois grâce à ce tout petit organe érectile. Pourquoi peuvent-elles avoir plusieurs partenaires sexuels ? Parce qu'aucune barrière biologique ne les retient au contraire, la nature est faite pour que de leur côté tous leur soient favorables afin de se reproduire avec succès. J'en ai donc conclu qu'elles trompaient plus facilement à cause de ça, mais je suis souvent rattrapé par la réalité de certains abrutis de mari qui flingue un mariage pour un coup de bite. Mais je dois bien l'avouer cette liberté chez la femme les rend plus fortes et tout à la fois plus faibles. Après en tant que mec autant j'aime ça tu vois, mais si je suis engagé je ne vais pas aller voir ailleurs, je ne comprends pas, moi.
Andrès s'arrêta une seconde, son regard se leva vers les filles d'en face qui avaient des yeux ronds avant de le traiter de tocard. Il se mit à rire en imaginant la bonne personne le dire et ça le fit rire parce qu'il avait déjà eu une conversation avec sa bien-aimée et elle avait réfléchi avant de lui répondre la même chose.
- Bref, largue cette pauvre fille, je m'occupe du divorce tu ne t'occupes de rien du tout et devine le meilleur, mon pote ? En plus de ne rien payer, tonton Andrès peut même t'avoir un peu plus d'argent tous les mois en plus d'une coquette indemnité ! Moi je te propose un nouveau départ, que tu mérites Jo', depuis que je te connais tu sais que je t'aime mon pote, mais t'es une victime. Tu t'ériges toi-même en victime de la société, oui il t'est arrivé des choses horribles. Mais que tu sois Mexicain ou Portoricain comme moi, tu sais que nous on doit se battre 2 fois plus pour prouver à ces putains de blancs qu'on mérite notre place ici. Regarde-moi, tu crois que je ne suis pas en proie au racisme ? Je viens de faire virer un juge pour m'avoir parlé avec un accent mexicain. Putain, je ne suis même pas mexicain ! Alors, finis ta vie comme un winner Jo' soit acteur de ta vie au lieu de la subir, entoure-toi de bonnes personnes et tu verras que tu pourras tout surmonter. Moi j'utilise ce que je sais faire de mieux, c'est faire des procès, mais je crois que tu as un autre talent toi Jo', c'est de toucher les gens quand tu écris. Donc, fais plus que les toucher transperce les pour qu'ils t'écoutent enfin et franchement largue ton laideron défraîchi.
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