Moi à la plage
Alors comme ça, tu as de gros problèmes ? Tu n'as pas le temps de venir en parler avec moi au restaurant. Par contre ça ne te gêne pas d'y aller avec ma copine. Et ton besoin de vacances, c'est juste pour aller tremper ton biscuit dans une femme mariée ? Ou il y a une vraie raison ?
Je te laisse trois jours. Tu as intérêt d'être de retour dans ton bureau mercredi matin à 9 heures. Et je veux ta candidature sur mon bureau à 10 heures.
Sinon, tu peux aussi prendre ton courage à deux mains et me voir pour en parler sérieusement.
Bonsoir.
Je relis le sms de Rose-Marie pour la trentième fois consécutive. Je ne sais plus quoi penser. Je n'arrive plus à faire face à ma vie. Je suis paumé. J'ai besoin de me recentrer.
Quand j'ai besoin de temps pour réfléchir, en général, je prends la voiture et je vais jusqu'à la plage. À Yvette-lès-bains, il y a une petite baie qui donne sur l'Atlantique. C'est joli. Les dunes sont mignonnes et je trouve toujours un coin pour me poser et regarder les vagues et les mouettes.
Bien entendu, quand je vais à la plage, c'est toujours dans les périodes de l'année où il y a le moins de connards en vadrouille au bord de l'eau. Autrement dit, j'y vais rarement entre avril et octobre. Ni les weekends. Ni les jours fériés.
J'ai beau veiller à bien choisir mes créneaux, il y a toujours quatre ou cinq glandus qui traînent dans les parages. La plupart du temps, personne ne vient m'emmerder et les gens se contentent de promener leurs chiens ou leurs mioches. Aujourd'hui, on dirait bien que je vais être peinard. Personne sur la plage et dans les dunes à cette heure-ci.
Le vent est assez fort et il y a un dans l'air un mélange d'embruns et de bruine.
Je me pose dans le sable, dos à la dune et je m'emmitoufle comme je peux dans mon manteau. Capuche baissée.
Au loin, il y a un porte-container qui s'en va au Panama ou je ne sais où. J'essaie d'imaginer comment sera ma vie d'ici quelques mois, lorsque j'aurais fini par craquer et tout abandonner. Quand je serai quelque part dans les Grandes Antilles, en Amérique du Sud ou en en Afrique de l'Ouest. Ça ne sera pas facile au début. Je devrais sans doute galérer pas mal de temps avant de trouver un village reculé où les gens ne seront pas trop neuneus. L'idéal serait un endroit où la vie n'est pas trop polluée par internet, les réseaux sociaux et autres conneries. Où je pourrais graisser des pattes à la junte locale pour qu'on me fiche la paix. Après, si les gens sont sympa et un peu versés dans les histoires de vaudou et de folklore magique, je pourrais peut être tenter de devenir une sorte de demi-dieu dans un culte tribal. Comme ça, ils m'enverront des offrandes et je n'aurais pas à m'emmerder à élever des poules, les plumer et les faire cuire dans une marmite. Ça sera plus simple. De temps quand il y aura un tremblement de terre ou un cyclone, je descendrai de ma cahute pour aider les villageois à reconstruire un pont ou une école. Je deviendrai sympa. Genre, l'homme blanc venu du ciel pour accomplir la prophétie des anciens. Les jeunes femmes viendront me voir le soir pour que je les honore de ma couche; elles voudront des bébés magiques. Si jamais mes gosses ont des pouvoirs, je demanderai à ce qu'on me les confie à l'âge de douze ans – avant c'est juste des chiards débiles qui réclament trop d'attention. Je leur apprendrai à maîtriser leurs forces et nous deviendrons un peuple de sage. Nous agirons pour le bien des villageois.
Non ! Merde : ça craint. Je peux pas fonder une nouvelle espèce de sur-hommes. Pour ça, il faudrait qu'ils couchent ensemble pour faire d'autres gamins entre eux. C'est dégueulasse. En plus je ne serais pas plus avancé avec une armée de demi-dieux incestueux s'ils sont tous débiles ou handicapés mentaux.
C'est une idée à la con.
— Putain, sérieux ! Trop dar !
Et merde ! On peut jamais avoir la paix plus de dix minutes. C'est quoi encore ? Deux pétasses de treize ans qui gueulent dans les dunes. Cassez-vous ! Putain.
— T'as vraiment choppé une place pour le concert de Mylène Farmer ?
— Grave ! C'est cette conne de Miranda. Elle la gardait dans son cartable. Elle avait trop la trouille de laisser son billet chez elle sans surveillance. Elle avait trouille que son frère le choppe et le revende sur internet.
— Et tu lui as chourré ?
— Ouais ! Elle était trop chelou depuis trois jours à pas lâcher son sac. Je lui ai demandé ce qu'il y avait dedans. Elle voulait pas me dire.
— Elle est trop conne, cette meuf.
— Du coup, je lui ai mis une claque et je lui ai tiré son sac. Je me suis enfermée dans les chiottes pour regarder dedans. Et c'est là que j'ai trouvé son billet.
— Waow ! Elle a dû péter un plomb.
— Grave.
— Tu vas faire quoi ? Tu vas lui rendre ?
— J'sais pas.
— Tain ! Ses parents et le dirlo vont t'arracher la gueule si tu lui rends pas.
— Pfff... même pas ! Elle a raconté à Célia qu'elle avait utilisée la carte bancaire de son père pour acheter son billet en ligne. Elle comptait dire à ses parents qu'elle passait le weekend chez Célia et elle serait aller toute seule en car jusqu'à Paris.
— Quelle conne ! Tu la vois, toi, prendre le car toute seule ? Elle est tellement conne qu'elle saurait même pas dans lequel monter.
— Clair !
— Du coup, elle peut même pas se plaindre à ses parents ?
— Non. Elle s'est fait baisée toute seule, moi je dis.
— Trop conne ! Tu vas faire quoi alors ?
— Je vais ptet le vendre. Ça vaut 120 euros.
— Waow ! Tout ça !
— Ouais. 120 balles pour aller voir une vieille pute maquillée en concert.
— Tain ! Y'en a ils ont que ça qu'à foutre de leur fric.
— Putain, c'est qui lui ?
— Et t'es qui ? Pourquoi tu nous espionnes dans les dunes ?
— Toi, ta chatte ! Toi, ta chatte aussi ! Cassez-vous, je suis pas d'humeur à entendre deux pissouses raconter de la merde.
Elles me regardent genre, elles sont choquées.
— Hey, boloss, tu nous parlent pas comme ça ! D'où tu parles de ma chatte, gros pervers !
— Putain, c'est un gros pervers ce type. Viens on va aux flics.
— Non, rien à foutre : il s'excuse d'abord. Après on va le dénoncer. Hey, toi ! T'as entendu ? Excuse-toi de nous parler mal ou on va te dénoncer.
— Mais sérieusement : cassez-vous ! Tu veux que je leur dise, moi aux flics que t'es une sale voleuse ?
— Genre !
— Putain, il nous espionnait vraiment, ce gros pervers.
— Vous avez un problème avec cet homme, mesdemoiselles ?
Non, mais sérieux ? Sosnowski qui déboule de derrière la dune lui aussi ? Ça sera qui après ? Kim Jung Un ? Bernard Tapie ? L'Agence Tout Risque ?
— Vous savez, Mesdemoiselles : cet homme est un vrai sale type. Il s'en prend depuis des années à des jeunes filles sans défense comme vous.
— Putain, mais c'est qui celui-là ?
— On est tombé sur un club de gros nazes. C'est le rendez-vous des pervers ou quoi ?
— Viens, on se casse !
— Non, j'attends toujours mes excuses. Il a traité ma chatte. Et la tienne aussi.
— Ouais, mais ils sont flippant tous les deux.
Sosnowski s'assoit près de moi. Comme ça. L'air de rien.
Je n'aime pas du tout son petit sourire mesquin. Je sens que je vais faire une connerie d'ici pas longtemps.
— Alors, Didier ? J'ai raison, n'est-ce pas ? Vous n'en étiez pas à votre coup d'essai avec Mirabelle. Pas vrai ?
— Je ne vois pas de quoi vous parlez.
— Allons. Laissez-moi vous rafraîchir la mémoire. 2008 : Maryline La Moisson. Morte dans un accident de voiture à vos côtés. Vous vous en tirez miraculeusement indemne vu la gravité de l'accident.
— Dix jours dans le coma et dix mois de rééducation avant de pouvoir retourner à la fac. Vous appelez ça "indemne" ?
— Ne jouez pas sur les mots.
— Hey ! Les blaireaux, surtout, vous gênez pas ! Faites comme si on était pas là !
— 2003 : un de vos camarades meurt dans des circonstances plus que... douteuses. Un commentaire ?
— Waow ! Vous pensez qu'avec mon physique de Jean Mineur j'ai eu assez de force pour secouer un dolmen ? Vous êtes con ou bien ?
— 1999 : un autre de vos camarades de classe tombe du toit du collège. De tous les enfants vous étiez celui qui a pleuré le plus. Pourtant les témoins de l'époque avaient déclaré que vous aviez des difficultés avec ce camarade. Pourquoi tant de tristesse ? Les remords ? Le sentiment de culpabilité peut être ?
— Un gosse de onze qui se suicide, en général, ça choque ses camarades.
— Hey, les pervers ? Vous allez faire quoi après ? Vous allez vous foutre à poil et vous enculer ? On peut prendre des photos ?
— Monsieur Duchamp : que faisiez-vous dans l'arrière pays niçois ce matin de 2010 où une quarantaine d'enfants ont perdu la vie dans un accident de car ? Et vous souvenez-vous de Madame Marshall, la vieille dame qui habitait votre maison et qui est morte de manière inexplicable en 2016 ? C'est parce que Mirabelle Eisenduler avait découvert la vérité que vous avez cherché à l'empoisonner ? Dommage : elle s'en est tirée. Son neurologue a bon espoir de la guérir. Lorsqu'elle aura recouvré la mémoire, vous ne pourrez plus vous échapper. Autant tout avouer maintenant, non ?
— Vous voulez la vérité ?
— Je la connais déjà, la vérité : je veux juste l'entendre de votre bouche.
— T'as vu : ils commencent à parler de bouche, ces gros dégueulasses !
— Si je vous dis la vérité, je devrais vous tuer juste après.
— Allons, bon, Monsieur Duchamp : on dirait une réplique de film.
— Je vous propose un marché, puisque vous avez l'air de tout savoir de moi. Soit vous vous cassez tout de suite maintenant, vous me lâchez la grappe et vous m'oubliez. Et dans ce cas vous vivez assez longtemps pour profiter de votre retraite et de vos roaylties. Soit je vous montre toute la vérité et je vous tue aussitôt après. Dans tel cas, vous mourrez dans d'atroces circonstances mais au moins vous mourrez heureux puisque vous saurez absolument tout ce qu'il y a à savoir sur moi.
— Et nous aussi on peut écouter ?
— Vous pensez que vous me faites peur, Didier ? Je peux vous appeler Didier ?
— Vous pouvez bien m'appeler comme vous voulez, pour ce que j'en ai à foutre !
— Oh le vent ! Comment il t'a clashé, là !
— Je n'ai pas peur de vous, vous savez. J'en ai pris des plus coriaces que vous dans mes filets, vous savez. Des plus vilains et des plus dangereux que vous.
— Il a dit qu'il allait, l'enfiler ? J'ai pas rêvé !
— Monsieur Sosnowski, permettez-moi d'en douter. Je peux vous le jurer : je suis l'être le plus dangereux que vous ne verrez jamais. Je peux tuer n'importe qui par ma seule pensée. J'ai les pouvoirs d'un demi-dieu.
— Vous m'en direz tant. Je savais que vous étiez dérangé. Je ne me doutais pas que étiez aussi mégalomane.
— C'est qui Mégaloman ?
— C'est pas un ennemi d'Ironman dans le film ?
— Sosnowski : regardez bien ces deux pouffiasses.
— Hey ! On est pas des pouffiaaaah
Le cri des deux petites morues se perd dans le ciel à mesure qu'elles s'élèvent à grande vitesse. Dommage qu'il y ait beaucoup de nuages et du brouillard aujourd'hui. Le spectacle est de courte durée mais fait son petit effet. Tandis que je maintiens mon emprise sur les deux jeunes corps déjà broyés par l'accélération, je regarde Sosnowski. Il reste bouche bée à regarder le crachin qui se déverse doucement sur ses lunettes. Au bout de quelques seconds, je ne sens presque plus les deux gamines. Je sais juste que l'impulsion est suffisante pour qu'elles atteignent d'ici queqlues instants une altitude suffisante pour rester en orbite. Je crois que j'ai senti le coeur d'une des deux s'arrêter au moment où la différence de pression entre l'atmosphère et l'intérieur de son corps a éclaté son système vasculaire. Ou alors c'était son crâne qui s'effondrait sur lui-même. À cette vitesse, c'est difficile de se rendre compte.
— Qu'est-ce que ? Où... où elles sont ?
— Je suppose qu'elles sont en train de dériver dans l'espace. Vous vouliez la vérité ? Je vais vous la montrer. Dans toute sa splendeur.
Je sens qu'il se raidit et qu'il essaie de se débattre au moment où je le soulève tout doucement au dessus du sable. J'enserre aussi sa gorge pour l'empêcher de crier. Je le fais léviter et pivoter pour que son visage se place juste au-dessus du mien, tête à l'envers. Il a les pieds qui battent l'air dans le vide au dessus de nous. Je m'adosse confortablement sur la pente de la dune. J'ai scanné les environs. Il n'y a plus plus personne autour de nous sur plusieurs centaines de mètres,.à part un couple de vieux avec leurs deux chiens et une bonne femme qui monte un cheval. Tous trop loin pour nous voir.
— Monsieur Sosnowski. Voici ce qu'il va se passer. Dans quelques instants vous allez traverser l'atmosphère à très grande vitesse. Vous allez suffoquer. Vos os vont se briser. Vos organes internes vont éclater. Vous serez sans doute mort et congelé avant d'atteindre une orbite géostationnaire. Personne ne retrouvera jamais votre dépouille. Mais avant, je vais quand même vous révéler la vérité. Je vous l'ai promis.
La vérité, c'est que je m'appelle Didier Duchamp, j'ai trente-six ans, je suis un surhomme depuis l'âge de onze ans. J'ai tué des tas de pouffiasses et de connards dans votre genre. Environ une vingtaine depuis les vingt dernières années. Je ne compte pas les scouts dans leur car puisque c'était un accident. Je vous parle juste de celles et ceux que j'ai volontairement tué. Je ne suis pas un monstre. La plupart de ces guignols méritaient de mourir. Comme vous, ils étaient tous des parasites, des larves qui adoraient pourrir la vie des autre gens. Ils l'avaient tous cherchés. D'une manière ou d'une autre.
J'ai tué Mathias, j'ai tué Maxime. Maryline, aussi. Madame Marshall. J'ai même tué Madame Moysan, mon institutrice de CM2. Parce que c'était une grosse pute et que je voulais le faire depuis des années. Si je m'écoutais, si je me laissais aller, j'en tuerai dix par semaine des couillons du même acabit. Mais on ne fait pas toujours ce qu'on veut. En plus, je vais vous avouer un truc : le meurtre de vengeance, ça soulage un peu sur le moment, mais ça n'est pas si satisfaisant que ça dans le fond.
Par contre, pour ce qui est de Mirabelle : vous avez tout faux. Je voulais la protéger du monstre en moi. Je ne voulais pas lui faire de mal. Je l'aime vous savez ? J'aime Rose-Marie.
Putain ! Non ! Pas Rose-Marie : j'aime Mirabelle. J'emmerde Rose-Marie. Je la déteste. Je hais cette connasse ! C'est bien compris ? Je n'ai jamais dit que j'aimais Rose-Marie. Ok ! Ne le répétez à personne que je me suis trompé dans les prénoms.
Non. En fait, je m'en fous. De toute manière vous allez mourir dans environ dix secondes.
Et hop ! Je l'envole dans la brumes. Pas trop vite. J'ai envie qu'il profite un peu de l'expérience. Il mérite bien ça après tout : il était plutôt doué dans le genre gros pète-couille. J'ai envie de lui dire avant de le tuer. Je le ramène vers moi. Son visage est complètement terrorisé. Il ne sent plus très bon : il s'est déjà pissé et chié dessus.
— Au fait, Sosnowski : de tous les connards qui m'ont emmerdé bien comme il faut, vous étiez le plus pénible. Allez : profitez bien du paysage. Désolé qu'il fasse un temps de chiotte par contre. Salut ! À la prochaine. Enfin... Vous voyez l'idée.
Et hop ! Il repart. Je me concentre pour essayer de percevoir tous les phénomènes qui se déroulent son corps. D'habitude je fais ça tellement vite, que je n'en profite pas réellement. Les corps montent, montent et à partir d'un certain point, ils deviennent à peine perceptible. Je me demande à partir de quand ils commencent à geler. Je redescends Sosnowski pour voir dans quel état il est et s'il est toujours conscient.
Ce que je ramène n'est plus très présentable. Les globes oculaires sont en bouillie et tapissent les carreaux des lunettes. Il doit être encore vie : je sens son coeur battre faiblement. Il y a plein de sang qui sort de la bouche et du nez et des oreilles. Je crois même que son intestin a commencé à se faire la malle par son trou du cul.
— Hey ! Sosnowski ? T'es encore là ? Tu m'entends ?
— Pitié... Pitié.
— Ah ben, non, là je peux plus rien pour toi. On a conclu un deal, tu te souviens ? Je te disais la vérité et tu acceptais de mourir. Puis t'es plus récupérable de toute façon : t'es tout en bouillie, là. Bon. Promis, cette fois j'arrête de jouer au yoyo. C'est bientôt fini.
Et hop !
Ah ! Là, j'ai bien senti son coeur éclaté.
Enfin, je crois que c'était le coeur. Ou alors les poumons. Après tout c'est plus ou moins au même endroit. De toute manière, j'y connais rien en anatomie.
Allez. Bon vent, connard. Il m'a bien fait chié, celui-là. Plus qu'à me débarrasser des deux Eisenduler, et peut-être qu'enfin j'aurai la paix une bonne fois pour toute.
Je me lève et je vais pour remonter la dune, lorsque je vois les sacs à dos des deux gamines. Par acquis de conscience je fouille dedans.
Elles ont pas menti : c'est vrai que ça coûte 120 balles une place de concert pour Mylène Farmer. Je garde la place de concert et je lance les cartables très haut dans le ciel pour m'en débarrasser aussi.
Je regarde le billet de plus près. Il y a un nom écrit dessus. C'est celui de la carte bancaire qui a servi pour acheter le billet en ligne.
Marc Chandellier.
Bordel !
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