Pdv TODOROKI

Les dossiers désirés sous le bras, c'est dans la plus grande discrétion que je quittai le bâtiment.
Nous nous rapprochions des froides saisons, le ciel était donc déjà sombre à cette heure ci.

J'avais garé mon véhicule assez loin n'ayant pas trouvé d'emplacement à proximité ce matin.

À côté de mon véhicule se trouvait une bande de jeunes qui gesticulaient un peu trop pour être sobres. Je décidai dans un premier temps de les ignorés espérant qu'ils fassent de même.

Je suis assez en retard comme ça, je n'ai pas de temps à perdre avec des imbéciles.

- Eh mec, c'est ta caisse ?! Hurla un des gars.

J'hochais la tête en guise de réponse.

Je devinai déjà la tournure que cette discussion allait prendre.

- Tu me l'a prête ? Je dois gérer des nanas ce soir, mec.

Je ne répondis pas et le contournai simplement afin d'atteindre la portière du côté conducteur.

- Je te parle le rouquin ! Vas-y putain tu vas voir.

Il accompagna ses paroles d'un coup de poings que j'évitais sans mal.
Il enchaîna d'un coup de pied que j'interceptais aussitôt.

- Trop lent. Lâchais-je.

Dans des gestes habiles et rapides je le mis au sol et plaçai un couteau de survie à l'extrémité de sa gorge.

- Vas cracher ton haleine fétide ailleurs.

- Lâche-moi, je vais t'en coller une ! Les gars attrapez le ! S'écria l'homme à ma merci.

Ses potes se mirent en position d'attaques prêts à me sauter dessus à tout moment. J'étais en infériorité numérique mais souvent le nombre ne compte pas.

Le seul nombre qui compte, c'est celui de ton QI.

Je sortis mon arme spécial anti-chieur. Un flingue (en plastic mais ça c'est un détail).

A la vue de l'arme, ni une ni deux, ils fuirent à grandes enjambées.

Une fois ces imbéciles hors de mon champs de vision je soupirai et entrai dans mon véhicule.

Je roulai en direction d'un grocery store histoire de m'acheter un dîner ultra healthy, autrement dit des nouilles lol.
Alors que j'étais en train de glander entre deux rayons, pour checker mes appels manqués inexistants (étant donné que je suis un ténébreux qui a 0 potes), un coup de feu retentit.

Comme si ma journée n'avait pas été assez merdique comme ça.

Genre d'où y'a des braqueurs dans un vieux grocery store plus petit qu'un lit une place wsh ?
C'est vraiment pas mon jour.

Je me rapprochais de la scène en toute discrétion.
En effet des hommes masqués de visages aux formes difformes braquaient des armes en direction de l'employé.

- File tout le fric, yeah, ou sinon je te troue, yeah.

Le caissier ne fit rien parce qu'il était occupé à écrire son testament. Yolo.

- D'où tu m'ignores ? T'as cru j'étais un appel manqué de ta mère ?! S'énerve le braqueur.

Il tira un coup de feu dans le vide. Genre bonjour le gaspillage de balles. Soit il sait pas tirer, soit il en voulait grave au paquet de chips qu'il vient de 'trouer'.

D'ailleurs depuis que je suis vegan, ça fait un bail j'ai pas mangé de chips ça me frustre. Du coup l'odeur des chips m'a hypnotisé et comme un débile je me suis rapproché pour bouffer les chips au sol, oklm.

- T'es qui toi ? Questionna un des hommes masqué.

Oubliez le « masqué » parce qu'il y a méprise, en fait ils ne portent même pas de masques, ils ont juste une sale gueule en fait, coup dur.

- Toi t'es qui ? Dis-je, entre deux gorgées de chips.
Parce que ouais je buvais les chips tellement j'avais la dalle.

- Je m'appelle Jeremy, j'ai 23 ans.

- Enchanté. Répondis je.

- Jeremy bute le au lieu de taper la causette !! Hurla un des braqueur.

- Comment ça je tape personne moi ? Cosette c'est pas la pute dans les Misérables ? S'étonna Jeremy complètement du-per.

Je profitai de la confusion pour désarmer Jeremy et les autres nuls. Genre je suis tellement cool que je les ai tous désarmés, t'as vu ?
Nan t'as rien vu du tout parce que t'es naze.

Bref, je pris mon cellulaire pour appeler les forces de l'ordre.

- T'appelles les flics le mioche ? Demanda un des braqueurs.

- Nan la SPA, debile va.

Merde j'ai plus de crédit depuis 2006 à cause d'une facture impayé. Je fais quoi maintenant ?

- Vous pouvez me prêter votre tel ? Demandais je poliment à Jeremy.

- Ah oui-oui, je vais vous laisser utiliser mes 2h d'appel pour appeler les flics. T'as cru j'étais con.

- Tu es con Jeremy, juste pas aussi con que je l'aurais voulu, nuance. Ripostai-je.

Je pris le cellulaire moi-même des poches de Jeremy mais il y avait un mode de passe à 4 chiffres. Il 23 ans, il est né en 1996.
Je tentai donc « 1996 » et le téléphone se déverrouilla.

Je ne suis pas le plus fort en combat, ni même le plus rapide. Je suis intelligent, je réagis vite.

Mes pensées, mes ressentis, mes instincts sont à 1sec supérieur à la normale, et cette seconde fait toute la différence.

- Je sais à quoi tu penses le rouquin, tu crois qu'on est des braqueurs de bas étages. Tu penses qu'on est nuls et qu'on est des parias mais tu ne nous connais pas et...

- Tu ne t'imagines même pas 1/10 ème de ce à quoi je pense.

Après mon moment badass, je passai le relais aux flics qui débarquèrent quelques instants plus tard.

Encore une soirée comme les autres où je remets à leur place les délinquants, où j'arrête des braqueurs et où je vais passer la nuit entière à bouquiner des dossiers sous scellés.

Une soirée ordinaire, pour quelqu'un qui ne l'est pas.

C'est ce que je pensais. Je n'avais pas encore saisi l'enjeu de cette soirée.
Je ne savais pas qu'elle serait différente et mettrai fin à ma routine.