III

Chapitre 3 :

Harry

« Harry ? » Je me retourne rapidement.

« Captain. » Il me sourit et s'approche, il s'arrête à côté de moi et on regarde en face de nous le mur de l'autre côté des rails de métro.

« Qu'est-ce que tu fais ici ?

-Je rentre à la maison... J'ai plus de toile donc, du coup...

-Oh. » Il hoche la tête alors que je hausse les épaules.

« Et toi ? » Il se tourne totalement vers moi.

« Je te cherchais.

-Comment tu m'as trouvé ? » Je le coupe me sentant un peu inquiet soudain.

« Peu importe.

-Si. Si en fait, c'est important. Tu me fais suivre ?

-Non, Harry. Je t'ai cherché toute la journée, je t'ai vu prendre les escaliers pour descendre ici.

-Tu m'as cherché toute la journée ?

-Oui, je dois te parler quelque chose d'important. » Je jette un coup d'œil à l'écran affichant les minutes avant l'arrivé du prochain train.

« T'as cinq minutes avant mon train. » Il m'envoie un regard un peu courroucé, mais ne fait pas cas de ma remarque.

« J'aimerais reconstituer le Centre. » Il laisse sa phrase s'imprégner dans mon cerveau. Ce qu'elle fait, je grimace.

« On en a besoin, les gens en ont besoin. Ça devient trop grave toutes ses attaques.

-Je sais pas, Niall.

-Réfléchis aux raisons qui ont fait que tu as dit oui la première fois. Tu voulais te débarrasser du danger.

-Et j'ai perdu mon meilleur ami. Puis, après tout Iron Man avait dit non, pourquoi il dirait oui maintenant ?

-Maintenant c'est différent, on est en bon terme maintenant. Ce n'est plus un étranger.

-Il me prend pour un gros nul, un boulet !

-C'est totalement faux.

-Tu as très bien vu comment il me traite. Il me déteste.

-J'ai besoin de les convaincre.

-M'avoir dans l'équipe ça sera pas un point bonus alors.

-Bien sûr que si. On pourra pas le faire sans toi.

-Je sais pas Niall je vais y réfléchir. » Je coupe la conversation et tourne la tête vers le tunnel, espérant que mon train va arriver dans la seconde.

« Eh ! Mais t'es Spiderman. » Je retourne, Niall a disparu et un gars plutôt petit me regarde avec de grand yeux et un sourire idiot.

« Ouais, c'est moi. »

***

« Marc ! Les garçons sont arrivés !

-Comment tu vas maman ?

-Très bien, et toi chéri ?

-Très bien. » Il dit avec un petit sourire. Il pose le bouquet de fleur sur le comptoir de la cuisine. J'enlève ma veste pour la poser quelque part, Louis se retourne vers moi et me voyant les bras ouvert il en profite pour venir passer ses bras autour de moi. Je l'embrasse en réussissant à me débarrasser de mon manteau, il me le prend et le pose avec le sien. Je lui prends la main et on va s'asseoir à table.

« Le boulot se passe bien, Harry ?

-Oui, j'ai pas besoin de faire d'heures supplémentaires en ce moment mais je m'ennuie un peu à la maison. Louis a fini tard toute la semaine et c'était pareil la semaine dernière. » Louis embrasse ma joue alors que sa mère fait une moue triste. Je la laisse se servir puis je sers Louis et moi.

« Vous allez devoir vous débarrasser de cette habitude de faire des heures sup' quand vous allez avoir des enfants. Surtout quand ils sont petits.

-Maman. » Supplie Louis dans un rire nerveux.

« Elle vous embête déjà alors que vous venez d'arriver ? » Demande Marc sur un ton moqueur alors qu'il nous rejoint à table. Sa femme lui frappe gentiment le bras.

« Tout va bien ? Le travail, les amis, vous ?

-Oui tout va bien. » Rit doucement Louis en commençant à manger ce que je lui ai servi.

« Vous avez décidez d'avoir des enfants ? » Je sens le rouge me monter aux joues alors que Louis se racle la gorge, on échange un regard complice avant de détourner rapidement le regard. Je croise le regard plein d'espoir de Laurie.

« Non, pas du tout. On a encore le temps et pour l'instant on se contente d'être amoureux sans responsabilité et ça nous permet de nous concentrer sur nos carrières.

-C'est très bien, au fait Louis tu as pensé à regarder le dossier que je t'ai envoyé vendredi.

-Ah non, non, non ! On ne parle pas du travail maintenant. » Peste Laurine après son mari, il lui répond juste d'un sourire amusé.

« Pardon, mon ange. Vous êtes allez voir le film qu'on vous a recommander ?

-Il était génial ! » J'interviens. « Mais Louis s'est endormi vite. C'était embarrassant. J'ai du m'asseoir plus loin quand il a commencé à ronfler. » Marc éclate de rire.

« Ne rit pas trop fort, papa. J'ai eu un moment de panique en me réveillant. Je savais plus où j'étais et Harry avait disparue.

-C'est vrai, ça aussi c'était gênant. Le film était presque fini et d'un coup il s'est levé d'un bon et a commencé à m'appeler. Il avait l'air d'un fou.

-Oh, Lou. » Roucoule sa mère.

« J'étais perdu sans lui. » Il hausse les épaules dans un air faussement dramatique et désinvolte avant de me sourire. Je pose ma main sur sa cuisse et regarde son visage alors qu'il continu de faire la conversation à ses parents. Je regarde ses jolis traits fins, la courbe de son petit nez rond. Sa joue où repose une barbe de quelques jours, c'est ce que je préfère sur lui. Je regarde sa pommette et les courbes charmantes de ses lèvres puis celle de son menton. Je remonte mes yeux sur son front court et m'arrête au niveau de ses yeux. Je ne peux en voir qu'un seul de là où je suis.

« Haz' ?

-Hum ? » Il se rend compte que j'étais concentrer à le regarder, à l'admirer. Il prend un air moqueur.

« Tu es tellement amoureux de moi.

-ça va faire six ans qu'on est ensemble.

-Même. » J'entends Marc retenir un rire, je me penche et attrape les lèvres de Louis pour un bisou puis je détourne le regard de lui et recommence à manger. Après manger on s'installe dans le salon devant la télé, je suis dans les bras de Louis, ma nuque sur son épaule alors que ses parents partagent un autre canapé. Je le sens se relever légèrement en passant doucement ses mains sur mes bras, je relève le regard.

« Je reviens. » Il chuchote, alors je me pousse et me laisse tomber dans les coussins encore chaud. Mais je m'ennuie très vite et me demande ce qu'il est parti faire. Après quinze minutes je me lève et décide de partir à sa recherche. Je jette un coup d'œil dans la cuisine mais je n'y vois pas mon petit mécheux alors je monte les escaliers. La porte de sa chambre est ouverte, la lumière allumée et il est allongé sur le lit, les jambes dans le vide. Je rentre dans la pièce et me laisse tomber sur lui sans me retenir. Il retient une plainte et passe ses bras autour de mes épaules.

« On a fait notre première fois ici.

-Je sais, j'étais là. » Il rit et me serre plus fort.

« Qu'est-ce que tu fais ?

-Rien, je me souviens. J'étais en route pour aller aux toilettes puis j'ai vu le lit et maintenant je cherche le courage de me relever.

-Oh. » Je dis sans bouger d'au dessus de lui.

« Tes parents n'ont pas repeint la chambre depuis qu'on l'a fait.

-Depuis que tu l'as fait. » Je lui pince les côtes et il éclate de rire.

« Tu te souviens quand je te faisais faire n'importe quoi pour moi ? Le bon vieux temps.

-Menteur.

-Je mens jamais. » On laisse un silence s'installer, il caresse mes cheveux.

« C'était réciproque.

-Hm ?

-J'aurais fait n'importe quoi pour toi. Je ferai n'importe quoi pour toi, si tu me le demandais.

-Je sais Lou'. Je ferai pareil. » Je le sens hochais la tête en accord. J'embrasse son cou et on replonge dans le silence alors que mon regard se perd sur le mur. La partie du mur qu'on, que j'ai du refaire.

« On rentre à la maison ? » Je demande en relevant le visage vers lui.

« Oui. » On se lève, il va aux toilettes et après avoir dit au revoir à ses parents on rentre à la maison. On est tous les deux épuisés de notre semaine alors on se met directement au lit, comme des petits vieux.

« On fera l'amour demain matin, je suis trop fatigué. » J'éclate de rire en me tournant vers lui, je passe ma main dans ses cheveux alors que ses yeux se ferment doucement.

« Tu étais pas obligé de le dire. On a pas à prévoir ce genre d'activité.

-Alors je te ferai une surprise demain matin. » Il dit avec un sourire coquin.

« Je serai réveillé avant toi. » Je chuchote.

« Alors tu me fera une surprise. » Cette fois il hausse les sourcils plusieurs fois, toujours sans prendre la peine d'ouvrir les yeux. Je secoue la tête avec un sourire.

« Bisou. » Je réclame en me penchant vers lui, il relève immédiatement la tête et me donne se que je veux puis je me retourne et ferme les yeux. Je le sens se coller contre moi avant de passer une jambe par dessus moi et passer sa main sous mon bras pour prendre ma main près de mon visage.

« Bonne nuit. » Il souffle.

***

Je tisse une nouvelle toile et continu de m'élancer dans les airs. J'observe les rues tranquille et me balance plutôt tranquillement de bâtiment en bâtiment. Après un moment je décide de retourner vers la maison, retrouver Louis. Alors que je l'imagine toujours au lit je le vois en bas dans dans la rue. Je lance une dernière toile et atterri sur un toit, je m'accroupis et me rapproche du bord tout en suivant mon petit-ami des yeux. Il marche rapidement en descendant la rue, ses écouteurs dans les oreilles. Avec un sourire je saute sur le bâtiment d'à côté et continue de le suivre du regard.

« C'est pas bien de suivre les gens. » Je me retourne vers Liam, enfin Superman. Je repose mon regard sur Louis et marche le long du toit pour ne pas le perdre de vue.

« C'est mon amoureux.

-C'est encore pire alors. » Je m'assois sur le bord et regarde Louis s'éloigner. Je me demande où il va.

« Qu'est-ce que tu fais dans le coin ? C'est mon côté de la ville.

-On a des côtés maintenant ?

-Non mais tu viens pas souvent par ici. Surtout quand le Bouffon Vert est pas là.

-Je voulais te voir.

-Hm ? » Je suis toujours le petit corps de Louis, il va bientôt disparaître.

« C'est pour parler du Centre. » Je soupire, il vient s'asseoir avec moi.

« Harry, tu sais que ça va aider. On peut y arriver de cette façon, ça sera plus simple et plus rapide. On doit le faire pour les gens qu'on protège. On peut pas se permettre d'être égoïste.

-Tu me traite d'égoïste ? » Je gronde, un brin vexé.

« Non, mais je pense pas qu'on est le luxe de faire un autre choix ou de prendre notre temps pour décider. Il tue des gens. Il y a plus en plus de disparition, c'est peut-être lui. C'est sûrement lui. » Je reste silencieux un moment.

« Lequel de mes proches va payer le prix cette fois ?

-Aucun. C'était une erreur, une très malheureuse erreur. Je suis désolé. J'aimerais pouvoir revenir en arrière et te ramener ton ami, Harry. Mais tu peux pas le mettre sur le dos du Centre. C'était et c'est une bonne initiative. On a tous grandi, et on sera plus fort et en plus grand nombres que la dernière fois, cette fois on a Batman et Iron-Man. »

Louis

J'écoute le doux ronronnement des ronflements de Harry. Je souris, j'ai envie d'aller l'embêter et de lui faire des câlins et des caresses mais je peux pas prendre le risque de le réveiller. Doucement je fais glisser la couette et me lève lentement du lit. Je remet la couverture en place pour pas que la chaleur ne s'échappe. Je met mon pantalon de pyjama et je lui envoie un baiser, même si je sais qu'il n'en a pas conscience, avant de sortir de la chambre. Je rentre dans ma pièce où mon armure de fer se trouve. La porte n'est jamais fermé à clef, je ne me méfie pas de Harry. Parfois j'espère qu'il va y rentrer mais il a jamais craqué. Ça serai plus simple s'il voyait tout et qu'il me disait qu'il sait. Après tout ce temps. Je sais qu'il le fera jamais. Si c'était le cas il me l'aurait dit, ou il m'aurait donner des indices qu'il sait. Mais rien. J'enfile mon armure et sort par une porte qui mène dans la gage d'escalier extérieur de l'immeuble. Sans plus tarder je m'envole. Je fais un premier tour, puis m'éloigne de plus en plus de la maison. Gladys repère Captain Irland dans une ruelle, il y a une voiture de police. On dirait que j'arrive après l'action. Je me pose au bout de la rue et avance vers lui. Il finit rapidement sa conversation avec l'homme en uniforme et me rejoins.

« Iron-Man.

-Cap. Comment s'annonce la nuit ?

-Calme. Mais on sait jamais, le Bouffon Vert pourrait se décider à n'importe quel moment.

-On dirait bien qu'il est calmé depuis qu'on a cassé son jouet favori.

-Son planeur. Je pense pas que ça va l'arrêter longtemps... On pourrait profiter pour mettre en place une stratégie.

-Une stratégie ? » Je demande méfiant.

« Pour le capturer. On pourrait faire un bon travail d'équipe. Si vous rejoigniez le Centre.

-Non merci. Je suis toujours pas intéresser. » Je dis avant de rebrousser chemin.

« Tu fais erreur. » Il dit en me suivant d'une marche rapide son bouclier en main.

« Je te propose que j'aille faire un tour et toi tu peux retourner à ton Centre jouer du frisbee avec Spidey et Super.

-Tu es tellement sur la mauvaise voix. Ce qu'on fait est très sérieux. Sans le Centre on aurait pas attraper le Joker, même si vous n'en faisiez pas parti. » Je m'arrête et lui fait face.

« Alors recrute tes gars et aller arrêter le Bouffon Vert à vous trois.

-Tu sais que ça sera difficile, plus difficile sans vous. Je pense que Batman va se joindre à nous très bientôt.

-Grand bien lui fasse. » Je dis en recommençant à marcher. J'aimerais pouvoir m'envoler et l'ignorer mais je sais que je ne peux pas me permettre d'être aussi irrespectueux. Il a quoi, probablement 60 ans de plus que moi.

« Il ne manque plus que toi.

-Je suis pas intéressé.

-Tu ne veux pas protéger ta famille ? Tes proches ? » Je ralentis ma marche et fini par m'arrêter. Il est immobile quelques mètres plus loin. Je pense à Harry qui est tranquillement en train de dormir. Il a besoin de ma protection. Un jour par accident ça pourrait être lui. Mauvais endroit, mauvais moment. Ou papa, ou maman. Je ne peux pas les imaginer en danger.

« Si on travail ensemble, plus vite ça sera fini et plus vite tes proches seront en sécurité.

-Je suis pas intéressé. » Avec ça, je m'envole. Je ne reste pas longtemps dehors, je rentre rapidement retrouver Harry. J'en ai besoin. Je rentre dans la plus petite pièce de l'appartement, mon armure se détache directement de moi, se referme et se met à sa place. Je rejoins la chambre en évitant de faire du bruit. Harry est toujours au lit. Je me glisse et viens me coller contre lui directement, j'embrasse son épaule. Ça le réveille et il se tourne en s'accrochant à moi. On se regarde dans les yeux, les siens sont embrumés par le sommeil.

« Ça va ? » Je hoche la tête de façon affirmative pour seule réponse. Il se rapproche autant qu'il peut de moi, pose sa main sur ma joue et m'embrasse, c'est lent et doux. Après quelques baisers il repose sa tête sur l'oreiller et ferme les yeux, je caresse ses cheveux et pose quelques bisous sur son visage avant de le laisser se rendormir.

***

« Qu'est-ce que tu fais ? » Me demande-t-il à l'autre bout du file. J'entends son sourire dans sa voix.

« Je mange une glace. » Je dis en m'éloignant de la foule, je cherche un endroit où m'asseoir, si je m'assois dans l'herbe ça va salir mon pantalon.

« Chanceux.

-Toujours au travail ?

-Moui. » Il marmonne du bout des lèvres. J'entends un brouhaha de voix derrière lui.

« Tu es dehors ?

-Non, la fenêtre de mon bureau est ouverte, il fait beau, il y a beaucoup de gens dehors.

-J'arrive pas à croire que tu m'abandonnes un samedi. » Il soupire.

« Tu me manques.

-Bon sang Harry qu'est-ce que tu ferai de ta vie sans moi ? » Je dis pour l'embêter en levant les yeux au ciel, même s'il ne me vois pas.

« Je m'ennuierai beaucoup. » Il dit d'une petite voix plaintive, je souris, j'ai du mal à me retenir et j'échappe un rire en m'asseyant finalement sur un banc.

« Tu me manques aussi. » Je dis doucement avant de manger un bout de ma glace qui commence à fondre.

« Je sais. » Il dit avec un grand sourire.

« Je m'ennuie probablement plus que toi, si j'étais au travail au moins je serai occupé. Peut-être que je devrais passer au bureau.

-Non, Lou'. Tu y passe déjà toute la semaine, tu travailles déjà beaucoup trop. Alors repose-toi.

-Généralement j'aime me reposer sur toi, dans le canapé. Mais tu es pas là.

-Je te promet je vais pas tarder.

-Comment ça se fait que tu as le temps de m'appeler ? » Je lui demande assez soudainement.

« J'ai pas le temps mais je m'ennuie, tu me manques.

-Tu l'as déjà dit ça.

-Je t'aime Lou'. » Je me redresse en comprenant qu'il risque de mettre fin à l'appel.

« Non, Harold, reste encore un peu au téléphone avec moi. » Il éclate de rire, doucement je commence à faire la moue.

« Je t'aime. » Il répète. Je ne répond pas pour lui montrer que je boude.

« Tu m'aimes, bébé ?

-Oui. » Je réponds doucement en regardant droit devant moi.

« Je t'aime. » Je lui dis, je sais que je vais le regretter si je ne lui dit pas.

« Je sais ça. » J'entends son rire puis l'appel se coupe. Je découle mon téléphone de mon oreille et l'enfonce dans ma poche.

***

Je soupire, j'ai encore du temps à perdre, je ne veux pas rentrer à la maison en sachant que j'y serai seul. Harry m'appellera quand il sera rentré et je le rejoindrai vite. Mais il risque de finir tard et je commence à avoir faim, je pourrais peut-être m'arrêter quelque part pour manger. Le soleil commence déjà à se coucher, donc il est plus tard que je le pense.

« Le temps de manger et il sera rentré. » Je souffle pour moi-même. J'ai le temps de faire quelques pas en m'interrogeant où je vais manger qu'un gars habillé dans un costume moulant rouge et bleu tombe du ciel devant moi. Je me retiens de lever les yeux au ciel.

« Encore toi ? T'es partout décidément. » Il hausse les épaules et on reste là à se regarder comme des idiots.

« Qu'est-ce que tu veux ? » Il s'approche et s'arrête face à moi, en violent au passage mon espace vital. Il est grand d'aussi près. Je sens mes joues devenir chaudes alors que je dois relever la tête pour le regarder. Mais je ne recule pas, je le pousse pas. Assez soudainement il lève la main, la tend pour que je la saisisse. Les sourcils froncés et les lèvres pincés je regarde sa main.

« C'est-à-dire que j'ai pleins de trucs à faire aujourd'hui. » Je dis avec une grimace qui se veut désolé. Mais il ne bouge pas. Je lève les yeux au ciel et prend sa main. Il me tire plutôt rudement contre lui et passe son bras autour de moi. Je retiens un son dans ma gorge, je suis sur la pointe des pieds. Il lève le visage et tire une toile. Je passe vite mes bras autour de son cou et ferme les yeux. Je n'ai pas peur du vide, mais me faire ballotter dans tous les sens c'est pas dans mes habitudes. Ça me surprend toujours avec quelle facilité j'accorde ma confiance à cet idiot de Spider-Man. Après plusieurs minutes cependant j'ouvre les yeux. Je vois des immeubles, le ciel, on monte dans les airs. Puis on redescend, je m'agrippe plus fermement alors que je l'entends tisser une autre toile et doucement on se balance de nouveau plus haut. On finit par atterrir sur un toit. J'ai l'impression de pouvoir reprendre mon souffle. Mais il ne me lâche pas, son bras et toujours autour de moi, il me tient moins fort mais toujours fermement. Je sens mon cœur accélérer, je fronce les sourcils et détache lentement mes bras de lui. Quand il retire son bras je recule de quelques pas vivement.

« Sympa la balade. Mais je vais avoir besoin d'aide pour redescendre. » Je lance nerveux en jetant un coup d'œil vers le vide, le sol se trouve quelques étages en dessous mais ce n'est pas ça qui me rend nerveux ou agité. Il avance d'un pas comme si il aller dire ou faire quelque chose mais s'arrête immédiatement quand on entend le cri d'une femme. Juste en dessous de nous. Une jeune femme court à toute jambe en descendant la rue, le sac à main de l'autre femme, celle qui a poussé un cri, contre son torse. Spider-Man saute directement dans le vide.

« Har- ! » Je m'arrête immédiatement en faisant les gros yeux.

« Ouh, mauvais réflexe. » Je dis pour moi-même avec une grimace. Il n'a pas intérêt à m'oublier ici. Je le suis des yeux alors qu'il rattrape la voleuse sans difficulté. Il l'immobilise au sol et reprend le sac, la dame les rejoint en courant. Il lui rend son sac et ils échangent quelques mots. La jeune fille essaie de se défaire des toiles en s'agitant dans tous les sens. Spider-Man se tourne vers elle et attache ses mains avec quelques toiles puis lui couvre la bouche pour qu'elle se taise. La femme la plus âgée est déjà au téléphone, je pense avec la police. Spider-Man n'attend pas plus longtemps, il s'éloigne en faisant un signe. Il se retourne et cours en remontant la rue. Je me détends et recule du rebord en comprenant qu'il revient. Rapidement je le vois réapparaître, pas essoufflé pour un sous. Je plisse les yeux en regarde son visage. Il a l'air de sourire.

« Je suis pas impressionné, c'était vraiment pas grand-chose. » Je dis en croisant les bras. Il hausse les épaules et se rapproche de moi, je recule d'un pas mais il ne s'arrête pas, quand il arrive tout près il dévie sa trajectoire et passe à côté de moi. Je me tourne et le vois s'installer sur une chaise en plastique.

« J'ai faim. » Je grogne. Il se relève directement et va se jeter dans le vide. On dirai qu'il aime beaucoup ça, je me dis un chouilla moqueur. Je vais m'asseoir sur une des chaises et regarde le ciel. Il va commencer à se coucher, il est bas dans le ciel. Quand Spider-Man reviens enfin, mon ventre gargouille.

« Tu as été long. » Je me plains même si c'est faux. Il marche vers moi calmement, la tête penché sur le côté. Je l'ignore et prend le sac en plastique qu'il tend. Un sandwich. Je me tourne vers, les mains derrière la tête il regarde le ciel.

« Et toi ? Tu manges pas ? » Il tourne à peine la tête vers moi.

« Hm, tu as peur que je vois ton visage ? » Bien évidemment j'ai pas de réponse. J'ouvre le papier blanc et vert et observe ce qu'il m'a prit.

« Au moins tu as bon goût. » J'attends pas de réponse et commence à manger mon sandwich le regard vers le couché du soleil. C'est mon sandwich préféré, il a eu de la chance en le choisissant.

« Je t'ai vu parlé avec la vieille. Pourquoi tu me parles pas à moi ? » Je demande alors que j'arrive à la moitié de mon sandwich. Je me tourne vers lui, il a le visage tourné vers moi. Soudain une explosion retentit, ça me coupe le souffle alors que mes yeux se dirige directement vers l'endroit d'où le bruit est venu. Spider-Man est déjà debout. On peut voir un bâtiment s'effondrer dans les flammes.

« Oh non. » Je souffle en faisant un pas en avant. Du coin de l'œil je vois Spider-Man se tourner vers moi. Je le regarde, il a un pied en avant mais je le vois hésiter.

« Vas-y ! » Je dis sans même hésiter. Il ne lui en faut pas plus il se lance dans les airs. Je le suis du regard, volant de toile en toile jusqu'à ne plus pouvoir le voir. Je sors vite mes deux bracelets de ma poche et les mets aux poignets et j'attends. Il ne faut pas longtemps à mon armure pour se refermer sur moi. Gladys commence déjà à me faire un topo quand je saute du toit à mon tour pour rejoindre l'endroit de l'explosion. Le Bouffon Vert ne s'est pas montré mais aucun doute possible, c'est bien lui. Sur le terrain Niall me le confirme et on se déploie tous pour sauver et m'être en sécurité un maximum de gens. J'ai croisé Spider-Man plusieurs fois mais il ne m'a pas jeté un regard. Pas que j'en ai quelque chose à faire. Dans le milieu j'ai demandé à Gladys d'appeler Harry plusieurs fois, mais cette idiot ne répond pas. Je pensais appeler son bureau quand les choses se sont finalement dégagées. Le feu est éteint, le bâtiment ne s'effondre plus, Superman en a rattraper tous les morceaux et les gens sont soit chez eux, soit à l'hôpital. Batman a été le premier à décampé. J'ai aperçu Spider-Man parler avec Cap puis il a aussi disparu, alors j'ai fait de même.

***

Je rentre dans l'appartement en trombe.

« Louis ! Où est-ce que tu étais bon sang ?! » Je prends même pas le temps de fermer la porte je lui saute dessus. Je le sers fort et il m'étreint à m'en casser les côtes. Puis soudain, au fond de mon estomac une boule s'installe. Je repense à l'homme en costume avec une araignée noir sur le milieu de la poitrine. Je n'aurais jamais du prendre sa main. Je repousse cette pensée tout en fond de mon esprit.

« Pourquoi tu n'as pas répondu à ton téléphone ?

-Je l'avais oublié au travail. » Je me sépare de lui pour regarder son visage, je pose mes mains sur ses joues, les siennes restent dans le milieu de mon dos. Il me garde près de lui.

« Je t'aime.

-Moi aussi, Lou'. Tellement fort. » Il dit en me resserrant avec force dans ses bras. J'embrasse son cou, sa mâchoire et son épaule, tout ce que je peux atteindre. C'est toujours comme ça, à chaque attaque, on se retrouve terrifié, quand sa se passe on a toujours peur l'un pour l'autre. Et si un jour il était sur les lieux d'une attaque ? Et si un jour j'avais pas mon armure à temps, ou qu'elle était pas suffisante pour me protéger ? Je le force à s'écarter de moi pour pouvoir l'embrasser sur la bouche.

« Tu m'as pas dit où tu étais. » Il dit en caressant ma joue.

« J'étais bloqué sur un toit, ça m'a pris du temps de descendre c'est pour ça que je suis arrivé si tard.

-Tu étais bloqué sur un toit ? » Il demande tout innocent. Je fronce les sourcils. C'est l'air qu'il me donne quand il a fait une bêtise, ou quand il me prépare une surprise et que je le devine et qu'il essaie de faire comme si il était au courant de rien.

« Comment, pourquoi tu t'es retrouvé sur un toit ? » Il demande en me voyant bloqué pendant quelques secondes. Je secoue la tête.

« Longue histoire, c'est pas intéressant crois-moi. L'ennui nous fait faire n'importe quoi. Alors tu as plus jamais intérêt à m'abandonner un samedi. » Il fait un sourire en coin alors que je vois ses yeux me détailler.

« Je peux pas te promettre ça, amour. Puis ça t'es déjà arrivé de travailler un samedi et j'ai jamais été aussi capricieux. » Je l'embrasse, parce que l'envie m'en prend.

« Je suis curieux. Comment tu as fait pour descendre du toit, si tu étais bloqué ?

-Harry, je suis un homme très intelligent.

-Bien évidemment. » Il dit en levant les yeux au ciel alors qu'il pose ses mains sur ses hanches. Je lui fais un clin d'œil et le pousse jusqu'au canapé, il se laisse faire. Je m'assois tout près et me tourne complètement vers lui.

« À chaque fois que quelque chose comme ça arrive, un de nous deux ne répond pas, ou aucun de nous et on communique pas et on rentre terrifié de pas se retrouver. Faut qu'on change ça, Haz'. On a vraiment la poisse pour s'inquiéter l'un l'autre et mon cœur va pas survivre longtemps à se rythme.

-Oui t'as raison, Lou'.

-Faut qu'on est nos téléphones toujours sur nous, tout le temps. Et quand quelque chose comme ça arrive on se dit si on va bien et où on est. Si jamais l'un de nous est proche du danger, l'autre doit le savoir. » Il hoche frénétiquement la tête en accord. Il lève le petit doigt et le tend vers moi.

« Promis ?

-Promis. » Je dis en attrapant son doigt avec le mien, j'attire sa main à mes lèvres et y pose un bisou.

« Il est tard.

-Douche et dodo ? » Il demande, presque il supplie.

« Avec plaisir. »





J'ai entendu dire que vous vouliez un autre chapitre alors le voilà ;)

Dites-moi, ça vous plaît toujours ?

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