Chapitre 4
Ça n'en finissait pas !
Quand allait-il enfin pouvoir rentrer chez lui ?
Visiblement pas pour le dîner, pourtant il avait tout fini à temps dans sa paperasse, sauf qu'il avait fallu que l'aîné qu'il avait remis à sa place durant sa pause, fasse son caca nerveux et aille se plaindre pour qu'on lui en rajoute sur son bureau. Le voilà perdu dans cette rage qu'il avait du mal à contenir mais il devait prévenir Yin qu'il allait être en retard.
Il prit son téléphone et lui envoya un sms pour le prévenir, mais ce dernier lui dit :
"J'ai aussi du travail de dernière minute. On se rejoint chez toi, j'apporterai le dessert."
Bon, au moins il n'était pas le seul à avoir des devoirs en retards, mais ça l'intriguait, qu'avait-il à faire aussi tard ? Encore un règlement de compte ? Vu son état est-ce qu'il serai capable d'au moins en coucher un ? War n'avait aucun doute sur les capacités et les compétences de Yin, mais son état lui avait clairement montré qu'il avait poussé un peu trop loin sur ses propres forces, son corps en était marqué et War en était encore choqué.
- He ! s'exclama un homme en posant sur son bureau une nouvelle pile de dossiers. Tiens, t'as encore du taff pour ce soir ! Et tu demanderas à ton clown qu'il la ferme la prochaine fois !
Il éclata de rire et se retourna pour partir, lui faisant un doigts au passage.
- War, qu'est-ce que t'as fais pour l'énerver ?
- Je l'ai rembarré parce que j'étais au tel avec quelqu'un et que j'ai préféré l'ignorer.
- Ah... Gamin quand tu nous tiens, soupira la femme en prenant une partie de la pile.
- Phi ?
- Laisse, on va t'aider, lui dit une autre en prenant un autre morceau de la pile.
- Je vous revaudrais ça, souffla t-il soulagé d'avoir son travail diminué en partie.
- Tu nous devras un restau ! s'exclama l'une des deux femmes en souriant.
- Pas ce soir, j'ai un ami qui vient de rentrer.
- Oh ? Alors n'oublie pas de nous raconter ta soirée, le taquina la deuxième en lui lançant un regard entendu, faisant rire leur collègue et sourire le jeune homme.
[...]
De retour chez lui, il avait put passer prendre le dîner et eu le temps de se doucher pour se décrasser. Il devait être au moins 23h quand il en sortie pour entendre quelqu'un taper à sa porte d'appartement.
Prudemment, il s'en approcha regarda dans le judas et découvrit... Yin, tenant un boxer léopard à bout de doigts.
War rougit et se mit à rire, il lui ouvrit la porte et le vit arborer un sourire très fière.
- T'es vraiment le pire, souffla l'enquêteur en le laissant entrer.
- J'ai fait un détour exprès pour l'acheter, mais ils n'avaient plus ma taille. répondit Yin en déposant le boxer sur la table d'entrée et le sachet contenant leur dessert dans la cuisine.
- Fais comme chez toi, je vais juste m'habiller. Tu veux te doucher ?
- Je veux bien ouais, je pu la sueur.
- T'as fini ton travail ?
- Ouais, j'ai pu courser tes collègues jusqu'à les perdre dans le métro.
- Personne ne t'as suivi jusque là ?
- Non, je suis pas revenu depuis plus de dix ans et beaucoup de choses ont changé, mais j'ai encore de bons réflexes.
War sourit, c'était un fait qu'enfant, Yin connaissait la ville comme sa poche mais en quinze ans, il y avait eu beaucoup de changements en effet, mais Yin restait un voyou quoi qu'il en soit. Il le regarda déboutonner sa chemise et la retirer pour découvrir son corps qui avait bien récupéré, hormis à certains endroits. Il pouvait aisément deviné de quand dataient certaines des autres marques qu'il arborait.
- Comment tu te sens ? demanda t-il en étudiant son corps inquiet, le regard sombre.
- J'ai encore un peu mal, mais ça va. Tantine a été une infirmière agréable.
- Tu aurais dû rester à l'hôpital, souffla War.
Durant les deux semaines où ils n'avaient pu se voir, la mère de War recevait souvent Yin dans la dépendance où elle recevait souvent des patients pour des soins assez simples mais qui soulageaient les maux. Si Yin avait pu passer inaperçu dans ses allés retours, War pouvait au moins garder un œil sur lui et lui éviter de se faire prendre dans une embuscade.
Sa mère avait pu lui donné un aperçu des dégâts et surtout des soins prodigués à son ami, il l'en avait remercié et Yin avait visiblement plus que contribué à la sécurité des lieux.
- Va te doucher, je vais te filer des fringues, dit War en retirant sa main pour se diriger vers sa chambre et y récupérer de quoi changer Yin. Il en profita pour enfiler des vêtements propres et étendre sa serviette sur un portant.
Quand il revint, il pouvait entendre le bruit de la douche, l'eau coulait déjà et il eut un moment où son imagination débordante enflamma ses sens et affola les battements de son cœur. Vite, il devait se concentrer sur autre chose et déposer rapidement le tas de vêtements et repartie aussi sec pour commencer à mettre la table et sortir leur dîner des sachets afin d'en réchauffer le contenu et le disposer sur la table.
Il entendit la porte de la salle de bain se refermer et vit Yin, les cheveux trempés, la serviette autour du cou.
- Viens t'asseoir.
Le mafieux s'exécuta et pris place sur une des chaises autour de la table, War lui prit la serviette et entrepris de lui sécher les cheveux.
Le dîner se passa dans le calme, quelques blagues par-ci par-là, des souvenirs qui revenaient, puis ils finirent pas s'affaler dans le canapé du salon face à la télé qui diffusait un film complètement nian nian qui ne les emballait pas plus que ça, mais ça leur permis au moins de décrocher de tout et de profiter d'un moment jusqu'à ce que War finisse par s'endormir contre la poitrine de Yin. Le mafieux caressait doucement le bras de son ami de toujours, dans des vas et vient lents mais réguliers, perdu dans ses propres pensées sombres qui tournaient autour de sa vengeance et de son enquête autour du meurtre de son père et des attaques qu'il avait récemment subit.
- Tu devrais aller te coucher, marmonna War les yeux fermés.
- Tu dos pas ?
- Si, mais tu t'es arrêté.
- Désolé...
War se redressa et affronta son ami.
- Je sais ce qui te perturbe et à quoi tu penses. J'ai pas plus d'avancée non plus de mon côté. Hormis les retours des surveillances devant chez toi et de tes activités en extérieur, nous n'avons pas pu avancer sur quoi que ce soit.
- Par manque de matière ?
- Je dirais surtout que j'en ai quelques uns qui ont décidé de nous mettre des bâtons dans les roues et nous empêchent de commencer.
- C'est super pratique ça...
War lui raconta son retard et pourquoi il avait dû reporter leur dîner de quelques heures, Yin se moqua gentiment mais enregistrait surtout les informations utiles que pouvait lui fournir le jeune homme conscient de vendre ce que la police et les enquêteurs de la crim' pouvaient avoir en leur possession, bien que personne ne semble vouloir les utiliser pour chercher à innocenter Yin et à trouver le véritable coupable.
- Dis War.
- Hm ?
- Tu veux bien venir marcher ?
Le jeune homme regarda l'heure mais se résolu à accompagner son ami d'enfance dans une balade nocturne à travers la ville.
- Mets ça pour pas être reconnu. lui ordonna War en lui donnant un sweat à capuche, un masque et des lunettes fumées pour camoufler son identité à travers la foule.
- Oui maman, sourit le jeune homme en enfilant l'habit, reniflant au passage l'odeur du jeune homme qui semblait avoir imprégné le vêtement.
L'avait-il porté pour que l'odeur soit aussi intense ou était-ce juste son imagination qui faisait que l'odeur était aussi puissante ? Il ne posa pas la question et enfila le vêtement, mis la capuche sur sa tête, enfila masque et lunettes puis tout les deux quittèrent l'appartement pour se rendre à travers la ville et se promener dans des zones assez denses pour être sûr de ne pas être suivi.
- Pourquoi tu voulais sortir ?
- Je suis pas tranquille peu importe où je vais.
- La villa est vide, fit remarquer War.
- Plus personne n'y vit hormis père.
- Je... pensais qu'il y avait encore du monde à l'intérieur pour au moins continuer la gestion du domaine ? s'étonna l'enquêteur flairant le piège.
- Plus personne ne travail là bas, souffla Yin. War, je pense que l'empire de mon père n'existe plus depuis un moment et c'est pour ça qu'il a été tué.
War s'arrêta d'un coup.
Si ce que son ami disait était vrai alors il avait négligé son devoir envers la famille Anan Wong et ce, depuis le moment où il était entré à l'école de police.
- Je suis désolé... souffla ce dernier, rongé par le remord.
Yin lui prit la main et le guida vers une ruelle sombre et tranquille, isolée de tout où personne ne venait jamais. Yin le plaqua contre le murs planqué dans l'ombre et lui fit face.
- War, tu n'es pas le seul à te sentir coupable, j'aurai dû rentrer il y a bien longtemps pour succéder à mon père de son vivant. J'aurai dû voir qu'il avait perdu de son prestige et qu'on cherchait à le tuer dans l'optique de reprendre ce qu'il avait mis longtemps à bâtir pour le voir s'effondrer en mon absence.
- J'aurai dû le protéger ! pleura enfin War. C'était mon devoir ! Je t'avais promis de....
Yin posa son front contre le sien, caressant sa nuque pour tenter de l'apaiser. War sentait la pression apaisante derrière lui, mais ce qu'il ne prévoyait pas était la réaction de son corps.
- War, tu t'en veux pour un truc dont tu n'es pas responsable. C'est mon père et j'aurais dû revenir avant au lieu de ça...
- Tu as été envoyé là bas pour te forger, pas pour des vacances.
Yin prit le menton du jeune homme, releva son visage vers le siens, à quelques souffles l'un de l'autre, ils s'affrontèrent.
- Yin...
Le mafieux fondit sur lui tel un faucon sur sa proie et dégusta les lèvres de War comme si c'était la première fois, comme si il en rêvait depuis longtemps. N'était-ce pas le cas d'ailleurs ? Deux semaines après un petit baiser échangé rapidement dans le salon de la villa des Anan Wong, mais quinze ans d'attente pour en échanger d'autres... Ils avaient attendu beaucoup trop longtemps tout les deux pour finalement se donner l'un à l'autre, mais les circonstances étaient, qu'ils ne pouvaient agir comme un couple normal : lui était un flic qui enquêtait sur le meurtre d'un chef de mafia et l'autre était le fils du chef assassiné.
Pourtant, leur vie était liée et leurs sentiments retrouvaient leurs forces d'antan au contact de l'autre.
- Tu n'es pas responsable, murmura Yin contre sa gorge, mais on trouvera celui qui s'en est prit à mon père et on règlera ça.
- Je ne peux plus agir comme si j'étais encore de la police, je suis de la crim' mais j'ai un lien avec la mafia.
- Tu oublies que tu es le petit ami du nouveau chef de la mafia.
- "Petit ami", hein ?
- T'aimes pas ?
War noua ses bras autour de son cou, l'attirant de nouveau à lui, un sourire satisfait et carnassier remonta un coin de sa bouche :
- Si... beaucoup...
- Enfin... gronda Yin, capturant ses lèvres à nouveau.
Comprenait-il là que leurs sentiments étaient réciproquent ? L'étaient-ils vraiment ?
- Oui, répondit Yin sans qu'il ai posé la moindre question.
- Comment tu...
- War, depuis combien de temps on se connais ?
- Trop longtemps.
- Tu as donc ta réponse.
- C'est pas juste...
Yin attaqua sa gorge, faisant soupirer son compagnon accroché à ses épaules solides et larges, se tenant à lui pour ne pas tomber.
Quand War posa sa main sur son entre jambe raide, les deux jeunes hommes se figèrent.
- On... devrait rentrer chez moi, suggéra War, le regard allumé de désir.
- On va avoir du mal à marcher jusqu'à chez toi dans cet état. souffla le mafieux.
- ... Dépêchons nous alors...
- War...
- Yin, maintenant ! s'exclama l'enquêteur sur le point de lui céder ici, dans cette ruelle.
Il lui attrapa la main et tout deux se mirent à courir vers l'appartement.
***
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