- Bae, tiens bon.
- Je... fais ce que je... peux, toussa War épuisé, le sang lui sortant de tout les pores.
- Je sais...
-  Ce chien est quand même... assez...
- Respire.
- Ta gueule.
- Ah ?
- Ce chien est quand même assez timbré pour dire que tu étais excité de me voir comme ça.
- Si j'étais aussi taré que lui sûrement, mais crois moi c'est pas le cas.
- Je sais.

Yin sourit faiblement, il adorait la combativité de son compagnon, mais le moment était très mal choisis pour faire de l'humour. Pourtant ils avaient un sursis qui allait leur être bénéfique. Des coups de feu avaient retentit quelques instants plus tôt, faisant fuir leurs geôliers, les faisant détaler comme des lapins apeurés. 

- Tu as fini ? demanda War alors qu'il pouvait voir Yin se débattre avec ses liens.
- Ouais, attends deux secondes.
- Chéri, si y a une torpille qui nous arrive dessus, je te laisse ici.

Des bruits de pas courant dans leur direction se firent entendre.

- La voilà ta torpille, grommela Yin en réussissant enfin à se libérer une main. 

La porte s'ouvrit sur le cousin affolé, tenant dans sa main une sorte de machette.

- Pose ça, tu vas te faire mal, souffla War toujours allongé sur la table.
- Toi ferme là ! Vous nous avez envoyé les flics !
- Ah ? Je croyais qu'ils étaient de votre côté, s'étonna Yin, feignant de ne pas s'être détaché, tout en continuant à scier le lien de son autre poignet.
- N'importe quoi ! C'est son chef qui nous a suivit ! C'est lui qui voulait une part de ce qu'on allait récupérer après t'avoir buté !

Con à ce point c'était si prévisible mais tellement incroyable qu'il fallait le voir pour le croire.

- C'est quoi cette blague ? Pourquoi mon chef de brigade irait faire avec des mafieux alors que notre job c'est de vous faire tous arrêter ? demanda War conscient que si il poussait un peu trop il risquait d'y passer étant le plus proche de la machette et du fou qui la détenait.

L'homme semblait complètement paniqué et déterminé à en finir avec eux pour se défaire de toutes preuves. Mais alors que ce dernier semblait totalement pris dans une crise existentielle de rage, il leva son bras aussi haut qu'il pouvait, la machette dans la main tenant le manche avec fermeté et l'abattit sur War.

- Wany ! 
- Va crever !
- Tu partiras avant lui !

Yin réussi à se défaire du dernier lien, récupéra ces derniers pour attraper la gorge de son cousin, le ramenant en arrière, faisant suffoquer ce dernier qui laissa l'arme tomber lourdement sur le sol dans un fracas terrible.

- Réponds à la question, gronda Yin en tirant sur la corde qu'il tenait dans ses mains planquant son cousin contre lui pour forcer la pression sur sa gorge. 

Ce dernier se débattait comme un poisson hors de l'eau cherchant à capter le liquide pour pouvoir respirer de nouveau.

- Pourquoi son chef de brigade est de votre côté à vouloir me tuer ?
- Pa...Parce que.. ton père l'a fait virer...
- Virer de quoi ?!
- De la famille.

C'était quoi ce merdier encore ? Depuis quand le chef de brigade était dans la famille de Yin ? À quel moment cet homme avait un passé dans la mafia  ?

- Il a... il a été recruté après ton... départ... hoqueta l'homme manquant d'air.
- Quel rôle ?
- Bras... droit...
- Père ne faisait confiance à personne, même pas à lui-même alors comment il a put engager un bras droit ?!
- P...Père lui a... imposé...
- Oh je vois.
- Yina, tue le. ordonna War qui venait enfin de comprendre ce qu'il ce passait derrière toute cette histoire.

Ce n'était finalement pas qu'une histoire de jalousie, mais ça allait bien plus loin. Non, Kan ne s'était pas sacrifié par amour, il avait confié War à cet homme pensant pouvoir lui faire confiance un tout petit peu pour s'assurer que War et Lisa seraient entre de bonnes mains et grandiraient de façon respectable, sans savoir qu'en réalité, cet homme l'avait très mauvaise.

- Attends, dis moi pourquoi père l'a viré ?
- Par... Parce qu'il a tenté de te tuer là bas.

Yin donna un coup sec, brisant la nuque de son cousin qui mourra sur le coup. Il fit tomber son corps comme un torchon sale et se précipita vers War.

- Je commence à comprendre, souffla l'enquêteur.
- Moi aussi et j'aime pas du tout ce que je découvre.
- Il manque une donnée : pourquoi vouloir te tuer ? Ça ne lui apportait rien à te flinguer, même si tu succédais à Khun Kan, rien ne lui aurais assuré de rester dans le clan, tu aurais pu le remplacer par Tim.
- Et c'est ce que je fais déjà depuis le début, répondit Yin en l'aidant à se relever.

War avait mal partout, il était si tranché qu'il ne savait tout simplement pas comment ils allaient pouvoir le sortir d'ici sans qu'il ne finisse en passoir à tracer leur chemin jusqu'à la sortie.

Yin déchira leurs hauts pour en faire des bandages de fortune et serra autant qu'il le pouvait pour stopper les hémorragies. 

- Tu peux te lever ?
- Si tu me soutien, normalement oui, répondit l'enquêteur en prenant appuie sur la table pour se lancer en avant.

Yin le rattrapa et passa un bras sous le sien pour le soutenir, ils quittèrent la pièce. Passant devant la machette, Yin se pencha et la récupéra.

- Ça peut toujours être utile.
- Sortons d'ici.

Ils évoluèrent beaucoup trop lentement, mais avec l'état de War difficile de se mettre à courir alors qu'au dessus d'eux un carnage était en cours. Des corps tombaient au dessus de leurs têtes, des meubles se fracassaient ou finissaient par être expulsés et raclaient le sol, donnant des migraines horribles à War.

- Visiblement la cavalerie est arrivée plus vite qu'on ne l'avait pensé, fit remarquer le blessé.
- Au moins ça nous laisse le temps de te sortir de là.
- T'y retourne pas sans moi, gronda War.
- Bae t'as vu ton état ?
- Je m'en fous, si il faut je te sers de bouclier.

L'envie était louable, mais War ne tenait déjà plus beaucoup sur ses jambes et il ne tiendrait pas plus face à l'assaut.

- AH ! entendirent-ils hurler tout près d'eux alors qu'ils atteignaient la sortie. Vous osez me
trahir ?!
- C'est pas ton chef ça ?
- Si. Ton cousin avait raison, les autres sont là.

Alors qu'ils atteignaient enfin l'étage, ils pouvaient admirer le massacre, les corps jonchant le sol, le sang tapissant le parquet, le bordel était monstre et pourtant ils avaient face à eux une armada mixant police et mafieux contre un homme qui avait décidé de tuer tout ce qui lui rappelait son ancien patron ainsi que la famille de ce dernier qui l'avait soutenu par jalousie et vengeance.

- Toi ! s'écria la tante de Yin en clopinant vers eux pour tenter de le blesser, mais le mafieux brandit la machette que la femme reconnu.
- Non... Où... Où est mon fils ? Qu'as-tu fait à mon fils ?
- La même chose que vous avez fait à mon père. répondit sombrement Yin. 
- Patron, souffla War en avisant quelle partie de sa brigade était venue à sa rescousse.
- Nous avons tout reçu. Nous avons fermé les yeux beaucoup trop longtemps sur les agissements de votre chef de brigade. gronda un homme assez grand et carré, à l'image d'un mafieux ou d'un garde du corps. Nous prenons la suite.
- Non, déclara alors War.

Tous le regardèrent étonnés.

- Il y a des questions encore sans réponses et Yina en a besoin.
- Yina ? Oh je comprends mieux... fit ce dernier en gardant en joue son ancien meilleur élément. Posez vos questions.

Yin confia War à Tim et Lisa qui se trouvaient pas très loin d'eux, aussi épuisés que furieux, armes au poing prêts à tirer.

- Pourquoi avoir trahis mon père ?
- Ah ! Ton père n'était qu'un bon à rien qui ne rêvait que de revoir son fils. se moqua le chef de brigade en riant. Ton père n'était qu'un lâche et pour que j'ai sa totale confiance, il fallait qu'il soit isolé. Mais tu n'es pas mort comme j'avait prévu et elle s'est pointée au pire moment !
- Bae finalement on s'est pas tant trompé que ça.
- Non, visiblement... J'aurais préféré que ce soit le cas pourtant.
- Moi aussi. Je vais pas vous demander votre avis, monsieur. dit Yin en tournant à peine sa tête vers le plus haut gradé de la police. Je vous le laisse lui, mais elle...
- C'est une femme de politicien ! s'exclama t-il pourtant.
- Rien à foutre.

[...]

War se souvenait encore de ce que Yin avait osé faire devant tous. Ce coup administré sur sa tante, tranchant sa tête qu'il voyait encore rouler sur le sol, les yeux grands ouverts par la stupeur, la bouche ouverte comme si elle voulait crier sans jamais pouvoir y arriver...

La scène était encore très vive dans sa tête, même des mois après cette soirée.

Que c'était-il passé après tout ça ?

War avait été emené en urgences à l'hôpital pour se faire soigner, mais avait refusé y rester. Yin avait alors fait vider la villa de son père, récupéré l'urne et tout ce qui l'accompagnait pour tout expédier aux états unis où l'attendait sa vie d'avant.

Il y envoya ses beaux-parents en même temps que War qui finalement fut hospitalisé de force arrivé sur place et y resta un certain temps.

Il avait été radié de la police, bien que ce qu'il avait fait avait beaucoup joué en sa faveur pour partir promu. Il fallait le faire quand même, mais son statut affilié à la mafia faisait qu'il ne pouvait pas rester parmis eux. Pour Lisa et les autres ?

Rien n'était décidé encore. Ils restaient en Thaïlande pour le moment. Pourtant ça faisait 6 mois que tout c'était produit et War profitait de son nouveau statut dans cette entreprise risquée pour laquelle il travaillait.

Connaissez vous les Tigres d'Acier ?

- Chéri, s'exclama une voix profonde et inquiète.
- Je vais bien rassure toi. Je suis guéri depuis longtemps.
- Pourquoi j'ai l'impression que tu regrette ?

Yin s'approcha et vint l'étreindre contre lui, sa main posée à plat, doigts écartés, sur son ventre où se trouvaient maintenant des zébrures, témoins de son sacrifice.

- Je repense juste à ce qu'il c'est passé cette nuit là.
- War Anan Wong. l'appela doucement Yin au creux de son oreille.
- Hm ? Qu'est-ce qu'il y a Yin Anan Wong ? sourit ce dernier.

À leurs doigts brillaient le témoin de leur amour qu'ils avaient célébrés directement une fois que l'ex enquêteur fut rétabli pour assister à son propre mariage.

- Je t'aime.
- Moi aussi Yina.

Le mafieux déposa plusieurs baisers sur sa nuque, faisant frissonner son époux qui se mit à feuler, balançant la tête en arrière, sur l'épaule de ce dernier, appréciant cette douceur qu'il aimait chez lui quand ils étaient que tout les deux.

La bouche de Yin continuait de dévorer la nuque de son compagnon qui se laissait aller contre lui, profitant de cette caresse et de ce moment où personne ne viendrait les déranger. Instant assez rare depuis qu'ils avaient emménagé aux États Unis. Car depuis leur arrivée, ils avaient dû s'occuper de la santé de War, reprendre le business laissé en plan de Yin avant son retour en Thaïlande. Si il était le digne fils de son père, son business à lui était le plus florissant dans la mafia installée en Amérique.

- Yi... Yina... souffla War alors que la main de son mari se glissait lentement sur son torse à travers le tissus fin de sa chemise.
- Hm ? 

Sa langue passa sur sa gorge, War sentit tout son corps se tendre et vibrer sous les caresses de Yin qui prenait un malin plaisir à faire valoir ses droits sur son époux. Du moins jusqu'à ce que War décide de reprendre le lead de leur câlin et pousse Yin jusqu'au fauteuil tout proche.

Surpris, mais plus excité que jamais, Yin le laissa faire, le regardant retirer sa chemise, dévoilant son corps zébré de cicatrices encore non guérit, mais ça n'ajoutait que de la beauté au jeune homme qui les arborait fièrement telles des blessures de guerre.

War plongea sur sa bouche, capturant sa lèvre inférieure entre ses dents, la lui mordillant, suçotant cette dernière tandis que le corps de Yin réagissait violement à lui. Son touché était volontairement rude et Yin se laissait avoir par cette rudesse car pour lui c'était cette façon que War lui exprimait toutes les choses qu'il avait en lui.

- Petit tigre, si tu continue à me...hmm War...
- Ssh...

Mais que pouvait-il faire quand son époux était dans cette état ? Rien hormis lui rendre la pareille. Il lui attrapa les cuisses, plantant ses doigts dans la chaire, marquant de son emprunte sur son corps, cherchant à remplacer celles que son cousin et sa tante avaient put laisser sur lui.

Dans leur besoin de se sentir, ils ne firent pas attention à ce qui les entouraient, ni à l'orage environnant qui obscurcissait le ciel, pour eux, leur monde n'était concentré que sur leur couple, leur amour et ce besoin d'être auprès de l'autre jusqu'à ce que la vie n'y mette un terme.

Yin glissa ses doigts dans le bas de son époux, le déshabillant, pressé de se retrouver enfin en lui de nouveau. Dans leur besoin primal de se toucher, de se sentir, War griffa le torse de Yin, mais ce dernier n'en avait rien à faire, leur baiser était puissant, leurs langues se livraient l'une à l'autre dans un ballet endiablé, Yin se libéra, aidé par la main avide de son compagnon qui, sans attendre un seul instant, l'inséra en lui.

La douleur et le plaisir se mêlaient, inquiétant Yin, mais War était dans le besoin de le retrouver après des mois. 

- Yina... l'appela War bougeant ses hanches, le sentant remuer en lui avec une telle langueur que l'ex enquêteur sentait déjà la jouissance lui étreindre le bas du ventre.
- Je sais War, je sais...

Yin gronda, il l'empoigna, le souleva contre lui pour l'allonger dans leur lit, détruisant ce qu'il y avait pour se donner autant de plaisir que d'amour.

Durant toute la nuit, la maison vibra sous les coups de reins de l'un, les gémissements rauques de l'autre.

Dans cette nuit-là, après des mois de préparation à une vengeance, une fuite et des blessures graves, les voilà enfin réuni et ce, pour une vie durant.

Bienvenue chez les Loups d'Acier. Non, non, vous ne rêvez pas, les tigres étaient bel et bien morts avec leur chef, Kan Anan Wong, mais aujourd'hui, les Loups d'Aciers venaient de voir le jour avec leur chef Yin Anan Wong et son époux War Anan Wong.

Dans cette entreprise, beaucoup de choses allaient changer et leurs liens avec l'extérieur seraient tout aussi renforcé, War gardera contact avec son ancienne brigade qui lui demanderont souvent de l'aide pour certains dossiers épineux, mais plus personne n'entendra parler de son ancien chef ni de la famille meurtrière.

Pour Yin et War, tout ceci n'était pas que du passé, ils vivraient avec et principalement War qui porterait pour toujours les marques de ce qu'ils avaient vécu. Mais ils avaient réussi à venger Kan et à se retrouver pour ne plus jamais se quitter.

Bienvenue... Chez les Loups d'Acier.

Fin.