Chapter three
- Alors, récapitulons le plan. On se pose à table, on leur demande si leur journée s'est bien passé, on pose des questions, on fait les fayotes à mort. Après, on leur parle implicitement de la fête et on voit, compris ?
- Oui Vicky, t'inquiètes ça va le faire. C'est les vacances, ils vont être détendus et ça va passer.
Victoria veut absolument aller à la fête, elle m'en a parlé tout le reste de l'après-midi. C'est vrai que cette fille est une vraie fêtarde, à chaque fois que ses parents n'étaient pas à la maison pour quelques jours, elle organisait des soirées. Mes parents me laissaient y aller, car ils pensaient que nous faisions seulement des soirées pyjamas entre filles. Ils sont, comment dire ? Très très stricts, ils veulent que je me concentre à fond sur mes études, que je suive leurs traces dans le monde du droit et de la gestion d'entreprise. Que j'épouse un fils de bonne famille, très riche. Ils n'avaient aucun souci avec Kevin, car sa famille est une des plus fortunés de New York. On se connaît depuis l'enfance, nos parents sont très amis et c'était une logique que nous sortions ensemble. Je n'irais pas dire que c'était un couple forcé, mais ça y ressemblait. Bon, de mon côté j'avais de vrais sentiments pour lui, c'était mon meilleur ami et donc je l'aimais beaucoup. On a partagé des moments magiques, des journées à rire et à pleurer. On était tous les jours ensemble, rien n'aurait pu nous séparer, à part le lycée visiblement. Quand mes parents ont appris qu'il m'avait trompé, ils n'ont pas vraiment voulu y croire, pour eux il était impensable que Kev et moi nous séparions. Ses parents l'ont menacé de l'envoyer au pensionnat s'il ne venait pas s'excuser et essayer de recoller les morceaux. Il l'a fait à contrecœur et mes parents ont insisté pour que je le pardonne, mais il en était hors de question. Il ne voulait clairement plus sortir avec moi et il était vraiment impossible pour moi de pardonner une tromperie. Kevin a subi la pression de sa famille toute sa vie. À vrai dire, une part de moi avait compris que tout ce qu'il cherchait, était d'être un ados normal et de s'amuser, il aurait seulement dû le faire dans le respect. J'aurais très bien pu comprendre s'il était venu m'en parler, avant d'en faire des siennes. Je suis la fille la plus compréhensive de l'univers, j'écoute, j'analyse et je cherche des solutions. C'est comme ça que je fonctionne et il le savait très bien, mais il a préféré n'en faire qu'à sa tête et provoquer la colère de ses parents et des miens, par la même occasion.
Il a toujours été mon meilleur ami et je me dis que si nous n'avions pas gâché cela avec cette histoire de couple, nous serions toujours amis à cette heure-ci. Mais bon... la vie est faite ainsi. Après que j'ai définitivement dit à mes parents que c'était fini pour de bon, ma mère était très déçue et j'avais l'impression qu'elle m'en voulait. Ce ne sont absolument pas des personnes compréhensives, enfin, surtout pour ma mère. Elle n'a jamais cherché à me comprendre et à vraiment me connaître, moi, la vraie Hayley. Mon père essaye, il tente de passer des moments avec moi, mais ce n'est pas trop son truc. Il est toujours occupé par son travail, ma mère par ses soirées mondaines à la noix, et au final, il reste moi, la petite Hayley. Il a fallu une soirée, une où j'ai vraiment explosé, j'ai hurlé comme jamais je ne l'avais fait. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps et c'est là qu'ils ont enfin compris, ils ont compris que cette séparation m'a fait un mal fou et qu'en aucun cas, je n'étais responsable. Ils ont donc décidé de nous emmener avec Victoria en Californie, je crois que c'est la seule chose qu'ils ont faite dans mon intérêt, de toute leur vie entière. Mais je sais qu'ils ont fait cela pour que je me calme et que je sois à nouveau sérieuse pour ma dernière année au lycée. Que j'ai mon diplôme et que je sois accepté à Harvard ou bien à Yale, dans une grande université quoi. Au fond de moi, je ne pense pas vouloir faire des études de droit, ce n'est pas vraiment ce qui m'intéresse. En réalité, je ne sais pas ce qui m'intéresse. On m'a tellement bourré le crâne en me disant que je suivrai les traces de mes parents, que je n'ai même pas pris le temps de réfléchir à ce que j'aimais vraiment. Quelle importance si je n'ai pas mon mot à dire ? Imaginez leur tête si je leur disais que je ne veux pas aller à Yale. Imaginez leur tête si je leur dis que je veux voir le monde, que je veux profiter de ma vie. J'ai essayé d'imaginer un monde parfait où j'entendrais sortir de leur bouche : "tout ce qu'on veut c'est ton bonheur, on te veut épanouie, peu importe la voie que tu choisiras". J'ai vraiment essayé d'imaginer ça, mais même par la pensée c'est impossible. Ils sont butés, ils vivent encore à l'ancienne et ça ne changera pas.
Enfin bon. Je ne peux rien y faire, alors autant vivre avec pour l'instant. Puis qui sait ? Peut-être qu'un jour je trouverais une force immense, celle qui me permettra de tenir tête à mes parents et à me battre pour vivre ma vie comme je l'entends. Peut-être qu'un jour, je rencontrerais un homme simple, un homme qui ne pense pas qu'à l'argent, un homme qui me fera tourner la tête comme personne ne l'a jamais fait. Un homme qui me permettra d'être moi-même. Puis si ça n'est pas le cas, j'espère réussir à travailler sur moi-même et apprendre à m'aimer et à aimer la vie.
Mais pour l'instant, j'ai une requête à soumettre à mes parents. En parlant de ça, nous arrivons à l'instant à la cafétéria de la résidence où mes parents nous attendent déjà.
- Bonsoir les filles. Nous dit mon père en souriant
- Bonsoir papa, bonsoir maman. Votre journée s'est bien passée ?
- Oui parfaitement. On a commencé par se balader dans la résidence. On a découvert qu'elle était pleine de terrains de sports et notamment des terrains de tennis et de golf. Nous avons d'ailleurs fait un golf avec les Carter, une très bonne famille.
- Et surtout blindée. Je murmure
- Qu'as-tu dit chérie ? Tu as parlé beaucoup trop doucement. Je te répète toujours d'articuler, d'ailleurs. Demande ma mère
- Non, non rien, ne t'en fais pas. Qu'avez-vous fait ensuite ?
- Nous avons pris un verre en leur compagnie. Figure-toi qu'ils ont un fils qui a à peu près ton âge, ce serait chouette si tu faisais sa connaissance. Tu verras, il est très beau et vraiment adorable.
- Non maman, je ne suis pas ici pour faire des rencontres. C'est deux mois pour s'amuser, oublier et profiter. De plus, ma dernière relation est trop récente, et me fais toujours très mal. Je ne suis pas le genre de filles désespérées à l'idée de ne pas trouver l'amour. Je n'ai que dix-sept ans.
- Très bien, très bien Hayley, pas besoin de paniquer. C'était seulement une suggestion, je me disais simplement que vous pourriez vous faire des amis, Victoria et toi. Comme tu l'as dit, vous êtes là pour deux mois, vous n'allez pas rester seule.
Ouais amis bien sûr, je ne savais même pas qu'elle connaissait ce mot quand il s'agit du sexe opposé. Mais bon, je ne vais pas m'énerver et gâcher nos chances d'aller à la fête tout à l'heure. Je dois mettre toutes les chances de mon côté et être la fille la plus agréable au monde.
- Et vous alors les filles ? Demande mon père
- Nous sommes allées à la plage, d'ailleurs, on a déjà commencé à bronzer. Le soleil tapait vraiment très fort aujourd'hui, c'était parfait. S'exclame ma meilleure amie
- Oui c'est vrai qu'il a fait très chaud. Je crois que nous sommes arrivés au bon moment.
- Je suis tout à fait d'accord, surtout que la plage était vraiment à côté. La résidence est très bien située, les touristes doivent se précipiter ici. Je dis avant d'avaler une fourchette de ma salade
- Oui, nous avions consulté le site avant de réserver et les commentaires étaient tous positifs. Mais je dois avouer que c'est l'emplacement qui nous a convaincu, ta mère et moi.
- Et bien, c'est réussi.
- Sinon, quelques rencontres sympas à la plage ? Peut-être même des gens de la résidence ?
- Pas vraiment, on a vaguement discuté avec un gars de notre âge. D'ailleurs, il est venu nous parler d'une fête qui se déroulera à partir de vingt heures près de la jetée. On lui a dit que nous avions d'abord besoin de votre permission.
- Quel genre de fête ?
- Oh vous savez, une petite soirée plage entre jeunes, rien de bien extravagant. Je pense qu'ils veulent fêter le début de l'été à leur façon. Répond Victoria
- Je pense que c'est une très bonne idée, c'est un moyen de faire quelques rencontres, de s'amuser et de bien commencer les vacances. J'ajoute
Ma mère me fixe, un air hésitant flotte sur son visage.
- Je ne sais pas...
- S'il vous plaît, je vous promets d'être raisonnable, de ne pas finir bourré et de ne pas faire n'importe quoi. On veut seulement s'amuser et comme vous l'avez si bien dit, faire des rencontres et des amis. Vous me connaissez, vous savez que je suis raisonnable. Je ne vous ai jamais ramené de problèmes, j'ai toujours été très honnête. Je vous demande seulement une soirée.
- Je parlais de rencontre au sein de la résidence, avec des gens de bonne famille. Pas des dévergondés qui se dandinent avec de l'alcool. Me dit ma mère
- Tu ne peux pas juger tout le monde maman, pas sans les connaître. C'est ce que tu fais toujours, c'est ce que tu as fait quand je t'ai demandé d'aller dans des écoles publiques. Tu juges les gens qui ne sont pas de ta classe sociale et tu oublies, qu'il fut un temps, où tu étais une des leurs. Enfin bref, ce n'est pas grave, oublies ce qu'on vient de dire. Je ne sais même pas pourquoi j'ai cru que la réponse pourrait être positive.
- Ne le prend pas comme ça, tu sais que ta mère et moi, on ne veut que ton bien. On vient à peine d'arriver, tu ne connais même pas la ville, il peut se passer n'importe quoi. Tu auras tout le temps de t'amuser, mais nous préférons que tu le fasses, quand tu te familiariseras avec cette ville. Me dit mon père en essayant de me réconforter
Je lance un regard à ma meilleure amie qui affiche la même moue déçue. Mes parents resteront les mêmes malgré tout, et ma mère est la pire. C'est une hypocrite et une harpie.
Le dîner se termine donc dans une ambiance tendue, où ni moi, ni Victoria ne parlons. À quoi bon parler si on ne nous écoute pas.
Il est vingt heures passé lorsque nous remontons dans notre chambre. Arrivées devant la porte, je l'ouvre et m'affale sur mon lit.
- Ils sont vraiment relous tes vieux !
- Ça je ne te le fais pas dire, je me disais bien qu'ils ne pouvaient pas être aussi gentils et compréhensifs. Ce voyage était seulement une destination au hasard et on ne va pas profiter de L.A comme de vraies californiennes.
- Et bien ça craint au max. Ils peuvent au moins se lâcher le temps d'un été. Tu as toujours été la fille parfaite depuis ta naissance. Tu ne leur as jamais manqué de respect, ni allé à l'encontre de leurs décisions. Je ne les comprendrais jamais.
- Il n'y a rien à comprendre Vicky, ce sont juste des gros cons. Je ne devrais pas dire ça, car ce sont mes parents, mais être leur fille ce n'est pas un cadeau. Je préférerais cent fois venir d'une famille modeste qui se soucie de moi plutôt que d'être une des leurs.
- Oh ça je comprends... Bon bah on va se faire une soirée Netflix je pense.
- Ouais... Je vais prendre une douche et on voit.
- Oui, oui, vas-y.
Je me lève et me dirige dans la salle de bain. Je prends une douche rapide. Victoria n'a pas tort, ils ne sont pas juste avec moi. C'est vrai que je ne manque de rien, enfin je veux dire niveau nourriture ou matériel. J'ai une grande maison, une belle voiture, une chambre incroyable, une cuisinière très talentueuse, la vie que les gens appellent "vie de rêve" Mais ce n'est pas ce dont j'ai besoin, la plupart du lycée m'envie et si ça ne tenait qu'à moi, j'échangerais ma vie avec la leurs sans aucune hésitation.
J'aurais aimé que mes parents soient là pour me rassurer quand je faisais des cauchemars, pour m'apprendre à faire du vélo. Pour me câliner quand je me sentais mal, mais ce n'était pas le cas. La seule chose qu'ils savaient faire, c'était payer des gens pour faire leur job de parents à leur place et m'obliger à étudier au lieu de m'amuser.
J'ai supporté leur comportement pendant dix-sept ans et j'en ai vraiment marre. Je veux être une ado normale, aller à des soirées, sortir avec des garçons normaux et vivre normalement et pas comme si j'étais l'héritière de la couronne d'Angleterre.
Il n'est pas question que je les laisse décider pour moi, plus maintenant. Je sors de la douche seulement vêtue de ma serviette. Je file dans mon dressing et y ressort vêtu d'une combinaison noire. J'y ajoute une ceinture hyper classe, je mets des sandales de la même couleur. Je retourne dans la salle de bain, je me maquille légèrement. Je laisse mes cheveux naturels et y ajoute un serre- tête et retourne vers Victoria.
- Euh... pourquoi tu t'es habillé ? Demande ma meilleure amie confuse
- Parce que, chère meilleure amie de mon cœur, il est temps d'arrêter de donner raison à mes parents et de leur montrer qu'ils n'ont pas à contrôler ma vie.
- Tu veux dire qu'on va à la soirée en cachette ?
- Exactement, alors dépêche-toi de te préparer.
Elle hurle et me saute dans les bras.
- Hayley Davis je t'aime !!!
Je ris avant de la pousser jusqu'à la salle de bain. Nous allons aller à cette soirée, coûte que coûte !
🦋🦋🦋
Et voilà le nouveau chapitre!
Bon rien de particulièrement intéressant, on en sait seulement un peu plus sur la vie d'Hayley et de sa charmante relation avec sa mère.
On se revoit mercredi pour le prochain chapitre et n'hésitez pas à me faire part de votre avis ❤️
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top