PDV de Clémence

-Tu l'as giflé ?!

- Mmh...

- Non mais... sérieux ?!

- Oui.

- Oooh... Mais... sérieusement ?!!

- Sun' ! Oui je l'ai giflé ! T'arrêtes maintenant ?

- Rooh... J'en connais une qui est de mauvaise humeur !

Après être revenue de la forêt, je me suis rendue dans mon cabanon et avait retrouvé Sun' qui était en train de se faire ses ongles de pieds. Me connaissant depuis bien longtemps, elle a immédiatement sût que quelque chose ne tournait pas rond. Elle a tapoté la place libre qui se trouvait sur son lit, en haut du lit superposé. Je suis alors montée à l'échelle, me suis assise près de mon amie et, après avoir hésité durant quelques secondes, lui ai raconté l'épisode de la forêt. Seulement, mon instinct m'a dicté de ne pas révéler à Sun' le lien de parenté entre Côme et Connor. Je ne lui ai donc pas confié cette partie de l'histoire et ai dû romancer un peu les faits pour qu'elle ne se pose pas de question.

-Ecoute, c'est lui qui est fautif. Ce n'est pas à toi de t'excuser !

- Je n'ai jamais parlé de m'excuser, la coupai-je plus sèchement que je ne l'aurai voulu.

- Ah...

Je soupirai et me mis sur mes genoux.

-On descend ?, lui proposai-je.

- Oh... Heu... Ok.

Je descendis le long de l'échelle et remis mes chaussures.

-Où vas-tu ?

- Où allons-nous, tu veux dire ! Allez, viens avec moi. Tu sais où sont Coline et Rose ?

- Elles ne doivent pas être très loin du réfectoire... C'est bientôt l'heure du déjeuner...

- Ok ! Allons-y !

Arrivées à notre table habituelle, tout le monde était présent, sauf Côme. Ce dernier mangeait avec ses amis, à une autre table. Connor était avec les autres moniteurs et ne m'avait pas vu. Je ne savais pas quoi penser ; si finalement, je devais fermer les yeux sur le fait qu'il ait frappé son... hum... cousin ou si... si...

Après, faut dire que je l'ai frappé aussi et d'après ce que j'ai entendu, il voulait juste me protéger... Mais, il l'a frappé quand même ! Raah ! Dilemne ! Comment faire ? Réagir ou laisser tomber ?

-Hey Clémence !

Je me retournai et tombai nez à nez avec Bradley. Je ne lui avais pas reparlé depuis quelques jours et ça me faisait plaisir de le revoir.

-Hey ! Comment ça va ?

- Et bien écoute, malgré une nuit de sommeil assez turbulente, je ne me suis pas levé du pied gauche !

- Miracle !

Ma remarque le fit rire et c'est sur cette dernière phrase que nous nous assîmes à table. Bradley... Au départ, je savais bien qu'il y avait un petit truc entre nous, même si je ne trainai avec lui que pour rendre jaloux Connor mais aujourd'hui nous sommes de bons amis, ayant remplacé le flirt par les plaisanteries en tout genre. Nous nous apprécions et il n'est plus question de séduction. C'est comme si nous nous étions mis d'accord sans même avoir parlé. 

- Vous pensez faire quoi cet aprèm' ?, demanda Will.

- Je crois que je vais faire course d'orientation, dit Rose tout en s'empiffrant de pâtes bolognaise.

- Moi aussi, dit Coline.

- Je vous suis, répondit Tom.

- Tout le monde y va ?, demandais-je.

- Oui !, me répondirent mes camarades de table en cœur.

- Bon bah... Je viens avec vous.

                           ~~

- C'est par là !, me cria Tom.

- Raah ! Ça fait trois fois qu'on passe devant cet arbre !

- Mais non ! Je te jure qu'on est sur le bon chemin !, s'entêta Tom.

La course avait débuté depuis peu que nous étions déjà perdus. Enfin, pas d'après Tom. Je m'époumonai à le lui dire mais rien n'y faisait, il était sûr que nous étions sur le bon chemin. De plus, la forêt où nous étions, nous ne la connaissions pas vraiment. Elle partait près du lac et continuait loin du camp. La course dans laquelle nous participions avait pour but de trouver un objet caché avec comme seule indication des petits indices que l'on trouvait sur le chemin. Sauf que cela faisait longtemps que nous n'en trouvions plus... Les équipes étaient en binômes. Tom et moi n'avions pas attendu une seconde que déjà, nous nous jetions un regard entendu. Je vous avoue que maintenant, je regrette un peu mon choix...

- Regarde ! Un indice !

Il le prit dans ses mains et le retourna.

-Tom, non... Nous cherchons le numéro 4, là c'est le 8 !...

- Ah..., dit-il en remettant l'objet à sa place.

Nous continuâmes notre route tandis que Tom tentait de percer le secret de l'utilisation de la boussole.

-Si l'aiguille pointe vers l'Est, ça veut dire que..., marmonna-t-il pour lui-même.

Je soupirai. Nous ne sommes pas prêts de gagner...

Une trentaine de minutes plus tard, alors que j'allais m'énerver pour de bon, Tom se prit le pied dans des ronces et tomba tête la première par terre. Un craquement sonore accompagna sa chute. Je me précipitai vers lui.

- Tom ! Ça va ?!

Il ne me répondit pas et commença à blêmir. J'étais persuadée qu'il s'était cassé quelque chose à cause du craquement.

- Tom ! Réponds moi !

Je commençais à paniquer.

- Non, non, je n'ai rien mais... je... je..., bégaya-t-il en devenant aussi blanc qu'un linge.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Je... je... Je suis tombée sur la boussole et... je crois bien que...

Il se souleva légèrement et sortit de sous son postérieur la boussole. La vitre avait explosé et l'aiguille ne bougeait plus, coincée entre deux morceaux de verres.

-Génial ! Franchement, génial !, dis-je sarcastiquement.

Juste après, je fus prise d'un rire nerveux.

-Et merde !, criais-je, Comment on va faire maintenant ?

- Peut... Peut-être que... que tu avais raison...

- Quoi ?, dis-je agressive.

- Nous sommes peut-être bien perdus...

~~

Nous marchions maintenant depuis  3 heures. Evidemment, je n'avais pas pris de téléphone mais heureusement, Tom avait le sien. Malheureusement, nous n'avions pas de réseau et la batterie n'était qu'à 45%. Ce n'était pas mon style de péter des câbles ou de me rouler en boule pour pleurer sur mon sort. Avoir ces réactions n'allait pas nous ramener au camp. En réalité, j'avais eu les deux il y a deux heures et c'est Tom qui m'a ramené à la raison. Sans lui, je serai encore en boule au pied d'un chêne, en  train de me lamenter. Pas très courageux comme réaction, je le sais bien. Il était maintenant 17h30, et mon ventre commençait déjà à montrer son mécontentement.

- Je donnerais n'importe quoi pour des Oréos... ou un gâteau au chocolat hyper fondant...

- D'où le nom fondant au chocolat.

- Tais-toi ! Je dis ce que je veux !, dis-je avec un ton capricieux. Donc je disais, un gâteau au chocolat et aussi un hamburger avec le fromage fondu qui dégoulinerait le long de la viande et...

- À mon tour de t'ordonner de te taire ! Moi aussi j'ai faim alors arrête cette torture !

Et dire qu'on avait mangé quatre heures plus tôt. Je chassai de mes pensées toutes images de nourriture et continuai de marcher.

- Tu penses avoir une idée de là où nous allons ?

- Logiquement, si nous continuons tout droit, nous allons forcément tomber sur une route ou une maison...

- Donc, ça veut dire : non, je n'en sais absolument rien.

- Exactement.

- Dans ces moment-là, tu aurais dû répondre : t'inquiète, je gère fougère ! Je sais exactement où nous allons ! Je suis déjà passé par là en baladant mon chien ! 

- Alors primo : je n'habite pas par ici. Deuxio : je n'ai pas de chien.

- Et bien imagine alors ! 

- Je ne suis pas très imaginatif, et tu le sais. Au lycée, je préfère largement les maths, la physique et SVT plutôt que le français et ses rédactions...

- Tout le contraire de moi, cher ami !

Puis le silence revint.

Il était maintenant 19 heures et le soleil commençait à se coucher... Je commençais aussi sérieusement à paniquer... Tom un peu moins. Mais même s'il ne le montrait pas, je le pense au fond de lui aussi inquiet que moi. Nous marchions depuis plusieurs heures et mes jambes ne me portaient plus.

-Faut... Faut qu'on s'arrête...

Tom se retourna vers moi et me sourit tristement.

-Nous allons devoir passer la nuit ici, Clémence.

Je n'avais pas envie de riposter mais juste envie de m'allonger et de me reposer. Je hochai de la tête et m'assis contre un arbre. De toute manière, je ne pouvais pas riposter, il n'y avait pas d'autres choix. 

-Je vais chercher du bois, me dit Tom. Je reviens vite.

Il s'éloigna et je le vis se pencher plusieurs fois pour ramasser des bâtons et des feuilles sèches. J'aimerai venir avec lui, l'aider, mais mon corps ne me répondait plus. Quelques minutes plus tard, Tom revint et déposa le bois par terre.

-Tu sais faire un feu ?

- J'ai fait les scouts quand j'étais petit. Merci papa, merci maman. Ils m'ont forcé à y aller mais ce n'est pas maintenant que je vais me plaindre. Bon, ça fait quelques années que je n'en ai pas allumé un, je dois être un peu rouillé mais qui ne tente rien n'a rien.

- Pas faux. Tu as besoin d'aide ?

- Non, reste là où tu es. Je vais m'en occuper.

Il prit un bâton de bois et le frotta à un autre. Il dû recommencer plusieurs fois, se ratant toujours de peu mais il n'abandonna pas, continuant son opération encore et encore. Une trentaine de minutes plus tard, alors que les derniers rayons de soleils disparaissaient, une minuscule flamme apparut. Tom souffla vite dessus, rajoutant petit branchage et mousse sèche pour que petit feu devienne grand. Quelques secondes plus tard, de grandes flammes s'élevèrent entre lui et moi.

- Tu vois, je t'avais dit que j'y arriverai !

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Heyyyy !!

Encore un nouveau chapitre ? Non, non, vous ne rêvez pas ^^

Voici le chapitre 23, j'espère qu'il vous a plût ! :)

Dites-moi en commentaire vos impressions et vos avis par rapport à ce chapitre 23. J'attends vos réponses avec impatience ! ;)

Bonne soirée,

Ellie