Chapitre 26 : Règlement de compte
Je souffle un coup. Puis un deuxième. J'observe la façade avec désolation. Elle n'en sortira pas, du moins pour le moment et c'est bien mieux comme ça.
— Tu veux vraiment aller la voir ?
— Bien sûr, pourquoi tu me demandes ça ?
— Faudrait pas que tu te jettes sur elle.
Je détache ma ceinture et m'apprête à descendre quand il me retient une seconde.
— Je t'en supplie, ne fais rien qui pourrait te porter préjudice.
Je souris simplement et sors de la voiture. Phil me rejoint et nous grimpons les marches avant d'entrer dans le commissariat. J'ouvre l'une des portes en fer et nous nous retrouvons à l'intérieur.
Nous tournons vers le bureau qui semble être l'accueil. Une femme, aux cheveux bruns tirés en queue, à la peau pâle se tient devant nous. Elle pose le téléphone qu'elle tenait à l'oreille et nous demande qui nous cherchons. Je lui demande si l'on pouvait voir une certaine Lion Hailee. La policière sort de son bureau et nous indique sa cellule. Elle fait signe à un autre policier de la mettre dans une salle. La femme nous fait signe de la suivre. Elle ouvre ensuite une porte et nous entrons Phil et moi. Au milieu se trouve une table avec deux chaises d'un côté et une de l'autre.
— Elle ne va pas tarder à arriver.
Nous la remercions et elle repart.
Quelques minutes plus tard la porte se rouvre et Hailee entre. Elle s'installe et derrière elle se trouve une vitre tintée, là où les policiers nous surveillent. Les mains menottées, elle prend appuie de ses pieds pour glisser la chaise vers elle.
Un long moment la pièce reste silencieuse jusqu'au moment où elle parle la première.
— Pourquoi vous êtes venu me voir ? Son regard est diabolique et froid. Je ne la reconnais plus. Devant moi se tient une nouvelle Hailee, celle qui joue le rôle d'une bonne amie mais qui en fin de compte est l'une des personnes les plus mesquines que je connaisse.
— Je veux des explications, dis-je sur un ton glacial.
— A quel sujet ?
— Ne fais pas l'ignorante Hailee ! Dis-je en mettant un coup de poing dans la table.
— Enfin Summer, je ne te reconnais plus. Toi, celle qui était si douce et à l'écoute des autres. Dit-elle d'un air ironique.
— Arrêtes Hailee. Je ne te reconnais pas plutôt.
— Et pourtant, j'ai toujours été comme ça.
— Alors tu es bonne comédienne, je réponds impassible.
— Je faisais du théâtre lorsque j'étais enfant. Ça m'a réussi.
— Tu es horrible. Je ne te pensais pas comme ça. Je suis choquée. Perdue.
— Tu n'as rien a penser de moi.
Elle me dévisage puis pose ses yeux sur ceux de Phil, qui lui, ne laisse rien paraître.
— Toi Phil. Tu étais quelqu'un de bien. Dommage pour toi.
Il serre les poings. Il sait que le moindre geste peut l'emmener devant le tribunal.
— Tu n'as pas à me plaindre, dans l'histoire c'est toi la perdante. Dit-il en la fixant comme s'il allait lui jeter un sort.
— Comme ça on est quitte, finit-elle par déclarer.
— Je ne crois pas non. Dis-je agacée.
Elle arque un sourcil puis se tourne vers la grande vitre noire derrière elle comme pour leur dire qu'elle en a fini et qu'elle veut rejoindre sa cellule. Lorsque la porte se met à s'ouvrir je me lève d'un bond et élève le ton ;
— Moi, je n'ai pas fini de te parler. Tu te rassoies et tu m'écoutes, ok ?
Elle ne dit rien et exécute mon ordre.
— Vas-y je t'en prie, parle.
La porte se referme et je m'approche d'elle.
— Es-tu consciente de ton acte Hailee Lion ?
— Et quel acte ?
— Ne fais pas l'innocente je te prie.
— Dis-moi.
— Tu as tué Stevie, tu l'as toujours voulu. Et tu t'es servit de nous ! Et dire que je te faisais confiance... je te considérais comme une amie.
— Pf, soupire-t-elle d'un air las. On ne t'a jamais dit de te méfier des apparences ?
— Oh que si. Et maintenant encore plus. J'espère que tu pourriras dans ta cellule.
— J'y penserai, dit-elle le sourire aux lèvres.
— Et surtout souviens-toi de ce que tu as commis. Tu as tué une personne. Tu es une folle, une psychopathe.
Elle se stoppe net. Sûrement ai-je dû la toucher dans son amour propre.
— Je t'interdis de me traiter de ça ! Hurle-t-elle en se jetant sur moi.
D'un seul coup la porte s'ouvre et une masse de policiers entre m'enlevant de son emprise. Ils la retiennent d'un côté nous disant de nous en aller.
Phil passe le premier, je le suis et un policier nous raccompagne jusqu'à la sortie.
— A mon avis, c'est plus qu'une cellule qui lui faut, me dit Phil en entrant dans la voiture. C'est une chambre dans un asile psychiatrique.
— Elle est complètement tarée.
Je referme la porte et attache ma ceinture. Je regarde une dernière fois cet endroit où je ne rentrerai plus jamais. Hailee était une folle, il fallait que je me fasse à cette idée. Les gens ne changent jamais.
Phil fait demi-tour de la place et nous voilà repartit vers l'Université.
*
Après avoir prit une douche et avoir mangé quelques pizzas Phil et moi nous installons devant la télé. Je prends la télécommande et change histoire de mettre un film et de nous changer les idées.
— Tu sais, Fait Phil en me regardant, je vais voir un psychologue depuis ces derniers événements.
— C'est vrai ?
— J'avais besoin de parler, et surtout d'essayer d'oublier ce qu'il s'est passé. J'en ai encore les images dans la tête. Et le soir je n'en dors même plus.
Je ne sais pas quoi dire à ces paroles. Je comprends tellement le choc qu'il a enduré.
— J'étais amoureux d'elle...
— De Hailee ?
— Oui... on était devenu proche. Très même.
— Je suis désolée Phil... tellement.
— Je croyais qu'en venant ici, ma vie serait mieux qu'avant.
— Je croyais la même chose, d'après les dires de ma mère, c'était un endroit bien fréquenté, mais entre nous, ce n'est pas un environnement pour des personnes comme toi et moi...
— J'en ai bien peur. Lâche-t-il.
Pendant un cour instant, notre ami le silence s'installe un nouvelle fois.
— La fois où tu as voulu savoir ce qu'il s'était passé...
— Oui, lorsque tu étais occupé mais que je voulais absolument tout savoir.
— Et bien c'était très important ce que je faisais figures-toi.
— Que faisais-tu ?
— Après ce qu'il s'est passé, j'en ai parlé à ma mère. Et vu que je suis en âge de m'assumer j'ai prit des décisions...
Je ne dis rien et attends la suite. Mais j'ai peur de ce que cela peut bien être.
— J'ai prit la décision... d'arrêter les cours ici. J'ai renouveler mon passeport. Je pars à la fin de la semaine. Je change de pays. Je recommence une nouvelle vie. Ma mère vient avec moi.
— Et où allez-vous ? Je l'interroge, les sanglots coincés dans la gorge.
— Nous partons au Canada. Ma famille maternel vie là-bas.
— Tu vas tellement me manquer Phil.
Il me prend dans ses bars et j'éclate en sanglots. Une fois de plus je vais me retrouver seule avec moi-même.
— Si c'est mieux pour toi, alors vas-y. Dis-je en m'enlevant de son étreinte.
— Je t'appellerai, c'est promis.
Il se lève ensuite du canapé et part vers la porte. Je le suis et lui embrasse les joues.
— N'oublie pas demain sept heures, je lui rappelle.
Il me sourit puis disparaît dans les escaliers. Je referme derrière-moi et pars m'allonger. La tête vide, les yeux mouillés. Demain sera un autre jour, encore plus dur que celui-ci.
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