Chapitre 22 : Demi-tour
Je me lève d'un bond de sur mon canapé. Ça suffit, ils ne vont pas gagner ! Je vais leur faire passer l'envie de s'amuser comme ça ! Je dois y aller, intervenir !
Tout en tremblant j'attrape ma veste et mon sac et sors au plus vite de mon studio. Je n'arrête pas de me répéter qu'il faut que je me dépêche. Je descends les marches à une vitesse folle que j'en tombe presque. Quelle horreur cette situation, cet établissement, cette vie...
Mon téléphone se met à sonner, c'est Phil.
— Allô ? Dis-je en décrochant.
— Qu'est-ce qu'il se passe, où es-tu ? Tu as reçu ce message aussi ?
— Je rejoins l'arrêt de bus le plus proche, je file aider Hailee.
— Attends-moi devant l'entrée, j'ai une voiture.
Je raccroche tout en me dirigeant vers la sortie de l'université. Phil je t'en prie, dépêche toi...
Quelques minutes plus tard, une voiture se dresse devant moi. Phil se tient devant l'entrée tout en me faisant appel de phare.
Je grimpe et m'attache rapidement pendant qu'il reprend le volant.
— Merci, dis-je en le remerciant.
— C'est rien, tu sais où ils peuvent bien être ?
— D'après la vidéo j'ai l'impression qu'ils se sont cachés près d'un lac en dehors de la ville.
La nuit est déjà tombé, il va falloir être très attentif durant notre trajet.
Nous roulons bien quelques minutes quand il s'arrête.
— Que fais-tu Phil ?
Il lance un bref regard vers sa fenêtre et tout à coup la porte de derrière s'ouvre. Je regarde, et vois alors le visage de Stevie entrer... Ses cheveux noirs encore mouillés, il devait sûrement sortir de la douche. Il est vêtu d'un jean et d'un pull gris moulant. Qu'est-ce qu'il est beau... Et dire qu'il a voulu arrêter lui et moi. Mais pourquoi est-il là alors ?
— Pourquoi est-ce que tu viens avec nous ? Je l'interroge en contemplant la route qui s'assombrit par les nuages qui apparaissent de plus en plus laissant la pluie s'abattre sur le pare-brise.
— Je voulais vous accompagner, je dérange ?
— Non. Je voulais savoir.
*
Cela fait plus d'une heure que nous sommes sur l'autoroute. Je reste la tête tournée pour ne pas manqué la prochaine sortie et qui plus est un lac tout proche. Ils n'ont pas pu aller à trois heures de la ville quand même. Je m'enfonce dans mon siège, fatiguée et stressée par ce qu'ils nous arrivent. J'expire un bon coup.
— J'espère que l'on va la retrouver.
— On va la retrouver, c'est sûr et certains, s'enquit Phil.
C'est partit pour une soirée de recherche.
— On devrait prévenir la police, non ? Je demande.
— Pas encore, intervient Stevie, ça ne fait pas encore vingt-quatre heures qu'elle a disparu.
Je soupire. Quand est-ce que tout va enfin cesser ?
Le trajet reste tout de même silencieux à cause de la peur qui oppresse chacun de nous.
— On va la retrouver, j'en suis sûr, dit Stevie derrière nous.
J'espère qu'il a raison. J'espère pouvoir le croire, mais mon instinct me dit encore que tout va mal se passer...
— Comment on peut savoir où ils se cachent ? Demande Phil d'un ton légèrement agacé.
— On a aucun indice en plus, rajoute Stevie.
— Je n'en sais rien à vrai dire... Et on ne peut pas abandonner, on ne peut l'abandonner.
— Je veux dire, reprend Phil, qu'on va pas passer tout ce temps sur la route. Va falloir re-regarder cette foutue vidéo.
Je sors mon téléphone et lui montre la vidéo.
— Quelle horreur, s'écrit Stevie.
— C'est inadmissible... Souffle-je.
— Merde. Dit alors Phil.
Je me retourne alors vers Stevie, qui lui aussi ne comprend pas pourquoi Phil a dit ça.
— Qu'est-ce qu'il se passe Phil, l'interroge Stevie.
— Je sais où c'est. Son ton est froid et implacable que Stevie n'ose même pas poser une autre question.
— Et... où c'est, bredouille Stevie tout en s'enfonçant dans son siège.
— Bien plus loin qu'ici... Et on est dans la mauvaise direction.
Sans un autre mot Phil accélère. Je m'accroche à la poignée de porte.
— Freine tu veux bien ?
— Non, il faut qu'on la sauve.
— Oui, mais en accélérant tu pourrais nous tuer ! Il pleut, il fait nuit ! Je m'écris hors de moi.
— Et on risquerait de perdre une amie Summer ! Crie-t-il de plus belle.
— Stop vous deux ! Intervient Stevie. On est pas là pour se battre ! On va la sauver ! Phil met toi sur la bande d'arrêt.
— Quoi ?
— Je prends le volant.
Sans bruit, ni même énervement Phil se gare sur la bande d'arrêt et descend de la voiture laissant la place à Stevie.
Il claque la porte puis fait grogner le moteur.
— Par où on va ? Demande alors Stevie en commençant à se remettre sur l'autoroute.
— Tu prends la prochaine sortie puis l'autoroute en sens inverse. Comme si on rentrait dans la ville.
— Tu me diras ensuite où on sort.
— Oui. Dit Phil la mâchoire crispée et les poings serrés. S'il en avait marre, je l'étais aussi. Voir son amie se faire rouer de coup par une bande de con me mettais hors de moi. Il faut qu'on les retrouvent à temps. Qu'on cesse cette merde pour les futurs jeunes qui pourraient peut-être venir étudié ici plus tard. Et s'ils tombaient sur les mêmes gabarits... de plus en plus de jeunes perdraient tout leurs moyens. Mais il faut croire en soit, tout ce paie. Même si c'est horrible à vivre.
*
— Tourne ici, fait au loin la voix de Phil.
Je sursaute. Je me suis endormie pendant tout ce temps alors que nous sommes à la recherche de Hailee.
— Où sommes-nous ? Je demande à Stevie qui se gare.
— On a peut-être trouvé l'endroit, me dit-il doucement pour ne pas brusquer mon réveil.
Je souris.
— Heureusement que vous êtes là.
Il me rend mon sourire puis il descend de la voiture. Si tout ça ne nous serait pas arrivé, peut-être qu'entre lui et moi ça aurait pu marcher. Mais qui sait ? Peut-être que non aussi, et si une passe aussi difficile que celle-là l'empêche de rester avec moi, alors c'est que nous ne sommes pas fait pour être ensemble finalement...
Phil et moi partons les premiers suivit d'un peu plus loin par Stevie, il préfère vérifier s'il n'y a personne derrière nous. Phil tient en main son téléphone qui nous transmet de la lumière. Il n'y a aucun lampadaire pour éclairer les lieux. En même, là où nous nous trouvons, il est peu propable qu'il y est de la vie. C'est un immense chemin étroit et rempli de feuilles mortes qui nous fait face. Il a quelques rocher sur les côtés mais aucune habitation dans les parages. Nous sommes seuls.
Quelques minutes après avoir bien marché, Stevie lance ;
— Mec, t'es sûr que tu ne t'ai pas trompé ? Ça va faire presque une heure qu'on marche dans cet endroit.
— Non, ce n'est plus très loin.
— T'en es sûr ? Recommences Stevie.
— Oui, j'en suis sûr. Si c'est pour te plaindre rentre chez toi Stevie, tu nous sers à rien dans ces cas là.
— Continue ta route, crache-t-il un brin énervé.
Et il reprend le chemin. J'espère que nous ne sommes pas perdu. Qu'il sait où c'est... Et que surtout nous ne sommes pas induit en erreur par leur vidéo. C'est tout ce que je veux.
— J'en ai marre, finis-je par dire. On est perdu Phil.
Je m'arrête et m'assieds sur un rocher.
— Chut ! Fit-il.
Stevie et moi restons figés.
— Qu'est-ce qu'il se passe, chuchote-t-il.
— J'entends des voix, répond Phil.
— Alors, on est arrivé... ?
— Je crois bien que oui, finit-il par déclarer.
On est là Hailee... Prêt à te sauver, s'il en est encore temps.
Phil nous fait signe de le rejoindre doucement pour ne pas que l'on se fasse repérer. Nous nous élançons à pas de loup vers un arbre plus éloigné que la position où nous discernons encore les voix. Elles paraissent bien plus lointaines et à peine nette ce qui ne facilite pas la tâche. Stevie me fait passer entre Phil et lui et nous avançons un peu plus. Une cabane en bois se tient à quelques mètres de nous et je peux distinguer l'un des garçons de l'Université en sortir. Mais qu'est-ce qu'il peut bien fabriquer ?
— J'y vais ! Je suggère.
— Pas pour le moment et surtout pas toi ! Me dit alors Stevie.
— Pourquoi ça ? Dis-je un ton énervé.
— Il pourrait te reconnaître.
— Et toi non peut-être ?
— Moi, c'est autre chose.
— Comment ça ?
— J'ai des choses à régler avec eux. Cette fois ils ne vont pas s'en sortir.
— Quoi ?
— Il fallait que je te le dise. J'avais commencé à l'hôpital, mais je n'ai jamais réussi, je crois. Je te le dirai quand tout sera fini.
— Alors tu y vas ? Questionne Phil.
— J'y vais, oui.
— Fais attention. Et sauves-la.
— Je ferai de mon mieux.
— On t'attend ici !
Il commence alors à faire quelques petits pas, lorsqu'il se retourne et revient vers moi.
— Si jamais il devait m'arriver n'importe quoi, saches que je t'aime encore.
Mes yeux deviennent flous. J'avais envie de lui sauter au cou. Mais je ne l'ai pas fait. Il m'a embrassé délicatement puis il est partit sans se retourner prêt à affronter ses ennemis, ce que je pense on pourrait qualifier de « passé ».
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top