Chapitre 20 : Reste cette nuit
Il est huit heures du matin quand je me réveille. Pourtant c'est samedi. Je n'ai pas réussi à bien dormir. J'ai cauchemardé toute la nuit à cause de ce qu'il s'est passé hier après-midi. J'en ai la haine. J'aurai dû leur sauter dessus, les massacrés. Mais je n'ai pas bougé abasourdis par leurs coups. Je m'installe à table, ma tasse de chocolat, une tartine de beurre. Je contemple Stevie en train de dormir sur le canapé. Hailee et Phil on dû sortir courir. Ils se sont bien trouvés : sportifs. Je prends en main un livre au bord de la table et commence à l'ouvrir quand j'entends Stevie bouger. Je me retourne pour le regarder. Il ouvre légèrement les yeux, toujours endormie. Je lui souris.
— Bien dormis ? Lui demande-je pendant qu'il s'étire.
— Bof, répond-il.
— Pourquoi ça?
— Tu n'étais pas à mes côtés.
Je souris légèrement.
— Et puis, tu n'as pas tellement parlé lors du repas hier soir. Tu étais absente.
Que lui répondre ? Lui dire la vérité serait quand même une bonne chose. Et comme je me le répète : il faut en parler. J'inspire un immense coup et me lance. Qu'aurais-je à perdre après tout ?
*
— Pourquoi tu ne me l'as pas dis hier soir ?
— Vous étiez tous si joyeux. J'allais encore tout gâcher.
— Ne dis pas ça.
— Je ne dis que la vérité. Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Le mal me poursuis lorsque le bien essaie d'apparaître.
— Pour tous, Summer, pour tous. Soupire-t-il.
— Pourquoi ce ton ?
— J'en ai marre. Tu crois qu'il n'y a que toi qui souffre. Tu me rabâche sans cesse qu'il faut en parler, mais et toi ? Tu fais pas mieux. Je veux bien être sympa, mais je peux pas le deviner. J'ai comprit hier que quelque chose n'allait pas mais tu as fermé la porte direct après que je m'en sois approché.
— Je vais plus rien te dire alors.
— C'est pas ça Summer. Parles bon sang toi aussi !
— Ok. Je vais parler moi aussi.
Je me lève du fauteuil où nous sommes installés et me dirige vers la salle de bain.
— Prépares toi. Lance-t-il.
— Pourquoi ?
— Tu verras.
Sans un mot je me précipite enfiler de convenable vêtement qu'un simple jogging.
Il est près de dix-sept heures quand Hailee et Phil rentre enfin. Tous les deux dégoulinant de sueur.
— On vous a pas vu vous. Dit Stevie en regardant Phil.
— Nous au moins on se vide la tête en sortant faire du sport.
— Pourquoi vous êtes si bien habillé, demande alors Hailee.
— On sort.
J'écarquille les yeux. Alors on sort ?
— Tu es prête, me demande-t-il alors.
J'hoche la tête. Je prends une veste et mon sac et ouvre la porte. Stevie me rejoint et nous voilà partit.
Nous dépassons les allées de l'université quand il me fait signe de m'arrêter.
— Quoi ?
— Viens, dit-il ensuite.
Je découvre alors une petite voiture, couleur noire laquée. Il me fait signe de monter et nous voilà en route.
Il dépasse alors la ville et nous voilà sur l'autoroute. Cela fait tellement de bien de s'éloigner de l'enfer que nous vivons. Partir loin. Sans que personne ne le sache réellement. Loin des ennuies. Entre nous. Profiter de l'air pur et frais.
Stevie allume la radio et monte le son. Ah du bon rock ! Encore mieux pour commencer la soirée. J'ouvre ma fenêtre et respire l'air qui s'invite, s'amusant à faire voler mes cheveux.
Après avoir dépassé deux sortie, Stevie tourne enfin dans une magnifique petite ville. Tout est allumé. Des restaurants ainsi que beaucoup de famille en sortie rendent vivant la circulation. On ne sent pas seule, et surtout on sent la convivialité autour de nous. Une bonne ambiance règne déjà. Je me sens tout de suite à l'aise alors que je suis encore assise sur mon siège. Il tourne ensuite vers des ruelles pour y trouver une place.
— Voilà. Déclare-t-il.
Je descends. Il prend place à côté de moi et nous voilà partit vers le centre. Nous marchons quelques mètres et nous voyons déjà le port, les restaurants autour, les petits spectacles qui animent. Un marché nocturne. Tout pour ne pas s'ennuyer. Je prends le bras de Stevie et l'entoure autour du miens, et nous marchons comme ça jusqu'à ce que nous entrons dans un restaurants.
Un serveur nous indique une table pour deux personnes. Nous nous installons et regardons la carte qu'il nous a distribué avec concentration. Personne ne parle bien trop subjugué par les tas de menus qui nous sont présentés.
— Vous avez choisit ? Nous questionne le serveur qui est revenu quelques minutes plus tard.
Stevie et moi lui dictons la commande, qui arrive bien dix minutes après.
— Bon appétit, dis-je à Stevie qui commence à avaler son plat.
— A toi aussi.
Après avoir finit notre repas, nous partons observer le marché qui se trouve un peu plus loin.
— Merci pour cette jolie soirée.
— C'est normal. J'avais envie que l'on soit un peu plus tranquille, que l'on oublie nos soucis. Et surtout que l'on soit rien que tous les deux.
Il me prend la main et nous repartons vers la voiture.
**
Arrivé devant l'université, il gare sa voiture dans le parking et nous sortons.
— Je ne savais pas que tu avais une voiture.
— C'est celle de mon père.
Nous reprenons l'allée jusqu'au bâtiment où nous logeons. Il s'arrête devant la porte principale. Je me retourne pour lui faire face, surprise qu'il s'arrête ici.
— Tu ne montes pas à la maison ?
— Il serait mieux que je rentre un peu chez moi avec mon père. Dit-il, les mains dans les poches de son jean noir.
— Comme tu voudras.
Je sors mes clefs de mon sac et les rentrent dans la serrure.
— Au fait, ta robe t'allait très bien.
— Ah merci...
Il arrange sa chemise noir et m'observe. Je n'ai pas envie de finir la soirée seule... du moins sans lui.
— Tu ne veux pas rester juste cette nuit encore ?
— Euh... c'est que...
— Non je comprends, je ne devrais pas insister.
Peut-être qu'il comprenait que je l'aimais plus qu'en amitié...
— Viens avec moi si tu veux. Cela ferait sûrement plaisir à mon père de te revoir.
Je souris. Super ! Nous marchons jusqu'à chez lui. Je ne savais pas qu'il habitait ici. Je croyais qu'il avait une maison plus loin que l'université. Il ouvre la porte. Son père est installé sur le canapé.
— Bonsoir. Dis-je pendant que Stevie ferme la porte.
— Oh Summer, je suis si content de te voir !
— Moi aussi, dis-je en lui faisant la bise.
Il part ensuite prendre Stevie dans ses bras.
— Vous dormez ici tous les deux ?
— Oui, répond son fils.
— Ah c'est super ça Stevie ! Je suis un peu fatigué, je vous laisse la télé. Bonne nuit les jeunes.
Il s'approche alors de mon oreille et me chuchote :
— Je suis désolé de t'avoir mentit au sujet de la dernière fois. C'était pour te protéger. Toi et Stevie. Et je sais qu'il tient à toi.
Puis il disparaît dans le couloir sombre jusqu'à ce qu'un claquement de porte fasse tomber le silence.
— Allé, viens par-là. Me dit Stevie déjà assis sur le canapé.
Je m'installe près de lui. Il passe son bras autour de ma nuque puis je pose ma tête sur son épaule.
— Summer...
— Oui ?
Je soulève ma tête vers lui. Il approche ses lèvres des miennes et m'embrasse.
— Je t'aime.
Je passe mes bras autour de sa nuque et l'embrasse à nouveau. Maintenant oui. Je lui avoue mon amour. Je veux qu'il le sache.
— Je t'aime aussi Stevie.
Il éteint la télé et m'entraîne vers sa chambre.
— Tu vois je suis restais cette nuit.
Je souris et m'endors au creux de ses bras. Enfin une journée positive. Avec lui je me tire de mes malheurs, de mes peurs. Je suis enfin bien.
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