Chapitre 11 : Visite de courte durée
Je n'ai pas réussi à fermer l'œil de la nuit. Dormir sur une chaise et contre l'épaule de quelqu'un et tout ça pendant près de trois jours devient – à la longue – insupportable. Je me redresse, les yeux bouffis par la fatigue et essaie de marcher un peu dans le couloir. Stevie se réveille à son tour s'empressant de me rejoindre.
–- Bien dormis ? Me demande-t-il en baillant.
–- Bof. Et toi ?
–- Comme un bébé.
Je souris ravie qu'il est pu au moins se reposer. Un médecin arrive vers nous, nous demandant si nous avions pu manger quelque chose, ou bien nous reposer. Et enclenche ensuite sur Phil, qui est loin de nous depuis trois jours aussi.
— Ce qui en est de vote ami, il feuillette quelque papier avant d'en prendre un en main. Vous pouvez aller le voir. Chambre deux-cent quinze.
Nous le remercions et partons à toute vitesse vers l'ascenseur.
— Enfin ! Dit Stevie content.
— C'est vrai, dis-je à voix basse.
Il me regarde étonné.
— Qu'est-ce qu'il se passe ?
— Je me sens coupable.
— Mais non. Tu n'as rien à te reprocher.
Il prend ma main et la presse.
— Moi je sais que tu n'y es pour rien. Lui aussi le sais.
Je rougis. Il savait parlé aux filles, à tout le monde...
La porte du numéro deux-cent vingt et entre-ouverte, Stevie la pousse et nous entrons.
— Phil ? Ça va ? Dis-je inquiète en le voyant allongé les yeux légèrement ouvert.
— Tout va bien Summer.
Il soulève son lit avec la manette et bouge ses bras.
— Stevie ? Dit-il en écraquillant les yeux. Tu es venu ?
— Bien sûr que je suis venu.
Il sourit.
— Vous avez dormit ici ? Nous questionne-t-il.
— Oui, pendant trois jours. Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ? Demande Stevie.
— Un petit coma. Vraiment léger. Il sourit comme si ce n'était rien.
Appuyée contre le mur, les bras croisés, je les observe discuter. Ils s'entendent bien finalement.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé. Lance-je intriguée. Tu voulais me dire quelque chose toute la journée, mais j'ai refusé... C'était quoi ?
— Je savais que j'allais me faire bomber la gueule. Lâche-t-il impassible.
— Comment ça ? Continue-je.
— Y a eu... Un malentendu entre eux et moi, et voilà.
— Voilà ?! C'était quoi ce malentendu ?
— Je... Fin... Ça continuera toujours tu le sais Summer.
— Explique-moi !
Il inspira.
— Le matin, lorsque j'arrive dans le couloir, ils étaient en train de ra-quetter quelqu'un. Une fille. Je la voyais pleurer.
Il avale un sanglot avant de reprendre :
— Ils... L'avaient prit dans un coin où à priori personne ne pouvait les voir. Mais moi j'ai entendu les bruits... Les cris, les pleurent. Ils lui tiraient les cheveux, elle était au sol, elle avait la tête au sol parce qu'un gars avait le pied sur elle, et l'empêchait de se retourner. Y en a un... Qui lui tenait les poignets. Et un autre qui, lui prenait tout ce qu'elle avait... Et j'ai entendu ce qu'ils comptaient faire ensuite vu qu'elle avait rien dit... Je les ai suivit. J'ai prit la fille et eux je leur ai donné des coups de poings mais ils ont retenu ma tête et ils m'ont défoncés après les cours une première fois...
Je ne savais même pas quoi dire... Je ressentais les coups de la fille, la tristesse de Phil devant la scène qui s'était offerte à lui... Les coups alors qu'il voulait protéger quelqu'un. Mes yeux devenaient flous... Je ne savais que dire face à ça.
Le regard de Stevie se ferme. Il ne savait pas quoi dire ni que faire. Il avait les poings serrés, il avait envie de fracasser les mecs qui avaient fait ça. Sans attendre la moindre parole, il sortit en trombe de la pièce et claque la porte derrière lui. Phil me regarde, sans un mot, me faisant signe de le rejoindre avant que cela ne dégénère. Je lui lance un regard désolé et pars le plus vite possible à sa trousse. Du monde dans les couloirs, des lits roulant, je ne l'aperçois même pas. Il doit déjà être dans l'ascenseur prêt à bondir sur quinconce qui se mettrait en travers de son chemin. Il est furieux. Cela se sent à dix-milles. Je cours vers la salle d'attente, les ascenseurs sont déjà au rez-de-chaussé. Je cours vers les escaliers les plus proches et descends jusqu'à l'entrée. Pas de Stevie en vu. Le bus n'est pas passé... Du moins je l'espère. Je pousse quelque personne, trébuche quelques fois, et cours la plupart du temps sans même ne me préoccupait de mon souffle qui se ralentit à chaque pas de course. Je prends un petit chemin qui m'entraîne vers la route. Un arrêt de bus tout près. Personne. Mais où est-il ? Où est-ce qu'il est passé ? Peut-être est-ce qu'il est devant moi, tout près ?
Je m'arrête reprenant mes esprits, mon souffle. Tout ça me fait perdre haleine. Je regarde mon téléphone aucun appel, seulement l'inquiétude de Phil à travers ses messages. Je regarde l'heure un bus ne va pas tarder à arriver. Je monte dans le premier qui s'arrête. Je m'assieds pour quelques minutes. Je revois la scène de Phil à terre et couvert de sang, Stevie affolé, les pompiers l'emmenant, ces tubes et masques sur son visage, la tristesse et l'inquiétude sur celui de Stevie. Nos trois nuits passés à discutés de nos enfers, à dormir l'un contre l'autre pour seul couverture nos vestes... Et voilà qu'il part lui qui voulait à tout prix voir Phil... Lui qui s'inquiétait jour et nuit. Le bus s'arrête, je finis le chemin à pieds et entre dans le beau jardin de l'université. Qui est un enfer ambulant. Je cours jusqu'au bar de son père. Fermé. Je contourne les bâtiments et entends des coups. Je m'avance.
— Stevie ?
Il tient un garçon par le col de son pull et le massacre de coup de poing, son visage et rouge de sang. Il est presque mort.
— Arrête.
La haine se soulève dans son regard.
— J'en ai marre, j'en peux plus Summer ! Hurle-t-il. S'en est trop avec ces gros connard.
Il le bastonne de coup avant de le laisser errer au sol.
— Arrête Stev ! Hurle-je, ça ne fera rien !
Il se tourne vers moi, la haine dans son regard, les mains couvertes de sang.
— J'en peux plus de cette merde sur mon dos putain ! Hurle-t-il sans même me regarder. Il dévisage l'horreur qu'il a produite.
— Pourquoi... Tu as fait ça ?
— Parce qu'il a pas que nous à subir des coups ! Crie-t-il le visage rouge de colère, la mâchoire crispée.
Je le regarde, l'écoute hurlant. Je ne peux pas m'empêcher de regarder ce qu'il vient de faire, sa colère, sa rage... Ce sang. Je m'apprête à partir en courant quand il pose sa main sur mon bras.
— Jamais... Tu n'aurais dû voir ça...
Je prends son visage entre mes mains et le regarde dans les yeux.
— Je comprends... Je le vis Stev.
Des larmes jaillissent de mes yeux et roulent sur mes joues.
— Pardonne-moi Summer.
Je colle mon front contre le sien et le sens caresser mes mains de son pouce.
— Je ne vais pas y arriver...
Il met sa tête sur mon épaule et respire mon parfum.
— Je dois... Partir.
Je me lève et pars vers la sortie... Je ne savais rien de lui, rien de son passé, de sa vie. Et si ce n'était pas son vrai père ? Et s'il n'était pas plus dangereux que ça ? Pourquoi ne se dévoile-t-il pas. Ce que je venais de voir m'avait prise de court. Peut-être avait-il un fond comme eux.. Ou était-il vraiment en colère. Je pars vers le bus, les larmes aux yeux, ne sachant même pas où aller...
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