Le brevet blanc

Les élèves chuchotaient dans les pâles couloirs de l'établissement. Ce n'était que le brevet blanc pourtant il y avait une certaine tension dans l'air. Parfois il s'élevait un rire nerveux qui espérait détendre l'atmosphère. Certain candidats revérifiaient qu'ils étaient bien devant la bonne salle, cartes d'identités et convocations à la main. Soudain le silence se fit, les professeurs étaient arrivés et ouvraient les portes noires de chaque salle. Les élèves s'y engouffrèrent. Une fois la surprise passée en voyant la nouvelle disposition des tables chacun chercha sa place. La tension devint palpable, il n'y avait plus possibilité de faire marche arrière, tous fixaient la pile de copie vierge qui reposait sur le bureau devant le tableau immaculé. Dans le couloir on entendit passer le chariot transportant les sujets blancs. Une fois la distribution faite, la première épreuve put commencer.

Lara était dans la salle 45, ses amis se trouvaient dans d'autres salles car ils étaient classés par ordre alphabétique. La première épreuve était celle de français. Normalement elle n'aurait pas du poser de problème, le français était la matière où elle excellait. L'épreuve débutait par une analyse de texte. Hélas à la question « quelle émotion cherche à exprimer l'auteur dans le deuxième paragraphe » la jeune fille bloqua, elle avait la réponse sur le bout de la langue mais impossible de mettre un mot dessus. Dans le texte l'héroïne pleurait t-elle de tristesse ou de joie? Aucune idée. Résultat elle ne put répondre qu'aux questions de grammaire et de syntaxe qui constituaient quand même la majorité des questions. La dictée et la réécriture furent d'une facilité déconcertante. Le véritable problème fut la rédaction.Comme elle n'avait aucun exemple pour le texte argumenté elle se tourna vers le sujet d'invention. Qui ressemblait beaucoup aux sujets fait au cours de l'année. Mais quand elle eu finit son texte elle se rendit bien compte que quelque chose clochait. Elle n'avait fait que dix lignes et aucune idée de ce qu'elle pouvait ajouter à par des descriptions, par conséquent son texte était neutre sans émotion car impossible de se plonger dans son histoire de se mettre à la place des personnages pour savoir ce qu'il ressentait. Finalement elle finit par rendre sa copie et alla rejoindre ses amis qui l'attendaient pour aller manger.

La sonnerie retentit annonçant la reprise. Les élèves s'installèrent, les sujets furent distribués et le chronomètre se remit en marche.

Lara ouvrit le sujet et commença à  lire le premier exercice. Depuis quand les mathématiques étaient aussi simple, impossible de le dire.. Ici application du théorème de Thalès et là réciproque de Pythagore, une factorisation , un développement ou encore une résolution d'équation. Le stylo glissait sur la feuille, les formules et les chiffres s'alignaient sur le papier. Tout était d'une évidence aberrante. Après tout, le monde est régit par les mathématiques, tout n'est que suite de nombres avec un codage propre. Sans les mathématiques le monde ne serait rien, le néant ou alors un bazar sans nom car même les lois de l'univers répondent de cette science Pure.

Deuxième sonnerie, fin de l'épreuve. Lara sortie de sa transe et regarda sa feuille. Il y avait à peine une semaine elle aurait été incapable de faire ne serai ce qu'un dixième de ce qu'elle venait de faire. Non seulement elle avait répondu à toutes les questions avec une assurance nouvelle mais elle avait fait la démonstration des quelques théorèmes demandés alors qu'elle était certaine de ne pas les avoir vu en classe. Plus de doute possible il lui était arrivé quelque chose. D'abord ce vide toujours présent en elle, accompagné de la douleur de ce manque, bien que sourde qui ne l'avait pas quittée et semblait vouloir rester indéfiniment. Puis cette impassibilité émotionnelle à toute épreuve et incapacité à déterminer l'émotion d'une personne si il n'y a pas de signe significatif. Et enfin ce génie pour les maths

À la sortie du collège les élèves se séparèrent, soulagés d'avoir passés cette épreuve mais angoissés pour celles à venir. Ethan et Lara, main dans la main se dirigeaient vers l'arrêt de bus. Lara ne pipait mot, elle réfléchissait.

Pour résoudre un problème il faut l'identifier et en trouver la source. Dans le cas présent seule les conséquences en étaient visibles. Il fallait donc trouver l'élément déclencheur, il y avait quatre possibilités différentes :

Soit il y a eu une une surcharge des sentiments amoureux entraînant l'annulation de toutes émotions laissant place à un raisonnement rationnel. C'était la première hypothèse qui lui était venue à l'esprit mais d'après ce que Lara en savait c'est rarement voir jamais le cas lors d'une relation amoureuse.

La deuxième hypothèse serait que la puce EDEN n'était pas compatible avec certaines émotions dont l'élément déclencheur aurait été son premier baisé avec Ethan, créant ainsi un dysfonctionnement. Son père lui avait pourtant assurée que la puce ne serait connectée qu'avec les fonctions motrices de son cerveau. Néanmoins cela expliquerait pourquoi elle aurait eu cette migraine le lendemain.

Sinon la puce avait peut être un dysfonctionnement. C'était l'option la plus probable, après tout la neurologie est une science assez récente ou il reste encore beaucoup d'inconnue.

Derniers cas possible, un autre facteur inconnus aurait été à l'origine de ce chamboulement.

Pour le savoir, Lara n'avait pas le choix il fallait qu...

— A quoi tu penses? L'interrompit Ethan alors qu'ils arrivaient à l'arrêt de bus.

— Euh ...aux épreuves de science de demain, répondit Lara en prenant la première excuse qui lui passait par la tête. Sans savoir pourquoi elle ne lui disait pas la vérité.

— Ne t'inquiètes pas, tout va bien se passer, tu n'es pas si nulle en science tu sais.

Lara sourit, si seulement il savait.

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