La chute
Il ne reste plus que une semaine avant le brevet blanc. Plus il se rapproche plus Lara stresse. Elle passe ses soirées à faire des exercices mais elle était toujours perdue au milieu des maths. Sélina fait de son mieux pour lui changer les idées mais de son côté aussi la tension monte, le français étant sa bête noire. En effet, on ne peut pas apprendre à écrire correctement en un mois.
Après un jeudi fatiguant, Lara se dirigea vers l'arrêt de bus. D'habitude son père venait la chercher mais aujourd'hui il avait quelques problèmes à régler au labo. Lara devait donc rentrer en bus. Ce n'était pas la première fois, elle n'était donc pas inquiète à cette idée. Une pluie fine tombait du ciel mais Lara n'y faisait pas vraiment attention elle repensait au comportement de son paternel. Ces derniers temps quelque chose semblait le tracasser mais il n'en pipait mot. Marie le cachait moins bien, elle passait de plus en plus à la maison et même si elle affirmait juste faire des visites de courtoisie Lara n'était pas dupe. Quelque chose les préoccupait mais impossible de leurs tirer les vers du nez.
La pluie redoubla d'intensité et la jeune fille regretta de ne pas avoir pris son parapluie. Tout ça à cause de la météo qui avait annoncée du beau temps. Soudain une main se posa sur son épaule. Lara sursauta et se retourna brusquement mais c'était juste Ethan qui riait de sa réaction. Entre deux rires, il proposa :
— Tu veux qu'on partage mon parapluie ? Tu vas finir trempée sinon !
Lara accepta en souriant même si elle était un peu gênée.
— Pas trop stressée pour le brevet blanc, demanda-t-il ?
— Un peu surtout pour les sciences, pour le reste ça devrait aller et toi ?
— Bha on verra bien !
— Tu n'as pas révisé ? S'exclama Lara.
— Si si, mais c'est la semaine prochaine, il y a encore le temps ne t'en fais pas, la rassure-t-il. Sinon pourquoi Sélina et toi n'êtes pas venues manger avec nous tout à l'heure ?
— Sélina s'est encore disputée avec Morgane, répondit Lara.
— Pourquoi ?
— En vrai je sais plus, ria la jeune fille.
— Tu sais tu devrais lui dire d'être plus gentille avec Morgane, elle aussi, elle a eu beaucoup de problèmes ces derniers temps. Je sais que parfois elle est un peu agressive mais au fond elle est très sympa.
Ils traversèrent le dernier passage piéton et arrivèrent devant l'arrêt de bus. La pluie continuait de tomber en un son rythmé sur le parapluie.
-Tu ... tu l'aimes ? demanda soudain Lara.
Elle ne savait pas trop si elle voulait savoir la réponse mais elle n'avait pu s'empêcher de poser la question. Une main de fer étouffait sa poitrine. Pourquoi était-t-elle dans un tel état ?
— C'est quoi cette question ? rigola -t-il mais ses joues commençaient à prendre une légère teinte rosée. Non, c'est juste une amie. On se connaît depuis tout petit du coup on est très proche. Mais c'est juste ma meilleure amie.
Les deux adolescents se regardèrent, légèrement gênés sans vraiment savoir pourquoi. Du coin de l'œil, Lara voit son bus arriver au bout de la rue il s'arrête au dernier feu rouge avant l'arrêt.
— Je.... , commencèrent-ils en même temps.
Nouveau silence gêné. Autour d'eux le bruit des voitures semblait lointain. Un rayon de soleil perça les nuages et traversa la pluie qui tombait créant une douce musique. Leurs visages s'approchèrent. Le temps était rythmé par leurs battements de cœur en harmonie avec les gouttes d'eau qui rebondissaient sur la toile du parapluie.
Puis un oiseau chanta et deux tourtereaux s'embrassèrent.
Lara monta dans le bus comme dans un rêve. Le car était plein elle dut donc rester debout. Son regard divaguait. Elle n'avait pas vraiment réalisé qu'elle l'aimait. Bien sûr Sélina l'avait énormément taquinée sur ce sujet mais elle n'y avait jamais vraiment réfléchi.
Soudain Lara se retrouva par terre entre les passagers à moitié sonnée.
La pluie avait redoublé d'intensité réduisant fortement la visibilité de la route au chauffeur. Par conséquent ce dernier n'avait vu la voiture qui arrivait par une route perpendiculaire qu'au dernier moment. Il avait donc dû freiner d'un coup sec. Lara qui ne faisait pas vraiment attention à ce qui se passait autour d'elle, avait été projeté en arrière contre un des dos des sièges. L'arrière de sa tête avait frappé le siège.
Une fois chez elle le choc résonnait encore dans ses oreilles. Son père n'étant pas encore rentré elle monta directement se coucher, fatiguée par les derniers événements.
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