Une journée normale, ou presque...

Je me levai et sortis de ma chambre. Vicky occupait déjà la salle de bain. Depuis qu'elle aimait Nathan, elle prenait environ 40 minutes pour se préparer, tous les matins. Et lui, bien sûr, il ne voit rien. Les garçons sont quasi aveugles à cet âge-là. Heureusement, moi, j'ai eu de la chance. Je suis tombée sur Eliott. Il fait partie de l'équipe de basket du collège, avec ses 1,83 mètres, il peut se le permettre. Il a des yeux rieurs, verts. Il a de magnifiques fossettes aux coins de sa bouche. Sa bouche... Un doux rêve. Elle est parfaite. Ses dents blanches, sont alignées comme il le falllait. Aujourd'hui, on est mardi, et j'étais en retard. Ce n'était pas la première fois. J'allais encore me prendre un mot de retard, et ma mère serait furax.  Je descendis en vitesse, après avoir pris une "douche-éclair", comme je le dis si bien. Je pris deux pains au lait dans le placard, une clémentine et partis, en disant  au revoir à ma mère du bas de l'escalier.

Une fois dans le bus, je me relaxai. Il n'était que 7h54, j'avais largement le temps. Mon téléphone se mit soudan à vibrer bruyament. Je ne m'attendais pas à ça, et les passagers du bus non plus. Ils me dévisagèrent pendant au moins deux bonnes minutes. Je détournai le regard et me concentrai sur mon smartphone. Je touchai l'icône "messagerie" et je vis apparaître sur l'écran un message de Mathilde. Elle me disait: "on se retrouve comme prévu, près de l'arbre tordu. Gros bisous, Anaïs est avec moi". Je souris intérieurement. Anaïs est la seule de nous trois à ne pas posséder de portable. Elle avait fait tomber le sien dans la rue, un iPhone 4s, et du coup, ses parents lui en offriront un nouveau quand ses notes remonteront. Ces conditions la forcent à travailler un peu plus, mais ce n'est pas brillant pour autant. Anaïs est le genre de fille qui ne laisse pas indifférent. Elle est bien dans sa peau, a tout ce qu'il faut où il faut, et un ventre plat. Elle a des yeux verts, d'un vert émeraude. Elle a l'habitude de laisser flotter ses longs cheveux roux dans le vent. Elle, elle se fiche d'être belle. Ce qu'elle veut, c'est qu'un homme l'aime pour ce qu'elle est et non pour son tour de poitrine. Mathilde est tout son contraire. Elle est un peu enrobée, mais pas grosse! Elle porte des lunettes rondes, ce qui lui vaut l'étiquette d'intello. Elle a des notes parfaites, et est en bons termes avec tous les profs (sauf ceux d'EPS et de Musique). Par contre, côté vie sentimentale, c'est l'île déserte. Son dernier petit copain remonte à ses onze ans. Il s'appelait Jonas, je crois. Il n'était pas fait pour elle. Il ne l'aimait pas vraiment, il voulait juste avoir une petite amie, et c'est tombé sur elle.  Elle n'est pas vraiment amoureuse, mais un certain Marc l'émoustille assez pour qu'elle nous en parle tout le temps. Du coup, j'ai des doutes. Je fus tirée de mes pensées par la voix féminine (que je déteste) du bus qui indique le nom de l'arrêt. Je sortis, et crus aperçevoir un sourire se dessiner sur le visage d'une femme d'environ 30 ans, assez grande, lorsque je me mis à marcher en direction de l'arbre tordu. Elle me dévisageait bizarrement, comme si j'avais quelque chose collé sur le pantalon. Alors que le bus quittai l'arrêt, je fus prise d'une soudane panique. Et si cette femme était la femme? Non, je me faisais des idées. Je n'eus pas le temps de creuser le sujet car Anaïs courait vers moi, les cheveux au vent. Elle arriva comme un boulet de canon et me dit, toute essouflée:

- Salut! Haa... Haa... T'aurais pu te grouiller un peu! Il est... Mathilde!

- Oui?

Ah oui, j'avais oublié de le préciser, mais Anaïs déteste les montres. C'est une étrange phobie, mais c'est comme ça. Donc, elle ne sait jamais quelle heure il est. Surtout depuis que son portable est cassé. Elles continuèrent leur conversation:

- Tu peux me donner l'heure?

- Il est 8h03! Faudrait peut-être penser à y aller, vous croyez pas?

- Bonne idée! Aller Gaëlle, on y va!

Je me laissai entraîner jusqu'à la prison. Pardon, jusqu'au collège. La journée se déroula sans problèmes particuliers. Sauf qu'à la dernière heure, au moment de sortir du collège, Anaïs ouvrit son casier et poussa un petit cri:

- Oh non! C'est pas vrai!

- Quoi, qu'est-ce qu'il se passe?

- C'est Thierry!

- Il a recommencé?

- Oui, et cette fois, c'est un bouquet de fleurs qui dit: "tu es unique, comme chacune de ces fleurs". Raah! Il m'énerve!

Thierry est un des admirateurs d'Anaïs. Il lui laisse a peu près toutes les deux semaines un petit "cadeau" dans son casier, en guise de preuve d'amour. Vu comme ça, on pourrait dire que c'est mignon, mais en fait non. C'est lourd. Avec Mathilde et Anaïs, on l'a surnommé "le Stalker". C'est vrai quoi, qu'est-ce qu'il lui passe par la tête quand il fait ça? Il est assez... Moche, en fait. Il est petit et a le visage couvert de boutons. Il a une coupe au bol (beurk!) et des lunettes. iIl a aussi la sale habitude de remettre ses lunettes en place avec son index. Son seul ami est un gars qu'on appelle "le Mollusque". Bon, son vrai nom, c'est Claude, mais on trouve ça plus gentil de l'appeler ainsi. Anaïs me dit quelque chose que je ne saisit pas, j'étais "perdue". Elle se chargea de me réveiller:

- Ouh! Ouh! Gaëlle! Tu vas bien?

- Oui, oui... Bon, on rentre!

Mathilde et Anaïs prennent toute les deux le bus, alors on rentre ensemble. Au moment où elles descendaient du bus, je sentis un frisson parcourir mon échine. Je me retournai et je sursautai de frayeur. Elle se tenait derrière moi.

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