Je m'étais regardée longuement dans le miroir. Je n'étais pas un mannequin. Alors, qu'est-ce qui l'avait poussé à m'embrasser? Peut-être avait-il besoin de compenser le manque de sa nouvelle ex. Je ne voulais plus penser à tout ça. On avait plein de devoirs pour demain, je n'avais qu'à les faire! Je ne pus les terminer, j'avais trop de choses en tête. Je tapai le numéro d'Eliott sur mon smartphone mais au moment d'appuyer sur le petit téléphone vert, je me résignai. Eliott lisait en moi comme dans un livre ouvert, il allait tout de suite comprendre que quelque chose n'allait pas. Je n'avais pas le choix. Je devais appeler celui qui me plongeais dans cette confusion. Thomas. C'est mon binôme en Technologie, j'ai donc son numéro dans mon répertoire. Il décrocha immédiatent, comme si... Comme s'il attendait mon appel. Il me dit d'un voix essoufflée:

- Oui? C'est pour quoi?

- Euh... Je te dérange?

- Non, j'esssaye juste d'attraper mon chat qui est allé se fourrer sous l'armoire de la salle de bain... Donc?

- Je voulais savoir un truc. C'était quoi, le baiser de ce midi?

- Je t'avoue que moi-même, je n'en sais pas plus que toi... Sache juste que je te prends pas pour ma "chose". Je ne suis pas comme ça.

- Je sais, je te fais entièrement confiance sur ce coup-là. Par contre, il faut y voir de l'amour, ou un simple témoignage d'amitié? Et puis, pourquoi tu m'as dit que j'étais belle?

- Mais parce que tu es belle! Je ne sais plus, je crois que... Je t'aime, Gaëlle.

- Mai, non, c'est pas possible, tu me fais marcher!

- Je suis très sérieux. 

- Je... Je te donnerais ma réponse demain, c'est d'accord?

- J'attendrais le temps qu'il faudra.

Je raccrochai. Non, mais ho! Thomas, amoureux de moi? N'importe quoi! Pourtant, notre conversation était bien réelle. Avec cette histoire, je n'avais pas mangé. Au moment où j'ouvris le frigo pour me faire un sandwich, j'aperçus entre les pots de yaour et le fromage un petit mot. Le mien, ceui que j'avais écrit. Il était rayé et était écrit à la place: Tu n'as plus besoin de les attendre, maintenant, c'est inutile. Je sentis alors un frisson glacial dans mon dos. Elle était là.